Indrani et Chandara, anciennement adeptes de l’hindouisme, Singapour (partie 1 de 3)
Description: Une jeune fille hindoue épouse un fervent assistant d’un swâmi qui se tournera plus tard vers d’autres religions dans sa quête spirituelle.
- par Muneerah Al-Idros (intervieweuse)
- Publié le 01 Mar 2010
- Dernière mise à jour le 01 Mar 2010
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Nishani, (anciennement connue sous le nom d’Indrani) et son mari, Rafiq (anciennement connu sous le nom de Chandara) ont partagé avec Muneerah Al-Idros le cheminement qui les a amenés à accepter l’islam.
Indrani avait 6 ans lorsque son père mourut. Sa mère cessa alors de prier, car elle estimait que Dieu avait été injuste envers elle en la laissant veuve avec 5 enfants en bas âge. Indrani, tout comme ses frères et sœurs, fut élevé comme hindou non-pratiquant. Chez eux, il n’y avait ni autel ni images de divinités, comme dans plusieurs maisons hindoues.
Lorsqu’Indrani eut 10 ans, elle commença à aimer Dieu. Elle se monta une collection d’images de dieux et de déesses hindous et commença à leur vouer un culte, chez elle. Elle ressentait un besoin de prier et trouvait étrange que, contrairement à d’autres familles hindoues, sa famille ne pratiquât que très peu de rites hindous.
Durant son adolescence, Indrani commença à fréquenter le temple trois fois par semaine. Elle encouragea certaines de ses amies à l’accompagner et se découvrit un intérêt grandissant pour l’hindouisme.
Elle participa aux activités de bhajanai (chants rituels) et devint membre du groupe Ayyapan, au temple Perumal, durant plusieurs années.
Un jour, elle tomba gravement malade. Elle consulta plusieurs médecins, mais ils ne trouvèrent aucune cause physique à son mal. Cependant, sa maladie persistait. Elle consulta un swâmi (prêtre hindou) afin de chasser les sevanai (mauvais esprits) qui, pensait-elle, étaient à l’origine de son mal. Le swâmi et son assistant vinrent la visiter chez elle. L’assistant était Chandara. Il officiait à certains rites religieux au temple que fréquentait Indrani et il avait également organisé des voyages religieux en Malaisie pour Indrani et ses amies.
Indrani fut très impressionnée par le savoir que le jeune homme démontrait en assistant le swâmi.
Après cette visite, Chandara fit un rêve dans lequel sa déesse favorite, Kaliamma, lui enjoignait de prendre Indrani pour épouse. Après s’être efforcé de convaincre sa famille, ses parents finirent par accepter de demander la main d’Indrani pour leur fils. Indrani et sa famille furent agréablement surpris par la proposition de mariage. Indrani avait du mal à croire que son rêve de marier un hindou pieux venait de se réaliser.
Contrairement à Indrani, Chandara avait grandi dans une famille hindoue très religieuse. De plus, Chandara en était le membre le plus pratiquant. Il entrait souvent en transe en récitant des mantras sacrés à la gloire des dieux et déesses qui, croyait-il, venaient habiter son corps et parlaient à travers lui. En hindouisme, on considère comme un honneur le fait d’être possédé par les dieux ou les déesses.
Chandara et d’autres membres du groupe se réunissaient souvent pour écouter les enseignements du swâmi. Ils effectuaient aussi des visites à domicile pour chasser les mauvais esprits des maisons ou des corps de personnes possédées. C’est ainsi que Chandara était devenu l’assistant du swâmi.
Indrani n’était jamais entrée en transe, mais avait vu Chandara être [prétendument] possédé par le dieu éléphant, Vinayagar. Chandara s’était alors comporté exactement comme un éléphant et mangé les mêmes fruits que les éléphants mangent.
Les gens venaient voir Chandara pendant qu’il était en transe et lui exposaient leurs problèmes dans l’espoir de les voir se résoudre miraculeusement. Ceux qui l’approchaient se prosternaient devant lui, car ils le considéraient comme ‘Dieu’. On amenait les vibhuti (cendres blanches) utilisées pour oindre les fronts des disciples afin que Chandara les bénisse.
Malgré tout cela, Chandara ne se sentait pas totalement accompli. Il était insatisfait et il savait qu’il y avait quelque chose qui clochait dans sa vie. Il avait du mal à trouver sa voie et avait toujours l’impression que son chemin était bloqué par des ténèbres qu’il voulait absolument lever afin d’accéder à la lumière. Il savait qu’il y avait 3360 divinités hindoues et il priait plusieurs d’entre elles.
Il avait l’habitude, chaque fois qu’il se sentait confus, d’aller à la bibliothèque pour parfaire sa connaissance de l’hindouisme. Il avait beaucoup appris de ses aînés, mais il savait qu’il en avait encore beaucoup à apprendre. Plusieurs prêtres hindous ne voulaient pas partager tout leur savoir; le savoir était leur gagne-pain et ils ne voulaient pas perdre leur source de revenus.
Il est difficile d’apprendre par soi-même sur l’hindouisme, car la plupart des écrits sont en sanscrit. Chandara ne trouvait aucun livre sacré pouvant satisfaire sa quête. Les livres étaient écrits par différents auteurs et chacun avait son idée à propos de quand et comment l’hindouisme avait commencé. Même le Bhâgavata Geeta (qui mettait plus l’accent sur Vishnu), Ramayana et Mahabrahta se révélaient très limités. Ces livres sacrés étaient plus des ouvrages littéraires qui enseignaient l’accomplissement du bien et les prières aux diverses divinités. Au-dessus de toutes ces divinités, il y avait une déesse, Aadhi Parasakhti, qui contrôlait tout l’univers. L’essence de l’hindouisme est de s’efforcer à avoir une bonne réincarnation et à prier Dieu par l’intermédiaire de demi-dieux.
Au cours de sa quête spirituelle, Chandara fut approché par un missionnaire chrétien travaillant à Toa Payoh. Il s’intéressa brièvement au christianisme, dans l’espoir d’y trouver sa voie. Mais il n’aima pas cette religion, principalement à cause du comportement des gens, à l’église. En effet, il constata que les jeunes hommes et les jeunes femmes avaient des comportements indécents. Sa quête ne fut pas satisfaite par le christianisme et il cessa donc de s’y intéresser.
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