Sana, ex-chrétienne, Égypte (partie 1 de 2):Mon enfance
Description: Une jeune fille chrétienne remet en question certains aspects de sa foi et commence à lire le Coran.
- par Sana
- Publié le 01 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 01 Jul 2013
- imprimés: 75
- Lus: 13,498
- Évalué par: 131
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Sana est une jeune Égyptienne chrétienne que Dieu a guidée vers la vérité après une longue période de doute et de découragement. Elle raconte ici son histoire.
J’ai grandi comme beaucoup de jeunes chrétiens égyptiens, c’est-à-dire comme une chrétienne fondamentaliste. Mes parents se souciaient beaucoup de ma vie religieuse. Ils m’emmenaient à la messe chaque dimanche matin pour embrasser la main du prêtre et prier avec lui. Il nous enseignait le concept de trinité et nous martelait sans cesse que si une personne empruntait n’importe quelle autre voie en dehors du christianisme, cela ne serait jamais accepté de Dieu. Et cette personne serait, selon lui, considérée comme athée et infidèle.
Comme plusieurs autres enfants, je ne saisissais pas tout ce que nous disait le prêtre et, aussitôt sortie de l’église, je m’empressais d’aller rejoindre mes amis musulmans. Les enfants sont souvent immunisés contre la haine que les chefs religieux tentent d’inculquer à leurs fidèles. À l’école primaire, mes compagnes et mes compagnons de classe musulmans me considéraient comme une sœur et ne semblaient pas voir la différence pourtant existante entre nous. Bien plus tard, j’appris que le Coran invite les musulmans à traiter avec bonté les non-musulmans qui ne sont pas en guerre contre eux. Dieu dit, dans le Coran :
« Dieu ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos demeures. Car Dieu aime ceux qui traitent (les autres) de façon équitable. » (Coran, 60:8)
J’étais très amie avec une musulmane de ma classe. Nous étions toujours ensemble, sauf durant le cours de religion; à ce moment-là, nous nous séparions pour suivre chacune le cours correspondant à notre religion. Si je n’avais craint de mettre ma professeure de religion en colère, je lui aurais demandé pourquoi les chrétiens considéraient les musulmans comme des mécréants alors qu’ils font preuve d’une si grande gentillesse et qu’ils sont si faciles à vivre. Puis, un jour, je surmontai ma crainte et je le lui demandai. Ma question l’étonna manifestement, mais elle sourit hypocritement et dit : « Tu es encore jeune et il y a beaucoup de choses de la vie que tu n’as pas encore comprises. Tu ne devrais pas te laisser berner par leurs manières qui ne servent qu’à masquer leur nature méchante. Nous, qui avons du vécu, savons mieux que vous. » Je gardai le silence, mais je ne fus guère convaincue par sa réponse, que je jugeai subjective et illogique.
Le temps passa et la famille de mon amie musulmane, ma meilleure amie, dut déménager au Caire. Ce jour-là, nous pleurâmes beaucoup, elle et moi, et échangeâmes quelques présents. Mon amie, pour exprimer ses sentiments sincères envers moi, m’offrit une copie du Coran dans une superbe boîte décorative. Elle me dit : « J’ai pensé t’offrir ce présent comme symbole de notre amitié et en souvenir de nos bons moments. Je crois que je ne pouvais trouver mieux que ce Coran, qui contient la parole de Dieu. » J’acceptai son présent avec beaucoup de plaisir et de reconnaissance. Je le cachai, hors de portée de ma famille, qui n’aurait jamais accepté que leur fille garde un tel livre à la maison. Après le départ de mon amie, chaque fois que j’entendais l’appel à la prière, je prenais le Coran et l’embrassais, tout en jetant des regards furtifs autour de moi, de crainte qu’un membre de ma famille ne m’aperçoive.
Les années passèrent et je fus mariée à un diacre qui travaillait à l’église Virgin Mary. J’emménageai chez lui et apportai avec moi, évidemment, mon cher Coran, que je cachai comme je le faisais chez moi. Je vécus avec lui en tant qu’épouse dévouée, par sens du devoir. J’eus trois enfants et obtins un emploi au bureau central du gouvernement. Sur les lieux de travail, je fis la connaissance de musulmanes voilées qui me rappelèrent le souvenir de ma chère amie que j’avais perdue de vue. Même si, à l’époque, j’étais toujours non-musulmane et l’épouse d’un diacre travaillant dans une église, chaque fois que j’entendais l’appel à la prière, je ressentais une émotion que j’avais de la difficulté à cerner.
Les jours passèrent et, en tant que collègue et voisine de musulmanes qui se démarquaient par leur bon caractère, je me mis à méditer sur l’islam et à comparer ce qu’on me disait, à l’église, sur l’islam et les musulmans et ce que j’observais et ressentais moi-même. Et petit à petit, je commençai à croire qu’il y avait probablement du vrai dans l’islam. Quand mon mari s’absentait de la maison, j’écoutais des émissions sur l’islam, à la radio ou à la télé, dans l’espoir d’entendre les réponses aux nombreuses questions qui m’habitaient. J’étais fascinée par la récitation du Coran de Mohammed Rifat et Abdul Basit Abdul-Samad. Quand j’entendais leur récitation, je me disais que ces paroles ne pouvaient provenir d’un être humain et qu’elles devaient nécessairement avoir une origine divine.
Un jour, alors que mon mari était au travail, j’ouvris mon armoire et, tremblante, j’ouvris mon précieux trésor, le Coran. Je l’ouvris au hasard et mes yeux tombèrent immédiatement sur le verset suivant :
« Certes, pour Dieu, Jésus est comme Adam, qu’Il créa de poussière (de la terre), puis lui dit : « Sois! » et il fut. C’est là la vérité venant de ton Seigneur, (ô Mohammed); ne sois donc pas de ceux qui doutent. » (Coran 3 :59-60)
Sana, ex-chrétienne, Égypte (partie 2 de 2): Le pouvoir duCoran
Description: Une chrétienne traditionnelle trouve réponses à ses questions dans le Coran, mais doit difficilement composer avec sa famille et ses amis après sa conversion.
- par Sana
- Publié le 08 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 08 Jul 2013
- imprimés: 83
- Lus: 12,719
- Évalué par: 133
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Mes mains se mirent à trembler de plus belle et mon visage se couvrit de sueur, tandis qu’un frisson traversait tout mon corps. J’avais pourtant souvent entendu le Coran récité sur la rue, à la télé, à la radio et chez mes amies, mais jamais je n’avais ressenti un tel trouble. Je voulus lire davantage, mais j’entendis la clef de mon mari qui tournait dans la serrure de la porte. Je me dépêchai de cacher le Coran et allai à sa rencontre comme si de rien n’était. Le lendemain, je me rendis au travail la tête bourdonnante de questions. Le verset que j’avais lu avait mis un terme au doute que j’avais toujours entretenu sur la nature de Jésus (que la paix soit sur lui). Était-il le fils de Dieu, comme le prétendaient les prêtres? Ou un prophète plein de dignité, tel que décrit dans le Coran? Le verset que j’avais lu me confortait dans mon idée que Jésus n’était autre qu’un être humain. Il n’était donc pas le fils de Dieu, car Dieu dit, dans le Coran :
« Il n’a jamais engendré et n’a pas été engendré. Et nul ne peut L’égaler. » (Coran 112 :3-4)
Lorsque je fus enfin totalement convaincue qu’il n’y avait pas d’autre divinité méritant d’être adorée à part Dieu et que Son dernier messager était Mohammed, je ne sus trop que faire. Devais-je le révéler à mon entourage? Quelle serait la réaction de ma famille et de mon mari? Et qu’adviendrait-il de mes enfants? Ces questions préoccupaient tant mon esprit que j’arrivais à peine à me concentrer sur mon travail. Car si je me montrais imprudente, je risquais de m’exposer à de graves dangers, dont celui d’être tuée par ma famille, mon mari ou des gens de l’église.
Pendant des semaines, j’évitai les gens le plus possible. Mes collègues de travail m’avaient toujours connue comme une personne dynamique; mais, depuis ce jour où j’avais ouvert le Coran et lu le verset sur Jésus, j’arrivais à peine à me concentrer sur mon travail. Enfin, un jour, je décidai de balayer de la main tous les doutes et toutes les craintes qui m’empêchaient d’avancer et je sortis des ténèbres pour entrer dans la lumière de la foi. Ce jour-là, au travail, alors que je réfléchissais à la décision que j’avais prise, j’entendis l’appel à la prière pour la prière du dhohr (midi). La voix du muezzin secoua profondément mon âme et je sentis que j’avais bel et bien trouvé le soulagement spirituel que j’avais tant cherché. À ce moment, je réalisai la gravité de mes péchés et du fait que j’avais sciemment ignoré, tout au fond de moi, l’appel de la foi. Et c’est alors que, sans hésiter, je bondis sur mes pieds et déclarai : « J’atteste qu’il n’y a pas de divinité méritant d’être adorée à part Dieu et que Mohammed est Son messager. »
Totalement stupéfaits, mes collègues vinrent vers moi avec des larmes de joie roulant sur leurs joues et me félicitèrent profusément. C’est alors que j’éclatai en sanglots, demandant à Dieu de me pardonner. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans le bureau général du gouvernement. Lorsque mes collègues chrétiens l’apprirent, ils se chargèrent immédiatement d’en informer ma famille et mon mari… Ils se mirent également à faire circuler des rumeurs sur les raisons de ma conversion. Je décidai de les ignorer. La chose la plus importante, pour moi, était d’annoncer publiquement ma conversion. Je me rendis donc au quartier général de la police et rendis la chose officielle (selon la procédure habituelle, en Égypte). Je retournai chez moi, où je découvris qu’aussitôt que mon mari avait entendu la nouvelle, il avait rassemblé, à la maison, des membres de sa famille et ils avaient, ensemble, brûlé tous mes vêtements et saisi tout l’argent, les bijoux et les meubles qui m’appartenaient. Cela me blessa profondément. Mais ce qui me fit encore plus mal fut le fait qu’il éloigna de moi mes propres enfants, dans l’espoir que je revienne sur ma décision. Je me sentais terriblement désolée pour mes enfants et craignais de les voir suivre la voie du christianisme, comme leur père.
Je priai Dieu de me ramener mes enfants, afin que je les élève dans l’islam. Dieu exauça mes prières. Je fis la rencontre d’un musulman qui me conseilla sur la procédure à suivre pour obtenir la garde de mes enfants. Je me rendis au palais de justice, où je présentai ma requête au juge, accompagnée de mon certificat de conversion. J’obtins le soutien de la cour et le juge fit venir mon mari, à qui il donna deux options : soit il embrassait lui-même l’islam, soit il refusait et notre mariage serait dissous, conformément à la loi islamique (il est interdit à une musulmane d’être mariée à un non-musulman). Mon mari, comme je m’y attendais, refusa d’embrasser l’islam. Le juge prononça donc le divorce et m’accorda la garde de mes enfants (lorsque les enfants sont en-deçà de l’âge de raison, la loi accorde la garde au parent musulman).
Je croyais que mes problèmes se termineraient là. Mais je dus endurer le harcèlement de mon ex-mari et de sa famille. Ils firent courir, à mon sujet, toutes sortes de rumeurs visant à détruire ma confiance en moi et à me calomnier. Ils tentèrent également de convaincre des musulmans de mon entourage de ne pas chercher à m’aider ou à me fréquenter. Malgré tout, je demeurai forte, m’agrippant à ma foi et surmontant chaque épreuve, une à la fois. Je priai Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, de me donner la force d’affronter les épreuves et de me rendre la vie plus facile. Encore une fois, Il exauça mes prières. Une veuve musulmane, qui avait quatre filles et un garçon, éprouva de la sympathie pour moi. Elle était pauvre, mais elle possédait une grande force de caractère. Et elle m’offrit d’épouser son fils unique, Mohammed, lui-même devenu veuf après la mort précoce de sa jeune épouse.
Aujourd’hui, je mène une vie heureuse avec mon mari musulman, sa famille et mes enfants. Et, en dépit des difficultés financières, nous sommes contents, satisfaits et heureux. La rancune de mon ex-mari et l’hostilité de ma propre famille ne m’empêchent pas de demander continuellement à Dieu de les guider et de les couvrir de Sa miséricorde, comme Il l’a fait avec moi. Et, pour Dieu, cela est très facile.
Ajouter un commentaire