Sourate 2, Verset 255: le plus grand verset du Coran (partie 1 de 2)
Description: L’islam est une religion centrée sur Dieu. Et rien n’illustre mieux cette réalité que le verset que l’on appelle « ayatoul koursi » et surnommé « le plus grand verset du Coran » par le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Dans cet article, nous parlerons de la signification de ce verset.
- par Imam Kamil Mufti (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 14 Mar 2016
- Dernière mise à jour le 14 Mar 2016
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« Dieu! Nul ne doit être adoré en dehors de Lui, le Vivant, l’Éternel qui subsiste par Lui-même. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. À Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il sait ce qui se trouve devant eux et ce qui se trouve derrière eux, tandis qu’ils ne connaissent, de Son savoir, que ce qu’Il veut. Son Trône s’étend au-delà des cieux et de la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Il est le Très-Haut, le Très-Grand. »
Introduction: qu’est-ce que le verset appelé ayatoul koursi?
La deuxième sourate du Coran est appelée Sourah al-Baqarah ou « la vache ». Elle contient un verset très beau et important que l’on appelle ayatoul koursi (le verset du trône). Ce verset est connu pour sa profonde signification, pour sa langue sublime et sa superbe consonance, son message inspirant et réconfortant et sa description des pouvoirs et des attributs de Dieu. Ce verset résume, de manière puissante, les principes de base de la foi musulmane, citant les attributs de Dieu qui affirment avec pertinence le principe de base de l’islam, i.e. le tawhid (unicité de Dieu).
Ce verset a souvent suscité l’admiration de non-musulmans : « … une magnifique description de la majesté et de la providence divines; mais il ne faut pas croire que sa traduction arrive à égalité avec la dignité de l’original » (Sale). « Un des passages les plus admirés du Coran » (Lane). « L’un des versets les plus grandioses du Coran. » (Wherry)
Vertus et bienfaits
Le Coran est unique en ce sens qu’il fut entièrement révélé en arabe au prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), qui loua certains de ses passages et attribua à leur récitation certaines rétributions ou bienfaits. Il a dit :
« Toute chose a son sommet et le sommet du Coran est la sourate al-Baqarah, qui contient un verset qui est le plus grand du Coran. » (at-Tirmidhi)
Lorsqu’un croyant croit réellement en ces attributs de Dieu, cela le libère de toute anxiété et de toute crainte de l’inconnu. Cela l’amène également à faire des efforts pour être plus pieux et vertueux, car il sait qu’il devra répondre de ses actions au Jour du Jugement, jour où rien, à part sa foi et sa piété, ne pourra venir à son secours. Ce verset lui fait également rejeter les prétentions des polythéistes qui croient en de nombreuses déités.
Comme il s’agit du plus grand verset du Coran, les musulmans sont encouragés à le réciter régulièrement. Le prophète Mohammed a dit que la personne qui lit ce verset après chacune des cinq prières quotidiennes entrera au Paradis. Le ou la croyant(e) qui le récite après chaque prière est sous les soins et la protection de Dieu jusqu’au début de la prière suivante.[1]
Enfin, le Prophète a dit que réciter Ayatoul Koursi protège une personne, de même que ses enfants et sa maison[2].
Explication
Ce verset est composé de 10 phrases. Voici une brève explication de chacune d’elles :
« Dieu! Nul ne doit être adoré en dehors de Lui »
Il n’y a pas de Dieu à part Lui. Nul ne mérite d’être adoré à part Lui. Nul ne doit être adoré à Sa place ni parallèlement à Lui. C’est là notre raison d’être, en cette vie, et la raison pour laquelle Dieu a envoyé des prophètes et révélé des écritures. Et, ultimement, c’est sur cela que nous serons jugés au Jour du Jugement.
Dieu est unique et nul n’a le droit d’être adoré à part Lui. Nous ne devons Lui attribuer aucun associé. Lui seul a le droit inconditionnel d’être adoré.
Cette affirmation définit clairement et définitivement le concept islamique de Dieu et le distingue de celui de la trinité, adopté par un concile de l’Église longtemps après le départ de Jésus, et des croyances païennes de l’ancienne Égypte, qui croyait que le soleil était un dieu et qui adorait toutes sortes de divinités.
« le Vivant, l’Éternel qui subsiste par Lui-même »
Tandis que tout ce qui vit, sur cette terre, est temporaire et mortel, Dieu est éternel. C’est Lui qui soutient chaque chose et chaque créature. Le Vivant n’a ni début ni fin. C’est là un de Ses attributs. Tout ce que l’homme adore en dehors de Dieu ne peut être éternel et la création ne peut en dépendre. Ces choses ou ces êtres adorés dépendent eux aussi de Dieu pour leur existence et leur subsistance.
Dieu est Celui qui subsiste par Lui-même et qui soutient tout.
Cela vient corriger la vision des juifs et des chrétiens selon laquelle Dieu se reposa au septième jour après avoir créé l’univers : « Au septième jour, Dieu avait achevé tout ce qu'il avait créé. Alors il se reposa en ce jour-là de toutes les œuvres qu'il avait accomplies. Il bénit le septième jour, il en fit un jour qui lui est réservé, car, en ce jour-là, il se reposa de toute l'œuvre de création qu'il avait accomplie. » (Genèse 2 :2-3)
« Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent »
Aucun défaut ni ignorance ni inconscience ne touchent jamais Dieu. Il est conscient de tout, en tout temps, Il contrôle tout et surveille tout à chaque instant. Rien n’échappe à Son savoir et aucun secret ne Lui est caché. Parmi ses parfaits attributs est le fait qu’Il n’est jamais affecté par la somnolence ou le sommeil.
Tout, sur la terre, est sujet à divers cycles. Le soleil se lève et se couche (de façon métaphorique, bien sûr), les marées montent et descendent, la lune passe chaque mois par diverses phases, les êtres vivants naissent et meurent. Mais notre Créateur ne ressemble en rien aux choses et aux êtres qui nous entourent. Il est dépourvu d’imperfections, ne ressent aucun besoin et ne souffre d’aucune faiblesse. Ni somnolence ni sommeil ne Le touchent jamais.
« À Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. »
C’est à Dieu qu’appartient tout ce que contiennent les cieux et la terre et tout ce qui se trouve entre les deux. Il est le Très-Haut, le Roi, l’Administrateur de l’univers et Il pourvoit aux besoins de Sa création. Toutes les créatures sont les sujets de Son royaume et Il fait tout ce qu’Il veut.
Ce concept apporte une nouvelle définition au terme de propriété appliqué aux êtres humains. Car si Dieu est le propriétaire ultime de tout ce qui existe, nul ne peut prétendre posséder quoi que ce soit, en ce monde. Les gens ne sont donc rien de plus que les gardiens de ce qu’ils possèdent, car ces biens leur ont été confiés par Dieu. Ils sont donc liés par les termes de ce « contrat », établis par Dieu Lui-même, le propriétaire ultime, dans le code de vie divin qu’Il a révélé à l’humanité. Toute violation de ces termes amène des pénalités à l’administrateur des biens.