Abdullah Ibn Salam (partie 1 de 2): Qu’y a-t-il dans un nom?
Description: Un érudit juif reconnaît des événements prédits dans la Torah et embrasse l’islam.
- par Aisha Stacey (© 2014 IslamReligion.com)
- Publié le 28 Jul 2014
- Dernière mise à jour le 28 Jul 2014
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En 622, le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et la majeure partie de la communauté musulmane émigra de la Mecque à Médine. À cette époque, Médine s’appelait Yathrib et ce n’était pas tant une ville qu’une série de forteresses où diverses factions politiques étaient unies par des alliances fragiles. Médine était dirigée par deux grandes tribus arabes, les Khazraj et les Aws.
Un groupe de leaders influents avait invité le prophète Mohammed et ses fidèles à Médine. Lorsque le Prophète arriva sur place, plusieurs des clans juifs furent pour le moins préoccupés. Durant ces premières années, qui furent assez pénibles pour les musulmans, le Prophète établit le premier État islamique. Également durant cette période, certains juifs embrassèrent l’islam. Le plus connu d’entre eux, Abdoullah Ibn Salam, était un érudit et un rabbin très aimé et respecté.
Husain Ibn Salam, comme on l’appelait alors, était un homme religieux qui consacrait une grande partie de sa vie à l’étude et à la méditation religieuse. Il travaillait également sur son petit verger, qui comprenait un certain nombre de dattiers, mais organisait son temps de telle sorte que ses études et ses prières avaient toujours préséance sur le reste. Il avait étudié la Torah en détail et c’est la raison pour laquelle il connaissait les versets qui faisaient mention de la venue d’un prophète qui viendrait amender et compléter le message des prophètes précédents. Quand il entendit parler d’un homme, à la Mecque, qui prétendait être prophète et messager de Dieu, cela éveilla tout de suite son intérêt.
Dans un hadith authentique, nous retrouvons ces paroles de Husain/Abdullah :
« Lorsque j’entendis parler de l’apparition d’un messager de Dieu, je tentai d’en apprendre plus sur lui : son nom, sa généalogie, ses caractéristiques, son âge et son lieu de naissance et je comparai les informations que je reçus à celles contenues dans nos livres. C’est à ce moment que je fus convaincu de l’authenticité de sa mission prophétique et que j’y crus. »
Pendant quelques années, Husain Ibn Salam continua d’étudier ses écritures tout en cherchant à en apprendre davantage sur le prophète Mohammed. Puis, un jour de l’an 622, des messagers furent envoyés dans les rues de Médine pour annoncer l’arrivée du Prophète à Quba, non loin de là. On raconte qu’à ce moment, Husain était dans sa plantation, au sommet d’un palmier. Lorsqu’il entendit les messagers, dans les rues, il cria « Allahou Akbar! » (Dieu est grand). Sa vieille tante décela l’excitation dans sa voix et lui fit remarquer, sur un ton de reproche, qu’il n’aurait pas été aussi excité si Moïse lui-même venait d’arriver en ville.
Cette remarque ne heurta pas les sentiments de Husain, car pour lui, Mohammed était le frère de Moïse, puisqu’ils étaient tous deux prophètes. Husain se joignit donc sans hésitation à la foule grandissante qui attendait de rencontrer et de saluer le prophète Mohammed. Il raconte qu’il se faufila du mieux qu’il put, parmi la foule, pour se rapprocher de celui qu’il avait si longtemps attendu. Les premières paroles qu’il entendit de la bouche du Prophète furent : « Ô vous qui m’écoutez! Répandez la paix parmi vous… Partagez votre nourriture… Priez durant la nuit lorsque les gens dorment… et vous entrerez au Paradis en paix. »[1]
Husain regarda le prophète de Dieu droit dans les yeux, il scruta son visage, puis dit, avec conviction : « Nul ne mérite d’être adoré en dehors d’Allah et Mohammed est Son messager. » En entendant ces paroles sortir de la bouche de cet homme de manière si spontanée, le Prophète se tourna vers lui et lui demanda : « Comment t’appelles-tu? » Husain répondit : « Husain Ibn Salam ». « À partir de maintenant », dit Mohammed, « tu seras connu sous le nom d’Abdoullah Ibn Salam. »
Abdullah Ibn Salam (partie 2 de 2): Un homme faisant partie des gens du Paradis
Description: La connaissance de la Torah d’Abdullah Ibn Salam l’amène à embrasser l’islam.
- par Aisha Stacey (© 2014 IslamReligion.com)
- Publié le 28 Jul 2014
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Dans la nouvelle ville de Médine, les relations entre les diverses factions politiques étaient relativement tendues. Ce sont les alliances entre les diverses tribus et partis politiques qui apportaient un semblant de cohésion sociale chez les habitants de cette région et n’importe quel changement aux normes établies risquait de plonger la région dans le chaos total. La venue de l’islam constitua évidemment un changement majeur, surtout que le prophète Mohammed et ses fidèles avaient été invités à venir s’installer à Yathrib (qu’on appelait Médine à l’époque) et à en assumer le leadership. Les aptitudes diplomatiques et l’honnêteté du Prophète étaient bien connus et même admirés, mais certains groupes de la région, surtout certains groupes juifs, voyaient d’un très mauvais œil tout changement apporté à leurs alliances qui, même fragiles, leur rapportaient beaucoup. Et c’est donc dans cette atmosphère qu’Abdullah Ibn Salam apparut à l’avant-scène.
Dans la première partie, nous avons appris que Husain Ibn Salam était un érudit juif, très respecté par sa communauté. Grâce à son étude approfondie des écritures juives, il fut rapidement convaincu que le prophète Mohammed était celui dont la venue était annoncée dans la Torah. Quand Mohammed arriva à Médine, Husain Ibn Salam se précipita à sa rencontre pour lui dire qu’il croyait en lui et en sa mission. C’est alors que le Prophète changea son prénom pour Abdullah (serviteur de Dieu).
Abdullah Ibn Salam était si heureux de pouvoir enfin se trouver en compagnie du Prophète qu’à partir de là, il passa le plus de temps possible auprès de lui pour lui poser des questions, l’entretenir sur l’islam et le judaïsme et profiter de la compagnie de cet homme dont la Torah avait prédit la venue. Il souhaitait plus que tout voir son peuple embrasser l’islam et accepter Mohammed comme son prophète; mais il craignait aussi sa réaction le jour où il lui annoncerait qu’il s’était lui-même converti. Son peuple le considérait comme pieux et bien éduqué et il confia son problème au Prophète. Alors, ensemble, ils convinrent d’un plan.
Un jour que le Prophète se trouvait en compagnie des juifs aînés et très respectés de Médine, il leur demanda ce qu’ils pensaient du caractère d’Abdullah Ibn Salam. Ils dirent : « C’est le meilleur d’entre nous, c’est le fils du meilleur d’entre nous; et c’est le plus instruit d’entre nous et le fils du plus instruit d’entre nous. »[1] Le Prophète continua de les interroger au sujet d’Abdullah et finit par leur demander ce qu’ils penseraient s’ils apprenaient qu’Abdullah, après avoir connu l’islam, décidait de se convertir à cette religion. Les juifs eurent une réaction horrifiée; jamais, dirent-ils, il ne ferait une telle chose! Et c’est à ce moment qu’Abdullah fit son entrée dans la pièce et révéla sa conversion à l’islam. Les juifs réagirent avec colère, mais Abdullah tint bon : il savait que la venue de Mohammed avait été annoncée dans les écritures juives.
Bien que les alliances fussent fragiles, à Médine, toutes les factions politiques, du moins au début, acceptèrent le leadership du prophète Mohammed. D’ailleurs, ils le consultaient même pour les affaires religieuses. Une fois, un groupe de juifs vint lui demander de prononcer une sentence sur un couple adultère. Le Prophète leur demanda alors quelle était la règle habituelle selon la Torah. Ils répondirent : « Nous rendons publique leur mauvaise action et nous les fouettons. »
Mais Abdullah savait que le châtiment prescrit était en réalité la lapidation et il insista donc pour qu’ils prouvent leurs dires par des passages de la Torah. On amena donc une copie de la Torah et tout le monde comprit qu’on avait délibérément donné à Mohammed une mauvaise réponse. Abdullah pointa du doigt les passages que le juif tenant le parchemin cachait exprès avec sa main. Le châtiment prescrit par la Torah était bel et bien la lapidation; Abdullah lut les passages à haute voix et le Prophète ordonna que cette loi soit appliquée.
Abdullah Ibn Salam adorait se trouver en compagnie du Prophète. Il aimait aussi profondément le Coran et passait beaucoup de temps à la mosquée, où il priait, étudiait et enseignait. Il était connu, parmi les musulmans, comme un enseignant dévoué et ses cercles d’études étaient populaires et très courus. Il était également connu, parmi les musulmans de Médine, comme un des hommes destinés au Paradis. Un hadith authentique raconte comment il apprit qu’il serait parmi les gens du Paradis :
Qays bin ‘Abbad rapporta : « J’étais dans la mosquée lorsqu’un homme à l’air humble entra pour prier. [Il s’agissait d’Abdullah Ibn Salam.] Les gens, autour de moi, dirent : « Voilà un homme qui ira au Paradis. » Lorsqu’il se leva pour quitter, je le suivis et lui adressai la parole. Je lui dis : « Quand tu es entré dans la mosquée, les gens ont dit de toi que tu faisais certes partie des gens du Paradis. » Il répondit : « Louange à Dieu! Nul ne devrait parler de choses dont il ignore tout. Je vais te dire pourquoi ils ont fait une telle affirmation. Du temps du messager de Dieu, j’ai fait un rêve, que je lui ai raconté. J’étais dans un jardin luxuriant » et il décrivit le jardin et mentionna à quel point il était vaste, « et il y avait un poteau métallique au milieu de ce jardin, planté dans le sol, et dont l’extrémité semblait toucher le ciel. Sur cette extrémité se trouvait une poignée et on m’ordonna de grimper à ce poteau. Je répondis : « J’en suis incapable ». Alors quelqu’un vint m’aider, souleva mon vêtement par derrière et me dit : « Monte! ». Je grimpai jusqu’à ce que j’atteigne la poignée, que j’agrippai. Derrière moi, on me dit : « Accroche-toi bien à la poignée ». Je me réveillai de ce rêve avec la poignée dans ma main. J’allai voir le messager de Dieu et lui racontai mon rêve. Il me dit : « Le jardin représente l’islam, le poteau représente le pilier de l’islam et la poignée représente la poignée la plus fiable de toutes. Tu demeureras musulman jusqu’à ce que tu quittes ce monde. » [2]
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