Sourate 19, Maryam (Marie)
Description: Une brève explication de la sourate 19 du Coran. Ses versets dépeignent la naissance et la vie de Jésus et certaines caractéristiques des grands prophètes tels Abraham et Moïse. Elle parle également de la vie après la mort, de la résurrection et de la rétribution divine.
- par Imam Mufti (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 06 Jun 2016
- Dernière mise à jour le 15 May 2023
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Introduction
Le nom de cette sourate est tiré de l’histoire de Marie, la mère de Jésus (versets 16-35). La sourate débute avec le récit de Jean (le Baptiste) et de Jésus, les derniers représentants de la prophétie de la maison d’Israël. L’affirmation selon laquelle Jésus serait le fils de Dieu est fermement rejetée, tout comme celle des païens de La Mecque à l’effet que les anges seraient les filles de Dieu. Elle mentionne ensuite les missions de certains prophètes du passé, démontrant que seuls de véritables êtres humains sont envoyés pour réformer le monde. Composée de 93 versets, elle est l’une des premières sourates révélées à La Mecque. Elle fut récitée à Négus (roi chrétien d’Abyssinie) en présence d’ambassadeurs hostiles de Qouraysh, cinq ans après le début de la mission de Mohammed et neuf ans avant la hijrah, par Jaafar, qui était à la tête d’un groupe de réfugiés musulmans. Selon les tout premiers historiens musulmans, le roi et son évêque se mirent alors à pleurer et dirent : « En vérité, cette révélation et celle de Moïse proviennent d’une même et unique source. »
Le Coran nous fait la démonstration de la puissance de Dieu de telle façon qu’il nous permet de voir au-delà du caractère prévisible de la cause à effet. Bien que Dieu ait conçu l’univers de telle sorte que chaque chose puisse être expliquée de façon logique et physique, Il a également permis à des miracles de se produire pour nous démontrer qu’Il n’est pas dépendant de ces lois qu’Il a créées. Nous trouvons, dans le Coran, des exemples qui nous font constater cette puissance divine; ainsi, plus nous nous rapprochons de Lui avec amour et soumission, plus nous avons confiance que nos espoirs et nos rêves finissent par devenir réalité.
Versets 1-11 : l’histoire du prophète Zachariah (Zacharie)
Dans la Bible, Zachariah est l’époux d’Élizabeth, cousine de Marie. Le Coran nous dit que Zachariah était également le tuteur de Marie, la mère de Jésus.
Zachariah était un prophète de Dieu qui officiait au temple de Jérusalem. L’épouse de Zachariah était infertile et lorsqu’ils prirent de l’âge, Zachariah s’inquiéta de savoir qui le remplacerait au temple et poursuivrait sa mission de prêche après sa mort. En réponse aux ferventes prières de Zachariah pour avoir un fils, un ange vint lui annoncer que Dieu lui enverrait un fils dont le nom serait Jean (Yahya).
Versets 12-15 : le prophète Jean
Dieu fit de Jean un être compatissant, sage, pur et bon envers ses parents, et qui respectait scrupuleusement les commandements de la Torah.
Versets 16-22 : Marie et sa grossesse
Un ange apparaît à Marie sous la forme d’un homme venu lui annoncer la naissance de son fils, une miséricorde et un miracle de la part de Dieu. Craignant les réactions de son entourage devant cette grossesse hors mariage, elle se rend à Bethléem, où elle s’isole.
Versets 23-26 : la naissance de Jésus
Marie est soutenue par un ange au moment de son accouchement et Dieu lui fournit de l’eau fraîche et des dattes mûres.
Versets 27-33: Jésus parle alors qu’il est au berceau
Bébé Jésus, au berceau, s’adresse miraculeusement aux gens pour défendre sa mère lorsque cette dernière est interrogée au sujet de l’enfant. Il leur annonce qu’il est prophète et serviteur de Dieu et que Dieu lui a ordonné de prier, de donner en charité et d’être bon envers sa mère.
Versets 34-36 : la vérité sur Jésus
Dieu n’a jamais eu de fils et n’en a nul besoin. Ce qu’Il dit sur Jésus, dans le Coran, est la pure vérité. Jésus a clairement déclaré que Dieu est son Seigneur et a enjoint aux gens de L’adorer.
Versets 37-40 : divergences, entre factions, au sujet de Jésus et ce qui les attend au Jour de la Résurrection
Un rappel aux diverses sectes, qui se disputent au sujet du véritable statut de Jésus, qu’un Jour terrible les attend et qu’ils retourneront tous vers Dieu.
Versets 41-47 : l’histoire d’Abraham et de son père
Abraham, le prophète de vérité, rappelle gentiment à son père de ne pas adorer d’idoles qui ne peuvent ni entendre ni voir ni se défendre elles-mêmes. Menacé physiquement et chassé de chez lui, Abraham promet de prier pour son père.
Versets 48-50: Abraham quitte son peuple et ceux qui adorent d’autres divinités que Dieu
Abraham quitte son peuple en priant pour lui et pour son père et Dieu lui fait don de deux prophètes : Isaac et Jacob.
Versets 51-55 : caractéristiques de Moïse et Ismaël
Moïse est un prophète qui fut appelé, par Dieu, à se rendre près du Mont Tur (le buisson ardent). Ismaël était également un prophète sincère et un messager de Dieu véridique, qui avait à cœur le bien-être spirituel de sa famille, à qui il rappelait de prier et d’être charitable.
Versets 56-57 : caractéristiques du prophète Idris
Idris (probablement le prophète Hénoch, dans la Bible) était un prophète sincère dont Dieu avait élevé le statut.
Verset 58: d’autres prophètes parmi les descendants d’Adam, de Noé, d’Abraham et d’Israël
Dieu a favorisé les prophètes ci-dessus et ils avaient l’habitude de se prosterner, en larmes, devant Lui.
Versets 59-65 : ceux qui vinrent après les prophètes
Une des caractéristiques de ceux qui suivent les traces des prophètes est qu’ils ne sont plus esclaves de leurs désirs et sont en mesure de s’élever au-dessus de ceux-ci. Ce sont des gens qui sont constamment conscients de Dieu et cette conscience s’exprime, entre autres, par la prière assidue (salah).
Les générations qui suivirent celles des prophètes devinrent négligentes et se mirent à suivre leurs propres désirs plutôt que les commandements de Dieu. Le fait qu’ils se réclament d’un prophète ne leur sera d’aucune utilité et ils recevront ce qu’ils auront mérité. Seuls ceux qui se tournent vers la religion originale et qui adoptent une vie basée sur la foi et les actions vertueuses seront sauvés.
Versets 66-75: ceux qui nient la résurrection et le châtiment qui les attend
Le Coran fut d’abord révélé aux Arabes. Parmi eux, certains acceptèrent le concept de vie après la mort de manière purement formelle et c’est pourquoi cette croyance n’eut aucun impact positif sur leur vie. Cette indifférence persiste, de nos jours encore, parce que les gens ne prennent pas au sérieux cette réalité.
Verset 76 : la rétribution des bien-guidés
Tout comme celui qui n’a d’intérêt que pour le monde d’ici-bas déploie tous les efforts pour progresser dans cette vie, celui qui vit en gardant l’au-delà à l’esprit accumule continuellement de bonnes actions.
Versets 77-95 : abolition du polythéisme et le fait d’attribuer des fils à Dieu
L’homme voudrait pouvoir agir comme bon lui semble, en ce monde, sans avoir à subir les conséquences de ses mauvaises actions. C’est pourquoi il a tendance à faire appel à des êtres, réels ou inventés, qu’il considère comme « proches » de Dieu, afin qu’ils plaident auprès de Dieu en sa faveur. De telles implorations inutiles sont basées sur de fausses suppositions.
Le fait de croire que Dieu a eu des enfants peut s’expliquer de deux façons : Dieu a besoin d’assistants, comme les êtres humains, ou Dieu a éprouvé un désir d’avoir des enfants. Ces deux propositions sont sans fondements et défient toute logique.
Versets 96-98 : conclusion
Dieu aime ceux qui croient et qui se comportent de façon vertueuse.
Le Coran ne fut révélé qu’en langue arabe, mais il a été rendu facile à apprendre et à mémoriser.
Ceux qui s’opposent à la Vérité se trompent lourdement en s’imaginant que ce rejet ne leur causera aucun tort. Des opposants à la vérité ont déjà été décimés, mais les gens n’en tirent malheureusement aucune leçon.
Il est temps que nous réalisions à quel point nous sommes impuissants et que nous reconnaissions la puissance de Dieu. Nous ne trouverons de réelle force, en ce monde, qu’à travers la soumission totale à Dieu, laquelle nous apporte l’espoir d’une félicité éternelle dans l’au-delà.
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