Maria Luisa “Maryam” Bernabe, ex-catholique, Philippines (partie 2 de 2)
Description: Mes premiers pas vers Allah et ma conversion à l’islam.
- par Maria Luisa “Maryam” Bernabe
- Publié le 08 Dec 2014
- Dernière mise à jour le 07 Dec 2014
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Allah m’a fait venir ici, au Qatar, afin qu’aboutisse ma quête et que je passe le reste de ma vie à L’adorer comme nous l’a enseigné le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).
Allah connaît mieux que nous la réalité des choses. Lorsque je repense à l’enchaînement des événements depuis mon arrivée au Qatar, je constate à quel point Il a remarquablement tissé le chemin qui m’a menée vers Lui.
En 2009, la compagnie qui m’avait embauchée au Qatar connut des difficultés financières et dû congédier certaines personnes et leur donner la possibilité de chercher du travail ailleurs. La façon dont je suis arrivée dans la compagnie où je travaille présentement fait partie des agréables surprises qu’Allah avait en réserve pour moi. L’institution pour laquelle je travaille en ce moment est une institution islamique régie par la shari’a (loi islamique) et j’y œuvre au département des communications. Comme je dois préparer des bulletins d’information et divers documents de marketing, je me dois de connaître les valeurs corporatives telles que vues par la shari’a, ce qui m’obligea, dès le départ, à lire sur l’islam pour en connaître les fondements. Je me surpris à apprécier mes lectures et je me mis à lire tout ce qui me tombait sous la main relativement à l’islam.
En 2010, je fis la rencontre d’un Philippin musulman. Nous ne parlâmes pas de religion, au début. Il savait que j’aimais prier, car je traînais toujours un chapelet et des livrets de prière avec moi. Il me dit que dans sa famille, il y avait des musulmans et des chrétiens et que je ne devais pas me sentir mal d’être chrétienne. Je trouvai chez lui les traits que j’avais toujours cherchés chez un homme et nous partagions la même vision sur les relations de couple. C’est pourquoi la religion ne fut jamais un problème, entre nous, car chacun respectait l’autre dans ses croyances.
Une fois, je me rendis au Fanar (Centre culturel islamique du Qatar) avec mon patron au cours d’une exposition d’art calligraphique afin d’acheter des choses pour notre compagnie. J’y trouvai une copie d’un livre intitulé « The ideal muslimah » (La musulmane idéale), mais ne commençai à le lire que trois mois plus tard, alors que mon fiancé se trouvait à l’extérieur du pays. J’avais l’impression que les versets du Coran, contenus dans le livre, s’adressaient directement à moi. En lisant les qualités requises pour être une bonne musulmane, je réalisai que la vie que je menais était, tout compte fait, conforme à la plupart des enseignements de l’islam. Puis, je dénichai une copie du Coran en tagalog (ma langue natale) et, en le lisant, je sentis une telle paix m’envahir que j’en eus les larmes aux yeux. Je me dis que, lorsque je serais prête, je me convertirais à l’islam. Je demandai à certains collègues que j’estimais de me guider vers les meilleures lectures sur l’islam. Je faisais des recherches sur le net et lisais tout ce que je pouvais. Puis, je fis une pause. Je me dis que je devais prendre une certaine distance par rapport à tout cela, d’autant plus que mon fiancé était tout juste de retour de l’étranger. Même s’il ne m’avait jamais parlé de ma religion, je me dis que je devais mûrement réfléchir à cet engouement soudain pour l’islam et déterminer si, après tout, je ne subissais pas tout simplement une influence due à sa présence, dans ma vie ou si mon intérêt pour cette religion était vraiment sincère, du plus profond de mon cœur et de mon âme.
Le moment où j’avais décidé de faire cette pause était un moment mouvementé de ma vie. Les problèmes venaient vers moi de toutes parts; je ressentais le besoin de prier, mais tout à coup, je ne savais plus trop quelle était la meilleure façon de prier. Devais-je réciter des chapelets et faire des dévotions ou devais-je tenter de prier comme les musulmans (alors que je n’avais aucune idée comment faire). Des mois durant, je nageai dans l’incertitude, jusqu’à ce qu’une nuit je me réveille et me mette à parler à Dieu, Lui disant : « Dieu, je suis confuse. Je ne sais plus de quelle façon je dois prier. Lis dans mon cœur. Je me soumets entièrement à Toi! ». Après cela, je sentis une certaine paix au fond de moi.
Je ne me serais pas attendue que le jour où un grand tsunami frappa le Japon soit le jour où je me décidai à prononcer la shahadah (attestation de foi permettant à une personne d’entrer dans l’islam). Mais, ce jour-là, je ressentais une grande tranquillité, dans mon cœur. Je me rendis à Fanar (centre islamique) avec l’intention d’assister à un cours de base sur l’islam. J’avais pris cette décision après avoir réussi à répondre aux dernières questions qui me hantaient. D’abord, je m’étais demandé si, dans l’éventualité d’une séparation d’avec mon fiancé, je serais toujours intéressée par l’islam. Je m’étais aussi demandé comment ma famille disposerait de mon corps après mon décès. Puis, je pensai à mes collègues musulmanes et en les voyant, mentalement, je sentis un lien très fort avec elles. Je me dis qu’en me convertissant, j’allais peut-être perdre certaines personnes, mais que j’allais en gagner encore plus.
Puis, je me demandai, pour la énième fois, pourquoi les musulmans avaient le droit d’épouser jusqu’à quatre femmes. Ne savaient-ils pas à quel point épouser une autre femme était douloureux pour la première épouse? Cette question demeura sans réponse des mois durant, jusqu’à ce jour où je me préparai à me rendre à Fanar. Je savais que cette question allait toujours me retenir d’accepter totalement les enseignements de l’islam et j’espérais y trouver une réponse satisfaisante une fois que j’aurais commencé à assister aux cours, à Fanar. Et, toujours ce matin-là, alors que je me préparais à partir, je me demandai si le sentiment de jalousie et d’envie me retiendrais de me convertir. Si une chose comme celle-là pouvait faire en sorte que je m’éloigne d’Allah. Je ne trouvai pas de réponse et je sortis de chez moi pour me rendre à Fanar. Et cette simple action fut la réponse à ma question.
En arrivant à Fanar, j’eus l’occasion d’avoir une discussion en tête-à-tête avec deux de leurs mentors, Zarah et Maryam, et je sentis mon cœur s’ouvrir. Maryam me dit que je semblais prête à franchir la frontière qui me séparait de l’islam. Quand elle me demanda si je voulais prononcer la shahadah, je répondis : « Y a-t-il quelqu’un qui puisse m’aider à le faire? ». Je fus étonnée par ma propre certitude; je ne me demandais pas si, oui ou non, je souhaitais le faire, mais seulement s’il y aurait quelqu’un pour me guider dans cette démarche.
Après avoir prononcé la shahadah, je sentis mes yeux se remplir de larmes. Quand Maryam m’étreignit et me dit que j’étais maintenant musulmane, je la remerciai en pleurant. Ma famille immédiate accepta sans problème ma conversion et je remercie Allah pour cela. Bien qu’ils demeurent de fervents catholiques, leur acceptation, leur soutien et leur amour m’aident à avancer. Quant à mon fiancé, il fut très étonné en recevant le message texte que je lui fis parvenir quelques minutes après ma conversion. Il ne s’était pas attendu à recevoir de telles nouvelles de ma part.
Ma conversion à l’islam fut soulignée par un grand tsunami. J’y vis un symbole me rappelant qu’Allah m’avait totalement lavée de tous mes péchés. Que serait-il advenu de moi si je ne m’étais pas soumise à Lui? Où serais-je, aujourd’hui?
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