Le judaïsme (partie 1 de 4): Introduction
Description: Qu’est-ce que le judaïsme et qui sont les juifs?
- par Aisha Stacey (© 2015 IslamReligion.com)
- Publié le 26 Oct 2015
- Dernière mise à jour le 23 Sep 2018
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Le dictionnaire en ligne Merriam Webster décrit le judaïsme comme une religion développée par les anciens Hébreux et caractérisée par la croyance en un Dieu unique et transcendant, qui S’est manifesté à Abraham, à Moïse et aux prophètes hébreux. Il le définit également comme une vie religieuse basée sur les Écritures et sur les traditions rabbiniques.[1] Il serait également correct d’ajouter qu’ont été intégrés, au sein du judaïsme, les pratiques et croyances culturelles, sociales et religieuses du peuple juif.
Selon le Jewish People Policy Institute, il y avait environ 13,1 millions de juifs, dans le monde, en 2007. La plupart habitent aux États-Unis et en Israël. Plusieurs de ces personnes s’identifient comme juives, mais ne croient en aucune loi juive et ne pratiquent aucun des rites associés au judaïsme. Le site Judaism 101[2] affirme que plus de la moitié des juifs vivant en Israël, de nos jours, se considèrent comme « laïques » et ne croient pas en Dieu et que la moitié des juifs vivant aux États-Unis ne fréquentent aucune synagogue.
D’une manière générale, les juifs considèrent que quiconque naît d’une mère juive est juif lui aussi. Certains groupes acceptent également les enfants de pères juifs (même si la mère est non-juive), mais cela demeure l’exception. De plus, un juif ne perd jamais, techniquement parlant, son statut de juif, même s’il se convertit à une autre religion; il perd cependant les éléments religieux de son identité juive. Les juifs ne tentent généralement pas de convertir les autres au judaïsme, mais il est possible, pour un non-juif, de se convertir au judaïsme, bien qu’il s’agisse souvent d’un processus compliqué, qui requiert l’intervention d’un rabbin[3], dont le rôle consiste à faire trois tentatives énergiques pour dissuader la personne de se convertir.
Les gens perçoivent le judaïsme soit comme une religion ou une race, ou encore comme une culture ou un groupe ethnique. Cependant, aucune de ces descriptions n’est tout à fait correcte. Pour les besoins de cet article, nous nous limiterons au judaïsme en tant que religion organisée.
Le judaïsme, dans sa forme originale, fut d’abord révélé au prophète Moïse. Cependant, les juifs retracent leurs origines au prophète Abraham, comme les chrétiens et les musulmans. Les prophètes Abraham, Isaac et Jacob sont connus, dans le judaïsme, comme les Patriarches et sont reconnus par l’islam.
Selon la tradition juive, Abraham était le fils d’un marchand d’idoles qui, dès l’enfance, commença à remettre en question la religion de son père, tout en cherchant à connaître la Vérité. Il finit par croire que l’univers ne pouvait qu’être l’œuvre d’un Créateur unique et se mit à parler de cette croyance aux gens autour de lui. Cette croyance est généralement reconnue comme le fondement de la première religion monothéiste de l’histoire.[4]
« Dis : « Quant à moi, mon Seigneur m’a guidé vers un droit chemin, une religion droite, la religion d’Abraham, qui était entièrement soumis à Dieu et qui n’était point polythéiste. » (Coran 6:161)
« Abraham était un exemple (à suivre). Il était obéissant envers Dieu, il était droit, et n’était point du nombre des polythéistes. » (Coran 16:120)
Il n’y a pas, dans le judaïsme, de dogme formel ou d’ensemble de croyances et les actions sont considérées comme beaucoup plus importantes que les croyances. Les juifs croient en un Dieu unique et créateur avec lequel ils peuvent établir un contact personnel.
Le rabbin Moshe ben Maimon (alias Moïse Maïmonide) a établi 13 principes de la foi qui sont généralement acceptés par les divers mouvements au sein du judaïsme. Récemment, toutefois, ils ont été remis en question par certaines écoles de pensée plus libérales. Mais nous les énumérerons pour les besoins de cet article, car ils résument les préceptes généraux du judaïsme. Les opinions personnelles sur ces préceptes sont acceptées car, tel que mentionné plus haut, les actions sont considérées comme plus importantes que les croyances.
Dieu existe.
Dieu est unique.
Dieu est incorporel.
Dieu est éternel.
Les prières doivent être adressées à Dieu et à rien ni personne d’autre.
Les paroles des prophètes sont véridiques.
Moïse fut le plus grand de tous les prophètes et ses prophéties sont véridiques.
La Torah écrite (i.e. les 5 premiers livres de la Bible) et la Torah orale (enseignements désormais contenus dans le Talmud et autres écritures) furent révélées à Moïse.
Il n’y aura pas d’autre Torah.
Dieu connaît les pensées et les actions des hommes.
Dieu rétribuera les bons et châtiera les mauvais.
Le Messie viendra.
Les morts seront ressuscités.
Le site web Judaism 101 décrit la nature de la relation entre Dieu et l’humanité et entre Dieu et les juifs, telle que comprise par les différentes écoles de pensée juives. « Nos écritures racontent la façon dont se sont développées ces relations. »[5] Les écritures juives donnent un aperçu des obligations mutuelles; toutefois, les divers mouvements juifs sont souvent en désaccord sur la nature de ces obligations. « Certains (orthodoxes) affirment qu’elles sont absolues et qu’elles constituent des lois immuables de Dieu; d’autres (conservateurs) les voient comme des lois de Dieu qui peuvent changer et évoluer avec le temps; enfin, d’autres (réformistes) affirment qu’il s’agit de lignes directrices que chacun est libre de suivre ou non. »[6]
Le judaïsme possède une riche histoire de textes religieux, mais le texte central et le plus important demeure la Torah. Le mot Torah, surtout pour les non-juifs et les chrétiens, évoque le plus souvent les cinq premiers livres de l’Ancien Testament, que les juifs appellent les livres de Moïse : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Quand les musulmans parlent de la Torah, ils utilisent le terme tawrat et cela fait référence à la loi qui fut révélée au prophète Moïse.
Quand les juifs parlent de la Torah, ils font habituellement référence à l’ensemble des écritures juives, connues sous le nom de Tanakh. Tanakh est aussi un acrostiche pour Torah (la loi), Nevi’im (les prophètes) et Ketuvim (les écritures), les trois parties, donc, des écritures juives (que les chrétiens appellent l’Ancien Testament). Dans certains contextes, le Tanakh peut faire référence à l’ensemble de la loi et des enseignements juifs.
Le Talmud vient deuxième en importance et en autorité; il explique les écritures et la façon d’interpréter et d’appliquer la loi. Il a été compilé et mis par écrit dans une œuvre d’ensemble appelée la Mishnah. À travers les siècles, des commentaires additionnels élaborant sur la Mishnah furent rédigés à Jérusalem et à Babylone. Ces commentaires sont connus sous le nom de Gémara.
La Gémara renferme une quantité importante d’écrits. Ceux-ci incluent des commentaires rédigés par des centaines de rabbins, de l’an 200 à l’an 500, qui expliquent la Mishnah aux niveaux historique, religieux, légal et social, entre autres. Ensemble, la Gémara et la Mishnah forment le Talmud, lequel fut complété au 5e siècle de notre ère. Il existe deux Talmuds, l’un compilé à Jérusalem et l’autre au royaume de Babylone. Le Talmud babylonien fut compilé plus tard et est plus détaillé; c’est habituellement celui auquel on fait référence lorsque l’on parle du « Talmud ».
Dans la deuxième partie, nous parlerons des raisons pour lesquelles les juifs (ou Enfants d’Israël) sont souvent appelés « le peuple élu », autant dans la littérature islamique que juive.
Note de bas de page:
[1] (http://www.merriam-webster.com/dictionary/judaism)
[2] (http://www.jewfaq.org/judaism.htm)
[3] Un enseignant ou érudit juif.
[4] Mais pas selon l’islam, qui enseigne que les prophètes de Dieu (incluant Adam, le père de l’humanité) ont tous enseigné et pratiqué un monothéisme pur.
[5] (http://www.jewfaq.org/beliefs.htm)
[6] Ibid.
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