Chapitre 3, versets 144-145: Vérités fondamentales sur la vie et la mort
Description: Deux versets essentiels qui expliquent que le prophète Mohammed n’était qu’un messager et un être humain. Son terme, sur cette terre, a été fixé comme pour chaque être humain.
- par Aisha Stacey (© 2018 IslamReligion.com)
- Publié le 24 Dec 2018
- Dernière mise à jour le 24 Dec 2018
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« Mohammed n’est qu’un messager. Avant sa venue, des messagers (comme lui) sont passés. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, feriez-vous marche arrière? Celui qui se détourne (de l’islam) ne nuit point à Dieu. Et Dieu récompensera ceux qui sont reconnaissants. Aucune âme ne peut mourir si ce n’est par la permission de Dieu, et au terme qui lui a été prescrit. Quiconque désire la récompense d’ici-bas, Nous la lui donnons; et quiconque désire la récompense de l’au-delà, Nous la lui donnons. Et Nous récompenserons ceux qui sont reconnaissants. » (Coran 3:144-145)
La troisième sourate du Coran, intitulée La famille d’Imran, fut révélée à Médine. Toutes les sourates révélées à Médine se concentrent surtout sur l’établissement et le bon fonctionnement de cette nouvelle communauté musulmane.
La famille d’Imran contient 200 versets qui peuvent forment quatre discours distincts. Ils sont tous liés et la sourate entière s’adresse aux Gens du Livre et à la nouvelle nation musulmane. Les versets 144 et 145 se trouvent dans le dernier discours, vers la fin de la sourate. La plupart s’accordent pour dire que cette partie de La famille d’Imran fut révélée après la funeste bataille d’Ouhoud. Les versets qui nous intéressent sont insérés dans une section de la sourate qui passe en revue cette bataille afin de donner une leçon aux musulmans. Dieu les encourage à surmonter leurs faiblesses et à nourrir, en eux, les vertus qui peuvent les aider à remplir leurs obligations.
Durant la bataille d’Ouhoud, une rumeur se répandit, parmi les rangs, à l’effet que le prophète Mohammed avait été tué. Cette nouvelle eut un effet dévastateur sur le moral des troupes musulmanes. Une série d’événements mena à leur défaite. Dieu fit ainsi en sorte que les musulmans goûtent aux conséquences de leurs faiblesses. Le Prophète avait stationné un détachement au sommet d’une colline avec ordre de n’abandonner leur position en aucun cas. Du sommet de la colline, les archers crurent à tort que les musulmans remportaient la bataille et ils décidèrent d’aller les rejoindre sur le champ de bataille. Cela offrit à l’ennemi l’ouverture qu’il attendait.[1]
Durant l’escarmouche qui s’ensuivit, le prophète Mohammed fut blessé, ce qui amena un témoin à crier qu’il avait été tué. Plusieurs musulmans, en entendant cela, se sauvèrent en direction opposée pour rentrer à Médine, d’autres se sauvèrent dans les collines. Entretemps, un petit groupe de musulmans avaient entouré le Prophète, qui était bien vivant, et le protégèrent. Parallèlement, d’autres musulmans allèrent jusqu’à remettre en question l’authenticité de Mohammed en tant que prophète, estimant qu’un prophète ne pouvait être tué.[2]
Cette suite d’événements fut utilisée, par Dieu, dans le Coran, pour expliquer certains principes fondamentaux sur la vie et la mort. Dieu dit que Mohammed n’est qu’un messager et que tous les messagers l’ayant précédé sont morts ou ont été tués. Dieu réprimande ceux qui ont perdu la foi en affirmant que Mohammed est, lui aussi, un être humain dont le temps est compté, sur terre, comme c’est le cas de tous les êtres humains. Dieu affirme également que si leur attachement à l’islam n’est, en réalité, qu’un attachement envers le Prophète, c’est que leur foi repose sur des bases très instables. Si des musulmans prévoyaient revenir à leur ancienne religion après la mort du Prophète, l’islam n’avait nullement besoin d’eux. Tous les messagers prêchèrent le même message et ce message est bien plus important que ceux qui le transmirent et qui l’enseignèrent. Ce message demeurera valide jusqu’à la fin des temps, tandis que tous les messagers, comme les êtres humains, sont mortels.
Ce ne fut pas la première fois où l’on dû rappeler aux musulmans le caractère mortel du prophète Mohammed et la continuité de son message. Selon ceux qui étaient les plus proches du Prophète, le matin suivant la mort de ce dernier, Abou Bakr entra dans la mosquée et trouva les gens en état de désespoir. Omar ibn al-Khattab leur disait que c’était un péché de dire que le Prophète était mort. Mais Abou Bakr prit contrôle de la situation et dit : « Écoutez! Pour ceux qui adoraient Mohammed, Mohammed est mort. Mais pour ceux qui adoraient Dieu, Dieu est toujours vivant et ne meurt jamais. » Puis il leur récita ces versets (144-145) pour confirmer ses propos et pour leur rappeler les leçons du passé.[3]
Le deuxième verset à l’étude, le verset 145, rappelle aux musulmans qu’ils ne peuvent échapper à la mort et que chacun ne meurt qu’au moment fixé pour lui par Dieu. Chacun doit donc faire son possible pour se préparer à la vie après la mort; ses efforts doivent se concentrer à assurer son bien-être dans l’au-delà, car Dieu affirme clairement que quiconque souhaite une rétribution en ce monde l’obtiendra, mais que ceux qui désirent une récompense dans l’au-delà connaîtront la félicité éternelle. Le musulman ne devrait se concentrer sur des résultats matériels seulement s’ils peuvent contribuer à améliorer sa situation dans l’au-delà.
Dieu conclut les deux versets en rappelant aux musulmans qu’Il récompensera ceux qui se montrent reconnaissants. Ceux qui savent apprécier Ses largesses et qui démontrent leur gratitude en Le glorifiant seront rétribués ici-bas comme dans l’au-delà. Cependant, les musulmans doivent garder à l’esprit qu’ils ne peuvent toujours obtenir tout ce qu’ils veulent, peu importe les efforts qu’ils y mettent ou la gratitude qu’ils démontrent. Une personne reconnaissante est reconnaissante envers tous ce que Dieu décrète pour elle, que ces choses soient positives ou négatives. Il arrive que la piété et la vertu mènent à beaucoup de souffrances sur cette terre. Ceux qui sont reconnaissants apprécient les faveurs de Dieu envers eux. C’est Lui qui a ouvert leur cœur à la vérité et qui leur donne l’espoir d’un lieu infiniment plus vaste et éternel que le monde dans lequel nous vivons.
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