Iman Yusuf, ex-catholique, États-Unis (partie 1 de 4)
Description: Comment Dieu l’a guidée alors qu’elle cherchait la voie pour aller vers Lui.
- par Iman Yusuf
- Publié le 21 Jan 2013
- Dernière mise à jour le 21 Jan 2013
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La conversion à l’islam par n’importe quelle personne cause toujours la surprise. Il s’agit pourtant de la plus grande bénédiction qu’Allah puisse apporter à ceux qu’Il aime. Mais dans mon cas, c’était plus, encore : c’était un véritable miracle, alhamdoulillah (gloire à Dieu).
Avant même que je ne connaisse le mot « islam » ou que je sache ce qu’était un « musulman », Allah m’avait guidée, par ma fitrah (nature innée donnée par Dieu à chaque être humain), à déduire, à comprendre – avec mon cœur et mon esprit – de quelle manière Il souhaitait que je vive ma vie. Je crois qu’il s’agit d’une histoire incroyable et toutes les louanges sont dues à Celui qui m’a guidée.
L’islam, ce cadeau de Dieu, me fut présenté au début de l’été 1981 et étalé, petit à petit, sur plus d’une année, au cours de la période la plus difficile de ma vie.
Je suis née et j’ai grandi aux États-Unis, mais mes arrière-grands-parents étaient originaires d’Allemagne et d’Autriche.
J’étais une fervente catholique – fervente en ce sens où je pratiquais pleinement ma religion et j’y croyais de tout mon cœur. Mon mariage battait de l’aile, principalement à cause du fait que mon mari était non seulement non-catholique, mais aussi athée.
Même si son incroyance me dérangeait, au fond, elle ne nous causa pas de réels problèmes… jusqu’à la naissance de ma fille, en 1979. À partir de ce moment, cela devint une constante source de frustration et de douleur.
Bien que mon mari me donna la permission de faire baptiser notre fille, il n’aimait pas du tout l’idée de l’élever au sein d’une religion, quelle qu’elle fût. Aucun argument ne pouvait le convaincre et il refusa d’honorer la promesse faite lors de notre mariage, alors qu’à l’église même, il avait signé un papier acceptant que tout enfant né de notre union serait élevé en tant que catholique.
Il s’obstina donc dans son refus de voir notre fille grandir tout en croyant à une divinité et alla jusqu’à se moquer de mes croyances, et même de Dieu.
Je pris rendez-vous avec un prêtre que je connaissais depuis des années, espérant de judicieux conseils de sa part. Je fus déçue, car manifestement, il ne prenait pas la chose aussi au sérieux que moi. Il semblait plus soucieux de sauver mon mariage que de faire en sorte que ma fille devienne une bonne catholique et il peinait à comprendre la douleur qui m’étreignait chaque fois que mon mari se moquait de Dieu ou Le maudissait. Il ne semblait pas non plus comprendre à quel point la situation pouvait être dangereuse, pour ma fille, qui grandirait dans un état de confusion totale, déchirée entre ses deux parents. Je lui fis également part de mes craintes qu’un jour, il aille jusqu’à nous interdire, à ma fille et à moi, de fréquenter l’église.
Tout en discutant, nous finîmes par changer de sujet et abordâmes celui des principes du catholicisme. Ce qui m’amena à lui poser une question sur la trinité.
Je reçus, évidemment, la réponse classique : trois divinités en une. Mais lorsque j’insistai pour qu’il me clarifie la chose, il s’énerva et me dit que si je me posais de telles questions, c’est que je n’avais aucune foi. Bien que je comprenne, maintenant, sa réaction d’alors – qui était due au fait qu’il n’avait aucune explication à donner sur ce « mystère » – sur le coup, je fus choquée et profondément blessée. Je me sentis comme si je venais d’être expulsée de l’Église. À cause d’une simple question, par laquelle je souhaitais me rapprocher de Dieu, on m’accusait de n’avoir point de foi.
Je quittai rapidement ces lieux et méditai longuement sur les paroles du prêtre. Je refusais d’accepter ce jugement sur ma personne; je savais, tout au fond de moi, que ma foi était profonde et ma confiance en Dieu, inébranlable, et qu’aucun être humain ne pouvait me convaincre du contraire.
Mais à partir de cet instant, je ne me considérai plus comme catholique. Il y avait beaucoup de tourmente, au sein de l’Église, à cette époque, et les gens quittaient le catholicisme par milliers. Alors que je n’aurais jamais imaginé être l’une d’eux, ce fut le cas.
Sans un regard en arrière, je me mis en quête de la vérité. Je tentai, brièvement, de lire et d’étudier la Bible, un livre sur lequel je possédais, étonnamment, très peu de connaissances. Car les catholiques se concentrent plus sur le catéchisme que sur la Bible. Je trouvai la Bible difficile à comprendre, décousue et contenant très peu de conseils sur la façon de mener ma vie quotidienne en tant que croyante. Ce livre m’apparaissait surtout comme un livre d’histoire.
Espérant toutefois me tromper, au sujet de la Bible, je contactai une église locale et demandai si je pouvais assister à leurs leçons religieuses hebdomadaires. Je n’y allai qu’une fois. C’étaient des évangélistes, dont les leçons se résumaient principalement à recevoir le « cadeau » du Saint-Esprit.
J’avais besoin d’une religion qui serait constamment présente dans mon cœur, pas de séances qui rappelaient plus l’ésotérisme que le christianisme.
Puis, je me tournai vers le judaïsme, dont on m’avait toujours dit qu’il était la « vraie » et toute première religion de l’homme. Mais je me retrouvai vite exclue de ce groupe, car je n’étais pas née de mère juive. Même si une conversion était théoriquement possible, la majorité des juifs, surtout les orthodoxes, n’acceptaient pas les convertis. Et c’est justement cette croyance voulant que les juifs soient le peuple élu de Dieu qui me troublait profondément. Je ne pouvais imaginer un Dieu qui rendrait Sa religion accessible seulement à ceux qui sont nés en son sein et qui, en dépit de leurs actions, bonnes ou mauvaises, les ferait entrer au Paradis sur la seule base de leur génétique. Cela m’apparaissait injuste et j’étais convaincue que Dieu ne pouvait Se montrer injuste en aucune circonstance.
C’est alors que je me mis à étudier toutes les religions que je pus trouver. L’hindouisme, le bouddhisme, le taoïsme, les krishna… je les étudiai toutes et les rejetai toutes l’une après l’autre. J’étudiai pratiquement toutes les religions… sauf l’islam. En fait, je n’en connaissais même pas l’existence.
Et je comprends, maintenant, la raison pour laquelle Allah me fit d’abord étudier toutes ces religions : de sorte que lorsque je trouverais l’islam, je saurais avec certitude qu’il s’agit de la seule vraie religion, de la vérité.
À cette époque de ma vie, je sombrai dans la dépression. Je vivais un divorce difficile et j’étais retournée habiter à la maison, où je prenais soin de mon grand-père malade. Ma chère grand-mère, ma meilleure amie en ce monde et la seule « mère » que j’avais jamais connue était décédée de manière subite l’hiver précédent et je n’entretenais pas une relation très étroite avec ma propre mère. Je me sentais terriblement seule.
J’essayais de jongler avec un retour aux études à temps plein, avec l’éducation de ma fille, les soins apportés à mon grand-père malade, une maison à entretenir et, le pire de tout, un certain éloignement de Dieu. Je ne croyais plus en aucune religion, seule demeurait ma croyance en l’existence de Dieu. Mon compteur était à zéro.
Toute notion de Dieu apprise par le passé avait été effacée de ma mémoire, sauf la certitude de Son existence. Et sur la base de cette certitude, je priai et priai encore, Le suppliant de me guider.
Quelques difficiles mois plus tard, je me dis qu’il me fallait réfléchir de manière logique; comme Dieu existait bel et bien, Il devait bien avoir Sa façon unique de Se manifester à nous, de se faire connaître de nous. Et il devait bien y avoir un moyen par lequel l’homme pouvait L’adorer et établir une connexion avec Lui, tout en faisant de Lui une partie intégrante de son quotidien plutôt que de ne L’adorer qu’une fois par semaine pour L’oublier le reste du temps.
Mais par-dessus tout, je me disais que s’il n’y avait qu’un Dieu, il ne pouvait y avoir qu’une bonne voie à suivre. Toutes les religions prétendent mener à Dieu, mais toutes suivent des voies différentes. Pour ma part, je ne pouvais accepter l’idée voulant que plus d’un chemin mène à Dieu. Il ne pouvait y en avoir qu’un et il me fallait le trouver.
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