Jésus, fils de Marie (partie 1 de 5) : Les musulmans aussi aiment Jésus
Description: Jésus et son premier miracle, et un aperçu de ce que croient les musulmans à son sujet.
- par Aisha Stacey (© 2008 IslamReligion.com)
- Publié le 01 Dec 2008
- Dernière mise à jour le 29 May 2022
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Les chrétiens parlent souvent de développer un lien avec Jésus et de l’accepter dans leur vie. Ils affirment que Jésus était bien plus qu’un homme et qu’il est mort sur la croix pour délivrer les hommes du péché originel. Les chrétiens parlent de Jésus avec amour et respect et il est évident qu’il occupe une place très spéciale dans leur vie et leur cœur. Mais qu’en est-il des musulmans? Que pensent-ils de Jésus et quelle place ce dernier occupe-t-il au sein de l’islam?
Celui qui n’est pas familier avec l’islam sera sans doute surpris d’apprendre que les musulmans aussi aiment Jésus. Habituellement, le musulman n’omet jamais de faire suivre la mention du nom de Jésus de la formule « que la paix soit sur lui ». En islam, Jésus est un homme aimé et estimé, un prophète et messager qui a appelé son peuple à l’adoration du seul Dieu véritable.
Les musulmans et les chrétiens partagent des croyances très similaires sur Jésus. Ils croient tous qu’il est né de la vierge Marie et qu’il était le Messie envoyé au peuple d’Israël. Ils croient également que Jésus reviendra sur terre peu avant le Jour Dernier. Mais il y a un détail, sur Jésus, qui crée un monde de distance entre les musulmans et les chrétiens : les musulmans ont la certitude que Jésus n’était ni l’incarnation de Dieu ni le fils de Dieu, et qu’il ne faisait partie d’aucune trinité.
Dans le Coran, Dieu s’adresse directement aux chrétiens :
« Ô gens du Livre! N’exagérez pas dans votre religion et ne dites, sur Dieu, que la vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n’était qu’un messager de Dieu, Sa parole qu’Il transmit à Marie et un esprit provenant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses messagers, et ne dites plus « Trois ». Cessez! Ce sera bien mieux pour vous. Votre Dieu est un Dieu unique. Il est trop parfait pour avoir un fils. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Et Il suffit comme protecteur. » (Coran 4:171)
Tout comme l’islam nie catégoriquement que Jésus fût l’incarnation de Dieu, il rejette également la notion selon laquelle les hommes naîtraient en portant en eux un quelconque péché originel. Le Coran nous dit qu’il est impossible, pour une personne, de porter le fardeau des péchés d’une autre personne et que nous sommes tous responsables de nos propres actions devant Dieu : « Nulle âme ne portera le fardeau d’une autre, en plus du sien. » (Coran 35:18). Dieu, cependant, dans Son infinie miséricorde et sagesse, n’a pas abandonné les hommes à eux-mêmes. Il a fait descendre des messages et des lois qui leur expliquent comment L’adorer et vivre selon Ses commandements. Les musulmans doivent croire en tous les prophètes et les aimer; en rejeter un revient à rejeter l’islam. Jésus faisait partie de la longue lignée de prophètes et messagers qui ont, à travers les âges, appelé les gens à n’adorer qu’un seul Dieu. Il a été envoyé au peuple d’Israël spécifiquement, car ce dernier s’était, à l’époque, éloigné du sentier de Dieu. Jésus a dit :
« Et (je viens) vous confirmer ce qu’il y avait avant moi, dans la Torah, et je vous rends licite une partie de ce qui vous était interdit. Je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur; alors craignez Dieu et obéissez-moi. Certes, Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur; alors adorez-Le. Voilà le droit chemin. » (Coran 3:50-51)
Les musulmans aiment et admirent Jésus. Mais la perception qu’ils en ont demeure fidèle à celle du Coran et à celle qui transparaît dans les paroles du prophète Mohammed. Trois sourates du Coran parlent de la vie de Jésus, de sa mère, Marie, et de leur famille, et chacune révèle des détails que l’on ne retrouve pas dans la Bible.
Le prophète Mohammed a souvent parlé de Jésus et l’a même décrit comme son frère.
« De tous, je suis le plus proche du fils de Marie. Tous les prophètes sont des frères paternels et il n’y a eu aucun autre prophète entre lui [Jésus] et moi. » (sahih al-Boukhari)
Suivons donc l’histoire de Jésus telle qu’elle apparaît à travers les différentes sources islamiques; nous comprendrons alors comment et pourquoi il occupe, en islam, une place aussi importante.
Le premier miracle
« Et Nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde émanant de Nous. C’est une affaire déjà décrétée. » (Coran 19:21)
Marie devint donc enceinte de Jésus, et lorsque vint le temps d’accoucher, elle s’éloigna de sa famille et se dirigea vers Bethléem. Au pied d’un dattier, elle donna naissance à son fils.
Après s’être reposée et remise de la douleur et de la peur qu’elle avait ressenties en donnant naissance toute seule, elle comprit qu’elle devait retourner chez les siens. C’est avec crainte et angoisse qu’elle emmitoufla l’enfant pour le bercer dans ses bras. Comment pourrait-elle expliquer cette naissance à sa famille? C’est alors qu’elle entendit les paroles de Dieu, suite à quoi elle décida de retourner à Jérusalem.
« Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : « J’ai fait vœu de jeûne, à mon Seigneur; je ne peux donc parler à aucun être humain, aujourd’hui. » Puis elle revint auprès des siens, portant son bébé. » (Coran 19:26-27)
Dieu savait que si Marie essayait de fournir des explications, son peuple ne la croirait pas. Alors, dans Son infinie sagesse, Il lui dit de ne pas parler. Dès qu’ils aperçurent Marie avec un bébé, les siens se mirent à l’accuser; mais elle suivit les instructions de Dieu et s’abstint de répondre. Cette femme timide et chaste pointa tout simplement son doigt en direction du nourrisson qu’elle tenait dans ses bras.
Les gens qui l’entouraient la regardèrent avec incrédulité et lui demandèrent comment ils étaient censés parler à un nouveau-né. C’est alors que par la permission de Dieu, Jésus, le fils de Marie nouvellement né, accomplit son premier miracle. Il parla et dit :
« Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité! » (Coran 19:30-33)
Les musulmans croient que Jésus était un serviteur et messager de Dieu envoyé spécifiquement au peuple d’Israël de son époque. Il a accompli de nombreux miracles par la permission de Dieu. Les paroles suivantes, du prophète Mohammed, résument la position importante qu’occupe Jésus au sein de l’islam :
« Quiconque atteste qu’il n’y a pas de divinité à part Dieu, sans partenaire ni associé, que Mohammed est Son serviteur et messager, que Jésus est Son serviteur et messager de même que la parole de Dieu descendue sur Marie et un esprit créé par Lui, que le Paradis est réel et que l’Enfer est réel, Dieu le fera entrer au Paradis par la porte qu’il choisira parmi les huit portes par lesquelles il est possible d’y entrer. » (sahih al-Boukhari et sahih Mouslim)
Jésus, fils de Marie (partie 2 de 5) : Le message de Jésus
Description: Le véritable statut de Jésus et son message dans le Coran, de même que la pertinence de la Bible, de nos jours, par rapport aux croyances islamiques.
- par Aisha Stacey (© 2008 IslamReligion.com)
- Publié le 08 Dec 2008
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Nous avons déjà dit que Jésus, le fils de Marie, avait accompli son premier miracle alors que Marie le berçait dans ses bras. Par la permission de Dieu, il parla à ce moment-là, et ses premières paroles furent : « Je suis vraiment le serviteur de Dieu. » (Coran 19:30). Il ne dit pas « je suis Dieu » ni même « je suis le fils de Dieu ». Par ses premières paroles, il posa les assises mêmes de son message et de sa mission, qui était de ramener les gens vers l’adoration exclusive de Dieu.
À l’époque de Jésus, le concept d’un Dieu unique n’était pas nouveau pour les enfants d’Israël. La Torah disait déjà « Écoute, ô Israël! Ton Seigneur, Dieu, est unique ». Mais avec le temps, les hommes interprétèrent différemment les révélations de Dieu et leurs cœurs s’endurcirent. Jésus fut envoyé pour dénoncer les dirigeants des enfants d’Israël qui s’étaient détournés de Dieu pour mener une vie basée sur le matérialisme, et pour confirmer la loi de Moïse qui se trouve dans la Torah, mais qu’ils avaient modifiée à leur avantage.
La mission de Jésus consistait à confirmer la Torah, à rendre licites certaines choses qui étaient auparavant illicites et à réaffirmer la croyance en un Créateur unique. Le prophète Mohammed a dit :
« Chaque prophète a été envoyé exclusivement à sa nation, tandis que j’ai été envoyé à toute l’humanité. » (sahih al-Boukhari)
Jésus a donc été envoyé aux Israélites.
Dieu dit, dans le Coran, qu’Il a enseigné à Jésus la Torah et l’Évangile, de même que les Écritures et la sagesse :
« Dieu lui enseignera les Écritures et la sagesse, ainsi que la Torah et l’Évangile. » (Coran 3:48)
Afin qu’il puisse transmettre correctement son message, Dieu a enseigné la Torah à Jésus et a fait descendre sur lui l’Évangile. Dieu a également doté Jésus d’une facilité à guider et à influencer les gens, et l’a renforcé de signes et de miracles divers.
En fait, Dieu a soutenu tous Ses messagers à l’aide de miracles observables que les gens arrivaient à comprendre dans le contexte où ils leur apparaissaient. À l’époque de Jésus, les Israélites étaient très versés en médecine. Par conséquent, les miracles accomplis par Jésus (avec la permission de Dieu) étaient de cette nature et incluaient le fait de redonner la vue à l’aveugle, de guérir les lépreux et de ressusciter les morts. Dieu dit :
« Et tu guérissais, par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. » (Coran 5:110)
Jésus enfant
Ni le Coran ni la Bible ne font référence à Jésus alors qu’il était enfant. Toutefois, nous pouvons aisément imaginer qu’en tant que fils de la famille d’Imran, il ne pouvait être que pieux, studieux et désireux d’influencer vers le bien les enfants et adultes de son entourage. Tout de suite après la mention de Jésus parlant au berceau, le Coran raconte l’histoire de Jésus façonnant un oiseau dans la glaise, puis soufflant dedans pour lui donner la vie, par la permission de Dieu :
« Pour vous, je façonne la glaise et lui fais prendre la forme d’un oiseau; puis, je souffle dedans et, par la permission de Dieu, cela devient un véritable oiseau. » (Coran 3:49)
L’évangile de l’enfance selon Thomas, qui fait partie des textes rédigés par les premiers chrétiens (mais non acceptés dans la Bible) fait également référence à cette histoire. Il raconte en détail l’histoire du jeune Jésus façonnant des oiseaux dans la glaise et soufflant la vie en eux. Bien que cette histoire soit fascinante, les musulmans ne croient au message de Jésus que de la façon dont il est rapporté dans le Coran et par le prophète Mohammed.
Les musulmans ont l’obligation de croire en tous les livres révélés par Dieu à l’humanité. Cependant, la Bible, telle qu’elle existe de nos jours, ne peut être considérée comme l’Évangile véritable qui fut révélé à Jésus. Les paroles et la sagesse de Dieu qui furent révélées à Jésus ont été perdues, dissimulées, modifiées et détournées de leur sens. Le sort qui fut réservé aux textes apocryphes dont fait partie l’évangile de l’enfance selon Thomas en est un exemple frappant. En l’an 325, l’empereur Constantin tenta d’unifier l’église chrétienne alors divisée en convoquant une réunion des archevêques des quatre coins du monde. Cette réunion est connue sous le nom de Concile de Nicée et nous a légué la doctrine de la trinité auparavant inexistante, de même que la perte de 270 à 400 évangiles. Le concile ordonna que soient brûlés tous les évangiles jugés indignes d’apparaître dans la nouvelle Bible, et l’évangile de l’enfance selon Thomas en faisait partie.[1] Cependant, les copies de nombreux évangiles échappèrent aux flammes et, bien que ceux-ci ne se trouvent pas dans la Bible, ils sont respectés pour leur valeur historique.
Le Coran nous libère
Les musulmans croient que Jésus a bel et bien reçu une révélation de Dieu, mais qu’il ne l’a pas mise par écrit, pas plus qu’il n’a demandé à ses disciples de le faire.[2] Le musulman ne gagne rien à essayer de réfuter le contenu des ouvrages chrétiens. Le Coran nous libère de cela, car Dieu dit :
« Il t’a révélé, (ô Mohammed), le Livre avec la vérité, confirmant [les Écritures] qui avaient été (révélées) avant lui. » (Coran 3:3)
Et :
« Et à toi, (ô Mohammed), Nous avons révélé le Livre avec la vérité, pour confirmer les Écritures qui étaient là avant lui et pour prévaloir sur elles. Alors juge entre eux sur la base de ce que Dieu a révélé... » (Coran 5:48)
Tout enseignement utile aux musulmans que l’on pourrait trouver dans la Torah ou dans l’Évangile est déjà clairement mentionné dans le Coran. Toute bonne chose qui se trouvait dans les Livres précédents se trouve maintenant dans le Coran.[3] Donc si les paroles du Nouveau Testament portent le même message que celles du Coran, alors elles font probablement partie des paroles de Jésus qui n’ont pas subi d’altération avec le temps. Le message de Jésus était le même que ceux transmis par tous les prophètes de Dieu à leur peuple : Dieu est unique, n’adorez que Lui. Et Dieu dit, dans le Coran :
« Voilà, certes, le récit véridique (de Jésus). Nul ne doit être adoré à part Dieu. Certes, Dieu est Puissant et Sage. » (Coran 3:62)
Jésus, fils de Marie (partie 3 de 5) : Les apôtres
Description: Description d’un autre miracle de Jésus. La véritable signification du miracle de la table servie.
- par Aisha Stacey (© 2008 IslamReligion.com)
- Publié le 22 Dec 2008
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La sourate 5 du Coran est intitulée Al-Maidah, c’est-à-dire « la table servie ». C’est l’une des trois sourates du Coran qui traite plus en détail de la vie de Jésus et de sa mère, Marie. Les autres sourates sont la troisième, ‘Aal Imran (la famille d’Imran) et la dix-neuvième, Maryam (Marie). Les musulmans aiment Jésus et honorent sa mère, mais ils ne les adorent pas. Le Coran, qui contient les véritables paroles de Dieu, tient Jésus, sa mère Marie et toute la famille d’Imran en très haute estime.
Nous savons que Jésus a vécu parmi son peuple, les Israélites, de nombreuses années, les appelant à revenir à l’adoration d’un Dieu unique et accomplissant devant eux de nombreux miracles (par la permission de Dieu). Nombreux furent ceux, parmi son peuple, qui ne tinrent pas compte de son appel et qui ignorèrent son message. Toutefois, Jésus avait réussi à rassembler autour de lui un groupe d’apôtres appelés al-Hawariyine, en arabe.
Dieu dit, dans le Coran :
« Puis, quand Je révélai aux apôtres : « Croyez en Moi et en Mon messager », ils dirent : « Nous croyons. Et sois témoin que nous sommes musulmans, [que nous sommes entièrement soumis à Toi]. » (Coran 5:111)
Les apôtres, donc, s’identifiaient eux-mêmes comme musulmans; comment cela est-il possible, puisque l’islam n’allait être révélé que 600 ans plus tard? Dieu, bien entendu, fait référence au sens général du mot « musulman », un musulman étant celui qui se soumet entièrement au Dieu unique et Lui obéit, et qui est fidèle envers Dieu et envers les croyants avant qui que ce soit d’autre. Les termes « musulman » et « islam » proviennent de la même racine arabe – sa la ma – car la paix et la sécurité (salam) sont inhérentes à la soumission à Dieu. Il faut donc comprendre que tous les prophètes de Dieu et leurs disciples étaient musulmans.
Une table servie
Les apôtres de Jésus lui demandèrent :
« Ô Jésus, fils de Marie! Ton Seigneur peut-il nous faire descendre du ciel une table servie? » (Coran 5:112)
Demandaient-ils à Jésus d’accomplir un miracle? Les apôtres de Jésus, qui s’identifiaient eux-mêmes comme musulmans, avaient-ils des doutes quant à la capacité de Dieu de produire des miracles à volonté? C’est bien peu probable, car c’aurait été là un acte d’incroyance. Les apôtres de Jésus ne demandaient pas si cela était possible, mais plutôt si Jésus pouvait demander à Dieu, à ce moment précis, de faire descendre une table servie. Mais Jésus répondit :
« Craignez Dieu, si vous êtes vraiment croyants. » (Coran 5:112)
Lorsqu’ils virent la réaction de Jésus, ils tentèrent de s’expliquer. Ils dirent d’abord : « Nous voulons en manger ».
Peut-être avaient-ils très faim et voulaient-ils que Dieu satisfasse leur besoin. Demander à Dieu de nous apporter notre subsistance est acceptable en soi, car Dieu est Celui qui pourvoit aux besoins de Sa création. Mais les apôtres poursuivirent ainsi : « ... afin de rassurer nos cœurs ».
Ils entendaient par là que leur foi s’affermirait davantage s’ils voyaient un tel miracle de leurs propres yeux, ce qu’ils confirmèrent par la suite en ajoutant : « [et pour] savoir que tu nous as réellement dit la vérité et en témoigner par la suite. ».
Bien qu’ils l’aient mentionné à la fin, témoigner de la vérité et voir des miracles soutenant cette vérité étaient les raisons principales de leur demande. Les apôtres ont donc demandé à Jésus d’accomplir ce miracle, avec la permission de Dieu, afin d’en être témoins pour l’humanité. Ils souhaitaient pouvoir prêcher le message de Jésus en parlant des miracles vus de leurs propres yeux.
« (Ils répondirent) : « Nous voulons en manger afin de rassurer nos cœurs, savoir que tu nous as réellement dit la vérité et en témoigner par la suite. » Jésus, fils de Marie, dit : « Ô Dieu, notre Seigneur! Fais-nous descendre, du ciel, une table servie qui soit une célébration pour le premier d’entre nous comme pour le dernier, ainsi qu’un signe de Ta part. Donne-nous notre subsistance, car Tu es le meilleur des nourriciers. » (Coran 5:113-114)
Jésus demanda le miracle à Dieu. Il Le pria, Lui demandant qu’une table servie et pleine de victuailles soit descendue. Il demanda également qu’il y en ait pour tous et que cet événement devienne une célébration annuelle. Le mot arabe utilisé dans le Coran est Eid, ce qui signifie une fête qui revient annuellement. Jésus souhaitait que ses apôtres et ceux qui allaient venir après eux se souviennent des bienfaits et de la générosité de Dieu et qu’ils en soient reconnaissants.
Nous avons beaucoup à apprendre des supplications que faisaient les prophètes et autres personnes croyantes et vertueuses. Jésus ne demanda pas qu’une table servie, mais demanda, de façon générale, à ce que Dieu leur donne leur subsistance. Cela parce que la nourriture n’est qu’une partie de tout ce que nous offre Celui qui pourvoit à nos besoins, qui comprennent toute chose essentielle à notre vie, sur terre, comme la nourriture, le logement et le savoir. Dieu répondit donc :
« Je la ferai descendre pour vous. Et quiconque d’entre vous refuse de croire après cela, Je lui ferai sûrement subir un châtiment tel que nulle autre de (Mes) créatures n’en connaîtra de pareil! » (Coran 5:115)
Le savoir implique une responsabilité
La raison pour laquelle Dieu a répondu à la demande de Jésus si promptement est que si une personne refuse de croire après que Dieu lui ait clairement fait voir un miracle, cela est pire que si une personne refuse de croire sans avoir vu de miracle. La personne qui a été témoin d’un miracle de Dieu a fait l’expérience directe de Son omnipotence; et mieux une personne connaît Dieu, plus grande est sa responsabilité envers Lui. Quand Dieu présente un miracle devant vos yeux, votre obligation de croire et de transmettre Son message est plus grande. Dieu a donc demandé aux apôtres de Jésus d’être conscients de la grande responsabilité qu’ils prenaient sur eux-mêmes en demandant ce miracle.
Par la suite, ce jour devint effectivement une fête annuelle pour les apôtres et autres disciples de Jésus, mais avec le temps, la réelle signification et l’essence même de ce miracle se perdirent peu à peu. Puis, on en vint à adorer Jésus comme un dieu. Au Jour de la Résurrection, quand toute l’humanité se tiendra debout devant Dieu, Dieu parlera à Jésus directement et lui dira :
« Ô Jésus, fils de Marie! Est-ce toi qui as dit aux gens : « Prenez-nous, ma mère et moi, pour deux divinités en dehors de Dieu » ? Il dira : « Gloire à Toi! Il ne m’appartenait pas de déclarer ce que je n’avais aucun droit de dire. Si je l’avais dit, Tu l’aurais su, certes. Tu sais ce qu’il y a en moi, mais je ne sais pas ce qu’il y a en Toi. Certes, Toi et Toi seul connais l’invisible. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’avais commandé (de dire), à savoir : « Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur. » (Coran 5:116-117)
Ceux d’entre nous qui auront eu la chance de connaître le véritable message de Jésus, ce même message qui fut transmis par tous les prophètes incluant le dernier d’entre eux, Mohammed, auront également une grande responsabilité, ce Jour-là.
Jésus, fils de Marie (partie 4 de 5) : Jésus a-t-il vraiment goûté à la mort?
Description: Cet article aborde brièvement le point de vue de l’islam sur la crucifixion de Jésus. Il rejette également la notion selon laquelle il était nécessaire qu’un sacrifice ait lieu pour racheter les péchés de l’humanité.
- par Aisha Stacey (© 2008 IslamReligion.com)
- Publié le 22 Dec 2008
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L’image de Jésus mourant sur la croix est au cœur de la croyance chrétienne et elle à la source de cette conviction profonde selon laquelle il serait mort pour racheter les péchés des hommes. La crucifixion de Jésus est une doctrine centrale dans le christianisme. Les musulmans, cependant, la rejettent totalement. Avant d’aborder le point de vue de l’islam sur la crucifixion de Jésus, il est essentiel de comprendre d’abord le point de vue de l’islam sur la notion de péché originel.
Quand Adam et Ève mangèrent de l’arbre défendu, au Paradis, ils ne furent pas tentés par un serpent. C’est le diable qui les poussa à désobéir. Cependant, ils utilisèrent leur libre-arbitre pour le faire et pour commettre, manifestement, une erreur de jugement. Ève ne porte pas à elle seule le poids de cette erreur. C’est ensemble qu’Adam et Ève réalisèrent l’erreur qu’ils venaient de commettre, suite à quoi ils éprouvèrent des remords et implorèrent le pardon de Dieu. Dieu, dans Son infinie sagesse et Sa grande miséricorde, leur accorda Son pardon. On ne retrouve pas, dans l’islam, le concept du péché originel; chaque personne est responsable de ses propres actions.
« Nulle âme ne portera le fardeau d’une autre, en plus du sien. » (Coran 35:18)
Il n’y a aucune raison pour que Dieu, ou un « fils » de Dieu, ou encore un prophète se sacrifie lui-même pour racheter les péchés des hommes. L’islam rejette totalement cette idée. Le fondement même de l’islam consiste à savoir avec certitude et à reconnaître que rien ni personne ne doit être adoré à part Dieu. Le pardon ne peut provenir que de Dieu. Alors quand une personne cherche le pardon, elle doit le faire auprès de Dieu en se tournant vers Lui avec humilité, le cœur empli de regrets, et demander pardon en ayant la ferme intention de ne pas répéter le péché commis. Ce n’est qu’ainsi qu’elle a une chance de voir ses péchés pardonnés.
Maintenant que nous connaissons le point de vue de l’islam sur le concept du péché originel et du pardon, nous comprenons qu’il ne peut enseigner que Jésus est venu pour racheter les péchés des hommes, mais qu’il a été envoyé pour confirmer le message des prophètes qui l’ont précédé :
« Nul ne doit être adoré à part Dieu. » (Coran 3:62)
Les musulmans ne croient pas en la crucifixion de Jésus et ne croient pas qu’il ait goûté à la mort.
La crucifixion
Le message de Jésus fut rejeté par la plupart des Israélites, de même que par les autorités romaines. Ceux qui crurent en lui formèrent un petit groupe qu’on appela les apôtres. Les Israélites complotèrent contre Jésus et planifièrent son assassinat : il devait être exécuté en public, d’une façon particulièrement horrible et bien connue dans l’empire romain, c’est-à-dire par crucifixion.
Mourir par crucifixion, à l’époque, était considéré comme une humiliation; et les « citoyens » de l’empire romain jouissaient d’une protection contre ce châtiment. La crucifixion était conçue non seulement pour prolonger l’agonie, mais aussi pour mutiler le corps. Les Israélites planifièrent donc cette mort humiliante pour leur messie, Jésus. Mais Dieu, dans Son infinie miséricorde, empêcha la réalisation de leur plan maléfique en transposant sur un criminel l’apparence physique de Jésus et en élevant ce dernier vers Lui, alors qu’il était encore vivant. Le Coran est avare de détails sur l’identité exacte de la personne qui fut crucifiée à la place de Jésus, mais nous savons avec certitude que ce n’est pas le prophète Jésus qui fut crucifié.
Les musulmans croient que le Coran et les paroles du prophète Mohammed (hadith) contiennent toutes les connaissances dont a besoin l’humanité pour adorer Dieu et vivre en conformité avec Ses commandements. Par conséquent, si certains détails ne nous sont pas expliqués, c’est que Dieu, dans Son infinie sagesse, a jugé que ces détails ne nous apporteraient rien. Le Coran raconte, dans les paroles mêmes de Dieu, la conspiration contre Jésus, la façon dont les Israélites ont été trompés, de même que l’élévation de Jésus jusqu’au ciel.
« Alors (les mécréants) complotèrent [contre Jésus]; mais Dieu fit échouer leur complot. C’est Lui le Meilleur des planificateurs. » (Coran 3:54)
« Et (Nous les avons également maudits) à cause de leur incroyance et de l’énorme calomnie qu’ils ont proférée à l’encontre de Marie, et parce qu’ils ont dit: « Nous avons vraiment tué le Messie, Jésus fils de Marie, le messager de Dieu. » Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié, mais cela leur est apparu ainsi. Et certes, ceux qui sont en désaccord à ce sujet sont remplis d’incertitude ; ils n’en ont aucune connaissance (certaine) et ne font que suivre des conjectures. Ils ne l’ont certainement pas tué ; mais Dieu l’a élevé vers Lui. Et Dieu est Puissant et Sage. » (Coran 4:157-8)
Jésus n’a pas goûté à la mort
Les Israélites et les autorités romaines ne sont jamais parvenus à tuer Jésus. Dieu affirme clairement qu’Il a élevé Jésus vers Lui.
« Et quand Dieu dit: « Ô Jésus! Certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre; Je vais t’élever vers Moi et te débarrasser de ceux qui ne croient pas. » (Coran 3:55)
Dans le verset ci-dessus, quand Dieu dit qu’Il mettra fin à la vie de Jésus, Il utilise le mot moutawaffika. Ceux qui ne connaissent pas la richesse de la langue arabe et qui n’ont pas une idée claire des divers degrés de signification de plusieurs mots de cette langue peuvent avoir de la difficulté à comprendre le sens réel de ce terme. En arabe, de nos jours, le mot moutawaffika est parfois utilisé pour faire référence à la mort, ou encore au sommeil. Dans ce verset coranique, cependant, il est utilisé dans son sens original et signifie que Dieu a élevé Jésus vers Lui, corps et âme. Il était donc vivant et dans son état habituel lors de son ascension.
Les musulmans croient que Jésus n’a pas goûté à la mort et qu’il reviendra sur terre quelque temps avant le Jour du Jugement. Le prophète Mohammed a dit à ses compagnons :
« Jésus, le fils de Marie, descendra parmi vous et jugera selon la loi coranique et non pas selon la loi de l’Évangile. » (sahih al-Boukhari)
Dans le Coran, Dieu nous rappelle que le Jour du Jugement est un jour que nul ne pourra éviter et que le retour de Jésus sur terre sera un signe de l’imminence de ce Jour.
« [Jésus] sera un signe de [l’arrivée imminente de] l’Heure. N’ayez donc aucun doute au sujet [de l’Heure] et suivez-Moi : voilà le droit chemin. » (Coran 43:61)
Le point de vue de l’islam sur la crucifixion de Jésus et sa mort est donc clair. Un complot a été ourdi pour crucifier Jésus, mais Dieu l’a fait échouer; Jésus n’est pas mort, mais a été élevé vers Dieu. Peu avant la venue du Jour du Jugement, Jésus reviendra sur terre et continuera de prêcher son message.
Jésus, fils de Marie (partie 5 de 5) : Les gens du Livre
Description: Survol de certains termes du Coran utilisés pour désigner Jésus et ses apôtres avant la venue de Mohammed : Bani Israïl, ‘Eissa et gens du Livre.
- par Aisha Stacey (© 2008 IslamReligion.com)
- Publié le 29 Dec 2008
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Après avoir lu et compris le point de vue islamique sur Jésus, certaines questions demeurent peut-être et d’autres ont sans doute besoin d’être clarifiées. Vous avez peut-être déjà lu l’expression « gens du Livre » et vous vous êtes demandé à quoi cela faisait référence. De même, en lisant certains ouvrages islamiques sur Jésus, vous avez peut-être lu le nom ‘Eissa et vous vous êtes demandé s’il référait à Jésus. Si vous avez l’intention de pousser plus loin vos recherches ou même de lire le Coran, ce qui suit pourrait vous intéresser.
Qui est ‘Eissa?
‘Eissa est tout simplement Jésus. Beaucoup de gens ne savent pas que lorsqu’un musulman parle de ‘Eissa, il parle en fait du prophète Jésus. ‘Eissa s’écrit aussi ‘Isa, ‘Esa ou ‘Essa. La langue arabe utilisant des caractères différents, toute translitération ne peut être parfaite. Mais peu importe celle utilisée, elle fait référence à Jésus, le prophète de Dieu.
Jésus et son peuple parlaient l’araméen, une langue sémitique. Parlées par plus de 300 millions de personnes à travers le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et la Corne de l’Afrique, les langues sémitiques incluent, entre autres, l’arabe et l’hébreu. Le nom ‘Eissa est en fait une traduction plus proche du nom araméen de Jésus : Eeshou. En hébreu, on dit plutôt Yeshoua.
Traduire le nom de Jésus en langue non-sémitique complique les choses. Le « j » n’existait dans aucune langue jusqu’au quatorzième siècle, alors quand le nom de Jésus fut traduit en grec, il devint Iesous et, en latin, Iesus. Plus tard, le « i » et le « j » devinrent souvent interchangeables et c’est la raison pour laquelle le nom devint Jésus (en anglais et en français, entre autres). Le « s » final (prononcé en anglais mais pas en français) dénote son origine grecque, car en grec, la majorité des noms masculins se terminent par un « s ».
Araméen |
Arabe |
Hébreux |
Grec |
Latin |
Anglais |
Eeshou |
Eisa |
Yeshoua |
Iesous |
Iesus |
Jesus |
Qui sont les gens du livre?
Quand Dieu fait référence aux gens du Livre, Il parle des juifs et des chrétiens. Dans le Coran, le peuple juif est appelé Bani Israïl (litt. enfants d’Israël), ou Israélites. Ils suivaient, à l’époque, les révélations de Dieu telles qu’elles apparaissaient dans la Torah. Les juifs et les chrétiens sont aussi parfois appelés « gens de l’Écriture ».
Les musulmans croient que les livres révélés avant le Coran ont été soit perdus en partie, soit altérés, mais ils reconnaissent par ailleurs que les véritables disciples de Moïse et de Jésus étaient musulmans et n’adoraient qu’un seul Dieu, auquel ils étaient entièrement soumis. Jésus, le fils de Marie, fut envoyé pour confirmer le message de Moïse et pour ramener les enfants d’Israël sur le droit chemin. Les musulmans croient que les juifs (i.e. les enfants d’Israël) rejetèrent Jésus et son message, tandis que les chrétiens l’élevèrent au statut de Dieu.
« Ô gens du Livre! N’exagérez pas dans votre religion en dépassant les limites de la vérité. Et ne suivez pas les vaines passions des gens qui se sont égarés, dans le passé, qui ont égaré beaucoup de gens et qui se sont écartés du droit chemin. » (Coran 5:77)
Nous avons déjà mentionné le fait que le Coran parle à plusieurs reprises du prophète Jésus et de sa mère, Marie. Le Coran comprend également plusieurs versets dans lesquels Dieu s’adresse directement aux gens du Livre, et plus particulièrement à ceux qui s’identifient comme chrétiens.
Le Coran demande aux juifs et aux chrétiens de ne pas critiquer les musulmans. Mais il souligne également le fait que les chrétiens (ceux qui suivent les véritables enseignements de Jésus) et les musulmans ont beaucoup en commun, dont leur amour et leur respect pour Jésus et pour les prophètes en général.
« Et tu trouveras que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : « Nous sommes chrétiens. » C’est qu’ils comptent parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne sont point orgueilleux. Quand ils écoutent ce qui a été révélé au messager, tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent : « Seigneur ! Nous croyons! Inscris-nous parmi ceux qui témoignent (de la vérité). » (Coran 5:82-3)
Comme Jésus, le prophète Mohammed a été envoyé pour confirmer le message transmis par tous les autres prophètes avant lui, i.e. le message du monothéisme pur. Sa mission était toutefois différente de celles des prophètes précédents (tels que Noé, Abraham, Moïse et Jésus, entre autres), car il a été envoyé à l’humanité tout entière, tandis que les autres avaient été envoyés à leurs peuples respectifs. La mission de Mohammed et la révélation du Coran sont venus compléter la religion qui avait été révélée aux gens du Livre et y mettre un sceau définitif.
Dans le Coran, Dieu demande au prophète Mohammed d’appeler les gens du Livre en leur disant :
« Ô gens du Livre! Convenons d’un point commun entre vous et nous: que nous n’adorions que Dieu sans Lui attribuer d’associés, et que nous ne nous prenions pas les uns les autres comme seigneurs en dehors de Lui. » (Coran 3:64)
Le prophète Mohammed a dit à ses compagnons et à toute l’humanité :
« De tous, je suis le plus proche du fils de Marie. Tous les prophètes sont frères et il n’y a eu aucun prophète en lui et moi. »
Et aussi :
« Celui qui croyait en Jésus et qui croit en moi par la suite recevra une double rétribution. » (sahih al-Boukhari)
L’islam est une religion de paix, de respect et de tolérance, juste et compatissante envers les autres religions, et plus particulièrement envers les gens du Livre.
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