Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 4 de 4)
Description: Elle décide enfin d’embrasser l’islam.
- par Iman Yusuf
- Publié le 04 Feb 2013
- Dernière mise à jour le 04 Feb 2013
- imprimés: 91
- Lus: 12,599 (moyenne quotidienne: 3)
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Un des hommes s’avança dans ma direction en disant quelque chose dans une langue étrangère. Je compris, plus tard, qu’il avait dit « Macha’Allah, macha’Allah »; il tendit les bras et prit ma fille sur lui. « Comme elle est belle », s’exclama-t-il, puis il la montra aux autres hommes présents.
Étrangement, je ne ressentais aucune crainte de voir ma fille parmi ces hommes. Il l’installa sur le dessus d’un bureau et lui donna des crayons, des papiers… tout ce qu’il trouvait pour l’amuser, tout en tentant de la faire parler. Enfin, Abdoul Hamid vint vers moi. Je lui tendis la main, mais il fit semblant de ne pas la voir – j’avais encore tant à apprendre sur l’étiquette islamique entre les sexes – et il me demanda comment j’avais entendu parler de l’islam. Je lui racontai brièvement ma rencontre avec Ahmad le Nigérian et il entreprit de m’expliquer les fondements de l’islam.
Il me parla pendant près d’une heure, puis me donna une copie du Coran en me recommandant de prendre une douche avant de commencer à le lire. Puis, il me dit qu’il était bientôt l’heure, pour lui, de faire l’une de ses prières quotidiennes et qu’il devait se préparer à y aller.
Je le remerciai et fis une dernière demande : je le priai de bien vouloir me laisser assister à la prière. Ayant été mariée à un athée, j’avais toujours pensé qu’un homme n’était pas tout à fait un homme s’il ne priait pas Dieu.
Il me dit que je pouvais observer la prière en m’installant à l’arrière de la mosquée, mais demanda à ce que je demeure silencieuse. J’acquiesçai et nous descendîmes dans la salle de prière, où il me fit asseoir à l’arrière d’une grande salle décorée uniquement d’une luxueuse moquette et d’une niche, dans le mur avant. J’appris plus tard que cette niche servait à indiquer la direction de la prière.
Alors que je regardais les hommes entrer les uns après les autres, un son soudain et très fort me fit sursauter : c’était l’appel à la prière. Allahou akbar, Allahou akbar! Je sentis un courant froid traverser mes veines. C’était comme si tout mon être s’éveillait au son de ce magnifique appel. Même si je n’en comprenais pas un seul mot, j’avais l’impression qu’il s’adressait à moi. Mes yeux se remplirent de larmes et je me mis à frissonner. Je croisai mes bras et les serrai très fort, dans une tentative pour me réchauffer et me calmer.
Je me mis à pleurer quand les hommes s’inclinèrent, puis se prosternèrent, exactement comme j’avais fait, dans ma chambre, il y avait si longtemps, lors de cet après-midi ensoleillé. J’étais à la fois sidérée, excitée et émue au-delà de toute expression. Mais plus encore, je sentais que j’avais enfin trouvé mon chez-moi.
Au cours des semaines qui suivirent, je fis la rencontre d’autres musulmans, à la mosquée et suivis des leçons sur l’islam. Je commençai à me confectionner des vêtements islamiques, même si je ne les portais que dans ma chambre, où je priais, seule.
Petit à petit, je me mis à changer. Je cessai de boire de l’alcool et de manger du porc. Ma personnalité changea; je devins plus calme et silencieuse. J’étais enfin en paix avec moi-même. Ma mère m’interrogea sur ces changements qu’elle observait, chez moi. Elle croyait que j’étais déprimée. « Tu ne ris plus comme avant », me dit-elle. Je lui expliquai que j’étais, au contraire, très heureuse, mais d’une manière non-exubérante.
Un jour, je trouvai enfin le courage de lui parler de mon intention d’embrasser l’islam. Je lui montrai les vêtements que j’avais confectionnés et en enfilai quelques-uns devant elle. Elle devint furieuse et détesta instantanément ces vêtements.
Ma mère avait toujours suivi la mode de très près. Elle ridiculisa la simplicité de mes vêtements et le fait qu’ils étaient très larges; elle trouvait qu’ils ressemblaient à des sacs. Ses remarques me blessèrent, mais ne me dissuadèrent point. Rien ne pouvait plus me séparer de l’islam.
Le dernier Noël avant que je n’embrasse l’islam pour de bon fut un véritable cauchemar. Ce furent des jours très difficiles, même si je savais que c’était la façon qu’avait choisie Allah pour me tirer de la noirceur de l’incroyance sans que je ne garde de bons souvenirs de cette époque.
Ma mère était en colère contre moi parce que je ne participais pas suffisamment aux fêtes à son goût et mon frère, ivre comme d’habitude et dans un accès de rage, détruisit des effets m’appartenant et menaça de me tuer. Peu de temps auparavant, il était entré dans ma chambre et m’avait vue habillée comme une musulmane. Et même s’il n’était point religieux, ma décision d’embrasser l’islam l’avait mis dans une véritable furie.
Plus ils rageaient de me voir suivre cette voie, plus j’avais la conviction que c’était la bonne. Je ne voulais tout simplement plus vivre la même vie qu’eux.
Quelques mois plus tard, je prononçai la profession de foi islamique. Un vendredi soir, au printemps, je devins musulmane. C’est avec beaucoup de gratitude et d’humilité que j’acceptai ce cadeau que me faisait Dieu.
Ma mère insista pour que je quitte sa maison. Mais Allah, dans son infinie miséricorde, avait déjà prévu une autre maison pour moi. Le soir où je prononçai la profession de foi, à la mosquée, un Égyptien témoin de la scène demanda à quelques personnes si j’étais disponible pour me marier.
Mon wali (gardien), i.e. l’homme qui avait pris ma fille de mes bras lors de ma première visite à la mosquée, me demanda mon avis. Tout ce que je voulais, c’était que l’homme en question soit un bon musulman. Mon wali fit une petite enquête et me donna son accord pour que j’épouse cet homme.
Dix jours plus tard, j’étais mariée et je vivais, avec ma fille, dans ma nouvelle maison, avec mon nouveau mari. Il éleva ma fille comme si elle était la sienne et, alhamdoulillah, nous eûmes aussi deux garçons, par la suite.
Il y a vingt-six ans de tout cela, vingt-six ans que j’ai reçu l’islam comme une bénédiction. Les années ont passé si vite. Elles n’ont toujours été faciles, mais elles étaient toutes bénies.
Allah teste ceux qu’Il aime, mais comme Il dit, dans le Coran, « après toute difficulté vient un réconfort ». Et cela s’est toujours avéré, dans ma vie.
Entre-temps, ma mère – qui ne m’a pas parlé durant des années après ma conversion – vit maintenant avec moi dans un pays musulman et elle porte le hijab volontairement! Je garde espoir de la voir bientôt embrasser l’islam, incha’Allah (si Allah le veut).
En dépit des moments difficiles, je ne peux imaginer avoir vécu ma vie d’aucune autre façon. Je remercie chaque jour Allah de m’avoir guidée vers la vérité et pour ce cheminement miraculeux de la noirceur de l’ignorance à la lumière de l’islam.
Ajouter un commentaire