Natasa, ex-catholique, Slovaquie
Description: Natasa trouve sa raison d’être dans l’islam après une vie marquée par un vide continuel.
- par Natasa
- Publié le 05 Jan 2015
- Dernière mise à jour le 05 Jan 2015
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Je me suis convertie à l’islam il y a deux mois et, sur le coup, je n’ai pas jugé bon de partager mon histoire. Mais ces derniers jours, je me souvenue que j’avais moi-même trouvé beaucoup d’encouragement et de réconfort en lisant les histoires de certains convertis et j’ai pensé que mon histoire pourrait ainsi servir à d’autres. Incha’Allah (si Dieu le veut) quelqu’un me lira et sera guidé vers la vérité comme je l’ai été.
Je viens d’une famille catholique d’Europe centrale. Je ne sais si vous avez déjà visité cette partie du monde; la plupart des gens y sont soit protestants, catholiques ou chrétiens orthodoxe, soit ils font partie d’une autre des nombreuses dénominations chrétiennes. L’islam n’y est pas très populaire ni très connu des gens. Plus jeune, j’allais à la messe et j’apprenais ma religion à l’école, mais sans jamais méditer sur sa véritable signification. Au fond, la seule raison pour laquelle j’étais chrétienne était parce que mes parents l’étaient.
C’est seulement vers l’âge de 16 ans que je commençai à remettre en question ma religion. Je ne pouvais plus accepter qu’on me dise que les choses étaient ainsi faites (même lorsqu’elles n’avaient aucun sens) et qu’il me fallait simplement croire. Lorsque nous allions à la messe et que j’écoutais attentivement le sermon du prêtre, il m’arrivait souvent, par la suite, de poser d’innombrables questions à ma mère sur ce que j’avais entendu. Pour être honnête, les sermons étaient souvent agréables à écouter et le prêtre faisait un effort réel pour nous aider à donner un sens à notre vie, mais j’avais presque toujours l’impression d’être une esclave dépourvue de volonté propre, à qui on n’accordait pas le droit de penser par elle-même. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi un prêtre, qui était aussi humain que moi et qui commettait autant d’erreurs que moi, était investi d’une telle autorité sur ses fidèles.
À l’époque, j’éprouvais du respect pour les prêtres et pour la religion chrétienne, car c’est une religion issue d’une très longue tradition et toute ma famille est catholique. Toutefois, je sentais clairement qu’elle n’arrivait pas à combler mes besoins spirituels. Je la voyais plutôt comme un objet sans valeur enveloppé dans un emballage sophistiqué. Je m’excuse à tout chrétien qui pourrait se sentir offensé par cette affirmation, mais je ne fais que livrer mes impressions et sentiments personnels. Le christianisme peut apporter un enrichissement spirituel à certaines personnes, mais ce n’était pas le cas pour moi.
Petit à petit, je me distanciai du catholicisme. Je cessai d’aller à l’église et cessai de prier à la manière chrétienne, tout en continuant de communiquer avec Dieu à ma façon. Mon père n’avait jamais été religieux et prenait ce qu’il aimait de diverses idéologies et religions et se formait des opinions personnelles à partir de ces notions. Je me mis donc à faire comme lui; je me mis en quête de la vérité, en quête d’une raison d’être à mon existence et de quelques principes pouvant m’être utiles pour mener ma vie de façon satisfaisante.
Je crois que chaque personne est prédisposée aux choses spirituelles. En tant qu’êtres humains, nous avons été dotés d’une grande intelligence, mais il y a aussi, en nous, des désirs et des instincts qui nous font parfois oublier les choses plus importantes de la vie. Je dus me rendre « à l’autre bout du monde » pour réaliser que la richesse matérielle n’était pas aussi importante qu’être entourée d’amis sincères. Je réalise, maintenant, que ma vie d’avant était marquée par un vide continuel et que je m’éparpillais sans vraiment savoir quelle direction prendre. Lorsque vous visitez un pays étranger, vous préparez habituellement un itinéraire, vous consultez des cartes, etc; vous n’y allez pas sans savoir d’avance quel chemin vous prendrez. La même chose s’applique à notre vie. Si notre vie est un grand voyage, alors nous avons besoin d’un itinéraire à suivre pour ne pas nous perdre et nous avons besoin, surtout, de savoir ce qui nous attend au bout du chemin.
C’est parce que je pensais de cette façon que mon cœur était ouvert aux nouvelles idées et opinions. J’étais prête à découvrir et à considérer tout ce qui m’apparaîtrait raisonnable. Je me rendis en Inde, où je connus l’hindouisme et l’islam (surtout grâce à mes colocataires indonésiennes et musulmanes qui furent assez gentilles et ouvertes pour parler d’islam avec moi). Mais ce n’est qu’après avoir passé un an en Indonésie que je m’intéressai de plus près à l’islam.
J’aimerais rappeler au lecteur que je viens d’Europe de l’Est, où j’ai été, moi aussi, passablement influencée par la forte propagande anti-islam qu’on y trouve. Je respectais mes amis musulmans, mais je ne voulais pas faire partie d’eux. J’avais encore à l’esprit les nombreuses histoires de femmes traitées comme des moins que rien par leur mari, de terroristes qui font sans cesse les manchettes et je croyais fermement que le musulman moyen pouvait, dans un instant de colère, tuer sans sourciller au nom de sa religion.
Mais je demeurais ouverte d’esprit et j’eus un véritable éveil spirituel lors d’un mois de Ramadan; je vivais alors chez une famille d’Indonésiens musulmans. Je participai au jeûne avec eux, ce qui me permit d’en apprendre beaucoup sur moi-même; je réalisai à quel point il est important d’être discipliné pour réussir quoi que ce soit dans la vie. Je réalisai également à quel point il faut à tout prix éviter de devenir esclave de l’argent. En jeûnant, j’eus à contrôler mon humeur et mes émotions, ce que je trouvai encore plus difficile que d’endurer la faim et la soif. Je me mis à considérer le monde et la vie d’ici-bas sous un nouvel angle. Les choses matérielles perdirent de leur importance, à mes yeux; et ce qui devint important, ce fut mes relations avec les gens et le fait de traiter tout le monde avec bonté et de nous entraider autant que possible.
À cette époque, je me sentais totalement éveillée et heureuse, malgré la faim et la soif que je ressentais (un mois avant le ramadan, je croyais que s’abstenir de boire et manger était complètement fou!). Je poussai un peu plus loin ma quête de vérité et c’est à ce moment que je décidai de lire la Bible. Dans le christianisme, on ne lit pas la Bible; on en lit certains passages à l’église ou dans les cours de religion, mais jamais nous ne nous asseyons pour lire son contenu. Et, dès que je commençai à la lire, je compris tout de suite pourquoi les prêtres ne nous encouragent pas à la lire; elle est bourrée de contradictions. Je ne m’enliserai pas dans les détails, car vous pouvez trouver partout, sur internet, des articles détaillant les nombreuses contradictions et invraisemblances de la Bible.
C’est lorsque j’appris que plusieurs affirmations à caractère scientifique se trouvant dans le Coran avaient été confirmées par la science moderne que je décidai de me convertir à l’islam. Car il est totalement absurde de croire que Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) ait pu avoir connaissance de ces faits sans qu’il y ait eu intervention divine. Après tout, c’était un illettré! Et, à son époque, la science n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Si vous croyez que le monde ne peut s’être créé lui-même, alors il n’est pas difficile d’accepter le fait qu’il n’existe qu’un seul et unique Dieu et Créateur et qu’Il a révélé ces informations à Son messager. Croire en Dieu et en Son messager constitue le premier pilier de l’islam.
Après avoir compris tout cela, je sus que je ne pourrais plus jamais revenir en arrière. Si on entreprend une quête de vérité et que l’on prie pour trouver la bonne voie, on ne peut s’en détourner une fois qu’on l’a trouvée. Je remercie Dieu d’avoir ouvert mon cœur et mes yeux afin que je reconnaisse la bonne voie et je prie pour que plusieurs autres personnes trouvent cette voie également. Être musulman peut être exigeant, à certains moments, mais cela nous rend meilleurs. Petit à petit, j’ai cessé d’avoir peur de plusieurs choses qui m’inspiraient de la crainte, auparavant. Je place toute ma confiance en Dieu. Depuis ma conversion, je suis devenue plus disciplinée; je vénère mon Créateur en toute harmonie et en paix. Certains hésitent à devenir musulmans parce qu’ils ont un problème avec l’idée de devenir serviteurs de Dieu. Pensent-ils seulement que la majorité des gens, sur cette terre, passent leur vie au service de l’argent, travaillant d’arrache-pied pour en gagner toujours plus? Incha’Allah, je prie pour que nombreux soient ceux qui trouveront aussi la bonne voie et qui auront assez de courage pour vivre selon leurs convictions.
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