Hussein Abdulwaheed Amin, ex-catholique, Irlande (partie 3 de 4): De la doctrine de la trinité à l’unitarisme
Description: De chrétien catholique à unitarien et d’unitarien à musulman.
- par Hussein Abdulwaheed Amin
- Publié le 09 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 09 Jul 2012
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Le Coran, un ouvrage révélé parfaitement préservé et non-altéré
Comparativement au Nouveau Testament, et plus particulièrement aux évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, le Coran, qui constitue un seul livre, fut entièrement révélé à un seul prophète, c’est-à-dire au prophète Mohammed. Il fut mémorisé en entier par plusieurs de ses fidèles, car il fut révélé sur une période de 23 ans, en plus d’être mis par écrit du vivant de Mohammed. Il fut définitivement compilé et retranscrit au cours des deux décennies suivant la mort de Mohammed et révisé par ses compagnons les plus proches. Deux des quatre copies originales du Coran, transcrites à cette époque, existent encore de nos jours : l’une à Istanbul, en Turquie, et l’autre à Tachkent, en Ouzbékistan. Chaque Coran en arabe que l’on retrouve dans le monde, aujourd’hui, est identique, lettre pour lettre, à ces anciens manuscrits.
En fait, au 19e siècle, un institut de l’Université de Munich, en Allemagne, a recueilli pas moins de quarante-deux mille copies du Coran, incluant des manuscrits et des textes imprimés produits dans différentes parties du monde islamique sur une période de plus de mille trois-cents ans. Une étude, qui dura plus d’un demi-siècle, fut entreprise sur ces textes. Selon les chercheurs, à part quelques erreurs de retranscription, il n’y avait aucune contradiction ou différence entre les textes de ces quarante-deux mille copies, en dépit du fait qu’elles avaient été produites à diverses époques, entre les premier et quatorzième siècles de l’hégire, et en différentes parties du monde. Malheureusement, cet institut et son inestimable trésor de manuscrits coraniques furent détruits lors d’un bombardement au cours de la Seconde Guerre Mondiale, mais les conclusions de l’étude furent épargnées.
Bref, l’intégrité du texte coranique est au-dessus de tout reproche. Il n’en tient qu’à chacun de l’accepter ou non comme la parole de Dieu révélée à Mohammed.
En plus du Coran, les hadiths (ou paroles et actions du prophète Mohammed) constituent la deuxième source islamique écrite et furent méticuleusement recueillis et authentifiés, avant le second siècle de l’hégire, par des érudits musulmans qui n’acceptaient comme authentiques que les affirmations auxquelles était rattachée une chaîne de transmission fiable, remontant à la première personne, ou aux premières personnes, ayant témoigné du hadith en question. Plusieurs milliers de hadiths pourtant vraisemblables furent rejetés parce qu’ils ne répondaient pas à ces critères stricts.
Doutes sur la divinité de Jésus même dans les évangiles
Au sein même des quatre évangiles canoniques, il existe de nombreux passages qui sèment le doute quant au caractère divin de Jésus et, par le fait même, sur le concept de trinité. Il y a au moins vingt passages des évangiles où Jésus prie. Voir Matthieu 14:23, 19:13, 26:39, 27:46, 26:42-44; Marc 1:35, 6:46, 14:35-36; Luc 3:21, 5:16, 6:12, 9:18, 9:28, 11:1-4, 22:41; Jean 14:16, 17:1, 17:9, 17:11, 17:15. Si Jésus était Dieu, à qui donc adressait-il ses prières?
Soulignons également les passages suivants :
Matthieu 26:39 :
Jésus et Dieu ont différentes volontés.
Matthieu 19:16-17, Marc 10:17-18 et Luc 18:18-19 :
Jésus nie sa prétendue divinité en faisant une claire distinction entre lui et Dieu.
Luc 7:16, 13:33, 24:19; Jean 4:19
Jésus était considéré, par ses disciples et ses contemporains, comme un simple prophète. Nul ne l’acclamait comme une incarnation de Dieu ou comme le fils de Dieu.
De chrétien catholique à unitarien et d’unitarien à musulman
Suite à mon étude approfondie des textes chrétiens et après un profond examen de conscience, je décidai de rejeter pour de bon les innovations doctrinales de l’Église telles la trinité, un concept que n’ont jamais connu les disciples de Jésus et qui ne fut établie officiellement, par l’Église, qu’en l’an 381 après J.-C. Je tendais de plus en plus vers les croyances purement monothéistes du prêtre Arius d’Alexandrie (fin du troisième et début du quatrième siècles) et d’autres évêques tels Eusèbe de Nicomédie (qui devint plus tard patriarche de Constantinople), leur maître, l’honorable prêtre et martyr Lucien d’Antioche et, quelques décennies plus tard, l’empereur romain Constance II. L’Encyclopédie catholique définit l’arianisme comme :
« …une hérésie qui apparut au quatrième siècle et qui niait la divinité de Jésus… il ne s’agit pas d’une forme moderne d’incroyance et elle apparaîtra étrange aux regards modernes. »
Ce que l’encyclopédie omet de mentionner, c’est que ce qu’elle décrit comme une hérésie fut, en fait, la doctrine officielle de l’Église au milieu du quatrième siècle. Par exemple, après le Concile d’Ariminum (aujourd’hui la ville de Rimini, en Italie), en l’an 359 de notre ère, Saint-Jérôme écrivit : « le monde entier se mit à gémir, étonné d’être arien. » Cela prévalut jusqu’après la mort de Constance II et de ses successeurs ariens lorsqu’un climat politique changeant, au sein de l’Empire romain, provoqua la persécution des chrétiens ariens et vit l’imposition du trinitarisme comme doctrine officielle de l’Église, lors du second Concile général, en l’an 381.
Lorsque j’arrivai, moi-même, à la conclusion que Jésus n’était pas un être divin, je venais franchir un obstacle essentiel en termes de croyance et de manière de voir les choses. Que Jésus fut ou non un être divin, tel est le point crucial de l’affaire pour tout chrétien croyant qui s’interroge. Une fois apprivoisé ce nouveau point de vue sur Jésus, cela devint facile, pour moi, d’accepter l’idée qu’un autre prophète avait été envoyé, après lui, et d’accepter le mode de vie et les écritures que ce prophète avait révélés. À cause de mon éducation chrétienne, j’avais déjà accepté l’idée que Dieu avait envoyé plusieurs prophètes aux hommes, au cours de l’histoire, à des moments où l’humanité s’était éloignée de Ses enseignements. L’islam reconnaît les prophètes de l’Ancien Testament avec lesquels j’étais familier, en plus de Jean-le-Baptiste et Jésus. Au septième siècle, l’Arabie avait sombré dans le polythéisme et une grande partie du monde chrétien était trinitaire. Il m’apparaissait donc censé que Dieu envoie un nouveau prophète, Mohammed, pour ramener l’humanité vers le monothéisme.
Il y a 25 prophètes nommés par leur nom, dans le Coran. À l’exception de trois d’entre eux, ils sont tous également nommés dans les écritures juives et chrétiennes :
1) Adam
2) Idrís (Idris)
3) Núh (Noé)
4) Houd
5) Sálih
6) Ibráhím (Abraham)
7) Ismá’íl (Ismaël)
8) Isháq (Isaac)
9) Lút (Lot)
10) Ya’qúb (Jacob)
11) Yúsuf (Joseph)
12) Shu’aib
13) Ayúb (Job)
14) Músa (Moïse)
15) Hárún (Aaron)
16) Dhu l-kifl (Ézéchiel)
17) Dawúd (David)
18) Sulaimán (Salomon)
19) Ilyás (Élie)
20) al-Yasa’ (Élisée)
21) Yúnus (Jonas)
22) Zakaríya (Zacharie)
23) Yahyá (Jean-le-Baptiste)
24) ‘Ísa (Jésus)
25) Muhammad (Mohammed)
J’avais maintenant atteint un point où je voulais vraiment devenir musulman, quelle que fut l’issue de mon histoire avec cette musulmane que je mentionnais au début (mariage ou non). (En fait, cette relation finit par avorter d’elle-même, par la suite.) Je considérais une conversion éventuelle non pas comme un rejet du christianisme, mais comme un rejet des innovations qui y furent apportées par Paul et ses disciples. Malheureusement, toutes les principales dénominations chrétiennes du christianisme moderne – catholicisme, orthodoxie orientale, protestantisme – découlent des idées de Paul.
L’Encyclopédie catholique affirme que l’arianisme n’a jamais été ravivé (bien qu’elle concède que d’éminents personnages tels Isaac Newton et Milton aient démontré de la sympathie envers ce courant). Ce qu’elle ne reconnaît pas, c’est que l’arianisme, ou monothéisme pur, a été ravivé par l’islam depuis déjà quatorze siècles. Plus personne, au sein du catholicisme, de l’orthodoxie ou du protestantisme ne peut prétendre au véritable monothéisme et beaucoup des pays du sud de la Méditerranée où régnait autrefois l’arianisme sont aujourd’hui presque entièrement musulmans.
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