S. E. Levine, ex-juive, États-Unis (partie 2de 2)

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Description: Une juive découvre que l’islam peut lui permettre de renouer avec Dieu, de voir tous ses péchés pardonnés et de trouver une véritable sérénité.

  • par S. E. Levine (source : IslamOnline.net,avec leur permission)
  • Publié le 22 Jul 2013
  • Dernière mise à jour le 22 Jul 2013
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Après la conférence, des femmes se rendirent à la cuisine pour préparer des choses à manger.  Basimah me dit de m’installer confortablement jusqu’à ce que la nourriture soit apportée.

Je lui offris de l’aider, mais elle me dit : « Non, tu es notre invitée.  Des sœurs américaines converties viennent d’arriver, je vais te les présenter. »

Basimah fit signe à une femme assise à l’autre bout de la pièce.  Elle vint vers nous et les deux se firent la bise, tout en se saluant en arabe.  Puis, elles se tournèrent vers moi et Basimah dit à l’autre femme :

« Voici Sharon.  Elle est juive.  Tu veux bien lui tenir compagnie jusqu’à ce qu’on  mange? »

« Bien sûr », répondit-elle.  « Bonjour, Sharon, je m’appelle Arwa. »

Elle et moi nous installâmes et fîmes connaissance.  Je lui posai des questions sur sa conversion, sur son statut matrimonial, etc.  Puis, elle largua la bombe :

 « Pourquoi avez-vous tué Jésus? », me demanda-t-elle.

 « Pardon? »  Nul doute que mon visage reflétait ma profonde stupéfaction.

Cherchant à se reprendre, elle reformula : « Je veux dire, pourquoi les juifs ont-ils tué Jésus? »

Je n’arrivais tout simplement pas à croire ce que j’entendais.  J’étais à la fois stupéfaite et irritée par sa question.  Mais son regard innocent me fit douter de son intention malveillante.  Peut-être n’avait-elle jamais rencontré de juive auparavant et qu’elle profitait de cette première occasion de poser une question qui lui brûlait les lèvres.  Lorsqu’on m’avait présentée à elle, j’étais heureuse de rencontrer une Américaine convertie.  Mais à ce moment précis, je n’avais envie que d’une chose, soit de me lever et d’aller m’asseoir à une autre table.  Puis, au fond de moi, la colère prit le dessus.

Lui jetant un regard sinistre, je lui répondis, les dents serrées : « Nous n’avons pas tué Jésus.  Ce sont les Romains qui l’ont tué! ».  Elle me dévisagea comme un animal blessé.  Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais avant qu’elle ne puisse prononcer quoi que ce soit, quelqu’un l’appela.

 « Excuse-moi », me dit-elle, « je reviens ».  Je pus sentir le soulagement dans sa voix.

Un groupe de sœurs afro-américaines arrivèrent alors et je passai le reste de la soirée en leur compagnie.  Avant de quitter pour aller rejoindre mon mari, Basimah me laissa son numéro de téléphone et m’invita à l’appeler pour organiser une rencontre chez elle.

Je l’appelai peu de temps après et nous développâmes une belle relation.  Elle me parla beaucoup de Dieu et d’islam et c’est d’elle que j’appris que personne n’avait tué Jésus, mais que Dieu l’avait élevé vers Lui!

Elle savait que je m’intéressais à l’islam et elle percevait, en moi, cette quête de sens et de paix spirituelle.  Un soir, alors que mon mari et moi étions chez elle, elle finit par m’inviter ouvertement à embrasser l’islam.

Elle m’expliqua que tous mes péchés seraient pardonnés à la minute où je deviendrais musulmane et que je serais comme un nouveau-né, sans péchés à mon actif.  J’en fus si émue que je me mis à pleurer.  Je voulais cette seconde chance de renouer avec Dieu.  J’avais eu un passé très mouvementé.  J’avais toujours aimé Dieu, mais je m’étais égarée.  Le mari de Basimah vint me voir pour m’aider à répéter la shahadah (profession de foi).

Lorsque je dis à mon mari que je m’apprêtais à prononcer la shahadah, il fut à la fois fort étonné et heureux.  Il me demanda si j’étais bien certaine, comme s’il n’arrivait pas à le croire.  Je lui dis que, de ma vie, je n’avais jamais été aussi certaine d’une chose.  En effet, aucune bataille intérieure ne se livrait, en moi, et je n’éprouvais ni crainte ni doutes.

Après que j’eus prononcé la shahadah, le mari de Basimah dit : « Mabrook (félicitations)!  Tu es maintenant musulmane! »

Lorsque nous revînmes à la maison, mon mari m’offrit un Coran et une version abrégée de Sahih al-Boukhari.  Et, avant que je ne quitte la maison de Basimah, elle me donna un livret sur la modestie de la femme musulmane, un tapis de prière, une robe de prière et un hijab (foulard).

Alhamdoulillah, je porte le hijab depuis ce jour et je ne l’ai jamais enlevé, pas même après les terribles événements du 11 septembre 2001.

Lorsque je devins musulmane, en juillet de l’année 1998, mon père me renia sur-le-champ.  Il était déjà en colère contre moi pour avoir épousé un musulman et refusait de reconnaître mon mari comme son gendre.

 « Mais, Sharon, ces gens nous haïssent! », s’était-il écrié, en apprenant la nouvelle de mon mariage.

Tous mes efforts pour lui expliquer la différence entre l’islam comme tel et le conflit politique entre Palestiniens et Israéliens furent vains.  Pourtant, il avait lui-même été le premier, dans sa famille, à épouser une non-juive (ma mère était catholique pratiquante).

Pire encore, aux yeux de mon père, était le fait que mon mari soit, en plus d’être musulman, afro-américain.  Avant le 11 septembre 2001, la plupart des Américains faisaient un lien avec Malcolm X lorsqu’on leur parlait d’islam.  Plusieurs autres membres de ma famille me firent part de leur déception et de leur frustration devant ma décision d’épouser un « musulman noir ».

Mon père mourut en août 2001, un mois avant les événements de septembre.  À la demande de la seconde épouse de mon père, ma famille ne m’informa de son décès qu’après ses funérailles.  Craignaient-ils donc que je me présente à la synagogue vêtue en musulmane et accompagnée de mon mari noir?

L’islam est une religion qui s’adresse à toute l’humanité, sans limite dans l’espace ni dans le temps.  Le fait qu’un musulman vienne d’Égypte, du Pakistan, des États-Unis, de l’Arabie, de l’Indonésie ou de la Palestine ne devrait avoir aucune importance, tout comme la couleur de sa peau ou la langue qu’il parle.  Notre diversité culturelle ne devrait pas nous diviser,  mais nous unir.  Dieu dit, dans le Coran :

 « Nous avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous fassiez connaissance entre vous. » (Coran 49:13)

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