Les versets trinitaires (partie 1 de 3): « Car un enfant nous est né … Père éternel, Prince de la paix »

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Description: Une discussion sur les divers passages de la Bible qui prouvent, selon les chrétiens, la nature trinitaire de Dieu.  Partie 1 : Ésaïe 9:6

  • par IslamReligion.com
  • Publié le 02 Jun 2008
  • Dernière mise à jour le 04 Dec 2016
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Trinitarian_Verses_(part_1_of_3)_001.jpgIl y a plusieurs versets-clés que les chrétiens utilisent pour tenter de prouver l’origine biblique de la trinité.  Mais après une analyse sérieuse de ces versets, on se rend compte qu’ils ne constituent nullement une preuve de l’existence de la trinité mais plutôt du caractère monothéiste du message transmis par Dieu.  Un des passages de la Bible les plus fréquemment cités est Ésaïe 9:6-7, passage à partir duquel les chrétiens concluent que le Messie est en fait Dieu incarné.  Ce passage se lit comme suit :

« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule.  On l'appellera Admirable Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.  Il étendra sans fin la souveraineté et donnera la paix, qui durera toujours, au trône de David et à son royaume. Sa royauté sera solidement fondée sur le droit et sur la justice, dès à présent et pour l'éternité. Voilà ce que fera le zèle du Seigneur des armées. »

Il est clair que le verset Ésaïe 9:6 a été mal interprété dès le départ parce que nulle part ailleurs, dans la Bible, Jésus n’est appelé le « Père éternel ».  Puisque la doctrine trinitaire enseigne aux chrétiens qu’ils ne doivent « ni confondre les personnes ni diviser la substance » (credo athanasien), comment les trinitaires peuvent-ils concevoir Jésus comme le « Père éternel »?  Considérons également quelques autres faits avec impartialité.

Premièrement, tous les verbes hébreux, dans Ésaïe 9:6, sont conjugués au passé.  Par exemple, « On l'appellera » correspond à l’hébreu « vayikra shemo » qui, traduit correctement, signifie « on l’appelait ».  Le mot vayikra est le premier mot qui apparaît au début du Lévitique (1:1), où il est correctement traduit au passé.  De plus, le même mot se retrouve aussi dans Genèse 4:26, également traduit au passé.  Seul dans Ésaïe 9:6-7 trouve-t-on ce verbe traduit au futur!

Remarquez qu’il est écrit : « Car un enfant nous EST né ».  Il s’agit d’un événement qui vient de se produire et non d’une chose qui va se produire dans le futur.  Ésaïe ne fait pas une prophétie, ici, mais relate une histoire, un fait qui s’est produit.  Si l’événement avait été situé dans le futur, il aurait dit « un enfant nous naîtra », mais ce n’est PAS ce que dit le verset.  Dans la traduction de ce verset, on écrit avec une majuscule les différents noms qu’on lui donne comme s’il s’agissait d’une véritable prophétie énumérant les noms du fils divin.

Deuxièmement, le mot « est » (du verbe être) est généralement omis en hébreu, car il est toujours sous-entendu.  Par exemple, les mots « hakelev » (le chien) et « gadol » (gros), lorsqu’unis dans une phrase - hakelev gadol – signifient « le chien EST gros », même si aucun mot hébreu, dans cette phrase, ne représente le mot « est ».  Alors une traduction plus juste d’un des noms que l’on attribue à l’enfant dans le verset d’Ésaïe serait « un Admirable Conseiller est le Dieu puissant, le Père éternel… ».  Ce nom est en fait une description de Dieu et non d’une personne qui porterait ce nom.  Le nom Ésaïe lui-même signifie « Dieu est le salut », mais personne ne va croire que ce prophète était lui-même Dieu incarné !

Troisièmement, « Dieu puissant » est une mauvaise traduction selon certains spécialistes de la Bible.  Bien que le français fasse une distinction claire entre les mots « Dieu » et « dieu », l’hébreu, qui ne contient que des lettres majuscules, ne peut faire une telle distinction.  Le mot hébreu « Dieu » a une portée beaucoup plus large que le même mot en français.  Certains ont suggéré qu’une meilleure traduction, en français, aurait été « puissant héros » ou « héros divin ». 

Quatrièmement, selon le Nouveau Testament, on n’a jamais attribué à Jésus aucun de ces noms de son vivant.

Cinquièmement, si Ésaïe 9:6 fait réellement référence à Jésus, alors Jésus est le Père!  Mais cela va clairement à l’encontre de la doctrine trinitaire.

Sixièmement, le fait que le Nouveau Testament ne cite pas ce passage d’Ésaïe démontre que même ses auteurs n’ont pas jugé qu’il faisait référence à Jésus…

Septièmement, le passage fait référence aux merveilles accomplies par le Seigneur pour Ézéchias, 13e roi de Juda.  Les versets précédant Ésaïe 9 parlent d’un grand triomphe militaire d’Israël sur ses ennemis.  Au moment où Ésaïe aurait écrit ce passage, Dieu venait de libérer le roi Ézéchias et Jérusalem d’un siège imposé par les Assyriens sous le général Sennachérib.  On raconte que cette libération fut accomplie de façon spectaculaire : un ange aurait plongé sur le camp assyrien et tué 185 000 soldats durant leur sommeil.  Lorsque Sennachérib se réveilla et trouva son armée décimée, il s’enfuit avec quelques soldats ayant échappé au massacre, et des années plus tard, il fut assassiné par ses propres fils (Ésaïe 37:36-38).

Les chapitres 36 et 37 d’Ésaïe relatent comment Ézéchias tint tête à la puissante armée de Sennachérib et rapportent les paroles blasphématoires que ce dernier prononça contre Dieu.  Alors que tout semblait perdu, Ézéchias garda espoir en son Seigneur et voilà pourquoi il fut rétribué par cette victoire miraculeuse.  Il est intéressant de noter que la déclaration « Voilà ce que fera le zèle du Seigneur des armées », à la fin d’Ésaïe 9:7, se trouve également à deux autres endroits dans la Bible : Ésaïe 37:32 et 2 Rois 19:31.  Ces deux passages font également référence à la libération miraculeuse d’Ézéchias par Dieu.  Ainsi, à la lumière de ce que l’on sait maintenant, Ésaïe relate comment Dieu a secouru Jérusalem lorsqu’elle était assiégée par les Assyriens.  De plus, dans les commentaires orthodoxes juifs de la Bible (Soncino), on affirme que ce chapitre a trait à la chute de l’Assyrie et à l’annonciation de la naissance d’Ézéchias, fils d’Ahaz.

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