L’histoire de Joseph (partie 4 de 7) : La beauté et l’épreuve
Description: Joseph subit une grande épreuve de séduction et trouve refuge auprès de Dieu.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 20 Feb 2012
- Dernière mise à jour le 27 Feb 2012
- imprimés: 764
- Lus: 172,102 (moyenne quotidienne: 37)
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 3
Bien que trahi par ses frères et vendu comme esclave, Joseph, le fils du prophète Jacob, fut établi dans une des plus grandes maisons d’Égypte. Son maître, al-Aziz, premier ministre d’Égypte, fit la promesse de le bien traiter et Joseph, reconnaissant pour sa sécurité relative, répondit qu’il serait loyal à son nouveau maître. Et tout au fond de lui, il remercia Dieu de l’avoir tiré de sa fâcheuse situation et de l’avoir établi dans une place où il ne serait pas maltraité ni abusé. Joseph passa donc de fils bien-aimé à prisonnier des profondeurs d’un puits, puis d’esclave menotté à esclave occupant une position enviable parmi les gens de sa catégorie. Et c’est dans la maison d’al-Aziz qu’il devint un homme.
Les érudits musulmans ont évalué que Joseph avait environ 14 ans lorsqu’il fut trahi par ses frères. L’Imam Ibn Kathir, l’un des plus grands spécialistes du Coran, explique, dans son ouvrage intitulé « Histoires des prophètes », que Joseph était l’attaché de l’épouse d’al-Aziz. Ibn Kathir décrit Joseph comme obéissant, poli et extrêmement beau. Le prophète Mohammed a également décrit Joseph et l’a appelé « la personnification de la moitié de toute la beauté existante ». Comme Joseph grandissait, Dieu lui donna la sagesse et un bon sens du jugement; al-Aziz reconnut ces qualités chez son loyal serviteur et c’est pourquoi il lui confia la charge des affaires de la maisonnée. Tous ceux qui le connaissaient, y compris l’épouse d’al-Aziz, reconnaissaient sa beauté, son honnêteté et sa noblesse. L’épouse d’al-Aziz vit Joseph grandir et devenir un homme et se sentit de plus en plus attirée vers lui au fur et à mesure que les jours passaient.
L’épreuve
« Or, celle qui l’avait reçu dans sa maison chercha à le séduire. Elle verrouilla les portes et dit : « Viens! » (Coran 12:23)
Un jour, la très belle épouse d’al-Aziz verrouilla les portes et tenta de séduire Joseph, son esclave; mais il repoussa ses avances et chercha refuge auprès de Dieu. Il dit à cette femme qu’il ne trahirait pas son mari. Il lui dit : « Il a été bon avec moi et m’a traité avec respect. » Joseph savait que ceux qui commettent le mal ne réussissent jamais. Mais l’épouse d’al-Aziz, esclave de son propre désir, fit tout pour l’assouvir. C’est alors que Joseph tenta de s’échapper. Le prophète Mohammed nous a dit que si quelqu’un a l’intention de commettre une mauvaise action et qu’il la commet, Dieu la lui inscrira comme une seule mauvaise action. Mais s’il a l’intention de commettre une mauvaise action et qu’il se ravise, Dieu la lui inscrira comme une bonne action.[1]
Joseph, donc, résista et chercha refuge auprès de Dieu, tout en cherchant un moyen de se sortir de cette situation. Cette femme, qui faisait partie de la très haute société égyptienne, était habituée à ce que tout le monde réponde à ses désirs dans l’instant. Mais Joseph n’était pas un homme ordinaire et quand il invoqua Dieu, Dieu vint à sa rescousse.
« Elle le désirait vraiment, et il l’aurait désirée aussi n’eut été ce qu’il vit comme preuve évidente de son Seigneur. Ainsi avons-Nous agi, afin d’écarter de lui le mal et l’indécence. Il était certes un de Nos serviteurs élus. » (Coran 12:24)
Joseph est l’un des leaders de ceux à qui Dieu offrira de l’ombre au Jour du Jugement. Le prophète Mohammed a expliqué que la chaleur, au Jour du Jugement, sera très intense et que les gens attendront, terrifiés, d’être jugés par Dieu. Il y aura, cependant, certaines catégories de personnes qui seront à l’abri de cette terrible chaleur. Parmi elles, un homme qui aura résisté à la tentation d’une femme belle et désirable en cherchant refuge auprès de Dieu.[2]
Le refus de Joseph, cependant, ne fit qu’intensifier le désir de cette femme. Il tenta de s’échapper et ils se mirent à courir tous deux vers la porte, l’un à la suite de l’autre. L’épouse d’al-Aziz attrapa la chemise de Joseph et la déchira à l’arrière. Juste à ce moment, la porte s’ouvrit et al-Aziz entra dans la pièce. Immédiatement, sans aucune hésitation, son épouse tenta de renverser la situation. Elle s’écria : « Quelle serait la punition pour quiconque a cherché à faire du mal à ta famille? » Elle proféra ce mensonge avec la plus grande facilité et suggéra que l’on jette Joseph en prison. Joseph tenta de se défendre et dit : « C’est elle qui a voulu me séduire. » (Coran 12:25 – 26) Mais un membre de leur famille qui passait par là et qui fut mis au fait de la situation offrit de régler ce dilemme. Il dit :
« Si sa chemise est déchirée par devant, alors elle dit la vérité tandis qu’il ment. Mais si sa chemise est déchirée par derrière, alors c’est elle qui ment, tandis qu’il dit la vérité. » (Coran 12:27 – 28)
Sa chemise était effectivement déchirée à l’arrière, ce qui signifiait qu’il avait tenté de s’échapper et qu’elle l’avait poursuivi et rattrapé par la chemise. C’était indubitable. Al-Aziz, bien que clairement en colère contre son épouse, était surtout soucieux d’étouffer cette affaire. Il ne voulait pas que son nom et son statut soient souillés par un scandale. Il demanda à Joseph de garder le silence et conseilla à sa femme de se repentir à Dieu. Cela aurait dû marquer la fin de l’affaire, mais comme c’est souvent le cas dans la haute société, les gens ont beaucoup de temps libre à passer autour d’une table, à jaser et à s’échanger les derniers potins.
Les femmes
Les femmes de la ville ne mirent pas longtemps à faire circuler la rumeur voulant que l’épouse d’al-Aziz avait tenté de séduire son esclave Joseph. La rumeur se répandait rapidement et les femmes se demandèrent comment elle avait pu éprouver du désir pour un esclave, au point de salir ainsi sa réputation. L’épouse d’al-Aziz se dit donc qu’elle devait donner une leçon à ces femmes et leur faire voir, de leurs propres yeux, à quel point Joseph était beau et désirable. Elle les invita donc pour un goûter. Elle prépara une superbe table et mis à leur disposition des couteaux pour couper la nourriture. Ces femmes, qui se croyaient probablement meilleures que l’épouse d’al-Aziz, commençaient à manger lorsque Joseph entra dans la pièce. Elles levèrent la tête, virent son incroyable beauté et, oubliant qu’elles avaient des couteaux dans les mains, littéralement en transe devant cet homme, se coupèrent accidentellement. Puis, elles décrivirent Joseph comme un ange noble. L’épouse d’al-Aziz, fière et hautaine, dit à ses invitées :
« Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J’ai tenté de le séduire, mais il s’est avéré chaste. Mais s’il ne fait pas ce que je lui commande, il sera certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés. » (Coran 12:32)
Qu’allait-il advenir de Joseph? Encore une fois, plein d’humilité, il se tourna vers Dieu et Lui confia que la prison était préférable que de succomber aux désirs des femmes. Alors son Seigneur répondit à son invocation.