L’amour des compagnons pour le prophète Mohammed (partie 2 de 2): Un dévouement hors du commun
Description: Dans un monde violent, un homme, seul, défendit le bien et la vertu et s’en trouva récompensé par le dévouement et l’amour de ses fidèles.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 14 Nov 2016
- Dernière mise à jour le 14 Nov 2016
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L’Arabie était une société violente, dominée par les hommes, où les forts réussissaient et les faibles périssaient. Les femmes étaient considérées comme des biens au service des hommes et des filles nouvellement nées étaient enterrées vivantes avec moins de soin que si elles étaient des animaux. Telles étaient les conditions dans lesquelles vivaient les hommes, les femmes et les enfants qui devinrent les compagnons du prophète Mohammed. C’est au sein de cette société sans foi ni lois que Dieu intervint et envoya l’homme connu comme « une miséricorde pour l’humanité ». C’était un homme qui accordait de la valeur à la vie, à l’honnêteté et à la générosité. Les gens l’admiraient pour son sérieux et son excellent caractère, même avant qu’il ne commence à prêcher l’islam. Il était charismatique et était toujours disponible et accessible pour tous, hommes, femmes et enfants.
« Et Nous ne t’avons envoyé [ô Mohammed] qu’en miséricorde à l’univers. » (Coran 21:107)
Mohammed était un homme altruiste, qui passa les 23 dernières années de sa vie à enseigner à ses compagnons et à ses nombreux fidèles comment adorer Dieu et respecter l’humanité. Il transmit un message imprégné des concepts de miséricorde, de pardon et de justice pour tous. C’était un message qui était attrayant à la fois pour les pauvres et les riches.
Malgré la société dans laquelle il vivait, Mohammed était, même avant l’islam, un homme bon et hospitalier, dont les qualités étaient reconnues de tous. Jeune homme, il était chaste et méditatif et pourtant, les jeunes oisifs et indisciplinés aimaient sa compagnie. Il était ce qu’on appellerait, aujourd’hui, un super bon gars, c’est-à-dire un homme à qui on peut se fier. En tant qu’adulte, Mohammed était connu comme un bon ami et un commerçant honnête. Parmi les gens de La Mecque, on le connaissait sous le surnom d’Al-Amine, i.e. le digne de confiance. Les gens le consultaient pour toutes sortes de problèmes et, grâce à son honnêteté, on lui demandait souvent de jouer le rôle de médiateur lors de disputes et on lui confiait des biens qu’il gardait soigneusement.
Les gens qui connaissaient le mieux le prophète Mohammed sont ceux qui eurent le moins de difficulté à accepter sa mission prophétique et le message qu’il avait à transmettre. Ils connaissaient son caractère et plus particulièrement son humilité et sa compassion envers les moins fortunés. Parmi les premiers fidèles qui suivirent Mohammed, il y avait de nombreux pauvres et indigents, qui trouvèrent du réconfort dans ses paroles et ses actions. Ils sentaient que quelqu’un comprenait enfin leurs besoins et leur réalité, tout en se souciant du bien-être de leur âme. Ce sont ces mêmes personnes qui furent d’abord ridiculisées, puis torturées à cause de leurs nouvelles croyances. Elles ne jouissaient d’aucun soutien tribal et souffrirent beaucoup à cause de leur conversion à l’islam.
Selon le biographe Ibn Ishaq, un esclave nommé Bilal souffrit terriblement de sa conversion. Il fut battu sans merci, traîné par le cou, dans les rues et sur les collines de La Mecque, et soumis à de longues périodes sans eau et sans nourriture. Son maître, Omeyya ibn Khalaf, le sortait à l’extérieur lors de la période la plus chaude du jour, le jetait sur le dos, dans la vallée, et posait une pierre énorme sur sa poitrine. Puis, il lui disait : « Tu resteras ici jusqu’à ce que tu meures ou que tu rejettes Mohammed et invoque al-Lat et al-Ouzza. »[1] Bilal refusa jusqu’au bout et, au milieu de ses souffrances, ne disait qu’une chose – Ahad (qui signifie « un seul Dieu »).
Après plusieurs années de boycott économique, d’abus et de torture, les nouveaux musulmans n’eurent d’autre choix que d’immigrer dans la ville de Yathrib (Médine). Là, les habitants accueillirent le prophète Mohammed et l’acceptèrent comme leader. Mais quitter La Mecque en grand nombre, pour les musulmans, s’avéra problématique. Pour les leaders de La Mecque, voir Mohammed et ses fidèles quitter la ville impénitents et impunis pour le désordre qu’ils avaient causé en remettant en question leurs traditions était de la plus haute insulte. Durant cette période, les compagnons du Prophète démontrèrent tout leur dévouement envers lui. Ils commencèrent à quitter La Mecque petit à petit et les polythéistes n’épargnèrent aucun effort pour les en empêcher.
Un jeune homme nommé Houbaib fut mené à la potence pour être pendu. On lui offrit alors de sauver sa vie en échange de celle de Mohammed. Très courageux, il dit : « Jamais! Non seulement je ne voudrais pas qu’il soit à ma place, je ne voudrais même pas qu’une épine pique son pied. » C’est alors que quelqu’un entendit l’un des leaders de La Mecque dire : « Je n’ai jamais vu personne aimé de ses amis comme Mohammed est aimé de ses compagnons. » [2]
Tandis que de nombreux musulmans quittèrent La Mecque à la tombée du jour, un homme nommé Souhaib exprima ouvertement son intention d’immigrer. Les leaders de La Mecque se mirent à l’insulter et tentèrent de l’en dissuader. Mais Souhaib, un homme riche, leur offrit sa fortune tout entière s’ils le laissaient partir sans tenter de l’en empêcher. Ils acceptèrent. Quand le Prophète entendit parler du sacrifice de Souhaib pour pouvoir immigrer à Médine, il dit : « Souhaib a fait un marché qui lui rapportera du succès! ».[3]
Bientôt, les leaders de La Mecque bloquèrent toutes les issues de la ville dans le but d’empêcher de nouveaux départs vers Médine. Ils surveillèrent en permanence la maison de Mohammed, sachant que tant qu’il demeurait à La Mecque, tout n’était pas perdu. La nuit où Mohammed décida de quitter pour Médine en compagnie de son ami et confident Abou Bakr, son jeune cousin Ali proposa de demeurer dans sa maison (à Mohammed), prétendant être lui. Il se coucha dans le lit du Prophète, recouvert par un manteau appartenant à celui-ci. Ali n’avait pas peur, car il savait que Dieu le protégeait. Les hommes surveillant la maison n’avaient aucune idée que le Prophète avait réussi à échapper à leur vigilance. Puis, à la lumière du jour, Ali fut interrogé, mais en vain.
Cette anecdote sert aussi à nous rappeler que les femmes, parmi les compagnons du Prophète, lui étaient tout aussi dévouées. Quand ils ne purent tirer aucune information d’Ali, ils se mirent à intimider et à abuser physiquement d’Asma, la fille d’Abou Bakr. On rapporte qu’elle fut violemment giflée au visage et sur la tête. Mais cela ne la découragea point, car tout de suite après, elle se rendit, en catimini, porter à manger au Prophète et à son père, qui étaient cachés dans une grotte à l’extérieur de La Mecque.
Tous les compagnons du prophète Mohammed éprouvaient de l’amour et de l’affection pour lui; ils lui étaient plus dévoués qu’ils ne l’étaient à leur propre bien-être et confort. Et si le Prophète faisait allusion à ce dévouement, ils disaient : « Ô prophète de Dieu, tu nous est plus cher que nos propres pères et mères. »
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