Nier Dieu, nier la réalité: pourquoi nous n’avons pas besoin de preuves de l’existence de Dieu (partie 1 de 3)

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Description: L’existence de Dieu n’a pas besoin d’être prouvée.  Partie 1 : la croyance en Dieu est une certitude immédiate et les certitudes immédiates dépassent les cultures, sont innées et sont à la source d’une vision cohérente du monde.

  • par Hamza Andreas Tzortzis
  • Publié le 04 Apr 2016
  • Dernière mise à jour le 04 Apr 2016
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Denying_God_01.jpgDieu existe-t-Il?  C’est la question que je débats constamment avec des universitaires athées.  La discussion est souvent entamée sous divers prétextes, mais la prémisse est toujours la même : Dieu existe-t-Il et quelles sont les preuves qui étayent cette croyance?

En fait, je dirais que nous n’avons besoin d’aucune preuve de l’existence de Dieu.  C’est la question elle-même qui doit être débattue.  La question ne devrait pas être « Dieu existe-t-Il? », mais plutôt « quelles raisons avons-nous de nier Son existence? ».

Maintenant, comprenez-moi bien : je crois qu’il existe plusieurs preuves et arguments qui soutiennent la croyance en Dieu.  Ce que je dis, toutefois, c’est que nous n’avons besoin d’aucune preuve pour démontrer Son existence; Dieu est une croyance axiomatique.  Autrement dit, l’existence de Dieu est une certitude immédiate, appelée aussi croyance de base.

L’idée des certitudes immédiates est acceptée de tous.  Prenez la science, par exemple : la science prend la réalité du monde pour une certitude immédiate, i.e. qu’elle croit que le monde est réel.  Autrement dit, le monde physique est séparé et extérieur à notre esprit et à notre pensée.

Alors vous vous dites, par exemple : « Je crois que le monde réel est réel, puisque je peux le toucher et le sentir.  Je crois aussi que le monde est réel parce que les gens, autour de moi, me confirment qu’il est aussi réel et tangible, pour eux, qu’il l’est pour moi. »

Vous ne possédez pas de preuves concrètes de la réalité du monde autour de vous.  Les preuves basées sur l’expérience ne sont pas fiables, car l’expérience peut n’être produite que par votre cerveau.  Les preuves basées sur la philosophie ou sur la logique complexe sont aussi des produits de l’esprit.  Le monde extérieur peut n’avoir aucune existence réelle à part celle qui a lieu dans votre cerveau.

En lisant cela, vous avez peut-être envie de demander des preuves, i.e. des preuves que le monde réel est extérieur à votre cerveau… mais nous n’en avons pas.  En fait, nous n’en avons pas besoin.  Et c’est pourquoi nous appelons un axiome la croyance au monde réel, une certitude immédiate, ou croyance de base.  Par conséquent, je dirais que nier l’existence de Dieu équivaut à nier la réalité du monde, car ce sont deux certitudes immédiates.

Et il existe de nombreuses autres certitudes immédiates auxquelles nous croyons, incluant :

•L’existence d’autres esprits que le nôtre

•L’existence de valeurs morales objectives

•L’existence de vérités logiques

•La validité de notre raisonnement

•La loi de causalité

Les certitudes immédiates, les axiomes et les croyances de base dépassent les cultures, ils sont innés et sont à la source d’une vision cohérente du monde.  Ces caractéristiques des certitudes immédiates seront expliquées plus loin, lorsque nous répondront aux objections à cet argument.

Objection #1 : Que dire de la grande citrouille ou du monstre spaghetti?

Certains athées ou sceptiques diront : « Mais que dire de la grande citrouille ou du monstre spaghetti? »  Par cela, ils laissent entendre que si Dieu est une certitude immédiate, pourquoi est-ce que la grande citrouille ou le monstre spaghetti ne seraient pas, eux aussi, des certitudes immédiates?

Il y a trois façons de répondre à cette fausse assertion :

1.    Une croyance dépassant les cultures : Le « monstre spaghetti » et la « grande citrouille » ne sont pas des croyances naturelles [1]; elles sont liées à certaines cultures, où l’on inculque ce genre de choses aux enfants.  Mais l’idée de Dieu, l’idée sous-jacente d’un créateur, d’une cause supranaturelle à l’existence de l’univers, dépasse les cultures, les transcende, tout comme la croyance en la loi de causalité ou en l’existence d’autres esprits que le nôtre.

2.    Une croyance innée : Les croyances de base, les croyances axiomatiques et les certitudes immédiates n’ont pas besoin de transfert d’information.  Pour comprendre ce qu’est un monstre spaghetti, j’ai besoin qu’une information me soit transmise; j’ai besoin qu’on m’instruise sur la cuisine occidentale et sur la culture italienne.  Quant à l’idée de l’existence de Dieu en tant que créateur de l’univers, je n’ai pas besoin que l’on me transmette d’informations, culturelles ou éducatives.  C’est pourquoi les sociologues et anthropologues avancent que même si des enfants éduqués dans l’athéisme étaient isolés sur une île déserte, ils finiraient par croire que quelque chose a créé l’île sur laquelle ils se trouvent.[2]

       Cela est très important à comprendre, car nous entendons souvent cet argument voulant que « croire en Dieu est comme croire au monstre spaghetti ».  Et c’est tout simplement faux.  Si vous comprenez le concept de certitude immédiate et de croyances de base, vous comprenez alors qu’elles n’ont pas besoin de transfert d’information comme c’est le cas des monstres, des spaghettis et des « monstres spaghetti ».  Par conséquent, le monstre spaghetti n’est pas une certitude immédiate.

3.    La source d’une vision cohérente du monde : Le troisième point est que les croyances axiomatiques et les croyances de base sont à la source d’une vision cohérente du monde.  Elles répondent aux questions et facilitent l’apprentissage.  Par exemple, l’existence de Dieu explique le fait que nous avons une conscience au sein d’un monde matériel.[3]  Elle répond aux questions pour lesquelles nous n’avons pas de réponses, comme la question de la langue (en ce moment, l’évolution ne peut expliquer le développement du langage). [4]  Elle explique également l’existence de vérités morales objectives et explique pourquoi les choses se produisent.

Appliquons cela à une autre certitude immédiate : la validité de notre raisonnement.  Se fier à notre raison et le fait que nous pouvons raisonner est une croyance de base.  Si nous n’adhérions pas à une telle croyance, comment pourrions-nous nous fier à notre raison?  Comment pourrions-nous raisonner?  Comment pourrions-nous comprendre l’univers et nous comprendre nous-mêmes?  Ces questions indiquent la nature basique de la validité de notre raisonnement.

L’existence de Dieu procure un fondement pour une vision cohérente du monde, facilite l’apprentissage et répond aux questions fondamentales.  Une croyance au monstre spaghetti ou à la grande citrouille ne procure de fondement que pour une bonne rigolade.



Note de bas de page:

[1] Is Belief in God Properly Basic. Alvin Plantinga. Noûs. Vol. 15, No. 1, 1981 A. P. A. Western Division Meetings (Mar., 1981), pp. 41-51. http://www.jstor.org/stable/2215239.

[2] BBC Radio 4 Today, 24 November 2008 http://news.bbc.co.uk/today/hi/today/newsid_7745000/7745514.stm.  17 décembre 2014.

[3] Pour plus d’infos, voir:  "Consciousness and the New Scientist Magazine", Hamza Andreas Tzortzis, 2014.  http://www.iera.org/research/essays-articles/consciousness-and-the-new-scientist-magazine-reflections-on-false-materialist-assumptions-hamza-tzortzis.  17 Décembre 2014.

[4] " Cela met en relief un important défi auquel doit faire face l’étude de l’évolution du langage : la nécessité d’une coopération entre les diverses disciplines et entre les chercheurs travaillant sur différents aspects du problème.  Sans cette coopération, un compte-rendu satisfaisant de l’évolution du langage humain risque de nous échapper. " ([Prefinal Draft] Kirby, S.  (2007).  The evolution of language.  In Dunbar, R.  and Barrett, L., editors, Oxford Handbook of Evolutionary Psychology, pp.  669–681.  Oxford University Press.)

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Nier Dieu, nier la réalité: pourquoi nous n’avons pas besoin de preuves de l’existence de Dieu (partie 2 de 3)

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Description: L’existence de Dieu n’a pas besoin d’être prouvée.  Partie 2 : réponses à deux autres objections.

  • par Hamza Andreas Tzortzis
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Objection #2: La croyance en une terre plate n’a-t-elle pas déjà été considérée comme une certitude immédiate?

Denying_God_02.jpg Une autre objection est qu’à un moment de l’histoire, le fait de croire que la terre était plate fut considéré comme une croyance de base.  Puis, au fur et à mesure que la science a progressé, nous avons découvert que ce n’était pas le cas.  Je ne souhaite pas entamer un débat philosophique sur les croyances de base et les certitudes immédiates et si elles pourraient à leur tour changer avec l’avancement de la science.  Je dirai seulement que cela ne s’applique pas à l’existence de Dieu.  Dieu, par définition, est un être non-observable et Se situe à l’extérieur de Son univers.  Par exemple, si je fabrique une chaise, je demeure distinct et extérieur à cette chaise.  De même, le Créateur est distinct et extérieur à Son univers; c’est pourquoi Il ne peut être observé, car nous ne pouvons observer ce qui se situe à l’extérieur de notre univers.[1]  Dans cette perspective, l’objection ne s’applique pas, car elle ne peut s’appliquer qu’à des choses observables.

 

La science est basée sur une théorie du savoir appelée empirisme.  L’empirisme découle de l’idée selon laquelle on ne peut avoir connaissance d’une chose que par une expérience basée sur une observation directe ou indirecte.[2]  Un rejet empirique de Dieu est impossible, car il exige des preuves découlant d’une observation pour tirer des conclusions.  Nier une chose non observable à l’aide d’une théorie de la connaissance qui ne peut parvenir à des conclusions que par observation est absurde.  Le monde scientifique ne pourra jamais nier l’existence de Dieu parce que la science ne peut traiter que de choses observables.  C’est pourquoi le philosophe des sciences Elliot Sober, dans son essai sur l’empirisme, affirme que la science est limitée aux questions explicables par observation :

 « Les scientifiques sont constamment limités par les observations qui leur sont disponibles…  la science est forcée de restreindre son attention aux problèmes qui peuvent être résolus par l’observation. »[3]

Dieu n’est pas observable.  Comment pouvons-nous utiliser le monde observable pour nier une chose non observable?  C’est tout simplement impossible.  C’est pourquoi la science ne pourra jamais directement rejeter l’existence de Dieu.  Elle ne peut faire que l’une de ces deux choses :

1.Demeurer silencieuse sur le sujet

2.Suggérer des preuves pouvant être utilisées pour déduire Son existence

Une réplique courante à cette réponse inclut « si vous ne pouvez l’observer, vous ne pouvez donc y croire ».  Il s’agit là d’une affirmation déplacée, car l’observation n’inclut pas tous les phénomènes.  Il y a beaucoup de choses en lesquelles nous croyons sans pouvoir les observer.  Le philosophe John Cottingham expose ce problème dans son ouvrage intitulé Rationalism :

« Qu’en est-il de l’affirmation voulant que « toute eau, à une pression atmosphérique donnée, parvient à ébullition à 100 degrés celsius »?  Comme cette affirmation prend la forme d’une généralisation universelle illimitée, on peut déduire qu’aucun nombre fini d’observations ne peut établir la vérité de manière concluante.  Un autre problème peut-être encore plus inquiétant est que lorsque nous atteignons les plus hauts niveaux de la science… nous avons tendance à trouver des structures et des entités non observables de façon directe.  Les atomes, les molécules, les électrons, les photons et autres sont des constructions théoriques très complexes… Nous sommes ici très éloignés du monde de « l’observation empirique » directe… »[4]

Objection #3: La croyance en Dieu n’est pas universelle

Une dernière objection est que puisque les certitudes immédiates sont universelles, l’existence de millions d’athées à travers le monde suggère donc que l’existence de Dieu ne va pas de soi.  Il y a deux raisons pour lesquelles cette objection est non fondée :

1.    Les certitudes immédiates ne doivent pas nécessairement être universelles : Les certitudes immédiates, les croyances de base et les axiomes peuvent être individualisés et ne doivent pas nécessairement être universels.  Prenez l’exemple de votre mère : vous avez une croyance de base que la femme que vous appelez votre mère est celle qui vous a mis au monde.  Vous ne demandez pas de test d’ADN et vous acceptez le fait qu’elle soit votre mère car pour vous, cela va de soi.  Cependant, pour quelqu’un d’autre, cette femme que vous appelez votre mère est peut-être une tante, une belle-mère ou encore une étrangère.  Les croyances de base et les certitudes immédiates n’ont pas à être universelles; elles peuvent être individualisées.

2.    La croyance en Dieu est universelle:  En dépit du nombre d’athées dans le monde, la croyance en Dieu est universelle.  Pour qu’une croyance soit universelle, il n’est pas nécessaire que chaque individu, sur terre, y croit.  Un consensus interculturel est suffisant pour soutenir l’idée de l’existence de Dieu en tant que vérité universelle.  C’est un fait qu’il y a plus de gens croyants, dans le monde, qu’il n’y a d’athées et ce fut toujours le cas, depuis le début de l’humanité.

Pour que les athées et les sceptiques soient en mesure de remettre cette thèse en question, ils doivent démontrer que Dieu n’est pas une certitude immédiate, qu’Il n’est pas une croyance de base, qu’Il est lié à des cultures particulières et qu’on ne peut en avoir connaissance que par un transfert d’information.



Note de bas de page:

[1]"Pour Ibn Taymiyya, le terme "créé" implique quelque chose de distinct et d’extérieur à Dieu… » (Perpétuelle création dans la perfection de Dieu : commentaire de hadiths d’Ibn Taymiyya sur la création divine du monde.  Jon Hoover.  Journal of Islamic Studies 15:3 (2004) pp.  296.)

[2] Elliot Sober, "Empiricism" in The Routledge Companion to Philosophy of Science.  Édité par Stathis Psillos Martin Curd.  2010, p.  129.

[3] Ibid, pp.  137-138.

[4] John Cottingham.  Rationalism.  Paladin.  1984, pp.  109 -110.

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Nier Dieu, nier la réalité: pourquoi nous n’avons pas besoin de preuves de l’existence de Dieu (partie 3 de 3)

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Description: L’existence de Dieu n’a pas besoin d’être prouvée.  Partie 3 : l’existence de Dieu est enracinée dans la nature innée de l’homme.

  • par Hamza Andreas Tzortzis
  • Publié le 11 Apr 2016
  • Dernière mise à jour le 17 Apr 2016
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Notre nature innée (fitrah)

Denying_God_03.jpgL’idée des croyances de base et des certitudes immédiates au sujet de l’existence de Dieu correspond à la tradition islamique au sujet de la fitrah.  La fitrah est un terme arabe qui fait référence à la nature innée, à la disposition naturelle de l’être humain.  Cette nature innée reconnaît Dieu et ressent le besoin de L’adorer.[1]  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit, dans un hadith authentique : « Chaque enfant naît en état de fitrah.  Ce sont ses parents qui, plus tard, en font un juif, un chrétien, un zoroastrien… »[2]

Le sujet de la fitrah a été amplement discuté par les érudits musulmans.  L’érudit Ibn Taymiyyah (14e siècle) a dit : « La reconnaissance d’un créateur est fermement enracinée dans le cœur de tous les hommes… cela fait partie des nécessités indispensables de la création… ».  Al-Raghib al-Asfahani, un érudit du 12e siècle, a quant à lui écrit que la connaissance de Dieu « est profondément enracinée dans l’âme ».[3]

Malgré cela, la fitrah peut être « voilée » ou « corrompue » par diverses influences extérieures.  Ces influences, tel qu’indiqué dans les hadiths, peuvent inclure l’influence parentale ou encore celle de la société et des pairs.  Ces influences peuvent recouvrir d’une ombre la fitrah et ainsi l’empêcher de reconnaître la vérité.  À cet égard, Ibn Taymiyyah affirme que lorsque l’état naturel d’une personne est altéré, cette personne peut avoir besoin de preuves supplémentaires de l’existence de Dieu.

      « La reconnaissance d’un Créateur et de Sa perfection est innée et nécessaire en ce qui concerne celui dont la disposition est demeurée intacte.  Et souvent, quand la disposition innée est altérée… plusieurs personnes peuvent avoir besoin de preuves supplémentaires. »[4]

Ces autres preuves peuvent inclure l’argument rationnel.  Ibn Taymiyyah affirme que l’être créé « sait, par l’entremise de sa raison, qu’il a un créateur ».[5]  Cependant, ces arguments rationnels doivent être conformes à la théologie de l’islam et ne pas être fondés sur des prémisses qui la contredisent.  De ce point de vue, il est important de savoir que la croyance en Dieu n’est pas déduite de preuves inductives, déductives, philosophiques ou scientifiques.  Ce genre de preuves vient, certes, éveiller la fitrah présente chez l’homme, cette disposition naturelle à croire en Dieu.  Par ailleurs, un principe-clé veut que les arguments coraniques retirent le voile ou l’ombre qui recouvrait la fitrah.  Ces arguments incluent la réflexion, la méditation et l’introspection :

« Ainsi exposons-Nous les révélations aux gens qui réfléchissent. » (Coran 10:24)

« Il y a vraiment là un signe pour les gens qui réfléchissent. » (Coran 16:69)

« Ont-ils été créés à partir de rien?  Ou sont-ils eux-mêmes les créateurs?  Ou ont-ils créé les cieux et la terre?  En fait, ils ne sont sûrs de rien ! » (Coran 52:35-36)

Preuves soutenant le concept de Fitrah

Il est intéressant de noter que le concept de fitrah est soutenu par des preuves psychologiques, sociologiques et anthropologiques.  En voici quelques exemples :

·Preuve psychologique: l’érudite Olivera Petrovich a mené des recherches sur le lien entre la psychologie de l’être humain et l’existence de Dieu.  Elle conclut que la croyance en un Dieu non-anthropomorphique est quelque chose de naturel chez l’être humain et que l’athéisme est une psychologie apprise.

       « La possibilité que certaines croyances religieuses soient universelles (i.e. la croyance de base en un Dieu non-anthropomorphique en tant que créateur du monde naturel) semble avoir une base empirique beaucoup plus solide que ce que l’on peut déduire des textes religieux.  Certaines découvertes effectuées suite à des recherches sur la compréhension religieuse précoce concordent avec d’autres sphères de la recherche sur le développement, ce qui suggère des vérités cognitives universelles dans un nombre de domaines liés à la connaissance humaine… »[6]

·Preuve sociologique: le professeur Barrett, dans son ouvrage intitulé Born Believers: The Science of Children’s Religious Belief (Croyants-nés: la science des croyances religieuses chez les enfants), a étudié le comportement et les affirmations d’un groupe d’enfants.  Il en a conclu que les enfants croient en ce qu’il nomme « la religion naturelle », i.e. l’idée qu’une entité a créé l’univers tout entier et que cette entité ne peut être humaine (elle ne peut donc qu’être divine et surnaturelle).

       « Les recherches scientifiques sur l’esprit en développement des enfants et sur les croyances surnaturelles suggèrent que les enfants acquièrent normalement et rapidement un esprit facilitant la croyance au surnaturel.  Surtout au cours de la première année suivant la naissance, ils font la distinction entre les agents et les non-agents, les agents, ici, étant les êtres capables de se déplacer de manière déterminée pour atteindre un but.  Peu de temps après leur premier anniversaire, les bébés semblent comprendre que les agents et non les forces naturelles et les objets ordinaires, sont capables de créer de l’ordre à partir du désordre…  Cette habileté à comprendre la fonction et le but, doublée de la compréhension que l’ordre provient d’êtres dotés d’esprits, fait des enfants des êtres susceptibles de percevoir les phénomènes naturels comme des phénomènes intentionnellement créés.  Qui est le Créateur?  Les enfants savent que les gens qui les entourent ne sont pas de bons candidats.  Ce doit donc être Dieu…  Les enfants naissent croyants de ce que j’appelle la religion naturelle… »[7]

·Preuve anthropologique: Considérez l’athéisme de la Russie et de la Chine communistes.  Il subsistait, dans ces pays, des signes de ce que l’on appelle un instinct d’adoration, une stupeur mêlée d’admiration devant un être supérieur, appelée fitrah, en islam.  Par exemple, leurs grandes statues de Staline et de Lénine étaient presque révérées par les gens.  Lorsque vous étudiez les autres cultures, vous voyez cet instinct d’adoration transparaître, et cet instinct se manifeste même au sein des cultures athées.

Bref, nier Dieu revient à nier la réalité du monde qui nous entoure.  Nous avons parlé des certitudes immédiates et affirmé que la réalité du monde qui nous entoure en fait partie, bien que nous n’en ayons pas de preuve.  C’est pourquoi nier Dieu, qui est une certitude immédiate, revient à nier la réalité.

Et cela fut confirmé dans le Coran il y a plus de 1400 ans:

 « Peut-il y avoir un doute au sujet de Dieu, Créateur des cieux et de la terre? » (Coran 14:10)



Note de bas de page:

[1]Selon Ibn Qayyim, la fitrah est une prédisposition innée à reconnaître Allah, Son unicité et l’islam (al-Asqalani, Fathul Bari, p.  198). 

[2] Sahih Mouslim

[3]al-Dharee’ah p.  199

[4]Majmu’ al-Fatawa 6/73

[5] Nubuwwat, 266

[6]Les enfants en bas âge ont une croyance naturelle en Dieu.  The Age National (Australie) http://www.theage.com.au/national/infants-have-natural-belief-in-god-20080725-3l3b.html.  17 Décembre 2014.

[7] Justin L.  Barrett.  Born Believers: The Science of Children’s Religious Belief.  Free Press.  2012, pp.  35 – 36.

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