Jeremy Ben Royston Boulter, ex-chrétien, Royaume-Uni (partie 6 de 7)
Description: L’islam évolue dans le cœur. Partie 6.
- par Jeremy Ben Royston Boulter
- Publié le 14 Jul 2014
- Dernière mise à jour le 13 Jul 2014
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Ali Jamily
Ali Jamily était le quatrième collègue musulman « occidental » duquel je faisais connaissance. Il arrivait tout juste des États-Unis. Il avait conduit jusque chez nous depuis Jeddah et la première chose qu’il avait faite, en arrivant en Arabie, avait été de visiter la maison de Dieu et de circuler autour (ce qui est appelé le petit pèlerinage, ou Oumrah). C’était là une des caractéristiques d’Ali, avec lequel j’allais plus tard me lier d’amitié : son obsession avec la Maison de Dieu (Kabah) et le fait d’aller la visiter le plus souvent possible. Il portait des verres fumés et avait une apparence « cool ». Une autre chose que j’allais apprendre de lui était son admiration pour les normes sociales et légales américaines, qu’il comparait aux normes saoudiennes en dépréciant celles-ci. Et pourtant, sous cet extérieur « occidental » se cachait un cœur qui aimait Dieu passionnément. Peu de temps après avoir fait ma connaissance, il me demanda si je connaissais l’islam et je lui dis que j’avais lu le Coran. Évidemment, il me demanda tout de suite si j’avais l’intention de me convertir et je lui parlai des trois conditions que je souhaitais voir se réaliser avant de me convertir.
« Mais est-ce que ça va bien? », me demanda-t-il. « Tu ne peux imposer des conditions à Dieu! » « Tu devrais te prosterner tout de suite et implorer Son pardon! Si tu es convaincu que l’islam est la vérité, prononce ton attestation de foi maintenant! »
« Pourquoi ne puis-je établir des conditions? », demandai-je. « Je veux que ma famille soit musulmane; est-ce trop demander? »
« Dieu guide qui Il veut. Refuses-tu réellement de répondre à Son appel pour des raisons familiales? Même le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’a jamais pu guider toute sa famille vers l’islam et son oncle est mort mécréant malgré le fait qu’il était à son chevet et l’implorait de prononcer l’attestation de foi », me dit-il.
« Mais j’aimerais en parler avec ma famille avant! », lui dis-je, pensant à part moi-même que ma famille était en droit de connaître les raisons qui m’amèneraient à prendre une décision aussi importante que de me convertir à une autre religion.
« Et si tu mourais avant de te convertir? », me demanda-t-il. « Si tu meurs alors que tu connaissais la vérité tout en la refusant, tu iras certainement en Enfer! As-tu une idée à quel point tu es chanceux? Ce n’est pas tout le monde à qui Dieu décide d’ouvrir les yeux; tu n’as pas le droit de refuser la chance qu’Il t’offre », ajouta-t-il.
Sur le coup, je fus décontenancé par son attitude. Mais, plus tard, en y repensant, je me dis qu’il avait peut-être raison et que je serais stupide de laisser passer cette chance.
Ma déclaration d’islam
L’étape suivante, pour moi, consistait donc à retourner au Bureau de propagation de la foi et à leur demander comment embrasser l’islam. Lorsque j’entrai dans ce bureau pour la deuxième fois, on me regarda avec surprise et confusion. Je présume qu’il n’y avait pas beaucoup d’Européens blancs qui se présentaient ainsi à leur bureau et je vis qu’ils me sondaient, tentant de deviner pourquoi j’étais là.
Un Indien, Shaykh Farooq, parla le premier.
« Que voulez-vous? »
Son anglais était bon. Toutefois, j’étais aussi étonné qu’ils ne comprennent pas pourquoi j’étais venu les voir qu’ils l’étaient de me voir là. Lorsque je lui expliquai pourquoi j’étais là, il me dit que je devais recevoir des explications détaillées sur ce qu’était l’islam et connaître les conditions de la déclaration de foi.
Cela m’apparut de mauvais augure. Je m’étais attendu à ce qu’on m’accueille à bras ouverts et qu’on me fasse prononcer sur-le-champ l’attestation de foi, mais ils insistèrent sur le fait que j’avais besoin d’être informé en détail sur l’islam.
Deux autres personnes m’avaient précédé dans le bureau, deux personnes originaires des Philippines qui souhaitaient elles aussi se convertir à l’islam. David était un chrétien pratiquant qui avait connu l’islam dans le cadre des leçons d’arabe qu’il prenait au centre de propagation. Par coïncidence, c’était l’électricien qui s’occupait du complexe d’habitation dans lequel je résidais. John, quant à lui, venait se convertir parce que sa femme était musulmane. David, son ami, l’avait littéralement traîné jusqu’au bureau.
Quelqu’un décida de nous faire revenir tous les trois pour prononcer ensemble l’attestation de foi devant deux témoins musulmans, après quoi nous serions officiellement musulmans. Ils nous dirent qu’un prêcheur serait présent le weekend suivant, le jeudi, après la prière du midi.
Le jeudi suivant, comme David et moi habitions le même complexe, John vint nous y rejoindre et nous nous rendîmes ensemble au Bureau de propagation. Ils nous conduisirent dans une grande salle de séjour sur le sol de laquelle il y avait des coussins. Shaykh Ehab, ou Abou Abderrahman, tel que je le connaissais depuis qu’il m’avait donné une traduction du Coran, et Shaykh Farooq, que j’avais rencontré quelques jours auparavant, étaient présents et nous attendaient. Puis, Shaykh Ibrahim, le dirigeant du Bureau de propagation de Ha’il, fit entrer deux hommes que je ne connaissais pas. On nous dit qu’il s’agissait de volontaires. Shaykh Sa’oud travaillait pour la compagnie d’électricité saoudienne et Shaykh AbdoulAziz pour la compagnie de téléphone saoudienne. C’est Shaykh Sa’oud qui prit la parole.
Il nous expliqua que l’islam est une religion monothéiste et que décider de s’y convertir était une grande décision à prendre. Une fois converti, nous ne pourrions plus songer à revenir en arrière et si nous revenions en arrière, nous serions soumis à la peine de mort pour apostasie.
Je répondis que je comprenais le sérieux de ma démarche.
Puis, il nous parla des six principes de la foi. « D’abord, vous devez savoir et croire, dans votre cœur et dans vos prières, qu’Allah est votre Dieu et qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Lui. »
« Voilà la principale raison pour laquelle je suis ici », me dis-je en moi-même.
Il poursuivit : « Cela signifie que vous ne devez utiliser aucun objet ni aucune image pour vous aider à vous concentrer dans votre adoration, car ce sont des idoles. Et votre adoration ne doit se faire qu’envers Dieu, sans aucun intermédiaire humain ou spirituel, fut-il prophète, prêtre, ange ou élément naturel. Comprenez-vous bien ce que je vous dis? »
Nous acquiesçâmes.
Il poursuivit : « Vous devez croire aux anges, qui sont les messagers et serviteurs de Dieu. Ils transmettent Sa parole aux prophètes et font tout ce qu’Il leur commande, sur terre et dans les cieux. »
Nous approuvâmes de la tête. C’étaient les anges qui avaient détruit Sodome et Gomorrhe, sur le commandement de Dieu et les anges, encore, qui avaient annoncé à Marie la naissance de Jésus.
« Et vous devez croire au message de Dieu tel qu’écrit dans le Coran, ainsi qu’aux messages envoyés aux prophètes précédents et que l’on retrouve dans la Torah, les Psaumes et l’Évangile. Nous croyons que tous ces livres ont été révélés par Dieu. »
« Oui », pensai-je.
« Croyez-vous que ces messages furent révélés par Dieu, à Ses prophètes, par l’intermédiaire des anges? »
Nous approuvâmes.
« Les musulmans croient en tous les prophètes; ce sont eux qui nous ont transmis le message de Dieu depuis Adam. Mohammed fut le dernier prophète envoyé par Dieu et le Coran est le dernier message révélé à l’humanité. Et vous devez croire que Jésus, que la paix soit sur lui, n’est pas Dieu ni le fils de Dieu. C’est un homme, comme nous, créé par Dieu, dans le ventre de Marie, et un messager de Dieu, comme Mohammed, que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui. Qu’en dites-vous? »
« Jésus était un prophète comme Mohammed », dit David. J’approuvai de la tête. « C’est évident », pensai-je.
« Vous devez également croire que nous serons ressuscités, au Jour du Jugement, et que dans l’au-delà, nous serons envoyés dans l’une des deux destinations finales : le Paradis ou l’Enfer. Telle est la base de notre libre-arbitre; nous choisissons où nous irons selon les actions que nous accomplissons ici-bas. »
C’était là une partie intégrante de la croyance chrétienne, alors je n’eus aucun mal à l’assimiler. Nous approuvâmes tous.
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