Carla, ex-catholique (partie 3 de 3)
Description: Comment une mère de cinq enfants découvre l’islam à l’âge de 67 ans. Partie 3 : le rôle de son fils.
- par Carla (islamicbulletin.org)
- Publié le 05 May 2014
- Dernière mise à jour le 05 May 2014
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J’allai rendre visite à ma fille, en Arabie, et tombai en amour avec le pays, le climat et les gens. Lorsque les six mois de mon visa se furent écoulés, je ne voulus pas quitter le pays; alors je fis une demande de prolongation. Là-bas, j’entendais le adhan (appel à la prière) cinq fois par jour et voyais les fidèles fermer leurs commerces et se rendre à la mosquée pour prier. Même si je trouvais cela très touchant, je continuais de lire ma Bible matin et soir et récitais chaque jour mon chapelet. Ni ma fille ni aucune des personnes rencontrées ne me parla d’islam à aucun moment. Tous me respectaient et me laissaient pratiquer ma religion sans mot dire.
Un jour, mon fils m’appela pour me dire qu’il venait me rendre visite en Arabie. J’étais heureuse, car il commençait à me manquer beaucoup. Mais il était à peine arrivé qu’il recommença à me harceler, me parlant sans cesse de religion et de monothéisme. J’étais hors de moi. Je lui dis que j’étais en Arabie depuis près d’un an et que personne ne m’avait parlé de religion, pas même une seule fois; et lui, dès le deuxième jour suivant son arrivée, commençait déjà à me sermonner! Il s’excusa et réitéra à quel point il souhaitait me voir embrasser l’islam. Je lui répondis, à nouveau, qu’il était hors de question que j’abandonne le christianisme. Il me demanda comment je pouvais croire à la trinité, un concept qui n’avait aucune logique. Et il me rappela que je m’étais déjà moi-même interrogée à ce sujet. Je lui dis que tout ne devait pas nécessairement être sensé et logique et que certaines choses ne dépendent que de la foi. Il me donna l’impression d’accepter cette réponse et je savourai secrètement la satisfaction d’avoir enfin remporté une discussion sur le sujet de la religion.
Mon fils me demanda alors de lui expliquer le miracle de Jésus. Aha! pensai-je à part moi; je vais enfin réussir à le convaincre! Je lui expliquai le miracle de la naissance de Jésus, de la vierge Marie, de Jésus mort pour nos péchés, de Dieu lui insufflant Son esprit, de Jésus en tant que divinité et de Jésus en tant que fils de Dieu. Il demeura silencieux tout le temps de mon explication, ce que je trouvai suspicieux. Lorsque j’eus terminé, il me demanda, calmement : « Maman, si Jésus est mort pour nos péchés un vendredi et qu’il est ressuscité, comme tu le dis, trois jours plus tard, qui s’est occupé de diriger l’univers durant ces trois jours? Peux-tu m’expliquer cela? » Je cherchai une réponse logique à lui fournir et, à ce moment, je compris qu’il n’y avait pas de réponse, que tout cela n’avait aucun sens.
Je m’efforçai tout de même de répondre. « Jésus était le fils de Dieu. Jésus et Dieu forment une seule et même entité ». Mon fils répliqua : « Les vaches ont des veaux, les chats ont des chatons, les êtres humains ont des enfants. Si Dieu a un fils, comment l’appelle-t-on? Un petit dieu? Et l’on se retrouve alors avec deux Dieux? » Il me demanda ensuite : « Maman, es-tu capable de devenir un Dieu? » Je sentis la colère monter en moi et lui répondis qu’il devenait de plus en plus ridicule. Il poursuivit : « Jésus était-il un être humain? » Je répondis par l’affirmative. Il dit : « Donc, il ne pouvait être Dieu. Et prétendre que Dieu s’est fait homme est une absurdité. Il ne sied pas à Dieu d’emprunter des caractéristiques humaines, car cela signifierait que le Créateur est devenu Sa création. La création est le produit de l’acte de créer du Créateur. Si le Créateur devient Sa création, cela voudrait dire que le Créateur s’est Lui-même créé, ce qui est évidemment absurde.
Pour être créé, il faudrait qu’Il soit d’abord dans un état de non-existence et si tel était le cas, comment pourrait-Il alors créer? Par ailleurs, s’Il avait été créé, cela signifierait qu’Il a eu un commencement, ce qui contredit Son attribut d’éternité. Par définition, un créateur précède une création. Pour que des êtres créés existent, ils doivent avoir un créateur pour les amener à l’état d’existence. Dieu ne peut avoir besoin d’un créateur, car Il est Lui-même le Créateur. Ainsi, affirmer que Dieu est devenu Sa création implique qu’Il ait eu besoin d’un créateur, ce qui contredit le concept fondamental de Dieu en tant qu’Être non-créé. » Comme je savais que je n’avais aucune réponse à fournir à mon fils sur ce sujet, je lui dis : « Laisse-moi réfléchir à tout cela. »
Ce soir-là, je pensai longuement à ce que m’avais dit mon fils. L’idée de Jésus en tant que fils de Dieu avait de moins en moins de sens, pour moi, tout comme celle de Jésus et de Dieu ne faisant qu’une seule et même entité. Avant d’aller dormir, mon fils me conseilla de demander à Dieu, sincèrement, de me guider vers la bonne voie. Je lui promis de le faire. Je me rendis dans ma chambre et lus quelques pages d’un livre sur l’islam que mon fils m’avait donné. Ensuite, j’ouvris le Coran et commençai à le lire. Et je sentis rapidement un grand poids quitter mon cœur. Je me sentis différente et je compris que l’islam était la vérité. Pourquoi m’étais-je donc battue contre cette vérité durant autant d’années?
Ce soir-là, je n’adressai ma prière qu’à Dieu – non pas à Jésus ni à Marie, ni aux anges ni aux saints ni au Saint-Esprit. Je ne m’adressai qu’à Dieu et je Lui demandai, à Lui seul, de me guider vers la bonne voie. Je Lui dis que si l’islam était la bonne voie, alors qu’Il change mon cœur et mon esprit afin que j’en sois clairement consciente. J’allai me coucher et, le lendemain matin, je me levai et j’allai trouver mon fils pour lui dire que j’étais prête à embrasser l’islam. Il demeura bouche bée et nous nous mîmes tous deux à pleurer. Nous appelâmes ma fille et ma petite-fille et, devant elles et mon fils, je prononçai la profession de foi (shahada) : il n’y pas de dieu méritant d’être adoré en dehors d’Allah et Mohammed est Son messager et dernier prophète. Je me sentis totalement transformée et heureuse, comme si quelqu’un venait de retirer un voile d’obscurité de sur mon cœur. Tous les gens qui me connaissaient eurent du mal à croire que je venais de me convertir. Il faut dire que j’avais moi-même du mal à y croire! Mais, en tant que musulmane, je sentais que j’étais sur la bonne voie, la voie de la sérénité et de la paix.
Mon fils retourna aux États-Unis et je demeurai en Arabie, où j’appris à réciter la sourate al-Fatiha en arabe et à accomplir les prières quotidiennes. Je mène la même vie qu’auparavant à la différence près que je suis maintenant musulmane. J’ai toujours aimé participer à des réunions de famille ou à des événements culturels avec ma fille – mariages, showers de bébés, aqiqah et funérailles. Environ six mois après ma conversion, nous assistâmes à des funérailles très émouvantes, qui me firent apprécier la beauté de l’islam. Un jeune garçon était décédé des suites d’une maladie. Comme ma fille se préparait pour aller assister aux funérailles, je lui demandai si elle connaissait bien cette famille. Elle me dit qu’elle ne les connaissait pas. Je lui demandai pourquoi elle prenait la peine, alors, d’aller offrir ses condoléances. Elle me dit : « Parce que la famille éprouve du chagrin et qu’il est de mon devoir, en tant que musulmane, de lui offrir mon soutien. »
Je décidai donc de m’habiller et de l’accompagner. J’allai, avec elle, offrir mes condoléances à la famille du garçon et fus très étonnée du nombre de personnes sur place. Cela me surpris, mais me toucha également. Et je ne pus m’empêcher de penser à quel point l’islam est une belle religion pour qu’autant de gens sentent qu’il était de leur devoir d’aller offrir leur soutien à cette famille.
Je suis musulmane depuis maintenant trois ans, alhamdoulillah (gloire à Dieu). Depuis, j’ai fait la oumrah (petit pèlerinage) à deux reprises avec mon fils et ma fille. Nous avons visité la Ka’bah et la mosquée du Prophète, à Médine. Je viens d’avoir soixante-dix ans. Parfois, je pense aux maux de tête et à la peine que j’ai dû causer à mon fils; mais mon fils est très heureux d’avoir servi d’intermédiaire à ma conversion à l’islam. Il me dit, un jour, que le prophète Mohammed avait dit, à une personne, que le Paradis se trouve aux pieds des mères. Ce hadith signifie que chacun doit être au service de sa mère et prendre bien soin d’elle. Il m’est par ailleurs arrivé de me demander si je me serais convertie plus tôt si ma fille avait fait un peu pression sur moi. Mais mon fils m’a rappelé que Dieu est Celui qui planifie tout et qu’Il a décidé de me guider au moment qu’Il jugeait opportun.
« C’est Dieu qui guide qui Il veut. Et Il connaît le mieux ceux qui sont dans la bonne voie. » (Coran 28:56)
Dieu m’a totalement honorée en me guidant vers l’islam et en faisant de moi une musulmane et, incha’Allah (s’Il le veut), j’entrerai au Paradis avec mon fils. Ameen.
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