Sana, ex-chrétienne, Égypte (partie 1 de 2):Mon enfance
Description: Une jeune fille chrétienne remet en question certains aspects de sa foi et commence à lire le Coran.
- par Sana
- Publié le 01 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 01 Jul 2013
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Sana est une jeune Égyptienne chrétienne que Dieu a guidée vers la vérité après une longue période de doute et de découragement. Elle raconte ici son histoire.
J’ai grandi comme beaucoup de jeunes chrétiens égyptiens, c’est-à-dire comme une chrétienne fondamentaliste. Mes parents se souciaient beaucoup de ma vie religieuse. Ils m’emmenaient à la messe chaque dimanche matin pour embrasser la main du prêtre et prier avec lui. Il nous enseignait le concept de trinité et nous martelait sans cesse que si une personne empruntait n’importe quelle autre voie en dehors du christianisme, cela ne serait jamais accepté de Dieu. Et cette personne serait, selon lui, considérée comme athée et infidèle.
Comme plusieurs autres enfants, je ne saisissais pas tout ce que nous disait le prêtre et, aussitôt sortie de l’église, je m’empressais d’aller rejoindre mes amis musulmans. Les enfants sont souvent immunisés contre la haine que les chefs religieux tentent d’inculquer à leurs fidèles. À l’école primaire, mes compagnes et mes compagnons de classe musulmans me considéraient comme une sœur et ne semblaient pas voir la différence pourtant existante entre nous. Bien plus tard, j’appris que le Coran invite les musulmans à traiter avec bonté les non-musulmans qui ne sont pas en guerre contre eux. Dieu dit, dans le Coran :
« Dieu ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos demeures. Car Dieu aime ceux qui traitent (les autres) de façon équitable. » (Coran, 60:8)
J’étais très amie avec une musulmane de ma classe. Nous étions toujours ensemble, sauf durant le cours de religion; à ce moment-là, nous nous séparions pour suivre chacune le cours correspondant à notre religion. Si je n’avais craint de mettre ma professeure de religion en colère, je lui aurais demandé pourquoi les chrétiens considéraient les musulmans comme des mécréants alors qu’ils font preuve d’une si grande gentillesse et qu’ils sont si faciles à vivre. Puis, un jour, je surmontai ma crainte et je le lui demandai. Ma question l’étonna manifestement, mais elle sourit hypocritement et dit : « Tu es encore jeune et il y a beaucoup de choses de la vie que tu n’as pas encore comprises. Tu ne devrais pas te laisser berner par leurs manières qui ne servent qu’à masquer leur nature méchante. Nous, qui avons du vécu, savons mieux que vous. » Je gardai le silence, mais je ne fus guère convaincue par sa réponse, que je jugeai subjective et illogique.
Le temps passa et la famille de mon amie musulmane, ma meilleure amie, dut déménager au Caire. Ce jour-là, nous pleurâmes beaucoup, elle et moi, et échangeâmes quelques présents. Mon amie, pour exprimer ses sentiments sincères envers moi, m’offrit une copie du Coran dans une superbe boîte décorative. Elle me dit : « J’ai pensé t’offrir ce présent comme symbole de notre amitié et en souvenir de nos bons moments. Je crois que je ne pouvais trouver mieux que ce Coran, qui contient la parole de Dieu. » J’acceptai son présent avec beaucoup de plaisir et de reconnaissance. Je le cachai, hors de portée de ma famille, qui n’aurait jamais accepté que leur fille garde un tel livre à la maison. Après le départ de mon amie, chaque fois que j’entendais l’appel à la prière, je prenais le Coran et l’embrassais, tout en jetant des regards furtifs autour de moi, de crainte qu’un membre de ma famille ne m’aperçoive.
Les années passèrent et je fus mariée à un diacre qui travaillait à l’église Virgin Mary. J’emménageai chez lui et apportai avec moi, évidemment, mon cher Coran, que je cachai comme je le faisais chez moi. Je vécus avec lui en tant qu’épouse dévouée, par sens du devoir. J’eus trois enfants et obtins un emploi au bureau central du gouvernement. Sur les lieux de travail, je fis la connaissance de musulmanes voilées qui me rappelèrent le souvenir de ma chère amie que j’avais perdue de vue. Même si, à l’époque, j’étais toujours non-musulmane et l’épouse d’un diacre travaillant dans une église, chaque fois que j’entendais l’appel à la prière, je ressentais une émotion que j’avais de la difficulté à cerner.
Les jours passèrent et, en tant que collègue et voisine de musulmanes qui se démarquaient par leur bon caractère, je me mis à méditer sur l’islam et à comparer ce qu’on me disait, à l’église, sur l’islam et les musulmans et ce que j’observais et ressentais moi-même. Et petit à petit, je commençai à croire qu’il y avait probablement du vrai dans l’islam. Quand mon mari s’absentait de la maison, j’écoutais des émissions sur l’islam, à la radio ou à la télé, dans l’espoir d’entendre les réponses aux nombreuses questions qui m’habitaient. J’étais fascinée par la récitation du Coran de Mohammed Rifat et Abdul Basit Abdul-Samad. Quand j’entendais leur récitation, je me disais que ces paroles ne pouvaient provenir d’un être humain et qu’elles devaient nécessairement avoir une origine divine.
Un jour, alors que mon mari était au travail, j’ouvris mon armoire et, tremblante, j’ouvris mon précieux trésor, le Coran. Je l’ouvris au hasard et mes yeux tombèrent immédiatement sur le verset suivant :
« Certes, pour Dieu, Jésus est comme Adam, qu’Il créa de poussière (de la terre), puis lui dit : « Sois! » et il fut. C’est là la vérité venant de ton Seigneur, (ô Mohammed); ne sois donc pas de ceux qui doutent. » (Coran 3 :59-60)
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