Linda Delgado, ex-chrétienne, États-Unis (partie2 de 2)
Description: Elle vit de nouvelles expériences après avoir embrassé l’islam.
- par Linda Delgado (© 2013 Linda D. Delgado)
- Publié le 07 Oct 2013
- Dernière mise à jour le 07 Oct 2013
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Je m’inscrivis à un cours intitulé « Les fondements de l’islam », à la mosquée. Comme j’étais à huit mois de ma retraite et qu’il y avait conflit d’horaire entre mon travail et mon cours, je demandai la permission de faire du télé-travail trois jours par semaine, permission qui me fut accordée. Je pus donc faire du travail de planification et de recherche à partir de chez moi, tout en ne ratant aucune leçon à la mosquée.
Six mois après ma conversion, les sœurs de la mosquée que je fréquentais ne m’avaient toujours montré aucune ouverture. J’étais déçue. Je me sentais comme une étrangère parmi elles. J’étais perplexe et inquiète. Je tentai de devenir plus active, au sein de la communauté, en compagnie de sœurs qui s’étaient montré un peu plus ouvertes envers moi. Je recherchais, en elles, la gentillesse, l’amitié et les manières respectueuses que j’avais observées chez les jeunes hommes venus chez moi. Je fis plusieurs erreurs, à la mosquée, comme parler dans la salle de prière; j’assistai à un repas communautaire et mangeai avec ma main gauche; je portais du vernis transparent sur mes ongles et je fus ouvertement réprimandée; je fis mes ablutions incorrectement et on me regarda de travers. J’étais de plus en plus découragée.
Puis, un jour, je reçus un colis d’une sœur du Koweït dont j’avais fait la rencontre sur internet. Le colis contenait plusieurs abayas (robes longues), hijabs (foulards) et bas longs, et une note me souhaitant la bienvenue en tant que nouvelle sœur en islam. Ensuite, je reçus un autre colis d’une sœur d’Arabie contenant une robe de prière et un tapis de prière qu’elle avait elle-même confectionné. J’avais vu, une fois, sur internet, une phrase que je me rappelle chaque fois que je me sens comme une étrangère parmi les musulmanes. La phrase disait : « Heureusement, j’ai embrassé l’islam avant de connaître les musulmans. » Il ne s’agit pas d’une insulte, mais plutôt d’un rappel que l’islam est parfait, tandis que les musulmans ne le sont guère. Je commençai aussi à comprendre que l’un des plus grands cadeaux qu’Allah puisse accorder aux musulmans est la fraternité, entre eux.
Au cours des quatre dernières années, ma vie a changé de façon drastique. Ma famille a fini par accepter, avec générosité et tolérance, le fait que je sois musulmane et que je demeurerai musulmane, incha’Allah. Je remercie Allah du fond du cœur de m’avoir épargné une épreuve bien connue de plusieurs convertis, qui doivent composer avec une famille qui cherche par tous les moyens à leur faire abandonner l’islam.
Avec le temps, je me suis fait quelques amies, dans ma ville et sur l’internet; elles sont devenues ma famille musulmane, qui m’apporte soutien, amour et amitié. Près d’un an après ma conversion, je tombai gravement malade. Je m’agrippai fermement à mon islam et fus reconnaissante pour le thé de nigelle et l’eau de zamzam que mes amies m’envoyèrent de partout dans le monde, de même que pour leurs prières.
Comme j’étais malade, je dus cesser mes activités communautaires, à la mosquée, et m’isolai bien malgré moi de la communauté musulmane. Je continuai de pratiquer mes prières, ayant beaucoup de difficulté avec la prononciation arabe. Celle qui nous enseignait l’islam, à la mosquée, enregistra des cassettes pour la prononciation et les envoya chez moi par l’intermédiaire d’une autre sœur. Deux ans plus tard, j’avais appris à réciter quatre courtes sourates du Coran. Cela peut sembler peu pour la majorité des musulmans, mais pour moi, ce fut tout un accomplissement. J’entrepris ensuite d’apprendre tous les mots des autres parties de la prière, ce qui me prit deux ans.
Au début de ma troisième année en tant que musulmane, je fis une crise cardiaque et dus subir une intervention chirurgicale. Ce fut un moment triste, pour moi, car compte tenu des séquelles, je sus que plus jamais je ne pourrais me prosterner, en prière, et que je devrais désormais prier assise, sur une chaise. Je compris, à ce moment-là, à quel point l’islam est une religion qui cherche à faciliter la vie, aux croyants. En effet, prier assis sur une chaise est acceptable, tout comme ne pas jeûner pour cause de maladie est acceptable. Autrement dit, à aucun instant je n’ai senti que j’étais moins musulmane parce que je faisais les choses autrement.
Après avoir visité plusieurs mosquées et remarqué qu’elles étaient fréquentées par des gens provenant des quatre coins du monde, je réalisai que les petits groupes qui se formaient, dans ces mosquées, se formaient surtout sur la base d’une langue ou d’une culture communes et non par rejet des personnes appartenant à d’autres cultures. Je pris le parti de voir les choses de façon positive et d’apprécier le fait que, malgré nos différences, je pouvais toujours compter sur un sourire et un « assalam’alaikoum ».
Après un temps, je fréquentai de plus en plus des sœurs qui s’étaient converties, comme moi. Nous avons beaucoup en commun, nous passons au travers des mêmes épreuves, comme les relations difficiles avec notre famille, les difficultés à prononcer l’arabe, l’isolement lors des fêtes musulmanes et pendant le Ramadan. Parfois, notre conversion provoque la perte d’amis de longue date, qui n’arrivent pas à accepter nos nouvelles habitudes. Ou alors, nous les perdons parce que nous cessons de participer à leurs activités comme aller danser en boîte.
Avec le temps, ayant moins d’énergie pour les activités communautaires, je cherchai des moyens de rendre service aux musulmans en général. Je demandai à Allah de m’aider à trouver quelque chose. Un jour, ma petite-fille me suggéra d’écrire un livre sur mon histoire avec les deux jeunes musulmans qui étaient venus chez moi, ma conversion à l’islam et le point de vue de ma famille sur le sujet. Ce que je fis. Et j’écrivis également des histoires sur les problèmes vécus par les jeunes musulmanes, à l’école et à la maison, et sur les solutions à ces problèmes.
J’ai commencé à écrire une série de livres intitulée Islamic Rose Books. J’ai créé un groupe de sœurs auteures, sur l’internet, ce qui a amené la création d’une Islamic Writers Alliance (alliance des écrivains islamique). L’alliance est une organisation internationale créée pour apporter du soutien aux auteures ou aspirantes auteures. Notre but est de nous entraider à promouvoir nos ouvrages auprès des lecteurs et des éditeurs. J’ai également décidé d’aider deux banques alimentaires musulmanes en créant une base de données pour les aider à assurer le suivi de leur inventaire, de leurs clients et de leurs contacts et à créer des rapports. Et j’ai décidé d’utiliser une grande partie des profits de mes livres pour l’achat de livres destinés aux bibliothèques islamiques pour enfants. J’ai en effet découvert que plusieurs de ces bibliothèques ont des tablettes vides à combler.
J’ai encore beaucoup à apprendre sur l’islam. Je ne me lasse jamais de lire le Coran et un de mes passe-temps favoris est lire des ouvrages sur des personnages importants de l’histoire de l’islam. Si je suis incertaine au sujet de quelque chose, je cherche dans la sounnah du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Je vois comment il a composé avec certaines situations et je prends ses hadiths pour guide. Mon cheminement, au sein de l’islam, n’est pas terminé et j’espère vivre de nombreuses autres expériences intéressantes. Je remercie Allah chaque jour pour Sa miséricorde et Son amour.
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