Les grandes femmes derrière les grands hommes (partie 1 de 4): La mère

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Description: Marie (Mariam), fille d’Imran et mère de Jésus.

  • par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
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GreatWomenBehindGreatMen1.jpgDerrière chaque grand homme se cache une femme.  Voilà un dicton bien connu qui était en fait un slogan féministe des années 60.  Mais quand on y pense bien, il y a une vérité derrière cela.  Combien de fois avons-nous entendu parler d’un homme dont la mère à tout sacrifié pour lui donner une éducation, d’une femme qui a cumulé trois emplois pour élever seule ses enfants ou d’une épouse qui demeure silencieusement dans l’ombre, tandis que son mari gravit les échelons en tant qu’homme d’État, politicien, homme d’affaires ou professeur?  Certains hommes atteignent des sommets, dans leur carrière, quand les femmes faisant partie de leur vie les soutiennent et les encouragent à devenir les meilleurs hommes possibles.  Même les prophètes de Dieu profitèrent des sages conseils des femmes de leur entourage.

Voici une série d’articles sur ces femmes qui se tinrent non pas derrière, mais aux côtés des hommes de leur vie.  Ces grandes femmes soutinrent et encouragèrent, chacune à sa façon, des hommes dont la vie fut parsemée de dangers et d’événements imprévisibles.  Mères, épouses, filles; l’influence qu’eurent ces femmes sur les hommes faisant partie de leur vie fut remarquable.  L’islam considère ces femmes comme les meilleures que le monde ait connues.

« Les meilleures femmes de l’humanité sont au nombre de quatre : Mariam, fille d’Imran, Assiya, épouse de Pharaon, Khadija, fille de Khouwaylid, et Fatima, fille du Messager de Dieu [Mohammed]. »[1]

La clef du succès, pour n’importe quelle femme, est de mener sa vie en conformité avec la loi de Dieu.  Comme nous le savons, le mode de vie préconisé par Dieu se trouve décrit dans le Coran et détaillé dans la sounnah (hadiths) du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).  Commençons par les mères : l’islam met l’accent à plusieurs reprises sur le rôle très important qu’elles jouent.  Le prophète Jésus (que la paix soit sur lui), a dit : « Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai.  Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. » (Coran 19:30-32)

 « Et un jour, les anges dirent à Marie : « Ô Marie!  Certes, Dieu t’a élue et purifiée, et t’a préférée à (toutes) les femmes de la création. » (Coran 3:42)

Le gendre et ami proche du prophète Mohammed, Ali, a dit : « J’ai entendu le Prophète de Dieu dire que Marie, la fille d’Imran, fut la meilleure femme de l’humanité. »[2]

Maryam, qui est la version arabe du nom Marie, signifie « servante de Dieu ».  Marie, la mère de Jésus, fut dédiée à Dieu avant même de naître, car sa mère avait promis de dédier son enfant au temple et, ce faisant, avait assuré la liberté de Marie, car elle avait compris que la vraie liberté ne s’atteint que par la soumission totale à Dieu.

En grandissant, Marie apprit à avoir pleinement confiance en Dieu.  Son histoire est racontée dans le Coran, plus particulièrement dans les sourates 3 et 19.  Dans la sourate 5, Marie est décrite comme une siddiqa (une véridique) et ce terme arabe implique plus que le simple fait de dire la vérité.  Il fait référence à une personne qui a atteint un haut niveau de vertu et qui est véridique non seulement avec elle-même et les gens qui l’entourent, mais aussi avec Dieu.  Marie est connue pour avoir rempli son engagement envers Dieu, qu’elle adorait en toute soumission.  Elle était pieuse et chaste et c’est elle qui fut choisie, parmi toutes les femmes, pour devenir mère de Jésus.

Après la naissance de Jésus, Marie dû faire face à une grande épreuve.  Même si c’était une jeune femme croyante, droite et pleine de retenue, imaginez le courage dont elle dû faire preuve pour retourner dans son village avec un bébé dans les bras.  Elle avait quitté son village encore toute jeune, avec une réputation de grande piété et de vertu, et elle revenait en tant que fille-mère.  Imaginez les rumeurs, les ragots et les accusations à son sujet.  Quand les gens du village l’entourèrent et la harcelèrent de questions, elle suivit les consignes de Dieu et ne dit rien.  C’est Jésus lui-même, un bébé blotti dans les bras de sa mère, qui parla, révélant au monde qu’il était un prophète de Dieu (Coran 19:30).

L’islam ne nous en apprend que peu sur la vie partagée par Jésus et sa mère.  Évidemment, nous pouvons présumer que Marie était une femme de son temps.  À l’exception de son éducation et, possiblement, de son habileté à lire, Marie était probablement très semblable aux autres jeunes filles juives de son entourage.  Elle restait probablement à la maison pour s’occuper de diverses tâches comme cuisiner, nettoyer, coudre et aller chercher de l’eau au puits.  Mais, par-dessus tout, elle était une éducatrice.  Jésus apprit certainement d’elle son profond amour pour Dieu et sa confiance inébranlable en Lui.  À quel point le caractère de Marie influença-t-il celui de Jésus durant son enfance?  Sûrement beaucoup.

Quand Jésus entama sa mission, Marie dû se comporter comme toutes les mères, en ravalant ses craintes et en encourageant son fils à faire tout son possible pour plaire à Dieu.  Elle ressentit sûrement les dangers entourant la mission de son fils, mais elle plaça sa confiance en Dieu et se montra reconnaissante envers Lui du destin qu’Il avait choisi pour son fils.

Le rôle de la mère est à la fois important et accablant.  Non seulement expérimente-t-elle à la fois les joies et les difficultés de la grossesse et de l’accouchement, mais elle dédie sa vie entière aux soins de ses enfants.  Il est de sa responsabilité d’élever et d’éduquer ses enfants et d’en faire des êtres pieux et vertueux.  Elle cuisine et nettoie et elle soutient et éduque ses enfants.  Elle est aussi responsable de leur bien-être spirituel, émotionnel et physique.  Le rôle de la mère ne se termine pas au moment où son enfant devient adulte; il se poursuit au-delà et s’étend plus tard à ses petits-enfants.

De nos jours, alors que le rôle des mères est de plus en plus minimisé, les femmes devraient s’inspirer de la force de caractère et du tempérament de femmes telles que Marie, mère de Jésus.



Note de bas de page:

[1] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim

[2] Sahih Al-Boukhari

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Les grandes femmes derrière les grands hommes (partie 2 de 4): La mère adoptive

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Description: Assiya, mère adoptive de Moïse et épouse de Pharaon.

  • par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
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Une autre grande femme, qui éleva un grand homme malgré les difficultés et les pressions qu’elle subissait, fut Assiya.  On se souvient surtout d’elle comme de l’épouse de Pharaon, mais cette grande dame fut également la mère adoptive du prophète Moïse (que la paix soit sur lui).

Comme Marie, la mère de Jésus, Assiya fut une femme choisie par Dieu pour élever un enfant qui allait devenir prophète de Dieu.  Quelles qualités Assiya possédait-elle pour soutenir et influencer Moïse?  Sa plus grande qualité, comme nous allons le découvrir, était son inébranlable confiance en Dieu.  En tant qu’épouse de l’homme le plus puissant et le plus arrogant d’Égypte, Assiya était entourée de luxe, de richesses et de beauté.  Et pourtant, elle était capable de reconnaître que, sans Dieu, l’être humain est perdu, démuni et incomplet.

« Plusieurs hommes ont atteint ce niveau de perfection; mais aucune femme ne l’a atteint à l’exception de Marie, la fille d’Imran, et d’Assiya, l’épouse de Pharaon. »[1]

Quand la mère de Moïse fut contrainte, par les circonstances, de déposer son nouveau-né dans un panier et d’envoyer ce dernier à la dérive sur les eaux du Nil, son cœur en fut quasi irrémédiablement brisé.  Mais Dieu est le meilleur des planificateurs.  La servante d’Assiya trouva le panier, le retira de l’eau et amena le nouveau-né à sa maîtresse, l’épouse de Pharaon.  Assiya, contrairement à son époux arrogant et imbu de lui-même, était une femme vertueuse et compatissante.  Dieu ouvrit son cœur; elle posa son regard sur le nouveau-né blotti dans son panier et ressentit un amour débordant pour lui.  Elle demanda alors à son époux de l’accueillir au sein de leur famille.

« La femme de Pharaon dit : « (Cet enfant) sera une consolation pour moi et pour toi.  Ne le tue pas; il pourrait nous être utile ou peut-être le prendrons-nous pour fils. »  Ils ne pressentaient rien [de ce qui allait advenir]. » (Coran 28: 9)

Encore une fois, le Coran ne nous parle pas d’Assiya de manière détaillée et ne donne pas beaucoup d’information sur sa relation avec son fils adoptif.  Cependant, en tant que croyante, elle dû avoir une profonde influence sur Moïse.  Celui-ci devint un homme franc et direct, qui ne craignait pas d’exprimer le fond de sa pensée ni de prendre la défense des plus faibles de la société.  Chaque fois qu’il était témoin d’oppression ou de cruauté, il ne pouvait s’empêcher d’intervenir.  La psychologie moderne nous apprend que ce sens de la justice et la capacité à ressentir de l’empathie pour les autres s’apprennent dès le plus jeune âge et s’ils sont absents de l’éducation durant l’enfance, ils peuvent difficilement être acquis plus tard dans la vie.  On peut donc présumer qu’Assiya dû inculquer ces qualités à son fils adoptif.

En grandissant, Moïse fut considéré comme un jeune homme possédant beaucoup de sagesse et comme le fils de Pharaon.  Le Coran nous apprend que la vraie mère de Moïse retrouva son fils en étant embauchée comme nourrice par Assiya.  L’érudit Ibn Kathir est d’avis qu’elle devait vivre à même le palais durant les années d’allaitement et que, plus tard, elle jouissait probablement du privilège de lui rendre visite sur une base régulière.  Ainsi, elle dû avoir, elle aussi, une certaine influence sur le caractère de son fils.

 « C’est ainsi que Nous le rendîmes à sa mère, afin qu’elle soit réconfortée et qu’elle ne s’afflige plus, et afin qu’elle sache que la promesse de Dieu est vraie.  Mais la plupart d’entre eux ne savent pas. » (Coran 28:13)

On peut présumer que Moïse fut un enfant profondément aimé, à la fois par sa vraie mère et par sa mère adoptive.  Il est fort probable qu’avant même d’atteindre la maturité, Moïse connaissait les Enfants d’Israël et comprenait la situation politique en Égypte.  Certaines circonstances, détaillées dans le Coran[2], forcèrent Moïse à fuir l’Égypte et c’est ainsi que, de fils royal, il devint un criminel recherché. 

On peut présumer qu’Assiya connaissait le danger inhérent au fait d’avoir permis à Moïse de comprendre les différences entre sa vie, au palais, et la vie de sa famille biologique, dans les quartiers pauvres.  Plus tard, Pharaon finit par découvrir que son épouse adorait secrètement le même Dieu que Moïse, ce qui le mit dans une rage folle.  Il menaça son épouse, puis tenta de la séduire, mais le cœur de celle-ci n’appartenait plus qu’à Dieu seul.  Pharaon lui offrit deux options, soit de l’accepter, lui, Pharaon, comme son dieu ou de continuer à adorer le Dieu de Moïse et être torturée jusqu’à ce que mort s’ensuive.  Elle choisit la torture et la mort et, lors de ses derniers instants, on l’entendit invoquer Dieu.

 « Et pour ceux qui croient, Dieu cite en exemple la femme de Pharaon quand elle dit: « Seigneur !  Construis-moi une maison auprès de Toi, dans le Jardin, (au Paradis), et sauve-moi de Pharaon et de son œuvre.  Sauve-moi de (ce) peuple injuste. » (Coran 66:11)

En tant que première soignante et éducatrice, la mère porte sur ses épaules de lourdes et nombreuses responsabilités, dont la plus importante est d’enseigner à ses enfants, qui lui ont été prêtés par Dieu, à Le connaître et à L’aimer.  Et la meilleure méthode pour ce faire est tout simplement de prêcher par l’exemple.  En tant que mères, Marie et Assiya enseignèrent une chose très importante aux garçons dont elles avaient la charge : avoir une confiance inébranlable en Dieu et ne s’en remettre qu’à Lui.



Note de bas de page:

[1] Sahih Al-Boukhari

[2] Dieu mentionne Moïse, dans le Coran, plus de 120 fois et son histoire s’étale sur plusieurs sourates.  Son histoire est la plus longue et la plus détaillée parmi toutes les histoires de prophètes, dans le Coran. La sourate 28 s’intitule « Le récit » et ses 45 premiers versets se concentrent exclusivement sur l’histoire de Moïse.

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Les grandes femmes derrière les grands hommes (partie 3 de 4): L’épouse

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Description: Khadijah, l’épouse du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).

  • par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
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« Et parmi Ses signes, Il a créé pour vous des épouses issues de vous-mêmes pour que vous viviez en tranquillité auprès d’elles.  Et Il a mis entre vous de l’amour et de la bonté.  Il y a en cela des preuves pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 30:21)

GreatWomenBehindGreatMen3.jpgL’amour et la bonté dans le cœur des époux est une belle façon de décrire une relation harmonieuse entre un homme et une femme.  Le mariage est un contrat sacré qui est conclu non pas entre un homme et une femme, mais entre un couple et Dieu.  Il s’agit d’une relation dans laquelle les droits et responsabilités de chacun sont clairement définis et dont l’objectif est de plaire à Dieu en fournissant les efforts nécessaires pour s’assurer une place au Paradis.  Tout comme une mère peut avoir une grande influence sur son fils, une épouse peut en avoir tout autant sur son mari.  Les grandes femmes, celles qui aiment Dieu par-dessus tout, sont une bénédiction et leurs maris sont souvent de grands hommes grâce au soutien indéfectible qu’ils reçoivent d’elles.

Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs épouses. »[1]  Pourquoi a-t-il pris la peine de souligner cela?  Probablement parce qu’une relation fondée sur l’amour et la bonté ne peut être qu’un succès, tandis qu’une relation fondée sur la domination et la méfiance ne mène qu’au chagrin et à l’amertume.  Une autre raison est peut-être le fait que dans l’Arabie préislamique, les femmes étaient tellement sous-estimées qu’elles étaient considérées comme des possessions au même titre que le bétail et que l’on n’hésitait pas à enterrer vivantes les filles nouvellement nées.

Un des meilleurs exemples pour les femmes, et plus particulièrement pour les épouses, vit le jour à cette époque de profonde ignorance.  Elle arriva à surmonter la discrimination et connut l’un des mariages les plus réussis de l’histoire.  Il s’agit de Khadijah, la première épouse de Mohammed et l’unique durant plus de 25 ans.  Pourquoi est-elle considérée comme une épouse modèle?  Pourquoi considère-t-on que Khadijah, fille de Khouwaylid, fut une grande femme qui se tenait aux côtés d’un grand homme?

« Marie, la fille d’Imran, fut la meilleure femme du monde (de son époque) et Khadijah est la meilleure femme (parmi celles de cette nation). »[2]

Khadijah avait 40 ans et avait été veuve à deux reprises lorsqu’elle épousa Mohammed, qui avait alors 25 ans.  À ce moment, il n’avait pas encore entamé sa mission prophétique.  C’était une femme d’affaires accomplie, qui possédait sa propre fortune, et qui avait la réputation d’être bonne envers les handicapés, les orphelins, les veuves et les pauvres, pour qui elle éprouvait beaucoup de compassion.  Le prophète Mohammed était surnommé Al-Amine (le digne de confiance) et Khadijah était surnommée At-Tahira (la pure).  Khadijah fut impressionnée par l’honnêteté de Mohammed lorsqu’elle l’embaucha pour aller vendre des marchandises en Syrie.  Alors, lorsqu’il revint à la Mecque, elle défia les conventions et lui proposa de l’épouser, ce qu’il accepta sans hésiter.

L’islam enseigne que la femme devrait toujours se montrer tendre envers son époux.  Khadijah soutint son mari à travers les difficiles premières années de l’islam.  Dans l’esprit de partenariat et d’amitié inhérent à un mariage basé sur le respect de l’islam, les grands hommes et les grandes femmes trouvent facile de s’entraider.  Le Prophète était connu pour participer régulièrement aux tâches ménagères et pour raccommoder ses propres vêtements.  On a dit de lui : « Il s’occupait à diverses tâches ménagères et sortait lorsque venait l’heure de la prière. »[3]

Khadijah, de son côté, faisait en sorte que leur domicile soit un refuge contre les épreuves auxquelles Mohammed faisait face chaque jour.  Elle soutenait son mari en le conseillant et en lui faisant part de ses points de vue et faisait tout en son pouvoir pour l’aider d’une manière générale.  Mohammed dit : « Ce monde est temporaire et le plus grand réconfort, en ce monde, est une femme vertueuse [épouse, mère, fille]. »[4]

Quand Mohammed reçut la révélation transmise par l’ange Gabriel, la toute première fois, ce fut une expérience des plus terrifiantes pour lui.  Il avait pour habitude de se retirer dans une grotte et d’y passer quelques jours, seul, pour méditer.  Mais jamais ne se serait-il attendu à voir apparaître un ange lui ordonnant de lire, lui qui était illettré.  Il courut chez lui à toutes jambes pour se réfugier auprès de son épouse, à laquelle il dit : « Couvre-moi!  Couvre-moi! » (avec un manteau).  Il lui raconta ce qui lui était arrivé et lui dit à quel point il était terrifié.  Khadijah ne se moqua pas de lui et n’exprima point d’incrédulité.  Elle le couvrit, pour le rassurer, et lui dit :

« Jamais Dieu ne t’abandonnera.  Tu maintiens les liens de parenté, tu dis toujours la vérité, tu aides les pauvres, tu donnes en charité aux démunis, tu honores tes invités et aide les gens frappés par diverses épreuves. »[5]

Khadijah fut la première personne à accepter le message de l’islam et elle épaula son époux au moment où des amis et des membres de leur propre famille lui tournaient le dos, allant jusqu’à comploter pour le tuer.  Alors que le groupe des premiers musulmans prenait de l’ampleur, Khadijah soutint la montée de l’islam avec son argent et son énergie.  Elle fournit de la nourriture, de l’eau et des remèdes aux membres de la communauté qui faisaient l’objet d’un boycott.  Même si elle n’avait jamais été habituée aux privations, jamais elle ne se plaignit des conditions difficiles qu’elle était forcée d’endurer ni du fait que tout son argent était dépensé pour soutenir son mari dans sa mission.

Khadijah est un modèle d’épouse parfaite pour toutes les femmes de toutes les époques.  Un mariage, aux yeux de Dieu, fait de deux personnes une seule unité.  Elles s’aiment et se protègent mutuellement et ne perdent jamais de vue le grand schéma de la vie.  Khadijah comprenait que la vraie vie, la vie éternelle, avec Mohammed, se déroulerait au Paradis, où ils n’auraient plus jamais besoin d’argent ni de refuge.

Un jour, l’ange Gabriel vint voir le prophète Mohammed et lui dit : « Ô Messager de Dieu!  Khadijah vient à toi avec des récipients contenant de la nourriture et de l’eau.  Lorsqu’elle arrivera, transmets-lui les salutations de paix de la part de Dieu, qui l’aime et qui la soutient, et de ma part.  Et annonce-lui la bonne nouvelle d’une maison de perles au Paradis, dans laquelle il n’y a ni bruit ni dur labeur. »[6]

Khadijah mourut peu de temps après la fin du boycott.  L’amour et la bonté entre elle et son époux avaient continué de grandir à travers les épreuves et les tribulations et même la mort ne put rompre le lien solide qui les unissait.  Aisha, un jour, demanda au Prophète si elle était aimée de lui autant que Khadijah l’avait été.  Il répondit : « Elle a cru en moi quand personne d’autre n’y croyait; elle a embrassé l’islam quand tout le monde me rejetait; et elle m’a aidé et soutenu quand personne d’autre ne me tendait la main. »  Ces paroles nous donnent une idée de la profondeur de l’amour entre un homme et une femme dont le mariage est basé sur la foi et la satisfaction de Dieu.

Un jour, Aisha dit : « Je n’ai jamais été aussi jalouse d’une femme que je l’ai été de Khadijah.  Elle était décédée depuis trois ans lorsque le Prophète m’épousa.  Je l’entendais souvent la louer et je savais que son Seigneur, le Glorieux, lui avait dit d’annoncer à Khadijah la bonne nouvelle d’une maison de perles au Paradis.  Et, chaque fois qu’il égorgeait un mouton, il en donnait une partie à ses amies. »[7]

On dit que le mariage est la moitié de la religion[8] et cela apparaît évident lorsqu’on considère un mariage comme celui de Mohammed et Khadijah.  Cette grande femme se tint aux côtés d’un grand homme quand celui-ci se sentit perdu, seul et en proie à l’angoisse.



Note de bas de page:

[1] At Tirmidhi

[2] Sahih Al-Boukhari

[3] Sahih Al-Boukhari

[4] Ibid

[5] Ibid.

[6] Sahih Boukhari, Sahih Mouslim

[7] Sahih Al-Boukhari

[8] Al Bayhaqi

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Les grandes femmes derrière les grands hommes (partie 4 de 4): La fille

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Description: Fatimah, fille du prophète Mohammed.

  • par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
  • Publié le 08 Jun 2015
  • Dernière mise à jour le 08 Jun 2015
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« Les quatre meilleures femmes de l’humanité sont : Mariam, fille d’Imran; Assiya, épouse de Pharaon; Khadijah, fille de Khouwaylid; et Fatimah, fille du Messager de Dieu. »[1]

GreatWomenBehindGreatMen4.jpgLa clef du succès, pour toute femme, est de mener sa vie en conformité avec la loi de Dieu, laquelle est détaillée dans le Coran et la sounnah (hadiths) du prophète Mohammed.  Dans notre discussion sur les grandes femmes derrières les grands hommes, nous avons parlé du rôle des épouses et des mères.  Aujourd’hui, nous parlerons des filles.  Les filles peuvent avoir une grande influence sur un père qu’elles aiment profondément.  Vous avez sans doute entendu l’expression : « Elle mène son père par le bout du nez », signifiant qu’elle arrive aisément à le persuader.  Il y sûrement une bonne part de vérité dans cette expression, mais une fille peut aussi guider, protéger et soutenir son père.

Le soutien de sa fille, pour un père, peut être inestimable.  La fille dont nous parlerons, dans cet article, est Fatimah, la plus jeune fille du prophète Mohammed et de Khadijah.  Elle était la plus jeune de leurs quatre filles.  Elle était tranquille, sensible, dévouée à ses parents et proche de ses sœurs.  Et pourtant, à l’âge d’à peine dix ans, elle prenait la défense de son père en apostrophant des hommes dont la stature devait pourtant l’impressionner.  Elle possédait un cœur de lion dans un corps d’enfant.

Un jour que le Prophète était en train de prier près de la Ka’bah, certains hommes, membres de familles nobles de la Mecque, s’approchèrent de lui avec un seau rempli d’intestins de chameau et les lui jetèrent sur le dos alors qu’il était prosterné.  Malgré la saleté et la puanteur, le Prophète n’interrompit pas sa prière.  Fatimah, nullement effrayée par ces hommes, retira les déchets du dos de son père et s’en prit verbalement à ceux qui avaient fait le coup.  Ils restèrent debout, près d’elle, mais ne lui répondirent pas.[2]

Une autre fois, Fatimah accompagnait son père alors qu’il faisait le tour de la Ka’bah.  Des gens de la populace l’entourèrent et tentèrent de l’étrangler avec ses propres vêtements.  Fatimah hurla et cria à l’aide; Abou Bakr vint à son aide, mais fut sévèrement battu par la foule.  Tandis que la majorité des petites filles couraient et s’amusaient, Fatimah était quotidiennement témoin des épreuves vécues par son père.  Inquiète pour lui, elle défendait sa mission sans relâche.  Elle et son père devinrent très proches.

      La façon dont Mohammed traitait Fatimah démontre tout l’amour et le respect qu’il éprouvait pour sa plus jeune fille.  On rapporte qu’il a dit, à son sujet : « Fatimah est une partie de moi-même; quiconque la contrarie me contrarie. »[3]  La persécution et le boycott des musulmans se poursuivirent sans relâche et le Prophète, sa famille et ses fidèles furent forcés d’abandonner leurs demeures et de trouver refuge dans une petite vallée.  Là, ils connurent des mois et des mois de souffrances et on raconte que les lamentations des enfants affamés étaient audibles à travers toute la vallée et jusqu’à la Mecque.

La mère de Fatimah, la grande Khadijah, décéda peu de temps après la fin du boycott.  Fatimah fut frappée d’un chagrin si profond que sa famille craignit pour sa santé.  Mais elle finit par se reprendre et se rapprocha encore plus de son père.  Elle prit soin de lui et le soutint avec tant de ferveur que, pour un temps, les gens la surnommèrent Oumm Abi-ha, ou la mère de son père.  Un jour, son père revint à la maison couvert de boue et de poussière, qui avaient été jetés sur lui par la foule.  La jeune Fatimah se mit à pleurer à chaudes larmes et son père lui dit : « Ne pleure pas, ma fille, car Dieu protègera ton père. »[4]

Le Prophète aimait sa fille; pourtant, il ne lui réservait aucun traitement de faveur relatif aux obligations religieuses.  Comme tout bon père, il s’inquiétait du sort de sa fille dans l’au-delà.  Un jour, alors qu’on lui avait amené un voleur, il dit aux gens qui l’entouraient : « Les gens, avant vous, furent détruits parce qu’ils infligeaient les châtiments légaux aux pauvres, mais pardonnaient aux riches.  Par Celui qui tient mon âme dans Sa main!  Si ma fille Fatimah était prise à voler, je lui couperais certainement la main. »

Fatimah épousa son cousin Ali Ibn Abou Talib.  Bien que plusieurs hommes eurent demandé sa main, incluant Abou Bakr et Omar ibn al-Khattab, le Prophète facilita le mariage entre elle et Ali.  Le lien père-fille demeura tout aussi fort et les gens voyaient souvent le Prophète aller rendre visite à Fatimah, au retour d’un voyage ou d’une bataille, avant même de se rendre chez lui.  Il devait sûrement trouver beaucoup de réconfort auprès d’elle.  Peut-être lui rappelait-elle sa chère Khadijah; peut-être aimait-il se retrouver en présence de cette petite fille qui, à plusieurs reprises, avait tenu tête à des hommes pour défendre son père.  Cette petite fille était désormais une musulmane forte et ingénieuse.

La réputation de piété et de charité de Fatimah rendait sûrement son père heureux.  Mais peu importe à quel point il était proche de sa fille, un père demeure un père.  Et lorsqu’il découvrit que Fatimah et Ali ne faisaient pas régulièrement les prières de nuit surérogatoires, il exprima sa désapprobation en termes non équivoques.[5]  Une autre fois, quand Fatimah lui demanda une servante, le Prophète leur apprit, à elle et à Ali, des paroles d’invocation que des millions de musulmans répètent encore, de nos jours, partout sur la planète :

« Puis-je vous apprendre une chose bien meilleure que celle que vous me demandez?  Quand vous vous mettez au lit, le soir, dites « soubhanallah » (Gloire à Allah) trente-trois fois, « alhamdoulillah » (louanges et remerciements à Allah) trente-trois fois et « Allahou akbar » (Allah est le plus grand) trente-quatre fois.  Cela est bien meilleur, pour vous, qu’une servante. »[6]

Lorsque le Prophète Mohammed tomba gravement malade, il fit appeler Fatimah.  Il l’embrassa et chuchota quelques mots dans son oreille.  Fatimah se mit à pleurer.  Son père l’attira vers elle et lui chuchota encore quelques mots et elle sourit.  Quand Aisha, l’épouse du Prophète, interrogea Fatimah sur ce qu’il lui avait dit, elle répondit : « Il me dit d’abord qu’il allait très bientôt retourner vers son Seigneur, alors je me suis mise à pleurer.  Puis, il me dit : « Ne pleure pas, car tu seras la première de ma famille à venir me rejoindre ».[7]  C’est alors que j’ai souri. »  Dans une autre narration, il est rapporté que Mohammed aurait dit à Fatimah qu’elle serait à la tête des femmes du Paradis.[8]

Fatimah fut l’une des quatre grandes femmes de l’islam.  Elle fut une mère et une épouse; mais, par-dessus tout, elle fut la fille d’un grand homme.  Une des caractéristiques les plus importantes d’une musulmane est la façon dont elle traite ses parents.  Fatimah était bonne et respectueuse et son cœur débordait d’amour et de compassion pour les autres.  Elle apprit ses manières de sa mère, Khadijah, et sa patience de son père, Mohammed.  Dieu fit d’elle un exemple à suivre.



Note de bas de page:

[1] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim

[2] Sahih Al-Boukhari

[3] Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim

[4] Sahih Mouslim

[5] Sahih Mouslim

[6] Sahih Al-Boukhari

[7] Ibid

[8] Ibid

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