Jenny, ex-chrétienne, Australie (partie 2 de 2)

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Description: Une adolescente australienne protestante, troublée par le concept de trinité, embrasse l’islam après avoir étudié un an dans une école bouddhiste au Japon.

  • par Jenny
  • Publié le 14 Sep 2015
  • Dernière mise à jour le 14 Sep 2015
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De retour en Australie, je devins proche d’une fille avec laquelle j’étais allée à l’école secondaire.  Je l’avais toujours considérée comme une bonne amie, mais elle n’avait jamais fait partie de « mon groupe d’amies », près desquelles je m’asseyais en classe ou avec lesquelles je mangeais sur l’heure du midi.  Je n’ai pas recontacté certaines des filles de ce groupe d’amies ni n’ai entendu parler d’elles depuis mon retour.  Je réalisai que cette fille, de laquelle je devins proche, avait beaucoup plus en commun avec moi que je ne l’avais cru.  C’était peut-être parce que j’avais beaucoup changé lors de mon séjour au Japon ou peut-être parce que j’avais appris qu’être socialement acceptée et populaire n’avait aucune importance parce que les gens qui font de tels jugements sont loin d’avoir les meilleures valeurs morales.  Je ne me souciais plus de qui était ou n’était pas ami(e) avec moi; ce qui m’importait, désormais, c’était que je demeure fidèle à moi-même et je refusais de changer dans l’unique but de plaire aux autres.  Je sentais que j’avais découvert ma véritable personne en perdant tout ce que j’avais naguère considéré comme important.

La fille avec laquelle j’étais devenue très amie était musulmane.  Mais, à l’époque, ce détail m’indifférait.  Un soir, nous étions assises au McDonalds, profitant de leur recharge de café gratuite, et nous parlions de religion, de la façon dont nous percevions Dieu.  C’est surtout elle qui me posait des questions sur ma perception de Dieu.  J’appréciais la discussion et je me disais qu’elle serait arriverait sans doute à comprendre mon concept de « religion personnelle ».  Lorsque nous revînmes à la maison, elle sortit un livre sur les 40 hadiths qoudsi et se mit à le lire.  Puis, elle m’en lut quelques-uns à voix haute, ce qui piqua ma curiosité.  Je lui demandai si je pouvais lui emprunter certains de ses livres et elle accepta.  Lire ces livres fut, d’une certaine façon, effrayant.  Car les seuls exemples de l’islam que j’avais jamais connus provenaient de livres tels « Princesse » ou « Jamais sans ma fille ».  Je me dis que ces livres, qu’elle m’avait prêtés, ne faisaient que présenter les « bons » hadiths, mais que la partie plus obscure de l’islam existait, elle aussi.

Quelque temps après, je retournai à l’université et, n’ayant plus l’occasion d’emprunter de livres à mon amie, je me mis à faire des recherches sur l’internet.  J’avais déjà fait la connaissance de musulmans sur des sites de clavardage (chat), mais je les considérais comme des amis et je me disais qu’ils ne me diraient pas toute la vérité sur l’islam, se limitant à ne me parler que des bons côtés.  Je leur posai tout de même quelques questions et ils me furent d’une grande aide.  Je me souviens avoir demandé à un musulman s’il croyait aux anges.  Les anges faisaient partie de ma « religion personnelle » et je me disais que jamais un musulman n’admettrait croire aux anges!  Car l’idée (étroite) que je me faisais alors du musulman était celle d’un type qui bat sa femme, qui tue les bébés filles et qui est terroriste dans ses temps libres.  Ce type de personne ne pouvait sûrement pas croire aux anges!  C’est pourquoi mon étonnement fut profond lorsqu’il me répondit « bien sûr que je crois aux anges ».  C’est à partir de là que je voulus sincèrement  savoir en quoi d’autres croyaient les musulmans.

Je crois qu’au départ, j’ai continué de lire sur l’islam, sur l’internet, pour tenter de démontrer sa fausseté.  Je cherchais toujours à découvrir son côté sombre.  Après tout, tant de gens ne pouvaient avoir une telle vision négative de l’islam sans bonnes raisons.  J’avais toujours trouvé que les religions, toutes les religions, avaient un côté « mauvais » et illogique; pourquoi en aurait-il été autrement avec l’islam?  Je me souviens que la première fois où j’avais trouvé un site de clavardage musulman, je m’étais attendue à ce que les femmes soient réduites au silence, se contentant de lire les messages écrits par les hommes.  Je m’attendais à ce qu’elles n’aient pas le droit d’avoir une opinion et à trouver en elles la musulmane typique pour laquelle j’avais toujours éprouvé de la pitié.  À ma grande surprise, j’y trouvai des filles qui clavardaient dans la bonne humeur et qui donnaient haut et fort leur opinion.  D’une certaine façon, ces filles étaient encore plus libérées que je ne l’étais.

Je poursuivis mes recherches internet, sur l’islam, en discutant avec de nombreuses personnes et en imprimant de nombreuses pages sur le sujet.  Et plus j’en apprenais, plus j’avais peur.  Dans mon entourage, je n’avais parlé à personne de mon intérêt pour l’islam, pas même à ma meilleure amie.  Au début, c’était parce que je voulais éviter qu’elle ne me parle que des bons côtés de l’islam, tout en occultant les « mauvais ».  Puis, quand je réalisai qu’il n’y avait pas vraiment de « mauvais » côtés à l’islam, je continuai de garde cet intérêt pour moi car je ne voulais pas qu’elle s’emballe en s’imaginant que j’allais me convertir.  Je voulais prendre cette décision par moi-même, sans pression extérieure.

En fait, je n’ai jamais vraiment pris de « décision ».  On me demande souvent à quel moment j’ai pris la décision de devenir musulmane, mais quand une chose aussi claire et aussi logique que l’islam vous est présentée, vous n’avez pas vraiment d’autre choix que de l’accepter.  Cela ne signifie pas que prononcer la shahadah (attestation de foi) fut très facile.  Plusieurs facteurs me retenaient, au départ.  J’estimais que je ne connaissais pas suffisamment l’islam, puis, en y réfléchissant, je réalisai que prononcer la shahadah ne constituait pas la dernière étape de mon cheminement, mais plutôt la première.  Incha’Allah (si Allah le veut), je continuerai d’apprendre.  Le deuxième facteur qui me faisait hésiter à me convertir était la difficulté que j’avais à dissocier le mot « islam » de toutes les mauvaises choses que j’y avais associées.  Je m’étais toujours dit que je ne pourrais jamais devenir musulmane, puis je réalisai, un peu douloureusement, que ma « religion personnelle » était très proche de ce qu’était l’islam.  L’islam fit s’emboîter les pièces de ce grand puzzle; tout était sensé et logique.  Trouver l’islam fut comme un long trajet en autobus; j’étais descendue à chaque arrêt afin d’observer les environs, puisant quelques informations à chacun d’eux avant de remonter dans l’autobus.  En trouvant l’islam, j’étais arrivée au bout de ce long trajet.

En octobre 1997, ma meilleure amie m’accompagna au centre islamique de Melbourne (rue Jeffcott) pour y prononcer ma shahadah.  J’appréhendais quelque peu le moment, mais après qu’une sœur m’eût fait reconnaître les articles de la foi un par un, je sus qu’il ne me restait plus qu’à prononcer l’attestation à voix haute.  Je pleure encore en repensant à ce moment.  Je dus faire tomber le mur mental qui m’avait empêchée d’accepter l’islam jusque-là.  La sœur me demanda de répéter après elle en arabe.  Dès qu’elle prononça le premier mot, je me mis à pleurer.  Je ne peux expliquer ce que je ressentis à ce moment-là.  Mon amie était assise à côté de moi, mais un peu en retrait; je ne le réalisai pas sur le coup, mais elle pleurait avec moi.  Je sentais qu’il y avait beaucoup de pouvoir dans les paroles elles-mêmes et autour de moi, dans la pièce, tout en me sentant moi-même très faible.

Je sais que ma famille se demande s’il ne s’agit que d’une période à travers laquelle je passe, comme d’autres périodes avant cela.  J’ai encore tant à apprendre, mais il y a une chose que j’aimerais que les gens sachent : c’est que je sais, alhamdoulillah (gloire à Allah) que l’islam est une bénédiction pour l’humanité.  Plus vous en apprendrez sur cette religion, incha’Allah, plus vous découvrirez la beauté de l’islam.

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