Thomas Webber, ex-chrétien, Royaume-Uni
Description: À la recherche de la vérité, il trouve l’islam.
- par Thomas Webber
- Publié le 13 May 2013
- Dernière mise à jour le 13 May 2013
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Comme pour plusieurs autres convertis à l’islam, mon histoire peut paraître banale du point de vue du profane : un jeune homme découvre une religion différente de celle que lui a inculquée sa famille et décide de s’y convertir.
Mais, comme pour beaucoup de choses, en cette vie, c’est le cheminement et non l’arrivée à destination qui est le plus difficile. Bien sûr, avec l’islam, le cheminement ne se termine jamais vraiment; nous traversons plutôt diverses étapes importantes tout au long de ce cheminement. Je vous raconterai donc l’histoire de ma vie jusqu’à maintenant, de même que mes espoirs et mes aspirations pour l’avenir.
Je suis né au Royaume-Uni au sein d’une famille composée de deux parents aimants, de mon frère aîné (Colin), de moi et de ma sœur jumelle (Linda), puis de mes deux autres sœurs, Melissa (qui est décédée lorsque j’étais tout petit) et Emily.
Je n’ai jamais été baptisé, car mon père croyait qu’on ne pouvait soumettre un bébé, qui ne pouvait s’objecter, à une telle cérémonie. Ma mère, cependant, nous envoyait à l’école du dimanche pour que nous apprenions les rudiments du christianisme.
Que puis-je dire à ce sujet? Malheureusement pour ma mère, dès mon plus jeune âge, j’étais très astucieux et jamais je ne pus concevoir qu’un Dieu, qu’on nous présentait comme aimant et tout-puissant, puisse tuer Son fils pour effacer nos péchés. Cela ne pouvait être une chose juste, car s’Il était si puissant, Il pouvait tout aussi bien nous pardonner nos péchés de Lui-même.
Avec les années, je finis par rejeter ce qu’on m’avait enseigné sur Dieu. Les fêtes religieuses ne signifiaient rien d’autre qu’un échange de cadeaux et des repas en famille. J’étais perdu, égaré, mais je l’ignorais alors. Je trouvais que les personnes croyantes étaient incapables de prouver l’existence de Dieu et que la seule chose qui pouvait concrètement démontrer des faits était la science, que l’on nous enseignait à l’école. Pour moi, les personnes religieuses étaient, au mieux, faibles d’esprit.
Les années passèrent. J’étais très bon, à l’école, et j’obtenais des résultats qui faisaient la fierté de mes parents. Puis, tout à coup, vers l’âge de 13 ans, je devins de plus en plus religieux.
Quand je dis religieux, ce n’est pas dans le sens de chrétien pratiquant, ce que je n’aurais jamais pu être. Mais je me mis à m’adresser, mentalement, à quelque force supérieure, plaçant ma confiance en elle pour qu’elle m’aide à atteindre le succès, en cette vie. Autrement dit, je me mis à placer ma confiance en cette force que je ne pouvais définir pour qu’elle m’aide dans ces choses qui échappaient à mon contrôle.
À l’école, j’en appris davantage sur les différentes religions. Le bouddhisme, entre autres, me semblait être une bonne religion, car il n’y avait pas de Dieu et on y mettait l’accent sur l’importance d’être une bonne personne.
Je commençai à comprendre qu’au fond, toutes les religions avaient le même objectif terrestre, qui était de faire en sorte que les gens affichent une plus grande moralité. Je m’efforçai donc d’être une bonne personne, mais je ne pouvais chasser ce sentiment, au fond de moi, qu’il manquait quelque chose à ma vie.
Un an ou deux avant que je ne quitte le lycée, mon frère devint ce qu’on appelle un « chrétien né de nouveau ». Je vécus cela comme une expérience négative, car il n’eut de cesse de tenter de me convertir à ses croyances, tandis que rien ne pouvait me réconcilier avec l’idée que Jésus avait été tué pour laver nos péchés.
C’est alors que je décidai de ne plus parler de religion avec ma famille et mes amis afin d’éviter toute discussion animée avec eux et d’éviter, également, que l’on me prenne pour un cinglé (une des nombreuses moqueries qu’aujourd’hui je regrette énormément d’avoir utilisé contre mon frère).
Durant l’année qui suivit, j’enfouis profondément, au fond de moi, ma quête spirituelle, presque au point de l’oublier. Puis, survint l’attaque terroriste contre le World Trade Center à New York. Comme beaucoup, j’eus d’abord de la difficulté à y croire, puis je me rendis à l’évidence.
Les médias n’eurent de cesse, les jours, les semaines et les mois suivants de rapporter toutes sortes d’histoires relatives à cet événement, mais dès le début, j’avais déjà décroché et décidé de poursuivre mon quotidien sans trop y prêter attention. Ce n’est que lorsque les nouvelles rapportèrent des histoires de terroristes musulmans, de représailles envers les musulmans et d’attaques en Afghanistan et en Irak que je commençai à m’interroger sur mon gouvernement et sur celui des États-Unis. C’est ce qui m’amena, éventuellement, à m’interroger sur l’islam et à faire des recherches sur cette religion.
Je ne pouvais tout simplement pas croire que les musulmans, du moins ce que j’en avais appris en faisant mes recherches sur l’islam, soient tous des terroristes incapables d’autre chose que de haine et de meurtre et je trouvais étrange qu’on nous les dépeigne tous de la même façon.
Ce n’est que lorsque je fus en première, au collège, que j’eus l’occasion de me lier d’amitié avec une musulmane. À prime abord, je n’aurais jamais cru devenir ami avec elle, car elle parlait très peu. Mais j’appris à la connaître. Et, chez cette personne, se trouvait la preuve que tous les musulmans n’étaient pas des fous furieux et que la plupart étaient, en fait, des gens bien ordinaires.
Je poursuivis, en secret, mes recherches sur l’islam. J’aimais ce que j’en apprenais, mais j’étais encore confus et mon cheminement se faisait somme toute très lentement.
Au début des vacances d’été, je sentis que j’étais sur le point d’embrasser l’islam. Je voulais y croire de tout mon cœur, mais je craignais de me tromper. J’avais toujours eu d’excellents résultats scolaires et j’avais toujours tout fait pour paraître parfait aux yeux de mes parents; je détestais me tromper.
Comme c’était l’été, je ne voyais plus aussi souvent mon amie musulmane, ce qui me désolait, car j’avais tant de questions à lui poser. Elle m’appelait de temps à autre et ces fois-là, je parlais des heures avec elle, tentant de trouver le courage de lui dire que j’avais besoin de son aide.
Un jour, je pris mon courage à deux mains et je finis par lui dire que j’étais confus au sujet de la religion. Je n’arrivai pas à lui révéler que je voulais devenir musulman, car je n’en étais pas absolument certain moi-même. Je finis tout de même par le lui dire, au cours d’une autre conversation, et sa réaction fut très positive.
J’étais maintenant certain que je voulais devenir musulman, mais je n’avais aucune idée de la façon dont j’annoncerais cela à mon entourage. Je savais que je ne pouvais le dire à ma famille, du moins pas tout de suite, car j’avais encore à l’esprit la cruauté dont nous avions fait preuve, mes sœurs et moi, à l’endroit de mon frère, lorsque celui-ci était devenu chrétien. Je craignais un traitement similaire ou pire.
Après tout, mon frère avait choisi la religion principale du pays, ce qui était totalement différent, n’est-ce pas? Ce fut le moment le plus difficile de mon cheminement vers l’islam. Comment approfondir mon savoir sur l’islam si je ne pouvais en parler à personne de crainte que ma famille ne le découvre? Et bien, je suis heureux de pouvoir dire qu’après une longue période, je pris mon courage à deux mains et je confiai mes intentions à mes amis et à ma famille.
Je décidai que j’allais prononcer la shahadah (attestation de foi) le jour de mon vingtième anniversaire de naissance. Je savais que si je ne choisissais pas une date précise, je ne me convertirais jamais. Le weekend précédent, j’assistai à la Global Peace and Unity Conference à Londres. J’y assistai en sachant que le lundi suivant, je prononcerais l’attestation de foi. Mais c’est suite à un samedi soir passé chez un ami que je sus avec certitude que j’allais vraiment prononcer la shahadah le lundi suivant.
Car cette nuit-là, de retour de chez mon ami, j’eus de la difficulté à m’endormir. Tout ce que j’entendais, dans ma tête, c’était le adhan (appel à la prière), que je faisais jouer en boucle. Et c’était la plus belle chose que j’avais jamais entendue. Le jour suivant, je vis des gens prononcer leur propre shahadah et j’eus hâte au lundi. Lorsque le lundi arriva enfin et que je la prononçai, ce fut un étrange sentiment; comme si j’étais enfin le vrai « moi » que j’étais censé être depuis longtemps!
Les meilleures histoires ont un début, un milieu et une fin, mais celle-ci n’est pas encore terminée. J’ai encore énormément à apprendre.