La création d’une conscience environnementale (partie 1 de 4) : L’essence de la nature
Description: Pour bien comprendre le lien entre l’homme et son environnement, il faut d’abord comprendre celui qui unit l’homme à Dieu. L’essence de la création et la religion primordiale de l’homme.
- par AbdurRahman Mahdi (© 2011 IslamReligion.com)
- Publié le 04 Apr 2011
- Dernière mise à jour le 04 Jul 2021
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« À Lui le pouvoir suprême sur les cieux et la terre. Et c’est vers Lui que vous serez (tous) ramenés. » (Coran 39:44)
L’islam enseigne que tout ce qui se trouve dans l’univers, tous les systèmes écologiques et les formes de vie qu’ils soutiennent ont été créés par Dieu et sont dépendants de Lui. Par conséquent, les êtres humains ont plus en commun avec les poissons, les oiseaux et les bêtes de la terre qu’avec Dieu.
« Il n’est point de créature marchant sur la terre ou volant de ses ailes qui ne vive comme vous en communauté. Nous n’avons rien négligé dans le Livre (de Nos décrets). Puis, c’est vers leur Seigneur qu’ils seront rassemblés. » (Coran 6:38)
Bien que l’homme se situe au sommet de la chaîne alimentaire, il fait quand même partie de cette chaîne. Tandis que son Créateur n’est pas contraint par le besoin de se nourrir ni, d’ailleurs, de s’abriter ou de se reproduire. Ceux qui n’arrivent pas à voir cette réalité et qui prennent d’autres êtres humains comme objets d’adoration devraient méditer sur le verset suivant :
« Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un messager. Avant sa venue, des messagers (comme lui) sont passés. Sa mère était une femme véridique, et ils consommaient tous deux de la nourriture. Vois comme Nous leur expliquons les révélations, et vois comme ils se détournent! » (Coran 5:75)
Ce que ce verset dit, implicitement, c’est que si une personne a besoin de nourriture, alors cette personne doit aussi déféquer et uriner. Il va sans dire que Dieu se situe bien au-delà de tels besoins physiologiques!
« Et Nous n’avons envoyé avant toi, (ô Mohammed), que des messagers qui mangeaient de la nourriture et circulaient dans les marchés. » (Coran 25:20)
En d’autres termes, bien que les prophètes, leurs fidèles et les membres croyants de leurs familles furent vraiment les meilleures et les plus vertueuses des créatures de Dieu, sur terre, il demeure qu’ils étaient quand même Ses créatures, envoyées par Lui et totalement dépendantes de Lui pour vivre, manger et être sauvées (dans l’au-delà). Par conséquent, pour bien comprendre le lien entre l’homme et son environnement, il faut d’abord comprendre celui qui unit l’homme à Dieu.
Ouboudiyya – servitude envers le Dieu unique
Les musulmans croient que toute la création fut créée dans un état naturel de soumission à Son Créateur. Dans la mesure où toute chose est naturellement soumise à Dieu, l’état naturel, inné, de toute chose est l’islam. Le guépard chassant la gazelle et la gazelle fuyant le guépard se comportent non seulement comme Dieu l’a décrété, mais comme Il l’a ordonné.
« C’est à Lui qu’appartiennent tous ceux [qui peuplent] les cieux et la terre. Et tous Lui sont entièrement soumis. » (Coran 30:26)
C’est parce que la création suit exactement la voie que Dieu lui a tracée que nous retrouvons un équilibre et une harmonie au sein de l’univers, ce que beaucoup appellent les « lois de la nature » ou « l’ordre naturel de l’univers ». Cette obéissance du monde, envers Dieu, qui se manifeste par le fait d’agir conformément à sa nature profonde, est en elle-même une soumission et une adoration perpétuelles. De nombreux passages du Coran font référence à cette réalité :
« Ne vois-tu pas que Dieu est glorifié par tous ceux qui se trouvent dans les cieux et sur la terre, de même que par les oiseaux déployant leurs ailes? Chacun d’eux sait L’adorer et Le glorifier. Et Dieu sait parfaitement ce qu’ils font. » (Coran 24:41)
« Les sept cieux et la terre, et tous ceux qui s’y trouvent célèbrent Sa gloire. Et il n’existe rien qui ne célèbre Sa gloire et Ses louanges; mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier. Et certes, Il est Indulgent et Pardonneur. » (Coran 17:44)
« Aucun habitant des cieux et de la terre ne se rendra auprès du Tout Miséricordieux autrement qu’en serviteur.» (Coran 19:93)
Fitrah – la nature primordiale de l’homme
Les êtres humains sont eux aussi créés avec une disposition islamique naturelle, connue sous le nom de fitrah. Si on les laissait suivre leur fitrah, ou « nature », tous les êtres humains croiraient au monothéisme (tawhid), reconnaissant instinctivement leur Créateur et étant naturellement enclins à L’adorer et à accomplir de bonnes actions en général. Dieu dit, dans le Coran :
« Dirige tout ton être, (ô Mohammed), exclusivement vers la religion, selon la nature innée dont Dieu a pourvu les hommes à leur création. Ce que Dieu a créé ne saurait être modifié. Telle est la religion droite, mais la plupart des hommes ne savent pas. » (Coran 30:30)
On pourrait donc soutenir, à juste titre, que l’islam et, par extension, tout ce qui est considéré comme bon, incluant la conscience environnementale, ne nécessite pas d’endoctrinement comme tel, mais simplement d’être réveillé, tiré des profondeurs de la conscience de l’homme. C’est la seule façon, pour l’humanité, d’être en harmonie avec le reste de l’univers. Après tout, chaque âme humaine qui a vécu ou qui vivra a déjà témoigné de l’existence de son Créateur :
« Et (rappelle-toi) quand ton Seigneur tira des reins des fils d’Adam une descendance et les fit témoigner à propos d’eux-mêmes (en disant) : « Ne suis-Je pas votre Seigneur? » Ils dirent : « Oui, en vérité. Nous en témoignons. » (Cela) afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : « Certes, nous n’étions pas au courant de tout cela. » (Coran 7:172)
La création d’une conscience environnementale (partie 2 de 4) : L’homme : le régisseur de Dieu sur Terre
Description: L’homme, supportant le fardeau de la responsabilité morale, est responsable de l’utilisation qu’il fait des ressources de la terre – ressources que Dieu a créées pour ses besoins.
- par AbdurRahman Mahdi (© 2011 IslamReligion.com)
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« Et lorsque ton Seigneur dit aux anges: « Je vais établir un vice-roi sur la terre », ils dirent : « Vas-tu en établir un qui y sèmera la corruption et y répandra le sang, tandis que nous sommes là à Te glorifier et à Te sanctifier ? » Il dit : « En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas. » (Coran 2:30)
L’homme, par l’intermédiaire de son père, Adam, a été envoyé sur terre pour être le khalifah de cette dernière – un terme qui signifie à la fois : successeur, régisseur, fiduciaire, vice-roi et gardien. L’homme, donc, est obligé d’utiliser les ressources de la terre de manière responsable – ressources que Dieu a créées pour ses besoins.
« Dieu est Celui qui a créé les cieux et la terre et qui, du ciel, a fait descendre une eau par laquelle Il produit des fruits pour vous nourrir. Il a soumis à votre service les vaisseaux qui, par Son ordre, voguent sur la mer. Et Il a soumis à votre service les rivières. Et pour vous, Il a assujetti le soleil et la lune à une perpétuelle évolution, de même qu’Il vous a assujetti la nuit et le jour. » (Coran 14:32-33)
« Ne voyez-vous pas que Dieu a mis à votre service tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, et qu’Il vous a comblés de Ses bienfaits, aussi bien apparents que cachés? Et pourtant, il y a des gens qui discutent de Dieu sans aucune connaissance et sans guide ni livre qui puissent les éclairer. » (Coran 31:20)
La terre a été créée dans un but bien défini, soit de faciliter aux hommes l’atteinte de l’objectif pour lequel ils furent créés en premier lieu, c’est-à-dire l’adoration de leur Créateur.
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Coran 51:56)
Bien que la création des cieux et de la terre soit une création plus grandiose que celle de l’homme, aux yeux de Dieu (voir Coran 40:57), les hommes ont une responsabilité que n’ont ni les cieux ni la terre. En fait, Dieu avait initialement offert aux cieux et à la terre de porter la responsabilité morale. Mais, comprenant la lourdeur de cette responsabilité, ils déclinèrent l’offre. C’est Adam qui l’accepta, au nom de l’humanité. Hélas, contrairement à leur père, plusieurs des descendants d’Adam s’avérèrent infidèles, incapables et peu disposés à respecter leurs obligations.
« Nous avions certes proposé l’Engagement, [c’est-à-dire la responsabilité du fardeau de faire le bien et d’éviter le mal] au ciel, à la terre et aux montagnes. Mais ils refusèrent tous de l’assumer car cela les remplissait de crainte. C’est donc l’homme qui s’en chargea, et il s’avéra très injuste et ignorant. » (Coran 33:72)
Quand l’homme s’acquitte fidèlement de sa responsabilité en obéissant à Dieu et en L’adorant selon sa nature primordiale, il obtient la satisfaction de Dieu, ainsi que Sa rétribution. Mais s’il ne s’en acquitte pas, il a alors besoin du pardon de Dieu. En fait, la seule raison pour laquelle une personne succombe à ses désirs sombres est qu’elle permet à ces désirs de l’égarer, de la faire dévier du droit chemin et de lui faire emprunter la voie tortueuse déjà empruntée par l’ennemi des hommes : Satan.
« Il dit encore : « Vois-Tu, cette (créature) que Tu as honorée au-dessus de moi, si Tu m’accordais un répit jusqu’au Jour de la Résurrection, je mènerais à sa perte (toute) sa descendance, sauf un petit nombre. » (Coran 17:62)
« (...) un rebelle [Satan] qui a été maudit par Dieu et qui a dit : « Je saisirai certainement une partie déterminée de Tes serviteurs et je ne manquerai pas de les égarer. Je ferai naître, en eux, de vains désirs, je leur donnerai des ordres et ils fendront les oreilles des bestiaux. Je leur donnerai des ordres et ils altéreront la création de Dieu. » Et quiconque prend Satan pour allié à la place de Dieu est certes voué à une perte évidente. Il leur fait des promesses et leur donne de faux espoirs. Mais Satan ne leur fait des promesses que pour mieux les tromper. » (Coran 4:118-120)
Après avoir compris de quelle essence est fait notre environnement naturel et la place que nous y occupons – i.e. qu’à part les humains et les djinns, toute la création, animée et inanimée, est dotée d’une obéissance innée à Dieu et est en harmonie avec elle-même – nous apprenons également de quelle façon l’homme peut retrouver son état naturel d’origine : en obéissant à Dieu et en étant à Son service. Et parmi les plus grands actes d’obéissance se trouve le fait de se comporter de façon responsable avec le monde qui nous entoure.
« C’est Dieu qui vous a soumis la mer afin que les vaisseaux y voguent, par Son commandement, et afin que vous partiez en quête de Sa grâce; peut-être serez-vous reconnaissants. Et Il vous a soumis tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, et tout procède de Lui. En cela, il y a certainement des signes pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 45:12-13)
La création d’une conscience environnementale (partie 3 de 4) : Les droits des animaux
Description: Le traitement des animaux, en islam, à partir des textes du Coran et des narrations authentiques du prophète Mohammed.
- par AbdurRahman Mahdi (© 2011 IslamReligion.com)
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« Dieu a créé tout animal à partir de l’eau. Il en est parmi eux qui rampent sur le ventre, d’autres qui marchent sur deux pattes, et d’autres encore qui marchent sur quatre pattes. Dieu crée ce qu’Il veut, et Il est certes Tout-Puissant. » (Coran 24:45)
À travers les textes révélés de l’islam, on découvre que Dieu fait jouer aux animaux des rôles significatifs dans le destin des nations. Après tout, dans le verset cité ci-dessus, nous apprenons que nous avons tous une origine commune : l’eau.
Dans l’histoire de la tribu des Thamoud, par exemple, on comprend à quel point l’islam accorde de l’importance au bon traitement des animaux et les sévères conséquences qui attendent ceux qui les maltraitent. Car c’est seulement après que les gens de cette tribu eurent tué la chamelle qui leur avait été miraculeusement envoyée par Dieu en tant que signe, après qu’ils l’eurent maltraitée en lui refusant de l’eau à boire, que Dieu détruisit cette nation d’un seul coup.[1]
« (La tribu des) Thamoud, a rejeté (la vérité) par arrogance. Lorsque le plus misérable d’entre eux se leva [pour tuer la chamelle], le messager de Dieu leur dit : « C’est la chamelle de Dieu : laissez-la boire ! ». Mais ils le traitèrent de menteur et la tuèrent. Dieu les châtia donc pour leur péché et rasa (leurs demeures). » (Coran 91:11-14)
Pour comprendre à quel point l’islam se fait le champion de la cause des droits des animaux et avec quel sérieux il criminalise le tort causé aux animaux, il suffit de parcourir les narrations du prophète Mohammed à ce sujet. Nous ne prendrons point la peine de commenter ces narrations, car les paroles du Prophète, souvent chargées d’émotion et d’empathie pour la souffrance des oiseaux et des bêtes, sont particulièrement éloquentes et illustrent d’une manière saisissante le traitement humaniste sans précédent que réserve l’islam aux créatures de la terre. Donc, parmi les nombreuses narrations du prophète Mohammed, au sujet des animaux, celles-ci :
« Un homme qui marchait sur un chemin ressentit une grande soif. Il atteignit un puits, y descendit, but, et en ressortit. C'est alors qu'il aperçut un chien haletant et léchant la terre humide tellement il avait soif. L'homme se dit: "Ce chien souffre de la soif autant que j'en souffrais moi-même." Alors il redescendit dans le puits, remplit d'eau sa chaussure et en abreuva le chien. Dieu le remercia et lui pardonna ses péchés.} On demanda au prophète : "Ô messager de Dieu, sommes-nous récompensés pour nos bonnes actions envers les animaux?" Il dit: {Pour toute créature vivante, il y a une récompense à qui leur fait du bien. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim, Abou Daoud)
« Une femme fut châtiée à cause d’un chat, car elle l’avait emprisonné jusqu’à ce qu’il meure. Elle fut donc condamnée à l’Enfer. Elle ne le nourrissait pas, ne lui donnait pas d’eau et le gardait captif, sans lui laisser la possibilité de chasser et manger les insectes de la terre. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim, Ibn Majah)
« Quiconque tue ne serait-ce qu’un moineau sans aucune raison, Dieu le questionnera à ce sujet au Jour de la Résurrection. » (Ahmed)
« N’utilisez jamais les créatures vivantes comme cibles [pour vous pratiquer au tir]. » (Sahih Mouslim)
« Un des prophètes de Dieu fut piqué par une fourmi et, dans sa colère, ordonna qu’on brûle le nid de fourmis en entier. Dieu le réprimanda en ces termes : « Parce qu’une seule fourmi t’a piqué, tu as brûlé toute une communauté qui Me glorifiait. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim)
« Celui dont le cheval est une source de récompense est celui qui le garde sur la voie de Dieu et l’attache avec une longue corde dans un pâturage ou un jardin. Celui-là recevra une récompense équivalente à ce que la longueur de la corde du cheval lui permet de manger dans le pâturage ou le jardin. Et si le cheval rompt sa corde et traverse une ou deux collines, alors toutes les traces laissées par ses sabots et son crottin seront comptés comme de bonnes actions pour son propriétaire. Et s’il traverse une rivière et s’y abreuve, cela lui sera aussi compté comme de bonnes actions. » (Sahih al-Boukhari)
« Ne coupez pas le toupet du cheval, car sa dignité y est rattachée. Et ne coupez pas sa crinière, car elle le protège. Et ne coupez pas [les poils de] sa queue, car il s’en sert pour éloigner les mouches. » (Abou Daoud)
« Tandis qu’un homme montait une vache, celle-ci se tourna vers lui et dit : « Je n’ai pas été créée pour cela; j’ai été créée pour le labour. » (Sahih al-Boukhari)
Abdoullah ibn Abbas a rapporté ce qui suit :
« Le Messager de Dieu a interdit d’inciter les animaux à se battre entre eux. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim, at-Tirmidhi)
Abdourrahman ibn Abdoullah ibn Mas‘oud a rapporté ce qui suit :
« Nous étions en voyage avec le Messager de Dieu et il s’éloigna de nous un moment. Durant son absence, nous vîmes un oiseau appelé Hoummara avec ses deux oisillons et nous prîmes ces derniers [dans nos mains]. La mère des oisillons se mit à tournoyer au-dessus de nous en battant des ailes, lorsque le Prophète revint et dit : « Qui a énervé cet oiseau en lui prenant ses petits? Rendez-les-lui immédiatement! » (Sahih Mouslim)
Jabir ibn Abdoullah a rapporté que le Prophète, en voyant un âne qu’on avait marqué au fer sur le visage, devint si fâché qu’il s’exclama :
« Que Dieu maudisse celui qui l’a marqué! » (Sahih Mouslim)
Aisha, l’épouse du Prophète, a dit : « Je montais un chameau rétif et je le fis tourner de façon plutôt brusque. Le Prophète me dit :
« Tu aurais intérêt à traiter gentiment les animaux. » (Sahih Mouslim)
Yahya ibn Said a rapporté que :
« Le Prophète fut aperçu essuyant la face de son cheval avec son vêtement. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il faisait cela, il répondit : « Hier soir, j’ai été réprimandé par Dieu pour avoir négligé mon cheval. » (Mouwatta)
Abdoullah ibn Ja’far raconta qu’une fois, le Prophète passa près d’un groupe d’enfants qui tirait des flèches sur un bélier. Il les réprimanda en ces termes :
« Ne mutilez pas la pauvre bête! » (an-Nasaï)
Les paroles du Prophète, citées ci-haut, auront fait comprendre à quel point causer du tort à un animal, le défigurer ou en abuser est sévèrement condamné en ce monde, et tout aussi sévèrement puni dans l’au-delà. Tandis que le fait de protéger les animaux et d’être bon et miséricordieux envers eux est rétribué par Dieu, en plus de servir à expier ses péchés. Il est clair, également, que l’islam reconnaît la douleur et la souffrance – physiques et psychologiques – vécues par les animaux, de même que le fait qu’ils comprennent immédiatement lorsque des gens commettent des injustices envers eux. Fait à remarquer, également : l’islam reconnaît que les animaux possèdent une conscience et une dignité naturelle et que chacun d’eux possède une identité propre.
« Quant à la terre, Il l’a établie pour (Ses) créatures. Il s’y trouve des fruits, et aussi des palmiers aux fruits recouverts d’enveloppes, tout comme des grains dans leurs balles, et des plantes aromatiques. Lequel, donc, des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous? » (Coran 55:10-13)
Footnotes:
[1]La destruction de la chamelle n’est pas en soi la raison pour laquelle Dieu a détruit cette nation. C’est plutôt la destruction de Son Signe, qu’Il leur avait envoyé, une telle destruction symbolisant leur rejet de Dieu et de Sa religion monothéiste. De la même manière, si une personne cause du tort à un animal sans aucune raison, elle se trouve à rejeter un des ordres de Dieu, qui a commandé à l’humanité d’agir avec compassion envers les animaux. Lorsqu’une personne refuse à un animal son droit à être traité avec compassion, le droit à la miséricorde de Dieu dont cette personne jouit normalement lui est retiré et elle est châtiée. De même, si une personne fait un acte de compassion envers un animal (ou une personne), Dieu la rétribuera.
La création d’une conscience environnementale (partie 4 de 4) : La planète verte de Dieu
Description: Le croyant musulman et sa conscience écologique et environnementale.
- par AbdurRahman Mahdi (© 2011 IslamReligion.com)
- Publié le 11 Apr 2011
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« C’est Lui qui détient les clefs de l’invisible; nul autre que Lui ne connaît [ses mystères]. Et Il connaît tout ce qui est sur la terre et dans la mer. Pas une feuille ne tombe qu’Il ne le sache. Et pas une graine dans les ténèbres de la terre, rien de frais ou de sec qui ne soit consigné dans un livre explicite. » (Coran 6:59)
Le prophète Mohammed a dit :
« Le monde est vert et beau et Dieu a fait de vous les gardiens de ce monde. » (Sahih Mouslim)
Garder la terre verte, productive et en bon état pour les hommes et les animaux est une noble cause, selon l’islam. Le Prophète a dit :
« Si un croyant plante un arbre, ou sème une graine, et qu’un oiseau, une personne ou un animal mange de ses fruits, le croyant sera récompensé comme s’il avait donné en charité. » (Sahih al-Boukhari)
Le fait de planter un végétal est un acte si vertueux, aux yeux de Dieu, qu’il est encouragé même s’il doit être le dernier acte d’une personne, sur terre. Le Prophète a dit :
« Si vous êtes présents lors du Jour du Jugement et que vous avez une pousse de palmier dans la main, plantez-la. » (Ahmad)
Quant à la question à savoir qui possède des droits sur les herbages et autres ressources nécessaires à la survie et au bien-être de l’humanité, le Prophète a clairement dit :
« Les gens sont partenaires dans trois choses : l’eau, les herbages et (le nécessaire pour faire) du feu. » (Ibn Maajah)
C’est une évidence, en islam, que si les ressources vitales de la terre ne sont pas partagées de manière équitable, les peuples seront divisés entre ceux qui en possèdent et ceux qui n’en possèdent pas. Par conséquent, les musulmans qui détiennent un contrôle sur des quantités de ressources qui vont au-delà de leurs moyens sont, d’un côté, encouragés à se montrer généreux et compatissants envers ceux qui n’ont pas cette chance et, d’un autre côté, s’exposent au blâme parce qu’ils s’accaparent ces ressources et en font un honteux gaspillage. Si la zakat (charité obligatoire) était respectée, si l’interdiction de l’intérêt était elle aussi respectée et si, d’une façon générale, le système économique de l’islam était appliqué comme il devrait l’être partout dans le monde musulman, l’écart entre les riches et les pauvres ne serait pas aussi insurmontable.
« C’est Lui qui crée les jardins, treillagés ou non, les palmiers et les récoltes de diverses saveurs, de même que l’olive et la grenade, d’espèces semblables et différentes. Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent; et acquittez-en les droits le jour de la récolte. Et ne gaspillez point; car Dieu n’aime pas les gaspilleurs. » (Coran 6:141)
La cause du développement durable – i.e. la capacité des générations actuelles de développer sans mettre en péril les ressources dont auront besoin les prochaines générations – est elle-même en parfaite harmonie avec les enseignements de l’islam. De nos jours, moins de 25% de la population mondiale consomme près de 75% des ressources disponibles. C’est cette appropriation, cette mauvaise utilisation, cet abus des ressources mondiales qui font que les ressources s’épuisent aussi rapidement et, souvent, sans pouvoir se renouveler. Ceux qui se rendent coupables de tels abus auront ce qu’ils méritent, dans l’au-delà, comme y a fait référence le Prophète lorsqu’il a dit :
« (Parmi les) ... trois types de personnes avec lesquelles Dieu, au Jour de la Résurrection, n’échangera pas, pas plus qu’Il ne les regardera... est celui qui possède un surplus d’eau sans le partager avec les autres. Dieu lui dira : « Aujourd’hui, je te refuse Ma grâce comme tu as refusé aux autres le surplus de ce que tu n’avais même pas créé toi-même. » (Sahih al-Boukhari)
« C’est Lui qui a fait de vous des héritiers sur terre et qui a élevé certains d’entre vous au-dessus des autres, afin de vous éprouver par ce qu’Il vous a donné. Certes, ton Seigneur est prompt à régler les comptes. Mais Il est aussi Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 6:165)
En réalité, la perte accélérée de la biodiversité, la destruction des habitats naturels, la pollution et les dégâts causés aux écosystèmes et la dégradation environnementale découlent tous de la corruption et de la dépravation, sur terre.
« Si seulement il y avait eu, parmi les générations précédentes, des gens doués de bon sens interdisant (aux autres) la corruption sur terre, comme le firent quelques-uns que Nous sauvâmes... » (Coran 11:116)
Si l’homme ne remplit même pas ses devoirs et responsabilités envers Celui qui est plus grand que lui, comment s’attendre à ce qu’il se montre responsable envers ce qu’il considère comme moins important que lui? S’il est ingrat envers son Créateur, comment se montrera-t-il reconnaissant envers ses semblables, sans parler des bêtes de la terre? Si l’homme se préoccupe peu de ses actions, devant son Seigneur, comment s’attendre à ce qu’il se préoccupe de l’équilibre du monde naturel qui l’entoure?
« ... il [celui qui commettait des péchés] croyait que jamais il ne retournerait (vers Dieu). Mais il se trompait : son Seigneur l’observait en tout temps! » (Coran 84:14-5)
Que l’humanité soit avertie : nous récoltons tous ce que nous semons. Tout ce que nous faisons, sur cette terre, reviendra nous hanter après notre mort, nous, les êtres humains, qui aurons eu toute la terre et les créatures soumises pour une juste cause. Nous devons tous devenir plus responsables afin d’être bien préparés pour le Jour du Jugement.
« Quand la terre sera secouée par un ultime séisme et qu’elle fera sortir ses fardeaux, l’homme dira : « Qu’a-t-elle? » Ce jour-là, elle contera son histoire. » (Coran 99:1-4)
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