Molly Carlson, ex-chrétienne, États-Unis (partie 1 de 2)
Description: Elle cherche un sens à sa vie et trouve l’islam.
- par Molly Carlson
- Publié le 21 Oct 2013
- Dernière mise à jour le 21 Oct 2013
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Je me souviens très bien. Je me souviens du moment précis où ma vie entière fut transformée et où je cessai de me demander « et si je devenais musulmane? », du moment où je commençai à me penser « lorsque je serai musulmane… ». Ce n’était plus une option, pour moi. C’était devenu inévitable.
Lorsque cette pensée s’imposa, dans mon esprit, ce fut comme une averse d’eau froide sur ma tête. C’est comme ce moment où vous réalisez que vous avez oublié quelque chose de très important, à la maison, et vous cessez de respirer quelques secondes en y pensant.
Je réalisai que je n’étais plus cette fille américaine que je souhaitais pourtant continuer à être et qu’en fait, je ne l’étais plus depuis longtemps. Je me souviens du soleil sur la neige. Je me souviens de la route, devant moi. Je me souviens avoir oublié, pendant une seconde, l’endroit où je me rendais, en voiture. Et je me souviens avoir eu peur, de manière irrationnelle.
Cette réalisation, cette conversion intérieure, s’était produite après des décennies de questionnement. Quand l’islam dit que nous naissons musulmans, je n’en ai aucun doute. Je ne le savais pas, à l’époque, mais je réalise, maintenant, que j’avais toujours été musulmane au fond de mon cœur.
Toutefois, je savais ce que je n’étais pas. Je n’étais pas une catholique, en dépit des « Je vous salue Marie », des croix que je portais et des messes auxquelles j’assistais avec ma mère. J’étudiai, je lus, je priai et cherchai la réponse définitive aux nombreuses questions qui me hantaient.
Il y eut une série d’événements, dans ma vie, des légendes, des souvenirs et des rêves qui n’avaient aucun sens au moment où je les rêvai, mais qui prennent maintenant tout leur sens à la lumière de ce que je sais.
Mon premier contact avec l’islam eut lieu par l’intermédiaire d’un livre intitulé King of the Wind, par Marguerite Henry, qui raconte l’histoire d’un petit garçon d’écurie marocain et son poulain spécial. J’aimais beaucoup lire quand j’étais jeune.
Je ne me souviens pas de l’âge que j’avais à l’époque où je lus ce livre, mais je me souviens très bien du passage où le garçon jeûnait le mois de Ramadan. Peut-être fut-ce là le premier éveil de mon cœur, mais comme je ne fus plus du tout exposée à l’islam dans les années qui suivirent, cette étincelle s’éteignit rapidement.
Un peu plus tard, vers l’âge de douze ans, je me mis à faire des rêves très mystérieux, que je ne comprenais pas du tout. Ce n’étaient pas des rêves terrifiants, mais je crois qu’ils provenaient de réflexions de mon subconscient.
Dans le rêve dont je me souviens le plus clairement, je me tenais dans une pièce parfaitement carrée, aux murs à panneaux de bois, sur le sol de laquelle se trouvaient des tapis tous étalés dans la même direction. La pièce était éclairée par des lanternes.
Sur ma gauche, il y avait un treillis de bois qui masquait une autre pièce, une pièce que je savais, dans le rêve, être réservée aux femmes. Je savais également qu’en tant que femme, je n’étais pas censée être dans la pièce où j’étais. Non seulement étais-je dans la pièce réservée aux hommes, mais rien ne couvrait mes cheveux.
En tant que jeune chrétienne de douze ans, le concept de la séparation des sexes et celui voulant qu’une femme se couvre la tête m’étaient totalement étrangers. Et pourtant, dans ce rêve, je savais que je faisais quelque chose d’incorrect, je savais ce que je devais faire pour corriger la situation et j’en connaissais parfaitement les raisons.
Tandis que j’étais debout, dans cette pièce, je sentais que Dieu, qui m’aimait, me regardait. Et je me sentais honteuse de Lui désobéir et c’est ce sentiment de honte et de tristesse qui me frappe le plus, lorsque je me remémore ce rêve. Et je me souviens si clairement de la pièce et du treillis de bois que je serais capable de les dessiner.
Je me souviens aussi de la robe à l’ancienne que je portais. Et même si, dans le rêve, je n’y pénétrais pas, je savais comment était la pièce réservée aux femmes. Je considère que ce rêve est la raison pour laquelle le hijab me tient tellement à cœur; je sens que Dieu me préparait petit à petit à ce que j’allais vivre une décennie plus tard.
Je fis d’autres rêves, comme ceux dans lesquels je voyais des hommes barbus. C’est une décennie plus tard, environ cinq mois avant ma conversion, que je fis mon dernier rêve du genre. Ce ne fut pas tant un rêve qu’une vision spontanée.
Je venais juste d’avoir une conversation téléphonique avec un musulman que je connaissais, au cours de laquelle il m’avait gentiment taquinée au sujet d’une éventuelle conversion. J’étais pourtant catégorique : j’avais beaucoup de respect pour l’islam, mais je n’y croyais tout simplement pas (en réalité, je m’efforçais clairement de nier l’évidence). J’étais si terrifiée à la perspective de bouleverser ma vie tout entière que je refusais de reconnaître qu’au fond, j’étais déjà musulmane de cœur. Mais Dieu avait autre chose en réserve pour moi.
Après cette conversation, donc, je m’étendis sur mon lit, je fermai les yeux et je sentis, étrangement, que j’entrais dans une autre dimension. Devant moi se tenait une femme couverte en noir de la tête aux pieds et son visage était recouvert de ce qui ressemblait à un masque ninja; un voile qui laissait ses yeux découverts, mais dont le front et le bas étaient reliés par une corde qui passait sur le nez, entre ses yeux.
J’étais à la fois fascinée et terrifiée par elle. Je m’approchai pour mieux la voir et, à ce moment, je réalisai que c’était moi qui me trouvais derrière ce voile et que j’étais en fait en train de me regarder moi-même, comme si je regardais dans un miroir.
Je reculai d’horreur, sautai au bas de mon lit et lançai mon téléphone à travers la pièce. J’étais terrifiée et choquée. Et, tout au fond de mon être, quelque chose me disait que c’était maintenant le début de la fin, la fin de tout ce avec quoi je m’étais sentie à l’aise et confortable jusque-là. Je venais d’avoir un aperçu de mon propre avenir.
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