Les conseils de Louqman à son fils (partie 1 de 2): Solutions pour les parents du 21e siècle
Description: Les conseils de Louqman à son fils sont intemporels.
- par Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 20 Jun 2016
- Dernière mise à jour le 03 Mar 2019
- imprimés: 59
- Lus: 28,507
- Évalué par: 130
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Élever des enfants au 21e siècle n’est ni plus facile ni plus difficile que de les élever à un autre moment. Bien sûr, chaque époque a ses problèmes particuliers, mais ces conseils sont toujours d’actualité, car la nature humaine, elle, ne change pas. Quand Dieu a fait descendre le Coran, Il l’a parsemé de divers conseils, utiles en tout temps, peu importe les époques.
Les conseils de Louqman à son fils se trouvent dans la sourate coranique qui porte son nom, i.e. la sourate 31, versets 12-19. Ibn Kathir, un érudit et historien musulman du 14e siècle, a écrit sur Louqman dans son ouvrage intitulé « Histoires du Coran ». Pour ses écrits, il a utilisé les sources les plus fiables de son époque. Selon lui et selon la majorité des érudits musulmans, Louqman n’était pas un prophète comme tel, mais un homme très sage, à qui Dieu avait accordé sagesse et jugement. Selon Ibn Kathir, les premiers érudits étaient d’avis que la sagesse signifiait la discrétion et la compréhension de la religion. On rapporte également que Louqman disait qu’il nourrissait ainsi ses nobles qualités en « baissant mon regard, en surveillant mes propos, en mangeant de ce qui est licite, en gardant ma chasteté, en remplissant mes promesses et mes engagements, en étant hospitalier, en respectant mes voisins et en ne m’occupant pas de ce qui ne me regarde pas. Tout cela m’a rendu tel que je suis. »[1]
Louqman, donc, donna 10 conseils à son fils, conseils applicables de nos jours encore et utiles aux parents souhaitant élever leur enfant au sein de l’islam. On dit que si tous les parents appliquaient les conseils de Louqman, ils n’auraient pas à s’inquiéter du sort de leurs enfants dans l’au-delà, car ceux-ci connaîtraient la voie à suivre pour entrer au Paradis. Dans les quelques versets du Coran contenant les conseils de Louqman à son fils se trouve la clef du succès dans cette vie et dans l’au-delà.
Les conseils qu’un parent décide de donner ou de ne pas donner à son enfant sont très importants. Il serait dévastateur, pour un parent, d’entendre son enfant, au Jour du Jugement, dire « mais ma mère (ou mon père) ne m’a jamais dit cela! » Choisir les bonnes paroles peut être difficile, parfois; c’est pourquoi emprunter les paroles des prophètes ou de nos pieux prédécesseurs, tels Louqman, peut être une excellente idée. Voyons donc ce que Louqman avait à dire à son fils et remarquons, au passage, à quel point il lui parlait de façon respectueuse. Le respect est important entre les membres d’une même famille; personne n’aime qu’on lui crie après ou qu’on lui aboie des ordres, surtout quand cela vient d’une personne qu’il aime.
1. « Mon cher fils, n’attribue jamais d’associés à Dieu. Car Lui attribuer des associés est vraiment une injustice énorme. » (Coran 31:13)
Louqman appelle son fils « mon fils » plutôt que par son prénom, comme pour mettre l’accent sur le lien familial qui les unit. Il capte son attention afin qu’il écoute attentivement ce qu’il a à lui dire. Il attire ensuite l’attention de son fils sur ce qu’il y a de plus important aux yeux de Dieu. Celui qui attribue des associés à Dieu, lui dit-il, commet le plus grand péché et la plus grande injustice qui soient. Il se fait également un grand tort à lui-même, car il s’expose à la colère et au châtiment éternel de Dieu.
« Certes, Dieu ne pardonne pas qu’on Lui attribue des associés. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. Quiconque attribue des associés à Dieu commet un énorme péché. » (Coran 4:48)
2. « Et Nous avons enjoint à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère. » (Coran 31:14)
Dans le Coran, Dieu mentionne les droits des parents dans la même phrase où Il mentionne l’aspect le plus important de l’islam, i.e. l’adoration de Dieu. Cela indique qu’être bon envers ses parents, les honorer et les respecter est extrêmement important en islam.
« Et votre Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et d’être bon envers ses parents. » (Coran 17:23)
Le prophète Mohammed a confirmé le devoir d’être bon envers ses parents. Un des compagnons du Prophète le questionna, un jour, sur les meilleures actions que puisse faire une personne et qui sont le plus aimées de Dieu. Le Prophète lui répondit : « Accomplir la prière à l’heure. » Le compagnon lui demanda : « Et ensuite? », et le Prophète répondit : « Être bon et dévoué envers ses parents. »[2]
Dans le verset 14 de la sourate Louqman, Dieu parle des difficultés que doivent traverser les mères pour porter et élever leurs enfants et ordonne aux enfants de se montrer reconnaissants envers leurs parents. Dieu nous rappelle que c’est vers Lui que nous retournerons et que notre allégeance doit être envers Lui d’abord et avant tout, suivie du dévouement et de la bonté envers les parents.
« Et Nous avons enjoint à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère. Sa mère l’a porté, [subissant pour lui] peine sur peine, et son sevrage a lieu au bout de deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi et envers tes parents. Vers Moi est la destination (finale). » (Coran 31:14)
3. « Mon cher enfant, (poursuivit Louqman), [une faute, fut-elle] d’un poids aussi infime que celui d’un grain de moutarde, [et fut-elle] cachée au fond d’un rocher ou quelque part ailleurs, dans les cieux ou sur la terre, Dieu l’exposera. » (Coran 31:16)
Puis, Louqman recommande à son fils de se souvenir de la puissance de Dieu. Il ajoute que le savoir de Dieu est parfait et que tout ce qui arrive et tout ce qui arrivera, en ce monde, est déjà connu de Dieu. La puissance de Dieu est absolue et ne doit jamais être mise en doute, mise au défi ou ignorée par qui que ce soit.
Les conseils de Louqman à son fils (partie 2 de 2): Débuter sur des bases solides
Description: Suite de la discussion sur les conseils de Louqman, le sage, à son fils.
- par Aisha Stacey (© 2016 IslamReligion.com)
- Publié le 20 Jun 2016
- Dernière mise à jour le 20 Jun 2016
- imprimés: 31
- Lus: 17,806
- Évalué par: 130
- Envoyés: 0
- Commentés: 1
Dieu a accordé la sagesse à Louqman, sagesse qui l’a amené à suivre la voie des prophètes et à inviter les gens à adorer Dieu de façon exclusive. Cela fait, il va sans dire, avec les meilleures manières qui soient. Louqman souhaitait le meilleur pour son fils et c’est pourquoi il lui prodigua des conseils qui lui seraient fort utiles aussi bien en ce monde que dans l’au-delà. Ces conseils sont toujours d’actualité et les parents d’aujourd’hui, qui s’efforcent d’élever des enfants croyants, peuvent en bénéficier. Nous avons déjà parlé des trois premiers conseils recommandant de n’adorer que Dieu, d’être bons envers ses parents et de reconnaître que Dieu a le contrôle suprême sur toute chose. Voici les sept autres conseils de Louqman à son fils :
4. « Ô mon enfant, observe [rigoureusement] la prière! » (Coran 31:17)
Louqman recommande à son fils de prier régulièrement. Tous les parents devraient non seulement enseigner la prière à leurs enfants, mais leur faire comprendre les raisons pour lesquelles ils doivent prier et l’importance de la prière. Le mot arabe pour prière est « salah », ce qui signifie « connexion ». La prière est donc la façon de maintenir une connexion avec Dieu. La prière à heures régulières sert à nous rappeler pourquoi nous sommes ici et nous aide à nous garder éloignés du péché.
5. « Recommande le bien et déconseille ce qui est mal. » (Coran 31:17)
Enjoindre le bien et interdire le mal est une responsabilité qui incombe à chaque croyant, dirigeants et citoyens, hommes et femmes, chacun selon ses capacités. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque voit une mauvaise action, qu’il la change avec ses mains (i.e. par l’action); s’il ne peut le faire, qu’il la change avec sa langue (i.e. en la dénonçant ou en tentant de raisonner les gens); et s’il ne peut faire cela non plus, alors qu’il la déteste au fond de son cœur; et c’est là le degré le plus faible de la foi. »[1]
6. « … et endure ce qui t’arrive avec patience. » (Coran 31:17)
Louqman recommande ensuite la patience à son fils. Le gendre du Prophète, Ali ibn Abi Talib, a défini la patience comme le fait de « demander l’aide de Dieu ».[2] Se souvenir de Dieu et contempler Sa grandeur est la clef de la patience et la patience est la clef du Paradis.
7. « Ne détourne pas ton visage de tes semblables par mépris (envers eux)… » (Coran 31:18)
Il recommande à son fils de ne pas se comporter de façon arrogante, comme s’il était meilleur que tout le monde. L’humilité est une qualité que doit s’efforcer de cultiver tout croyant, car elle mène au Paradis, tandis que l’arrogance mène à l’Enfer. L’arrogance du diable l’a non seulement amené à être expulsé du Paradis, mais l’a condamné, avec ses fidèles, au feu de l’Enfer. Le prophète Mohammed ne se comportait pas de façon arrogante, ne se croyait pas meilleur que les autres et ne levait pas le nez sur le travail manuel. Un de ses compagnons a d’ailleurs rapporté qu’il se faisait toujours un plaisir de donner un coup de main aux ouvriers et aux serviteurs.
8. « … et ne foule pas la terre avec insolence; car Dieu n’aime pas l’arrogant infatué de sa personne. » (Coran 31:18)
Marcher avec insolence est une autre forme d’arrogance. Louqman tente donc de souligner l’importance de l’humilité. Il cherche à dire à son fils que nous sommes tous égaux aux yeux de Dieu et que la seule chose qui nous distingue les uns des autres est la piété. Le prophète Mohammed, ses compagnons et les premières générations de musulmans comprenaient très bien le concept d’humilité. Voici l’histoire d’un homme qui marchait sur terre sans insolence aucune.
Durant son califat, Omar ibn al-Khattab avança sur Damas avec son armée. Abou Oubayda était avec lui. Ils arrivèrent près d’un petit lac. Omar descendit de chameau, retira ses chaussures, les attacha ensemble et les suspendit à son épaule. Il retira ensuite le licou de son chameau et ils entrèrent dans l’eau ensemble. Voyant qu’il faisait cela devant son armée, Abou Oubayda lui dit : « Ô commandant des croyants! Comment peux-tu être aussi modeste devant tes hommes? » Omar répondit : « Malheur à toi, Abou Oubayda! Si d’autres que toi pensent ainsi… Ce genre de pensées causera la chute des musulmans! Ne sais-tu pas que nous avons toujours été un peuple modeste? Puis, Dieu nous a élevés à un statut d’honneur et de grandeur grâce à l’islam. Si nous oublions qui nous avons été et souhaitons être élevés par autre chose que par l’islam, Celui qui nous a élevés nous abaissera certainement. »[3]
9. « Sois plutôt modeste dans ta démarche. » (Coran 31:19)
Un proverbe amérindien dit qu’on connaît un homme aux traces qu’il laisse derrière lui. Louqman conseille à son fils de marcher modestement sur terre et de ne pas marcher « avec de grosses bottes ». Il lui dit que la patience et l’humilité devraient être les qualités normales d'une personne et que les croyants devraient être connus pour leur humilité, leur gentillesse et leur compassion envers les autres.
10. « … et abaisse le ton de ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien celle de l’âne! » (Coran 31:19)
Enfin, Louqman recommande à son fils d’abaisser le ton de sa voix, car parler fort et de façon véhémente rend la voix d’une personne semblable à celle de l’âne. Crier ne gagne pas le cœur des gens qui nous écoutent; cela les offense et les éloigne de nous.
Louqman le sage a donc offert dix conseils à son fils. Il est important de souligner qu’il commence avec le plus important des conseils : la croyance en un seul Dieu et Son adoration exclusive. Il souligne également qu’attribuer des associés à Dieu est le seul péché impardonnable. Il rappelle ensuite à son fils des valeurs que doit acquérir le croyant, tout en désapprouvant l’arrogance et la hauteur. Si les parents arrivent à prodiguer ces dix conseils à leurs enfants, ils établissent les bases pour que leurs enfants mènent une vie heureuse. Et si les parents arrivent à appliquer eux-mêmes ces conseils afin de devenir de bons exemples pour leurs enfants, c’est encore mieux.
Note de bas de page:
[1] Sahih Mouslim
[2]Ibn Qayyim al Jawziyyah, 1997, Patience and gratitude, English translation, United Kingdom, Ta-Ha Publishers. P12
[3] As Sallabi, Dr Ali Muhammad. ‘Umar Ibn Al-Khattab: His Life and Times (Omar ibn al-Khattab: sa vie et son époque) International Islamic Publishing House Saudi Arabia. (2007)
Ajouter un commentaire