Pourquoi les femmes britanniques se tournent vers l’islam
Description: Un article publié dans le journal The Times sur la montée de l’islam, en Grande-Bretagne, et sur les raisons qui font en sorte que la majorité des convertis sont des femmes.
- par The Times
- Publié le 04 Jan 2010
- Dernière mise à jour le 04 Jan 2010
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L’expansion d’une religion du monde
Lucy Berrington trouve que la religion musulmane gagne de plus en plus d’adeptes occidentaux en dépit d’une couverture médiatique des plus négatives.
Un nombre sans précédent de Britanniques, dont une majorité de femmes, se convertissent à l’islam à un moment où surviennent de profondes divisions au sein des églises anglicane et catholique.
Le rythme auquel les Britanniques se convertissent en a amené certains à prédire que l’islam deviendra rapidement une force religieuse importante dans le pays. « Au cours des vingt prochaines années, le nombre de convertis Britanniques sera équivalent ou supérieur à celui des musulmans issus de l’immigration, qui ont importé cette religion ici », affirme Rose Kendrick, enseignante en éducation religieuse dans une école secondaire de Hull et auteure d’un guide manuel sur le Coran. Elle avance également que « l’islam est autant une religion mondiale que peut l’être le catholicisme. Aucune nationalité ne la revendique comme sienne de façon exclusive ». Par ailleurs, l’islam prend rapidement de l’expansion sur le continent européen et en Amérique du Nord.
La hausse des conversions à l’islam a lieu en dépit de l’image négative que véhiculent à son sujet les médias occidentaux. En fait, le rythme des conversions s’est accéléré depuis l’affaire Salman Rushdie, la guerre du Golfe et le massacre des musulmans en Bosnie. Il est encore plus ironique de constater que la grande majorité des convertis britanniques sont en fait des femmes, compte tenu du préjugé répandu, en Occident, selon lequel l’islam réserverait un mauvais traitement aux femmes. Aux États-Unis, ce sont trois convertis sur quatre qui sont des femmes, tandis qu’en Grande-Bretagne, elles composent la majorité des 10 000 à 20 000 convertis qui font partie d’une communauté allant de 1 à 1,5 millions de musulmans, au niveau national. Plusieurs de ces nouveaux convertis britanniques proviennent de la classe moyenne. On retrouve parmi eux Matthew Wilkinson, un ancien président d’élèves d’Eton qui a poursuivi ses études à Cambridge, et le fils et la fille de Lord Justice Scott, le juge à la tête de l’enquête sur les armes en Irak.
Un sondage à petite échelle fait par l’Islamic Foundation de Leicester suggère que la plupart des convertis sont âgés entre 30 et 50 ans. Les musulmans plus jeunes font remarquer le nombre important de conversions parmi les étudiants et soulignent la portée intellectuelle de l’islam. Aliya Haeri, une psychologue américaine qui s’est convertie à l’islam il y a 15 ans déclare : « Mohammed a affirmé que la lumière de l’islam se lèverait un jour à l’Ouest,[1] et je crois que c’est ce dont nous sommes témoins de nos jours ». Elle est conseillère pour le Zahra Trust, un organisme de charité qui publie de la littérature spirituelle, en plus d’être une des oratrices musulmanes les plus en vue en Grande-Bretagne. Elle ajoute : « Les convertis occidentaux entrent dans l’islam avec un regard nouveau; ils sont dépourvus de toutes les mauvaises habitudes de l’Orient et des cultures qui n’ont rien à voir avec l’islam. La pure tradition de l’islam, telle que révélée à l’origine, est beaucoup plus forte à l’Ouest ».
Certains croient que toutes ces conversions s’expliquent par la plus grande accessibilité aux études de religion comparée. Les médias britanniques, qui s’acharnent contre l’islam et y posent un regard des plus négatifs, en ont également amené plusieurs à se convertir, selon certains. Des Occidentaux désespérés par leur propre société – hausse des crimes, familles éclatées, drogues et alcool, entre autres – en sont venus à admirer la discipline et la sécurité qu’apporte l’islam. De nombreux convertis sont d’anciens chrétiens désillusionnés par l’incertitude de l’église et insatisfaits du concept de trinité et de la déification de Jésus.
La quête du converti – pourquoi changer?
D’autres convertis décrivent une quête d’identité religieuse. Plusieurs étaient des chrétiens pratiquants qui ont trouvé une plus grande satisfaction intellectuelle dans l’islam. « J’étais étudiante en théologie et c’est l’argument logique qui m’a amenée à me convertir. » Rose Kendrick, une auteure et enseignante en éducation religieuse, raconte qu’elle n’arrivait pas à accepter le concept de péché originel. « Dans l’islam, les péchés de nos ancêtres (Adam et Ève) ne se transmettent pas à nous. L’idée selon laquelle Dieu ne leur a pas pardonné leurs péchés est blasphématoire, pour les musulmans. »
Maimouna, 39 ans, fut élevée dans une famille anglicane et reçut sa confirmation à l’âge de 15 ans, alors qu’elle était au sommet de sa dévotion religieuse. « J’étais transportée par les rituels de l’Église et j’ai même pensé devenir sœur. » Sa remise en question apparut suite à une prière non exaucée. Elle claqua la porte aux pasteurs qui vinrent la visiter, mais se rendit dans des couvents pour discuter avec des religieuses. « Ma foi devint encore plus ferme, mais pas envers l’Église, l’institution ou le dogme. » Elle fit des recherches sur la plupart des grandes dénominations chrétiennes, puis sur le judaïsme, le bouddhisme, la religion krishna et enfin l’islam.
Plusieurs convertis provenant du christianisme ont rejeté la hiérarchie ecclésiastique et lui ont préféré la relation directe avec Dieu trouvée dans l’islam. Ils sentent que l’Église d’Angleterre manque de leadership et qu’elle est devenue trop flexible. « Les musulmans ne passent pas leur temps à changer d’avis », déclare Huda Khattab, 28 ans, auteure du Manuel de la femme musulmane, publié par Ta-Ha. Elle s’est convertie il y a dix ans alors qu’elle étudiait l’arabe à l’université. « Le christianisme est en constant changement; certains acceptent maintenant les relations hors mariage si elles ont lieu avec la personne que vous avez l’intention d’épouser. Il semble que cela ait perdu toute valeur. L’islam n’a jamais changé de position sur les relations hors mariage, sur les prières quotidiennes, etc. Les prières nourrissent votre conscience de Dieu à chaque instant et vous aident à être constamment en contact avec Lui. »
The Times, mardi, le 9 novembre 1993
Footnotes:
[1] Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’a jamais fait une telle déclaration – IslamReligion.
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