Les fous de Jésus

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Description: Une comparaison entre les hippies, les chrétiens, Jésus et les musulmans!  Souvenirs d’un converti à l’islam.

  • par Laurence B. Brown, M
  • Publié le 31 Mar 2008
  • Dernière mise à jour le 09 May 2011
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Jesus_Freaks_001.jpgEnfant, dans les années soixante et soixante-dix, j’ai grandi à quelques pâtés de maisons du célèbre quartier Haight-Ashbury à San-Francisco.  J’étais en plein dans le bastion du mouvement hippie.  C’était une ère  « turn on, tune in, drop out »[1]  de liberté sexuelle, de révolution culturelle et d’insouciance sociale.

Heureusement pour moi, je n’ai jamais fait partie du mouvement hippie, mais le côtoyant de si près, je n’ai pu faire autrement que d’observer les différentes phases de son développement.  Une chose dont je me souviens très clairement, c’est que beaucoup de hippies étaient appelés « fous de Jésus ».  En passant en revue mes souvenirs d’enfance, presque quarante ans plus tard, je trouve que cet euphémisme était décidément très étrange.  Ces hippies étaient considérés comme des « fous de Jésus » parce qu’ils s’habillaient comme Jésus, avaient les cheveux longs comme lui, renonçaient au matérialisme comme lui et invitaient comme lui à la dévotion à Dieu, prônaient la paix, l’esprit charitable et l’amour du prochain.

Bien sûr, beaucoup de ceux qui se sont engagés sur ce chemin sont tombés dans la consommation de drogues hallucinogènes et se sont adonnés à des pratiques sexuelles débridées – deux activités bien loin de l’exemple de Jésus –  mais ce n’était pas pour cela que les hippies étaient appelés « fous de Jésus ».  Ils étaient appelés ainsi à cause de leurs cheveux longs, leurs vêtements amples, leur ascétisme, leur esprit de groupe et leur passivité, qui résultaient de leurs efforts pour vivre comme Jésus.  La Maison d’amour et de prière, située dans les avenues avoisinantes, constituait un point de rassemblement pour toutes ces âmes bien intentionnées et le nom de cette institution reflétait leurs objectifs dans la vie.

En regardant en arrière, ce qui me semble étrange aujourd’hui, ce n’est pas tant que des gens aient souhaité représenter les valeurs de Jésus, mais que d’autres personnes les aient critiqués pour cela.  Ce qui paraît encore plus étrange, c’est que peu de chrétiens, de nos jours, correspondent à ce profil.  Et en fait, ce qui semblait le plus étrange à mes yeux, avant de me convertir à l’islam, c’est que les musulmans paraissent mieux représenter les valeurs de Jésus que les chrétiens eux-mêmes.

Bien sûr, cette affirmation requiert une explication et la voici : tout d’abord, le christianisme et l’islam considèrent tous deux que Jésus à été un prophète de leur religion.  Cependant, alors que les enseignements de Jésus ne font plus partie du crédo et des pratiques de la plupart des chrétiens (voir mon article intitulé Où est le “Christ” dans le « christianisme »?), ces mêmes enseignements sont respectés et sont évidents dans l’islam.

Regardons ensemble ces quelques exemples :

L’apparence extérieure

1.Jésus portait la barbe, comme la plupart des musulmans la portent aujourd’hui, mais elle est rarement de mise chez les chrétiens.

2.Jésus s’habillait de façon modeste.  Si nous fermons les yeux et tentons de nous en faire une image mentale, nous imaginons des vêtements flottants allant des poignets aux chevilles – ressemblant beaucoup aux thobes d’Arabie ou aux shalwar kamis indo-pakistanais typiques des musulmans de ces régions.  Nous n’imaginons pas des vêtements très révélateurs et conçus pour la séduction qui sont si omniprésents dans les cultures chrétiennes.

3.La mère de Jésus se couvrait les cheveux, et cette pratique a été suivie par les femmes chrétiennes vivant en Terre Sainte jusqu’au milieu du vingtième siècle.  Cette pratique est encore respectée de nos jours chez les musulmans et les juifs orthodoxes (dont Jésus était issu), mais a totalement disparu chez les chrétiens d’aujourd’hui.

Les bonnes manières

1.Jésus se concentrait sur le salut et évitait les parures.  Combien de chrétiens « vertueux » se conforment à son profil qui nous dit « ce n’est pas juste les dimanches »? Maintenant, combien de musulmans qui « prient cinq fois par jour tous les jours de l’année » s’y conforment?

2.Jésus parlait avec humilité et bonté.  Il n’en rajoutait pas.  Lorsqu’on pense à ses sermons, on n’imagine pas des performances théâtrales.  C’était un homme simple connu pour ses belles qualités et pour toujours  dire la vérité.  Combien de prêcheurs et d’évangélistes suivent son exemple?

3.Jésus enseignait à ses disciples à offrir les salutations de « paix » (Luc 10:5), et donnait lui-même l’exemple : «Que la Paix soit avec vous » (Luc 24:36, Jean 20:19, Jean 20:21, Jean 20:26).  Qui perpétue cette pratique de nos jours? Les chrétiens ou les musulmans? « Que la paix soit avec vous » est la traduction exacte de la salutation islamique « Assalam Alaikom ».  Il est intéressant de noter que l’on retrouve cette salutation dans le judaïsme également (Genèse 4:23, Nombres 6:26, Samuel I  1:17 et Samuel I  25:6).

Les pratiques religieuses

1.Jésus était circoncis (Luc, 2:21).  Mais Paul a enseigné que ce rituel n’était pas nécessaire (Romains 4:11, Galates 5:2), tandis que les musulmans croient qu’il l’est.

2.Jésus ne mangeait pas de porc, respectant en cela la loi de l’Ancien Testament (Lévitique 11:7 et Deutéronome 14:8).  Les musulmans croient eux aussi que le porc est interdit.  Les chrétiens, quant à eux… et bien… vous voyez ce que je veux dire.

3.Jésus ne payait ni ne recevait d’intérêts usuraires, en conformité avec l’interdiction de l’Ancien Testament à ce sujet (Exode 22:25).  L’intérêt usuraire est interdit dans l’Ancien Testament et dans le Coran, comme il était interdit dans la religion de Jésus.  Le système économique de la majorité des pays chrétiens actuels, toutefois, est fondé sur l’intérêt usuraire.

4.Jésus n’était pas un fornicateur et s’abstenait de relations illicites avec les femmes.  Cela comprenait tout contact physique, aussi minime fut-il, avec le sexe opposé.  Sauf à l’occasion de rituels religieux et aux moments où il apportait de l’aide aux nécessiteux, Jésus n’a jamais ne serait-ce que touché une autre femme à part sa mère.  Les juifs orthodoxes pratiquants ont préservé cette pratique jusqu’à nos jours, se conformant ainsi à la loi de l’Ancien Testament.  De la même façon, les musulmans pratiquants ne serrent pas la main du sexe opposé.  Est-ce que les chrétiens de la trempe de « serrez votre voisin/voisine contre votre cœur » et « embrassez la mariée » peuvent prétendre faire de même?

Les pratiques d’adoration et de culte

1.Jésus se purifiait en se lavant avant chaque prière, perpétuant en cela la pratique des prophètes pieux l’ayant précédé (voir Exode 40:30-32 en référence à Moïse et Aaron).  Et telle est, de nos jours encore, la pratique rituelle des musulmans.

2.Jésus priait en se prosternant face contre terre (Matthieu 26:39) tout comme le faisaient les autres prophètes (voir Néhémie 8:6 en référence à Esdras et au peuple, Josué 5:14 en référence à Josué, Genèse 17:3 et 25:52 en référence à Abraham, Exode 34:8 et Nombres 20:6 en référence à Moïse et Aaron).  Qui prie de cette manière, de nos jours?  Les chrétiens ou les musulmans?

3.Jésus jeûnait  durant plus d’un mois à la fois (Matthieu 4:2 et Luc 4:2), comme le faisaient les pieux avant lui. (Exode 34:28, Rois I  19:8), et comme le font les musulmans lors du jeûne annuel du mois de Ramadan.

4.Jésus accomplissait un pèlerinage rituel, comme tous les juifs orthodoxes aspirent à le faire.  Le pèlerinage des musulmans à La Mecque est bien connu et il y est fait allusion dans la bible. (Voir mon article intitulé  Le premier et le dernier commandement).

Le credo et la foi

1.Jésus enseignait l’unicité de Dieu (Marc 12:29-30, Matthieu 22:37 et Luc 10:27), tel que rapporté dans le premier commandement (Exode 20:3).  Il n’a jamais fait une quelconque mention de la trinité.

2.Jésus s’est lui-même présenté comme un homme et un prophète de Dieu (voir plus haut), et n’a jamais prétendu être une divinité ou le fils d’une divinité.  Quelle est la foi qui se rapproche le plus des deux points précédents?  La formule trinitaire ou le monothéisme absolu de l’islam?

En résumé, les musulmans semblent être les « fous de Jésus » des temps modernes, si par cette expression on fait allusion à ceux qui vivent selon la loi de Dieu et suivent l’exemple de Jésus.

Carmichael note : « Pendant toute la génération qui a suivi la mort de Jésus, ses disciples furent des juifs pieux et fiers de l’être, qui ont attiré vers eux des membres de la classe religieuse professionnelle et qui n’ont pas dévié de l’application des lois, même des plus cérémoniales et des plus exigeantes d’entre elles. »[2]

On se demande ce qui s’est passé entre les pratiques de la première génération des disciples de Jésus et les chrétiens des temps modernes.  On doit  aussi respecter le fait que les musulmans sont de meilleurs exemples des enseignements de Jésus que les chrétiens.  De plus, on doit se rappeler que l’Ancien Testament a prédit l’avènement de trois prophètes.  Jean Le Baptiste et Jésus ont été les numéros un et deux, et Jésus lui-même a prédit la venue du troisième et dernier.  Ainsi l’Ancien Testament et le Nouveau Testament parlent tous deux d’un dernier prophète et nous serions vraiment dans l’erreur si nous ne considérions pas que Mohammed a été ce dernier prophète et que la dernière révélation a été celle de l’islam.

Copyright © 2007 Laurence B. Brown.

Au sujet de l’auteur :
Laurence B. Brown, MD, peut être contacté à l’adresse suivante : BrownL38@yahoo.com.  Il est l’auteur des livres intitulés The First and Final Commandment (Le premier et dernier commandement) (Amana Publications) et Bearing True Witness (Témoigner de la vérité) (Dar-us-Salam).  Ses prochains livres seront un thriller historique, The Eighth Scroll (Le huitième parchemin) et une seconde édition remaniée de The First and Final Commandment, divisée en deux tomes, MisGod’ed et sa suite, God’ed.



Footnotes:

[1] Expression consacrée par l’écrivain Timothy Leary, qu’on pourrait rendre par « Allume-toi, branche-toi et laisse-toi aller ».

[2] Carmichael, Joel. p. 223.

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