L’histoire de Moïse (partie 5 de 12) : Moïse entend la voix de Dieu
Description: Le désir de retrouver sa patrie mène Moïse à sa destinée.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 11 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 11 Jun 2012
- imprimés: 1,923
- Lus: 489,812 (moyenne quotidienne: 107)
- Évalué par: 135
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Moïse (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) épousa l’une des deux filles qu’il avait aidées au point d’eau et passa les dix années suivantes à travailler avec son père et à élever sa propre famille. Sa nouvelle vie était somme toute paisible; il n’avait pas à endurer les intrigues de la cour égyptienne ni à assister, impuissant, à l’oppression de son peuple, les enfants d’Israël.
La vie de Moïse est remplie de leçons pour qui sait y porter attention. Dieu fit vivre à Moïse des expériences qui allaient lui être fort utiles pour sa mission future. Moïse avait été élevé dans la maison du pharaon d’Égypte; il était donc bien au fait des intrigues politiques du gouvernement égyptien. Il avait aussi une expérience bien personnelle de la corruption de Pharaon, cet homme qui avait déclaré être lui-même Dieu.
C’est par la grâce de Dieu que Moïse réussit à fuir l’Égypte et à se rendre dans une autre contrée, où il connut un autre peuple et une autre culture. Les voyages élargissent les horizons d’une personne et lui ouvrent le cœur et l’esprit aux différences, mais aussi aux similitudes entre les divers peuples de la terre. Dieu dit, dans le Coran :
« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous fassiez connaissance entre vous. » (Coran 49:13)
Durant son long séjour à Madyan, Moïse fut berger. Le prophète Mohammed nous a appris, dans un hadith, que tous les prophètes de Dieu furent bergers à un moment de leur vie. Il y a, dans cette tâche de garder les moutons, de précieuses leçons à retenir. Le berger mène une vie tranquille et essentiellement solitaire, ce qui lui donne beaucoup de temps pour réfléchir et méditer sur le sens de la vie.
Mais parallèlement, il doit demeurer alerte, car les moutons sont des animaux vulnérables. Si l’un d’eux s’éloigne du troupeau, il devient une proie facile. Un prophète a normalement pour mission de protéger des nations entières; il doit être alerte et conscient des dangers qui menacent ses fidèles, surtout les faibles, les pauvres et les opprimés.
Après que Moïse eût complété son service auprès de son beau-père, il commença à avoir le mal du pays. Sa famille lui manquait, de même que sa contrée d’origine. Même s’il craignait ce qui pouvait lui arriver s’il y retournait, son désir de revoir son pays prit le dessus. Il réunit les membres de sa famille et entreprit, avec eux, le long voyage jusqu’en Égypte.
« Puis, au terme du délai convenu, Moïse se mit en route avec sa famille. Il aperçut un feu du côté du Mont Sinaï. Il dit aux siens : « Attendez-moi ici. J’ai vu du feu, au loin; peut-être en rapporterai-je un renseignement ou du moins un tison pour que vous vous réchauffiez. » (Coran 28:29)
Alors que Moïse avançait à travers l’aride désert, il finit par se perdre, ne sachant plus quelle direction prendre. C’était la nuit et il faisait froid. Il vit, au loin, ce qui semblait être un feu. Il dit à sa famille de rester là où elle se trouvait; il espérait trouver des gens, près de ce feu, qui pourraient l’aider à retrouver son chemin ou qui lui permettraient, à tout le moins, de rapporter un tison pour réchauffer sa famille. Il était loin de se douter qu’il allait participer à l’une des conversations les plus étonnantes de l’histoire de l’humanité. Il marcha en direction du feu et, tout à coup, il entendit une voix :
« Béni soit celui qui siège au centre du feu et tout autour. Et gloire à Dieu, le Seigneur des mondes! Ô Moïse! C’est Moi, Dieu, le Tout-Puissant, le Sage. » (Coran 27:8-9)
Dieu s’adressa à Moïse. Il lui demanda de retirer ses sandales, car il se tenait dans une vallée sacrée. Puis, Il lui révéla qu’il avait été choisi pour une mission particulière et lui demanda de bien écouter ce qu’Il allait lui dire.
« En vérité, je suis Dieu et il n’y a pas d’autre divinité à part Moi. Adore-Moi donc et accomplis la prière pour M’avoir présent en ta pensée. « L’Heure viendra certainement. Mais Je la garderai secrète afin que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. Que celui qui n’y croit pas et qui suit ses propres passions ne t’en détourne pas, sinon tu périras. » (Coran 20:14-16)
Au cours de cette conversation directe entre Dieu et Moïse, la prière leur fut prescrite, à lui et ses fidèles. La prière allait aussi être prescrite, plus tard, à Mohammed et à ses fidèles, durant le voyage nocturne à Jérusalem et l’ascension aux cieux.
On peut aisément imaginer l’étonnement de Moïse. Il retournait en Égypte, suivant un désir de revoir sa terre natale. Il s’était perdu dans le désert et cherchait des gens pour l’aider à s’orienter. Il aperçut ce qui semblait être un feu, marcha dans sa direction et y trouva la lumière et la voix de Dieu.
Moïse tenait un bâton à la main; Dieu lui demanda quel était ce bâton et à quoi il lui servait (Dieu connaissait évidemment la réponse, mais Il cherchait tout simplement à faire parler Moïse). Celui-ci répondit : « C’est mon bâton sur lequel je m’appuie et qui me sert à effeuiller (les arbres) pour mes moutons. Et j’en fais aussi d’autres usages. » (Coran 20:18) Moïse savait bien que son bâton n’avait rien de particulier. Mais Dieu lui demanda de le jeter au sol. Et quand Moïse s’exécuta, son bâton se mit à ramper et à s’agiter : il venait d’être transformé en serpent.
Apeuré, Moïse tourna les talons et se mit à courir. Sa réaction était normale, mais Dieu voulait retirer ce genre de peur du cœur de Moïse. Il était sur le point d’entreprendre une mission très difficile et il était important qu’il le fasse avec une confiance inébranlable en Dieu et avec la certitude que son Seigneur allait le protéger à chaque instant.
« Jette ton bâton par terre. » Mais quand il vit son bâton se tordre comme un serpent, il se tourna aussitôt [pour s’enfuir précipitamment], (mais la voix lui dit) : « Ô Moïse! Approche, et ne crains rien! Tu es du nombre de ceux qui sont en sécurité. » (Coran 28:31)
Dieu dit ensuite à Moïse de mettre sa main dans son manteau et de l’en ressortir; Il lui révéla ainsi un autre signe de Sa magnificence et de Son omnipotence.
« Plonge ta main dans l’ouverture de ta tunique; elle en ressortira d’une blancheur éclatante, mais sans aucun mal. Et serre ton bras contre toi pour dissiper ta peur. Voilà donc deux preuves de ton Seigneur pour Pharaon et ses notables. Ce sont vraiment des transgresseurs. » (Coran 28:32)
Dieu avait donc l’intention d’envoyer Moïse chez Pharaon, cet homme que Moïse craignait plus que quiconque, cet homme qui allait sûrement, il en avait la certitude, le condamner à mort. La peur fit se contracter son cœur, mais Dieu le rassura.
Ajouter un commentaire