Le défi du Coran
Description: Le défi du Coran de produire un ouvrage qui lui soit similaire et l’incapacité de ses contemporains de relever ce défi.
- par Bilal Philips
- Publié le 30 Nov 2009
- Dernière mise à jour le 24 Jan 2010
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Le Coran n’est pas unique que dans sa façon de présenter ses sujets, mais dans le simple fait qu’il constitue un miracle en lui-même. Par « miracle », nous entendons la réalisation d’un événement surnaturel ou extraordinaire, qui ne peut être reproduit par l’être humain. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a mis au défi les Arabes de son époque de produire un ouvrage littéraire de qualité similaire à celle du Coran, mais ils en furent incapables, malgré le fait qu’ils étaient connus pour leur grande éloquence et leurs talents littéraires. Le défi de produire un ouvrage similaire au Coran fut présenté aux Arabes, puis à l’humanité, en trois étapes :
1. Le Coran tout entier
Dans le Coran, Dieu ordonne au Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) de mettre la création au défi de produire un livre de qualité similaire à celle du Coran.
« Dis : « Même si toute l’humanité et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de similaire à ce Coran, ils ne sauraient rien produire de semblable, même s’ils se soutenaient les uns les autres. » (Coran 17:88)
2. Dix chapitres
Ensuite, Dieu rendit le défi beaucoup plus facile à soulever en demandant à ceux qui niaient l’origine divine du Coran de produire seulement dix chapitres similaires à ceux du Coran :
« Ou alors ils disent : « Il [Mohammed] l’a forgé, [ce Coran] ». Dis : « Apportez donc dix sourates semblables à celles-ci, que vous aurez vous-mêmes forgées, et appelez qui vous pourrez, (pour vous aider), hormis Dieu, si vous êtes véridiques. » (Coran 11:13)
3. Un seul chapitre
Le dernier défi consistait à produire un seul chapitre similaire à ceux du Coran, dont le plus court chapitre (sourate) n’est pourtant constitué que de deux versets :
« Et si vous êtes dans le doute au sujet de ce que Nous avons révélé à Notre serviteur (Mohammed), alors essayez donc de produire ne serait-ce qu’une souratesemblable, et appelez vos témoins que vous adorez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques. » (Coran 2:23)
Ces défis n’étaient pas que des paroles en l’air auxquelles personne ne portait attention. L’appel du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) au monothéisme, à l’abolition de l’idolâtrie sous toutes ses formes et à l’égalité entre les esclaves et leurs maîtres menaçait tout le système socio-économique de la société mecquoise en général, et le statut de la tribu dominante de Qouraysh, à laquelle appartenait le Prophète, en particulier. La Mecque, centre commercial et spirituel de l’Arabie, souhaitait désespérément mettre un terme à la propagation de l’islam. Et tout ce que les opposants du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avaient à faire pour anéantir ce nouveau mouvement était de produire un seul chapitre semblable à ceux que le Prophète et ses fidèles récitaient aux gens. Un certain nombre d’orateurs et poètes de Qouraysh tentèrent de relever le défi, mais échouèrent lamentablement. Alors ils se tournèrent vers le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et lui offrirent de grosses sommes d’argent, les plus belles de leurs femmes et même la position de roi, parmi eux, en échange de sa promesse de cesser d’inviter les gens à l’islam.
Pour toute réponse, il leur récita les treize premiers versets de la sourate Foussilate, jusqu’à ce qu’ils l’implorent d’arrêter.[1] Ils eurent alors recours à la torture de leurs esclaves et des membres de leurs familles qui avaient embrassé l’islam, dans une vaine tentative de les pousser à retourner vers l’idolâtrie. Puis, ils organisèrent un boycott économique contre le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), ses fidèles et les membres de son clan, Banou Hashim, dans l’espoir de les affamer au point où, n’en pouvant plus, ils laisseraient tomber l’islam. Là encore, ils échouèrent. Enfin, ils décidèrent de l’éliminer tout simplement, en envoyant chez lui de jeunes hommes armés provenant de chacun des clans de Qouraysh, afin que la responsabilité de son meurtre relève de chacun des clans, rendant impossible une vengeance de la part du clan du Prophète.
Mais Dieu facilita au Prophète et à ses fidèles leur fuite vers une ville appelée Yathrib, où se trouvait un groupe de nouveaux convertis. Par l’intermédiaire des clans de Yathrib, l’islam se propagea rapidement et, en moins d’un an, les musulmans y devinrent majoritaires. Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) fut nommé dirigeant de cette ville et changea son nom pour Medina an-Nabi (la cité du Prophète), que les gens appelèrent tout simplement Medina. Au cours des huit années suivantes, les clans de la Mecque et des régions avoisinantes organisèrent une série de campagnes infructueuses contre l’État musulman de Médine, qui se soldèrent par l’invasion musulmane de la Mecque.
Toute cette effusion de sang aurait pu être évitée si seulement Qouraysh et ses alliés avaient été capables de produire simplement trois lignes de poésie ou de prose élégante d’une beauté et d’une portée similaires à celles du Coran. Il ne peut donc subsister aucun doute quant à l’inimitabilité du style littéraire du Coran, au miracle de ses rimes et à la perfection de son rythme.
Certains ont suggéré que l’inimitabilité du Coran n’était pas nécessairement unique, car de grands poètes anglais, comme Shakespeare et Chaucer, entre autres, ou de grands poètes d’autres nationalités, avaient en général un style tout à fait unique qui les démarquait de leurs contemporains. Si, cependant, un poète d’aujourd’hui faisait une étude approfondie des écrits de Shakespeare et écrivait un sonnet dans le style shakespearien, utilisant une vieille encre et du vieux papier, pour ensuite prétendre avoir découvert un poème oublié de Shakespeare, le monde littéraire pourrait facilement être berné, même après un examen minutieux du dit sonnet. Donc, même le plus grand poète pourrait être imité, indépendamment du caractère unique de son style, tout comme de grands peintres l’ont été, de façon convaincante. [Et en réalité, de nombreux érudits anglais considèrent qu’une grande partie de l’œuvre attribuée à Shakespeare a en fait été écrite par un de ses contemporains, Christopher Marlowe.] Le Coran, quant à lui, se situe à un niveau bien plus élevé. Au fil des siècles, diverses tentatives d’imitation ont été faites, mais aucune n’a résisté à un examen minutieux. Et, tel que nous l’avons mentionné plus haut, la motivation et l’urgence d’imiter le Coran étaient bien plus intenses à l’époque de sa révélation, à un moment où le talent littéraire des Arabes était au sommet de sa renommée. Et pourtant, toutes les tentatives ont échoué.
Footnotes:
[1] Recueilli dans al-Hakim, al-Bayhaqi, Aboo Ya’laa et Ibn Hicham, et déclaré hassan par lbrahim al-’Ali dans Sahih as-Sirah an-Nabawiyah, p.64.
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