Le satanisme (partie 1 de 2): En quoi les satanistes croient-ils?
Description: Regard sur les divers types de satanismes et leurs croyances.
- par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
- Publié le 16 Nov 2015
- Dernière mise à jour le 16 Nov 2015
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Qu’est-ce que le satanisme? Le dictionnaire Google le définit comme « l’adoration de Satan, au cours de laquelle on se moque habituellement des symboles et rites chrétiens, comme le fait de fixer une croix à l’envers au mur ». Le site web wordnetweb.princeton.edu le définit comme une croyance et une vénération envers les diables et thefreedictionary.com ajoute qu’il s’agit d’une profonde malice. Le site canadien Religious Tolerance, qui explique les diverses religions et courants spirituels du monde, affirme « qu’il y a probablement des douzaines de pratiques et de systèmes de croyances religieux différents qui ont été appelés satanisme ».
Il est donc très difficile d’estimer le nombre de satanistes dans le monde d’aujourd’hui. Selon les diverses définitions, leur nombre pourrait osciller entre plusieurs centaines de milliers et plusieurs millions. En Amérique du Nord, on estime que leur nombre tourne autour de vingt milles et qu’ils appartiennent à plusieurs organisations différentes. Il va sans dire qu’il est quasi impossible d’entreprendre un dialogue ou de recueillir des preuves statistiques auprès de ces groupes prétendant pratiquer le satanisme.
Les membres de l’Église de Satan, fondée par Anton LaVey, en 1967, se considèrent comme soit profondément athées, soit agnostiques ou encore déistes. Même si le nombre des fidèles de cette église est gardé secret, celle-ci est très ouverte en ce qui concerne ses croyances et pratiques. Elle se décrit comme « la première organisation de l’histoire ouvertement dédiée à l’acceptation de la vraie nature de l’Homme, i.e. celle d’une bête charnelle, vivant au sein d’un cosmos indifférent à son existence. Pour nous, Satan est le symbole de la fierté, de la liberté et de l’individualisme. »[1]
Selon David Shankbone, qui a interviewé le grand prêtre de l’Église sataniste, Peter Gilmour, « les enseignements de LaVey sont basés sur l’individualisme, l’art de se faire plaisir et une moralité « œil pour œil », avec des influences de Nietzsche et Ayn Rand, tandis que ses rituels et sa magie s’inspirent lourdement d’occultistes tels Aleister Crowley ».[2] Ses propos sont donc clairs : les membres de cette église n’adorent ni le diable ni « Satan » tel que perçu par le christianisme et l’islam. Leur « Satan » n’a rien à voir avec l’Enfer, les démons, les fourches, les tortures, le rachat de l’âme des gens, les possessions démoniaques, les « miracles », les sacrifices humains, le cannibalisme et les actes profondément violents.[3]
Une des définitions du satanisme affirme que « le satanisme est le rejet absolu de la voie spirituelle des religions théistes et la reconnaissance honnête du fait que nous ne sommes que des animaux évoluant au même titre que tous les autres systèmes complexes ». Mais qu’en est-il du satanisme religieux qui est devenu la source principale des cauchemars et des scénarios de films? Existe-t-il réellement? L’Église de Satan affirme ouvertement que « le satanisme respecte la vie et en fait l’éloge. Les enfants et les animaux sont les expressions les plus pures de cette force vitale et, en tant que tels, sont considérés comme sacrés et précieux… ». La majorité des satanistes mènent une vie fondée sur les déclarations et les règles sataniques, tout en évitant les « péchés sataniques ».
Plusieurs auteurs, pour la plupart chrétiens conservateurs, ont décrit certains rituels sataniques. Ils incluent presque toujours la profanation de symboles religieux volés, des messes noires, des croix inversées et la récitation de prières à l’envers. Cela est pourtant de la pure fiction qui remonte à des ouvrages rédigés au cours du bas Moyen-Âge et de la Renaissance, plus particulièrement le Malleus Maleficarum (Marteau des sorcières). Aux 15e et 16e siècles, l’Église catholique supposa que l’adoration de Satan existait et qu’elle constituait une grande menace. Cela donna naissance à la chasse aux sorcières, qu’on finit par appeler, plus tard, l’holocauste féminin. La croyance au satanisme fabriqua de toutes pièces une religion imaginaire se situant à l’opposé du christianisme. Ces éléments continuent de faire surface, de nos jours, dans la littérature anti-satanique et anti-wiccan rédigée par des chrétiens conservateurs.
Il y a donc bel et bien une religion appelée le satanisme, dont les fidèles sont des athées hédonistes qui ont pour principal objectif de vivre selon leurs désirs les plus bas. Un écrivain anonyme a un jour dit que le satanisme est la religion de la salle du conseil américaine et que, pour l’essentiel, cela n’inclut aucune pratique étrange ou maléfique, car la plupart des satanistes mènent une vie d’assouvissements. Il demeure qu’un petit nombre de personnes, s’inspirant de la vaste littérature anti-satanique, ont créé leur propre version du satanisme, qui inclut des pratiques anti-chrétiennes.
En tant que musulmans, nous savons que Satan existe et qu’il met tout en œuvre pour éloigner les gens de Dieu. Il est possible qu’il soit impliqué dans la religion satanique, qui prétend n’adorer aucune déité. Toutefois, l’œuvre de Satan est très évidente chez des groupes ou des catégories de gens qui disent l’adorer. Ces gens incluent des meurtriers psychopathes ou des tueurs en série qui se défendent en affirmant que le diable leur a fait faire ces choses horribles.
Certains musiciens prétendent être satanistes afin de gagner plus de notoriété. Il existe également un regroupement appelé les « satanist dabblers » (satanistes amateurs), qui sont des ados ou de jeunes adultes rebelles en manque d’attention, qui ont créé leur propre forme de satanisme à partir de sources fictives. Ils sont souvent les auteurs de graffiti, de vandalisme dans les cimetières et de rituels de sacrifices de petits animaux. Même s’ils ne font que prétendre être ce qu’ils ne sont pas réellement, il n’en demeure pas moins que leur mode de vie les expose à des dangers qu’ils ne soupçonnent probablement pas.
Une personne qui, par exemple, tente de faire renaître l’adoration de l’ancien dieu égyptien Seti risque d’en perdre la raison et même la vie. Satan, le diable, Lucifer, Seti, peu importe par quel nom on l’appelle, est une force qui ne doit pas être sous-estimée. Il nourrit des intentions très arrêtées et, dans le prochain article, nous verrons comment certaine pratiques en apparence banales peuvent mener une personne à commettre les pires péchés. L’Église de Satan est peut-être, tout au plus, un groupe organisé dont les membres s’adonnent à des activités qui font sourciller le commun des mortels; mais combien de ses membres ont réellement établi un lien avec le diable? Ceux qui utilisent le terme « satanisme » pour camoufler leur dépravation profonde peuvent finir par découvrir que Satan les a menés tout au long sur la voie de la destruction.
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