La wicca (partie 1 de 2): Qu’est-ce que la wicca?
Description: D’anciens systèmes de croyance abandonnés à la sorcellerie nouvel âge.
- par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
- Publié le 25 May 2015
- Dernière mise à jour le 11 Oct 2015
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Le terme wicca, de la racine saxonne « wicce », signifie « sagesse » ou peut aussi faire référence au fait de « soumettre ou façonner les forces occultes ». La wicca constitue la forme principale du néopaganisme[1], mouvement de résurgence d’anciens systèmes de croyances païens, incluant les traditions celte, égyptienne, grecque, scandinave et romaine, entre autres. En tant que religion à dimension écologiste, ses origines précèdent le judaïsme, le christianisme et l’islam, et même le bouddhisme et l’hindouisme. On considère la wicca comme une des plus anciennes religions du monde. Mais la wicca d’aujourd’hui est une tendance nouvelle qui tire ses origines de la sorcellerie gardnérienne, fondée au Royaume-Uni à la fin des années 40. En règle générale, la plupart des wiccans sont néopaïens, mais tous les néopaïens ne sont pas nécessairement wiccans.
Certains wiccans reconnaissent l’existence d’un être suprême unique, qu’ils appellent « L’Unique » ou « Le Tout ». Cet être possède des aspects mâles et femelles, appelés « dieu » et « déesse ». D’autres wiccans pratiquent leur religion en reconnaissant l’existence de plusieurs anciennes divinités, incluant, mais non limitées à : Aphrodite, Artémis, Brigit, Diane, Dionysos, Fergus, Hécate, Isis, Pan, Thor, etc. Certains considèrent la wicca comme un mouvement athée, car certains wiccans considèrent les dieux et déesses tout au plus comme des symboles. Et parce qu’ils adorent la nature et les dieux et déesses de la nature, on peut aussi les considérer comme des panthéistes.
Selon le fameux site web canadien Religious Tolerance, certains wiccans considèrent la wicca et la sorcellerie comme des synonymes, tandis que plusieurs autres font une distinction entre les deux, voyant la wicca comme une religion et la sorcellerie comme la pratique de la magie. Selon cette définition, la sorcellerie n’est pas une religion et c’est pourquoi nombreux sont ceux qui considèrent que la sorcellerie peut théoriquement être pratiquée par des membres de toutes les religions.
La plupart des wiccans pratiquent leur religion en solitaire. D’autres forment des assemblées officieuses, qui se font et se défont au gré des semaines, sans leadership supérieur ni structure centrale. Des estimations non vérifiables évaluent à 750 000 le nombre de wiccans aux États-Unis, faisant de la wicca la cinquième religion en importance dans ce pays. Mais ces estimations sont peu fiables et aucune donnée ne peut les étayer.
La wicca est parfois liée à la sorcellerie à cause de son utilisation de charmes et d’amulettes. Les sorts peuvent être utilisés autant pour aider les autres que pour leur causer du tort. Le système de croyance des wiccans leur interdit toutefois d’utiliser des sorts ou de participer à des rituels susceptibles de causer du tort à autrui. La principale philosophie et règle de conduite de la wicca se résume à ce credo : « Fais ce qu’il te plaît tant que cela ne nuit à personne » et à la loi du triple retour, qui stipule que « tout ce que l’on fait sera rendu trois fois, que cela soit positif ou négatif ».
Selon le Domaine de Mnemosyne[2], « les sorts ne se résument pas à transformer les gens en grenouilles ou à accorder des souhaits. Ils sont constitués d’un ensemble d’actions et de prières que vous faites et que vous prononcez pour demander l’aide divine dans un aspect particulier de votre vie. » Les wiccans croient que les énergies que nous créons influencent ce qui nous arrive quotidiennement. Ainsi, la magie négative finit par rejaillir sur celui qui la pratique, comme dans la loi du triple retour. D’autres enseignements éthiques importants incluent le fait de vivre en harmonie avec les autres et de respecter l’environnement. Il y a huit jours de célébration, chez les wiccans; ces jours sont liés aux phases de la lune et sont appelés sabbats. L’origine de ces jours remonte aux cycles associés à la chasse, aux travaux de la ferme et à la fertilité animale.
Le pentacle et le pentagramme sont les principaux symboles utilisés par les wiccans et autre néopaïens. Certains objets utilisés lors des rituels, tels l’athamé (couteau) et le calice (coupe), sont communs à pratiquement toutes les traditions wiccanes. D’autres sont utilisés par l’une ou l’autre des diverses traditions. Ce sont, entre autres, les cloches, les balais, les bougies, les chaudrons, les cordes, les tambours, l’encens, les bijoux, les plats particuliers, les fouets, les statues, les épées, les cannes et les baguettes. La signification et l’utilisation de ces objets diffèrent d’une tradition à une autre et d’un individu à un autre. En règle générale, un rituel wiccan implique la création d’un espace sacré (cercle), l’invocation du pouvoir divin, des chants, des danses, de la nourriture et du vin, ainsi qu’une cérémonie d’au revoir. Les rituels peuvent être pratiqués lors d’un « sabbat » ou encore pour souligner certains événements comme les naissances, le passage à l’âge adulte, les mariages, les crémaillères, les guérisons, les décès et autres rites de passage.[3]
Les wiccans n’adorent pas Satan. Même si leur système de croyances inclut toute une pléthore de dieux et déesses, aucun d’entre eux n’est considéré comme mauvais ni ne possède des caractéristiques semblables au diable que l’on retrouve dans le christianisme. Aux 15e et 16e siècles, l’Église catholique reconnaissait l’existence de l’adoration du diable et de la magie noire et les voyait comme des menaces majeures. Cela engendra les fameuses chasses aux sorcières, au cours desquelles on n’hésitait pas à tuer des femmes sur de simples soupçons de sorcellerie. Plus de 50 000 personnes furent jugées pour hérésie et des dizaines de milliers furent exécutées. Nombreux sont ceux qui associent les wiccans d’aujourd’hui à des histoires fictives concernant ces sorcières du Moyen-Âge et certaines dénominations conservatrices enseignent encore ces fictions comme des faits.
Dans la deuxième partie, nous comparerons la wicca à l’islam et nous nous demanderons si une religion qui ne reconnaît pas l’existence de Satan peut vraiment échapper aux influences de celui-ci.
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