L’histoire de Moïse (partie 4 de 12) : Un étranger dans une contrée étrangère
Description: Moïse trouve refuge à Madyan.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 11 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 11 Jun 2012
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Après avoir marché plus d’une semaine à travers le désert brûlant, Moïse arriva à un point d’eau où des hommes abreuvaient leurs bêtes. Ils se bousculaient un peu, parlant fort et riant entre eux. Moïse se jeta au sol, sous un arbre, reconnaissant d’avoir enfin un peu d’ombre. Comme il reprenait son souffle, il remarqua deux femmes accompagnées de leur troupeau de moutons. Elles se tenaient à l’écart, hésitant à s’approcher du point d’eau.
Moïse était un homme d’honneur. Même s’il était exténué et déshydraté, il ne pouvait supporter de voir ces femmes se tenir à l’écart, de crainte d’être bousculées si elles tentaient de s’approcher du point d’eau. Il alla vers elles et leur demanda pourquoi les hommes de leur famille ne s’étaient pas acquittés de cette tâche. Les deux jeunes femmes expliquèrent que leur père était âgé et que la tâche de s’occuper des moutons leur revenait, désormais.
Il prit alors sur lui-même de guider leurs moutons jusqu’au point d’eau, où il se fraya aisément un chemin parmi les autres hommes. Après avoir fait boire les bêtes, il sentit ses forces le quitter, car il était toujours sous l’effet du long voyage qu’il venait de faire. Il s’installa à l’ombre d’un arbre, à même le sol, et se mit à prier Dieu. Il dit : « Ô Seigneur, quel que soit le bien que Tu es en mesure de faire descendre vers moi, j’en ai sûrement besoin, en ce moment. »
« Quand il arriva au point d’eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens qui abreuvaient (leurs bêtes). Il y trouva également deux femmes qui se tenaient à l’écart en retenant (leurs troupeaux). Il leur dit : « Que faites-vous ici? » Elles répondirent : « Nous ne pouvons abreuver (nos troupeaux) qu’après le départ de ces bergers. Notre père est fort âgé. » Alors il abreuva les bêtes pour elles, puis se retira à l’ombre et dit : « Seigneur! J’ai grand besoin de tout le bien que tu pourrais faire descendre sur moi. » (Coran 28:22-24)
Le Coran nous relate les histoires des prophètes afin que nous en tirions des leçons. Les prophètes sont des exemples à suivre, pour nous, croyants. Combien de fois nous sommes-nous affalés sur une chaise, le cœur rempli de désespoir? Combien de fois nous sommes-nous sentis si épuisés, physiquement et mentalement, que nous avions l’impression de ne plus pouvoir continuer ne serait-ce qu’une seconde de plus?
Encore une fois, Moïse se tourna vers la seule source de secours, pour l’être humain, c’est-à-dire Dieu. Et avant même qu’il ne termine son invocation, Dieu lui envoyait Son secours. Moïse, à ce moment, n’espérait probablement qu’une tranche de pain ou une poignée de dattes, mais Dieu lui apporta plutôt la sécurité, de la nourriture et une famille.
Un peu plus tard, une des deux femmes revint voir Moïse. Avec modestie et timidité, elle dit à Moïse : « Mon père aimerait vous récompenser pour votre gentillesse et il vous invite donc chez nous. » Moïse se leva et la suivit jusque chez son père. Une fois sur place, il s’installa avec le vieil homme et lui raconta son histoire. Ce dernier apaisa ses craintes et lui confirma qu’il avait bel et bien traversé la frontière égyptienne; il se trouvait maintenant à Madyan et à l’abri des autorités qui étaient à ses trousses.
« L’une des deux femmes revint alors à pas timides vers lui et lui dit : « Mon père t’appelle auprès de lui; il aimerait te récompenser pour avoir abreuvé (les bêtes) pour nous. » Moïse se rendit auprès du vieillard et lui raconta (toute) son histoire. Le vieillard lui dit : « Tu n’as plus rien à craindre; te voilà délivré de ce peuple injuste. » (Coran 28:25)
Après que Moïse eût été invité à rester en compagnie de la famille, une des filles demanda à parler à son père en privé et elle lui suggéra alors d’embaucher Moïse. Lorsque son père lui demanda pourquoi, elle lui répondit qu’il était physiquement fort et digne de confiance. L’islam nous apprend que ces deux qualités sont des signes de leadership. Dans les années qui suivirent la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), les leaders de la nation musulmane furent choisis, entre autres, pour ces deux qualités.
Le vieil homme décida donc d’offrir à Moïse la sécurité et le confort de sa propre famille et il lui proposa une de ses filles en mariage à une condition : qu’il travaille pour lui (le père) pour une période de huit ans, ou de dix ans si Moïse acceptait de rester deux années de plus. Moïse était un étranger dans une contrée étrangère. Il se sentait seul et à bout de forces, mais Dieu avait entendu son invocation et lui avait apporté soutien, sécurité et confort d’une source qu’il n’aurait jamais soupçonnée.
« Alors l’une des deux femmes dit : « Ô mon père! Engage-le [à ton service]! Car le meilleur (homme) que tu puisses engager est celui qui est fort et digne de confiance. » Il dit : « Je voudrais te marier à l’une de mes deux filles que voici, à condition que tu travailles à mon service pour une durée équivalente à huit pèlerinages. Si tu veux en prolonger le délai jusqu’à dix, ce sera de ton propre gré, car je ne veux rien t’imposer d’excessif. Si Dieu le veut, tu trouveras en moi un homme de bien. » Moïse répondit : « Voilà qui est convenu entre nous. Quel que soit celui des deux termes que j’accomplirai, qu’il n’y ait aucune injustice contre moi. Et Dieu est garant de ce que nous disons. » (Coran 28:26-28)
En tant que croyants, nous ne devons jamais oublier que Dieu entend toutes nos prières et nos invocations et qu’Il y répond, à Sa façon. Parfois, la sagesse derrière la réponse que nous recevons se situe au-delà de notre compréhension, mais nous devons garder à l’esprit que Dieu ne souhaite que notre bien. Placer notre confiance en Dieu et nous soumettre à Sa volonté nous permet de faire face à toute situation et de rester fermement debout face à l’adversité. Nous ne sommes jamais seuls, tout comme Moïse n’était pas seul lorsqu’il traversa le désert, fuyant la seule vie et la seule contrée qu’il eût jamais connues.
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