L’histoire de Moïse (partie 1 de 12) : Qui était Moïse?
Description: Le décor est dressé et l’enfant naît.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 28 May 2012
- Dernière mise à jour le 21 Apr 2013
- imprimés: 2,011
- Lus: 551,294
- Évalué par: 135
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Tant au sein du judaïsme que du christianisme, Moïse est un personnage central. C’est l’homme de l’Ancien Testament le plus souvent mentionné dans le Nouveau Testament; il a réussi à mener son peuple hors d’Égypte, a communiqué avec Dieu et reçu les Dix Commandements. Moïse est connu à la fois comme prophète et comme législateur.
En islam, Moïse est aimé et respecté, à la fois comme prophète et comme messager. Dans le Coran, Dieu le nomme plus de 120 fois et son histoire est racontée à travers plusieurs sourates. En fait, il s’agit du prophète dont l’histoire est la plus longue et la plus détaillée du Coran.
Le mot « prophète » (nabi, en arabe) est dérivé du mot naba, qui signifie « nouvelle ». Ainsi, le message de Dieu est révélé et le prophète transmet la nouvelle à son peuple. Par ailleurs, le messager est envoyé, par Dieu, avec une mission bien précise, qui vise habituellement à transmettre un ou des nouveaux commandements divins. Chaque messager est aussi un prophète, mais chaque prophète n’est pas nécessairement un messager.
L’islam nous enseigne que tous les prophètes furent envoyés à leur peuple avec le même message : « Ô mon peuple! Adorez Dieu! Vous n’avez aucune autre divinité en dehors de Lui. » (Coran 11:50). Moïse appela les enfants d’Israël à n’adorer que Dieu et fixa pour eux les lois prescrites dans la Torah.
« Certes, Nous avons révélé la Torah, dans laquelle il y a guide et lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Dieu ont jugé les affaires des juifs. De même, les rabbins et les docteurs de la loi (ont aussi jugé des affaires des juifs) sur la base de cette écriture de Dieu comme il leur avait été commandé; et ils en sont témoins. » (Coran 5:44)
Le Coran constitue un guide pour toute l’humanité. Bien qu’il contienne des informations historiques, il ne s’agit pas d’un livre d’histoire. Dieu nous demande de réfléchir et de méditer sur les histoires des prophètes afin que nous apprenions des épreuves et des tribulations qu’ils subirent, de même que des victoires qu’ils vécurent. L’histoire de Moïse contient de nombreuses leçons pour l’humanité. Dieu affirme que l’histoire de Moïse et de Pharaon, dans le Coran, est bel et bien véridique. C’est à la fois une intrigue politique et l’histoire d’une oppression qui ne connaissait aucune limite.
« Nous te racontons, en toute vérité et à l’intention des gens qui croient, une partie de l’histoire de Moïse et de Pharaon. Pharaon s’était érigé [en despote arrogant], sur terre, et avait divisé son peuple en castes (distinctes). Il opprimait l’une d’elles, dont il faisait tuer les enfants mâles, tout en épargnant les femmes. Il était vraiment de ceux qui sèment la corruption. » (Coran 28:3-4)
Moïse est né à une des époques les plus politiquement tendues de l’histoire. Le pharaon d’Égypte était alors au pouvoir dans le pays. Il était si puissant qu’il allait jusqu’à se prendre pour un dieu, sans que personne ne puisse ou n’ose le contredire. Il dit, un jour : « C’est moi votre seigneur, le très-haut! » (Coran 79:24)
Pharaon exerçait sans peine son autorité et son influence sur tout le peuple d’Égypte et avait adopté la stratégie consistant à diviser pour régner. Il avait établi des classes distinctes et avait divisé les gens en groupes divers et en tribus pour mieux les monter les uns contre les autres. Les juifs, enfants d’Israël, avaient été relégués au niveau le plus bas de la société égyptienne; ils étaient esclaves ou serviteurs. La famille de Moïse faisait partie des enfants d’Israël.
À l’époque, l’Égypte était la superpuissance mondiale et le pouvoir reposait entre les mains d’une poignée de personnes. Pharaon et ses ministres dirigeaient le pays comme si la vie des citoyens n’avait aucune valeur. Il y avait, dans la situation politique de l’époque, des similitudes avec celle du 21e siècle. À une époque où les jeunes, dans plusieurs pays, sont utilisés comme chair à canon dans les intrigues politiques et militaires des puissants de ce monde, l’histoire de Moïse est particulièrement pertinente.
Selon l’érudit musulman Ibn Kathir, les enfants d’Israël parlaient parfois, entre eux, d’un fils de leur nation qui allait lutter pour détrôner Pharaon. Peut-être s’agissait-il d’une rêverie, d’un espoir qu’ils entretenaient, eux qui étaient particulièrement opprimés, ou encore une ancienne prophétie transmise de génération en génération… Toujours est-il que là débute l’histoire de Moïse. D’un côté, un désir ardent de liberté et de l’autre, le rêve d’un roi tyrannique.
Le peuple d’Égypte croyait beaucoup aux rêves et à l’interprétation des rêves. Les rêves avaient joué un important rôle dans l’histoire de Joseph et, dans l’histoire de Moïse, le sort des enfants d’Israël fut également affecté par un rêve. En effet, Pharaon avait rêvé qu’un fils des enfants d’Israël allait devenir un homme et saisir son trône. Fidèle à lui-même, il réagit avec une extrême arrogance et donna l’ordre de tuer tout enfant mâle issu des enfants d’Israël. Mais ses ministres comprirent que cela allait mener à l’extermination complète des enfants d’Israël et, donc, à la ruine économique de l’Égypte. Comment, demandèrent-ils, l’empire pourrait-il fonctionner sans esclaves et sans serviteurs? Pharaon modifia alors son ordre : les enfants mâles seraient tués une année, mais épargnés l’année suivante.
Pharaon devint si obsédé par son idée qu’il alla jusqu’à envoyer des espions et des agents sur le terrain pour détecter les femmes enceintes. Lorsque la mère de Moïse tomba enceinte de celui qui allait enfin libérer le peuple d’Israël, elle dissimula sa grossesse. Mais Dieu souhaitait rendre service aux faibles et aux opprimés et les plans de Pharaon furent déjoués :
« Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été opprimés sur terre et faire d’eux des exemples (à suivre) et des héritiers. Nous voulions les établir fermement sur terre et réaliser sous les yeux de Pharaon, de Haman et de leurs troupes ce qu’ils redoutaient tant de leur part. » (Coran 28:5-6)
Le décor fut donc dressé et l’enfant naquit. Les vents du changement commencèrent à souffler et Dieu démontra que même si les humains font des plans et des complots de toutes sortes, c’est Lui qui est le Meilleur dans la planification.
L’histoire de Moïse (partie 2 de 12) : La confiance en Dieu
Description: La mère de Moïse démontre que nul n’est plus digne de confiance que Dieu Lui-même.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 04 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 04 Jun 2012
- imprimés: 2,041
- Lus: 492,818
- Évalué par: 133
- Envoyés: 0
- Commentés: 2
Dans l’histoire de Moïse, de sa naissance à sa mort, se trouvent des leçons pour l’humanité. La décision prise par sa mère nous apprend des choses qui peuvent nous être fort utiles, de nos jours encore, mais elle nous apprend surtout qu’il faut savoir placer sa confiance en Dieu.
Moïse naquit durant une année où les fils des enfants d’Israël devaient être mis à mort, à leur naissance, sur ordre de Pharaon. Imaginez la terreur que devait vivre chaque femme enceinte dans de telles conditions. La grossesse n’était plus un événement à célébrer, mais une source de peur et d’insécurité.
Des agents du pouvoir parcouraient les rues et s’introduisaient dans les maisons à la recherche de femmes enceintes. C’est pourquoi la mère de Moïse dissimula sa grossesse du mieux qu’elle le pouvait. On imagine aisément les conditions dans lesquelles elle donna naissance : était-elle seule ou des femmes l’assistaient-elles? Son mari priait-il pour que sa femme ne crie pas en accouchant, éveillant ainsi les soupçons des agents et des voisins?
C’est ainsi que Moïse vint au monde. Un garçon. Le cœur de ses parents dut sauter de joie et de peur simultanément. Qu’allaient-ils faire? Comment allaient-ils pouvoir cacher un nouveau-né? La mère de Moïse était une femme pieuse, qui craignait Dieu; alors en ce moment de désespoir, elle se tourna vers Lui et Il lui inspira ce qu’elle devait faire.
« Alors Nous révélâmes à la mère de Moïse : « Allaite-le. Et quand tu craindras pour sa vie, jette-le dans la rivière. N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons et ferons de lui (l’un) de Nos messagers. » (Coran 28:7)
La mère de Moïse venait tout juste de passer plusieurs mois à tenter de dissimuler sa grossesse et maintenant qu’elle tenait son bébé serré contre elle, Dieu lui demandait de le mettre à la rivière. Non pas un petit cours d’eau, mais le gigantesque Nil, avec ses forts courants. Elle dut penser, en elle-même, que faire cela équivaudrait à le condamner à mort.
Mais elle décida de placer toute sa confiance en Dieu, qui lui avait dit : « N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons… ». Elle fabriqua un panier à l’épreuve de l’eau, y installa son minuscule bébé et le déposa sur l’eau. Ibn Kathir rapporte qu’au moment où elle déposa le panier sur l’eau, le courant s’apaisa et transporta le panier tout doucement. La mère de Moïse donna l’ordre à sa fille d’avancer doucement à travers les roseaux pour suivre le parcours du panier emportant son frère.
Le panier et son précieux chargement descendit le cours du Nil, passant inaperçu devant des maisons, des bateaux et des gens, et s’arrêta net devant le palais de Pharaon. Alors qu’un habitant du palais retirait le panier de l’eau, la sœur de Moïse observait la scène, la peur au ventre. La nouvelle dut être cruelle pour sa mère, mais les événements qui suivirent démontrèrent sans l’ombre d’un doute que la promesse de Dieu se réalise toujours.
« Et quiconque observe [strictement] ses devoirs envers Dieu, Dieu lui donnera une issue favorable et lui accordera Ses dons par [des moyens] qu’il ne soupçonnait pas. Et quiconque place sa confiance en Dieu, Dieu lui suffit. Ses commandements s’accompliront toujours et Il a assigné une mesure précise à chaque chose. » (Coran 65:3)
Moïse fut amené chez Asiya, l’épouse de Pharaon. Contrairement à son arrogant mari, c’était une femme pieuse et pleine de compassion. Dieu ouvrit son cœur et lorsqu’elle regarda le bébé qui reposait dans le panier, elle ressentit immédiatement de l’amour pour lui. Elle et son mari avaient jusque-là été incapables de concevoir un enfant et ce bébé venait éveiller en elle son instinct maternel. Elle le serra contre son cœur et demanda à son mari de l’accepter au sein de leur famille.
Probablement à cœur défendant, Pharaon accepta l’enfant, qui faisait partie du plan de Dieu pour assurer la chute de la maison royale. Loin de l’abandonner, Dieu fit de Moïse un fils royal d’Égypte, lui apportant le meilleur soutien de tout le pays. Asiya et Pharaon avaient maintenant un fils, qui se retrouvait protégé par la personne même qui aurait voulu sa mort, si elle avait su.
« C’est ainsi que la famille de Pharaon recueillit (cet enfant) qui, plus tard, allait devenir pour eux un ennemi et une source d’affliction. Certes, Pharaon, Haman et leurs troupes étaient d’impénitents pécheurs. La femme de Pharaon dit : « (Cet enfant) sera une consolation pour moi et pour toi. Ne le tue pas; il pourrait nous être utile ou peut-être le prendrons-nous pour fils. » Ils ne pressentaient rien [de ce qui allait advenir]. » (Coran 28:8-9)
Asiya fit venir des nourrices au palais, mais le nourrisson refusa de téter chacune d’entre elles. Cela cause une grande détresse, chez elle; l’agitation se répandit dans le palais, les servantes d’Asiya s’affairaient autour d’elle, l’esprit si préoccupé par ce problème à régler que nulle ne remarqua la présence de la sœur de Moïse parmi elles. Elle prit son courage à deux mains et s’avança pour proposer une solution. Elle dit qu’elle connaissait une femme en mesure d’allaiter le nouveau-né et de lui apporter toute l’affection dont il aurait besoin. Étonnamment, on lui dit de ramener cette femme sur-le-champ. Pourquoi la famille royale aurait-elle suivi le conseil d’une inconnue, si cela n’était prévu dans le plan de Dieu?
« Puis, Nous fîmes en sorte qu’il refuse le sein de toute nourrice. Alors (la sœur de Moïse) dit [aux gens de Pharaon] : « Puis-je vous indiquer une famille qui s’en chargera pour vous et prendra soin de lui? » (Coran 28:12)
La mère de Moïse était chez elle, le cœur rempli de chagrin et si agitée qu’elle passa bien près de tout révéler. Dieu la délivra de son tourment : sa fille fit irruption chez elle, à bout de souffle, et lui raconta ce qu’il était advenu de Moïse.
La mère et la fille ne perdirent pas de temps et se précipitèrent au palais. Lorsque Moïse fut mis entre les bras de sa véritable mère, il se tourna immédiatement vers son sein et se mit à téter. Selon Ibn Kathir, tous les habitants du palais, y compris Pharaon lui-même, furent à la fois étonnés et soulagés. Pharaon demanda à la mère de Moïse qui elle était et elle répondit : « Je suis une femme qui produit du lait sucré et qui dégage une odeur sucrée et aucun nourrisson ne me refuse. » Pharaon accepta cette réponse et c’est ainsi que Moïse fut retourné à sa mère et, plus tard, élevé au palais comme un véritable prince d’Égypte.
« C’est ainsi que Nous le rendîmes à sa mère, afin qu’elle soit réconfortée et qu’elle ne s’afflige plus, et afin qu’elle sache que la promesse de Dieu est vraie. Mais la plupart d’entre eux ne savent pas. » (Coran 28:13)
L’histoire de Moïse (partie 3 de 12) : Moïse fuit l’Égypte
Description: Dieu remplace la faiblesse par la force.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 04 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 04 Jun 2012
- imprimés: 1,963
- Lus: 491,536
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
La sourate 28 du Coran est intitulée « Le récit » et les 45 premiers versets ne traitent que de l’histoire de Moïse. Nous y découvrons la force et la piété de sa mère et comment Dieu rétribua sa vertu et sa confiance envers Lui en lui rendant son fils. Certains érudits croient que Moïse et sa mère retournèrent chez eux, parmi les enfants d’Israël, tandis que d’autres, dont Ibn Kathir, croient que Moïse et sa mère vécurent au palais tant et aussi longtemps qu’elle l’allaita et qu’après son sevrage, on lui accorda le privilège de lui rendre régulièrement visite.
Le Coran et la sounnah gardent le silence sur cette période de la vie de Moïse, mais nous croyons juste d’avancer que lorsqu’il devint homme, Moïse connaissait probablement ses origines et savait qu’il appartenait au peuple des enfants d’Israël. La sounnah décrit Moïse comme un homme grand, bien bâti, à la peau sombre et aux cheveux bouclés. Son caractère autant que son physique sont décrits comme forts.
« Et lorsqu’il eut atteint sa maturité et sa pleine vigueur, Nous lui donnâmes sagesse et savoir. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » (Coran 28:14)
De l’histoire de Moïse, nous apprenons que c’était un homme candide. Il croyait au franc-parler et à l’importance de se porter à la défense des plus faibles de la société. Chaque fois qu’il était témoin d’oppression ou de cruauté, il lui était impossible de ne pas intervenir.
Ibn Kathir relate qu’un jour, alors qu’il déambulait dans la ville, Moïse vit deux hommes se battre. L’un était israélite et l’autre, égyptien. L’israélite reconnut Moïse et l’appela à son secours. Moïse s’interposa alors et envoya un puissant coup de poing à l’Égyptien. Ce dernier s’écroula et mourut quasi instantanément. Moïse fut submergé de chagrin. Il connaissait sa force extraordinaire, mais jamais il n’aurait cru être capable de tuer quelqu’un d’un seul coup de poing.
«Un jour, il entra dans la ville à un moment où ses habitants avaient relâché leur vigilance. Il y trouva deux hommes en train de se battre; l’un était de son clan, tandis que l’autre faisait partie d’un groupe ennemi. L’homme de son clan l’appela au secours contre leur ennemi commun. Alors Moïse asséna [à cet ennemi] un coup de poing qui l’acheva. Puis il se dit : « C’est là l’œuvre de Satan, ennemi juré (des humains), qu’il se plaît à égarer. » Et [s’adressant à Dieu], il dit : « Seigneur! Je me suis fait du tort à moi-même. Pardonne-moi! » Alors Dieu lui pardonna, car c’est Lui, vraiment, le Pardonneur, le Miséricordieux. Puis Moïse dit : « Seigneur! Puisque Tu m’as ainsi favorisé, jamais plus je ne soutiendrai les criminels. » (Coran 28:15-17)
Soit parce que les rues étaient relativement désertes, soit parce que les gens ne voulaient pas être mêlés à cette histoire, les autorités ne surent pas, ce jour-là, que Moïse avait été impliqué dans la mort de cet homme. Toutefois, le jour suivant, il vit le même Israélite impliqué dans une autre bagarre. Il comprit qu’il s’agissait d’un faiseur de troubles et s’approcha de lui pour lui reprocher son comportement.
L’Israélite vit Moïse se diriger dans sa direction et, pris de peur, cria : « Vas-tu me tuer comme tu as tué ce misérable, hier? » En entendant cela, son opposant, un Égyptien, tourna les talons et alla dénoncer Moïse aux autorités. Plus tard, ce jour-là, une personne vint voir Moïse pour lui dire que les autorités avaient décidé de l’arrêter et qu’elles allaient probablement le condamner à mort pour son crime de la veille.
« Le lendemain matin, il se trouva en ville, craintif et regardant de tous côtés, quand soudain, celui qui, la veille, l’avait appelé au secours, l’appela à nouveau à grands cris. Moïse lui dit : « Tu es décidément un égaré! » Et il allait s’attaquer, (à nouveau), à leur ennemi commun, lorsque ce dernier s’écria : « Ô Moïse! Veux-tu donc me tuer comme tu as tué un homme, hier? Tu ne serais alors qu’un tyran, sur terre, et non un homme de bien. » C’est alors qu’un homme vint du bout de la ville en courant et dit : « Ô Moïse! Les notables sont en train de se concerter à ton sujet et ta mort est déjà décidée! Quitte (la ville) : c’est un conseil sincère que je te donne. » Alors Moïse s’enfuit, craintif et sur le qui-vive. Il dit : « Seigneur! Sauve-moi de ce peuple injuste! » (Coran 28:18-21)
Moïse quitta immédiatement la ville, sans même prendre la peine de retourner chez lui pour prendre des vêtements ou préparer des provisions. Il marcha dans le désert, en direction de Madyan, situé, à l’époque, entre la Syrie et l’Égypte. Le cœur rempli d’angoisse, il marcha droit devant, terrifié à l’idée de se retourner et de voir des soldats lancés à sa poursuite. Il marcha sans relâche, jusqu’à ce que ses souliers s’usent complètement et qu’il se trouve obligé de marcher pieds nus, sur le sable brûlant. Éreinté, affamé et presque mort de soif, il se força à poursuivre son chemin, jusqu’à ce qu’il arrive à un point d’eau. Puis, il se jeta par terre, à l’ombre d’un arbre.
La mort dans la chaleur accablante du désert égyptien était l’issue la plus probable du difficile périple de Moïse. Mais, encore une fois, l’histoire de Moïse nous rappelle une vérité fondamentale : si un croyant se soumet entièrement à Dieu, Dieu s’occupera de lui et lui fournira ce dont il a besoin au moment où il s’y attend le moins. Dieu remplacera sa faiblesse par de la force et son échec par une victoire.
En arrivant à l’oasis, Moïse dut se croire au Paradis en voyant l’eau et en trouvant une ombre sous laquelle se reposer. Mais il n’était pas seul dans cette oasis. En effet, l’endroit était entouré de bergers venus abreuver leurs bêtes.
L’histoire de Moïse (partie 4 de 12) : Un étranger dans une contrée étrangère
Description: Moïse trouve refuge à Madyan.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 11 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 11 Jun 2012
- imprimés: 1,904
- Lus: 488,174
- Évalué par: 131
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Après avoir marché plus d’une semaine à travers le désert brûlant, Moïse arriva à un point d’eau où des hommes abreuvaient leurs bêtes. Ils se bousculaient un peu, parlant fort et riant entre eux. Moïse se jeta au sol, sous un arbre, reconnaissant d’avoir enfin un peu d’ombre. Comme il reprenait son souffle, il remarqua deux femmes accompagnées de leur troupeau de moutons. Elles se tenaient à l’écart, hésitant à s’approcher du point d’eau.
Moïse était un homme d’honneur. Même s’il était exténué et déshydraté, il ne pouvait supporter de voir ces femmes se tenir à l’écart, de crainte d’être bousculées si elles tentaient de s’approcher du point d’eau. Il alla vers elles et leur demanda pourquoi les hommes de leur famille ne s’étaient pas acquittés de cette tâche. Les deux jeunes femmes expliquèrent que leur père était âgé et que la tâche de s’occuper des moutons leur revenait, désormais.
Il prit alors sur lui-même de guider leurs moutons jusqu’au point d’eau, où il se fraya aisément un chemin parmi les autres hommes. Après avoir fait boire les bêtes, il sentit ses forces le quitter, car il était toujours sous l’effet du long voyage qu’il venait de faire. Il s’installa à l’ombre d’un arbre, à même le sol, et se mit à prier Dieu. Il dit : « Ô Seigneur, quel que soit le bien que Tu es en mesure de faire descendre vers moi, j’en ai sûrement besoin, en ce moment. »
« Quand il arriva au point d’eau de Madyan, il y trouva un attroupement de gens qui abreuvaient (leurs bêtes). Il y trouva également deux femmes qui se tenaient à l’écart en retenant (leurs troupeaux). Il leur dit : « Que faites-vous ici? » Elles répondirent : « Nous ne pouvons abreuver (nos troupeaux) qu’après le départ de ces bergers. Notre père est fort âgé. » Alors il abreuva les bêtes pour elles, puis se retira à l’ombre et dit : « Seigneur! J’ai grand besoin de tout le bien que tu pourrais faire descendre sur moi. » (Coran 28:22-24)
Le Coran nous relate les histoires des prophètes afin que nous en tirions des leçons. Les prophètes sont des exemples à suivre, pour nous, croyants. Combien de fois nous sommes-nous affalés sur une chaise, le cœur rempli de désespoir? Combien de fois nous sommes-nous sentis si épuisés, physiquement et mentalement, que nous avions l’impression de ne plus pouvoir continuer ne serait-ce qu’une seconde de plus?
Encore une fois, Moïse se tourna vers la seule source de secours, pour l’être humain, c’est-à-dire Dieu. Et avant même qu’il ne termine son invocation, Dieu lui envoyait Son secours. Moïse, à ce moment, n’espérait probablement qu’une tranche de pain ou une poignée de dattes, mais Dieu lui apporta plutôt la sécurité, de la nourriture et une famille.
Un peu plus tard, une des deux femmes revint voir Moïse. Avec modestie et timidité, elle dit à Moïse : « Mon père aimerait vous récompenser pour votre gentillesse et il vous invite donc chez nous. » Moïse se leva et la suivit jusque chez son père. Une fois sur place, il s’installa avec le vieil homme et lui raconta son histoire. Ce dernier apaisa ses craintes et lui confirma qu’il avait bel et bien traversé la frontière égyptienne; il se trouvait maintenant à Madyan et à l’abri des autorités qui étaient à ses trousses.
« L’une des deux femmes revint alors à pas timides vers lui et lui dit : « Mon père t’appelle auprès de lui; il aimerait te récompenser pour avoir abreuvé (les bêtes) pour nous. » Moïse se rendit auprès du vieillard et lui raconta (toute) son histoire. Le vieillard lui dit : « Tu n’as plus rien à craindre; te voilà délivré de ce peuple injuste. » (Coran 28:25)
Après que Moïse eût été invité à rester en compagnie de la famille, une des filles demanda à parler à son père en privé et elle lui suggéra alors d’embaucher Moïse. Lorsque son père lui demanda pourquoi, elle lui répondit qu’il était physiquement fort et digne de confiance. L’islam nous apprend que ces deux qualités sont des signes de leadership. Dans les années qui suivirent la mort du prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), les leaders de la nation musulmane furent choisis, entre autres, pour ces deux qualités.
Le vieil homme décida donc d’offrir à Moïse la sécurité et le confort de sa propre famille et il lui proposa une de ses filles en mariage à une condition : qu’il travaille pour lui (le père) pour une période de huit ans, ou de dix ans si Moïse acceptait de rester deux années de plus. Moïse était un étranger dans une contrée étrangère. Il se sentait seul et à bout de forces, mais Dieu avait entendu son invocation et lui avait apporté soutien, sécurité et confort d’une source qu’il n’aurait jamais soupçonnée.
« Alors l’une des deux femmes dit : « Ô mon père! Engage-le [à ton service]! Car le meilleur (homme) que tu puisses engager est celui qui est fort et digne de confiance. » Il dit : « Je voudrais te marier à l’une de mes deux filles que voici, à condition que tu travailles à mon service pour une durée équivalente à huit pèlerinages. Si tu veux en prolonger le délai jusqu’à dix, ce sera de ton propre gré, car je ne veux rien t’imposer d’excessif. Si Dieu le veut, tu trouveras en moi un homme de bien. » Moïse répondit : « Voilà qui est convenu entre nous. Quel que soit celui des deux termes que j’accomplirai, qu’il n’y ait aucune injustice contre moi. Et Dieu est garant de ce que nous disons. » (Coran 28:26-28)
En tant que croyants, nous ne devons jamais oublier que Dieu entend toutes nos prières et nos invocations et qu’Il y répond, à Sa façon. Parfois, la sagesse derrière la réponse que nous recevons se situe au-delà de notre compréhension, mais nous devons garder à l’esprit que Dieu ne souhaite que notre bien. Placer notre confiance en Dieu et nous soumettre à Sa volonté nous permet de faire face à toute situation et de rester fermement debout face à l’adversité. Nous ne sommes jamais seuls, tout comme Moïse n’était pas seul lorsqu’il traversa le désert, fuyant la seule vie et la seule contrée qu’il eût jamais connues.
L’histoire de Moïse (partie 5 de 12) : Moïse entend la voix de Dieu
Description: Le désir de retrouver sa patrie mène Moïse à sa destinée.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 11 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 11 Jun 2012
- imprimés: 1,923
- Lus: 489,816
- Évalué par: 135
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Moïse (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) épousa l’une des deux filles qu’il avait aidées au point d’eau et passa les dix années suivantes à travailler avec son père et à élever sa propre famille. Sa nouvelle vie était somme toute paisible; il n’avait pas à endurer les intrigues de la cour égyptienne ni à assister, impuissant, à l’oppression de son peuple, les enfants d’Israël.
La vie de Moïse est remplie de leçons pour qui sait y porter attention. Dieu fit vivre à Moïse des expériences qui allaient lui être fort utiles pour sa mission future. Moïse avait été élevé dans la maison du pharaon d’Égypte; il était donc bien au fait des intrigues politiques du gouvernement égyptien. Il avait aussi une expérience bien personnelle de la corruption de Pharaon, cet homme qui avait déclaré être lui-même Dieu.
C’est par la grâce de Dieu que Moïse réussit à fuir l’Égypte et à se rendre dans une autre contrée, où il connut un autre peuple et une autre culture. Les voyages élargissent les horizons d’une personne et lui ouvrent le cœur et l’esprit aux différences, mais aussi aux similitudes entre les divers peuples de la terre. Dieu dit, dans le Coran :
« Ô hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous fassiez connaissance entre vous. » (Coran 49:13)
Durant son long séjour à Madyan, Moïse fut berger. Le prophète Mohammed nous a appris, dans un hadith, que tous les prophètes de Dieu furent bergers à un moment de leur vie. Il y a, dans cette tâche de garder les moutons, de précieuses leçons à retenir. Le berger mène une vie tranquille et essentiellement solitaire, ce qui lui donne beaucoup de temps pour réfléchir et méditer sur le sens de la vie.
Mais parallèlement, il doit demeurer alerte, car les moutons sont des animaux vulnérables. Si l’un d’eux s’éloigne du troupeau, il devient une proie facile. Un prophète a normalement pour mission de protéger des nations entières; il doit être alerte et conscient des dangers qui menacent ses fidèles, surtout les faibles, les pauvres et les opprimés.
Après que Moïse eût complété son service auprès de son beau-père, il commença à avoir le mal du pays. Sa famille lui manquait, de même que sa contrée d’origine. Même s’il craignait ce qui pouvait lui arriver s’il y retournait, son désir de revoir son pays prit le dessus. Il réunit les membres de sa famille et entreprit, avec eux, le long voyage jusqu’en Égypte.
« Puis, au terme du délai convenu, Moïse se mit en route avec sa famille. Il aperçut un feu du côté du Mont Sinaï. Il dit aux siens : « Attendez-moi ici. J’ai vu du feu, au loin; peut-être en rapporterai-je un renseignement ou du moins un tison pour que vous vous réchauffiez. » (Coran 28:29)
Alors que Moïse avançait à travers l’aride désert, il finit par se perdre, ne sachant plus quelle direction prendre. C’était la nuit et il faisait froid. Il vit, au loin, ce qui semblait être un feu. Il dit à sa famille de rester là où elle se trouvait; il espérait trouver des gens, près de ce feu, qui pourraient l’aider à retrouver son chemin ou qui lui permettraient, à tout le moins, de rapporter un tison pour réchauffer sa famille. Il était loin de se douter qu’il allait participer à l’une des conversations les plus étonnantes de l’histoire de l’humanité. Il marcha en direction du feu et, tout à coup, il entendit une voix :
« Béni soit celui qui siège au centre du feu et tout autour. Et gloire à Dieu, le Seigneur des mondes! Ô Moïse! C’est Moi, Dieu, le Tout-Puissant, le Sage. » (Coran 27:8-9)
Dieu s’adressa à Moïse. Il lui demanda de retirer ses sandales, car il se tenait dans une vallée sacrée. Puis, Il lui révéla qu’il avait été choisi pour une mission particulière et lui demanda de bien écouter ce qu’Il allait lui dire.
« En vérité, je suis Dieu et il n’y a pas d’autre divinité à part Moi. Adore-Moi donc et accomplis la prière pour M’avoir présent en ta pensée. « L’Heure viendra certainement. Mais Je la garderai secrète afin que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. Que celui qui n’y croit pas et qui suit ses propres passions ne t’en détourne pas, sinon tu périras. » (Coran 20:14-16)
Au cours de cette conversation directe entre Dieu et Moïse, la prière leur fut prescrite, à lui et ses fidèles. La prière allait aussi être prescrite, plus tard, à Mohammed et à ses fidèles, durant le voyage nocturne à Jérusalem et l’ascension aux cieux.
On peut aisément imaginer l’étonnement de Moïse. Il retournait en Égypte, suivant un désir de revoir sa terre natale. Il s’était perdu dans le désert et cherchait des gens pour l’aider à s’orienter. Il aperçut ce qui semblait être un feu, marcha dans sa direction et y trouva la lumière et la voix de Dieu.
Moïse tenait un bâton à la main; Dieu lui demanda quel était ce bâton et à quoi il lui servait (Dieu connaissait évidemment la réponse, mais Il cherchait tout simplement à faire parler Moïse). Celui-ci répondit : « C’est mon bâton sur lequel je m’appuie et qui me sert à effeuiller (les arbres) pour mes moutons. Et j’en fais aussi d’autres usages. » (Coran 20:18) Moïse savait bien que son bâton n’avait rien de particulier. Mais Dieu lui demanda de le jeter au sol. Et quand Moïse s’exécuta, son bâton se mit à ramper et à s’agiter : il venait d’être transformé en serpent.
Apeuré, Moïse tourna les talons et se mit à courir. Sa réaction était normale, mais Dieu voulait retirer ce genre de peur du cœur de Moïse. Il était sur le point d’entreprendre une mission très difficile et il était important qu’il le fasse avec une confiance inébranlable en Dieu et avec la certitude que son Seigneur allait le protéger à chaque instant.
« Jette ton bâton par terre. » Mais quand il vit son bâton se tordre comme un serpent, il se tourna aussitôt [pour s’enfuir précipitamment], (mais la voix lui dit) : « Ô Moïse! Approche, et ne crains rien! Tu es du nombre de ceux qui sont en sécurité. » (Coran 28:31)
Dieu dit ensuite à Moïse de mettre sa main dans son manteau et de l’en ressortir; Il lui révéla ainsi un autre signe de Sa magnificence et de Son omnipotence.
« Plonge ta main dans l’ouverture de ta tunique; elle en ressortira d’une blancheur éclatante, mais sans aucun mal. Et serre ton bras contre toi pour dissiper ta peur. Voilà donc deux preuves de ton Seigneur pour Pharaon et ses notables. Ce sont vraiment des transgresseurs. » (Coran 28:32)
Dieu avait donc l’intention d’envoyer Moïse chez Pharaon, cet homme que Moïse craignait plus que quiconque, cet homme qui allait sûrement, il en avait la certitude, le condamner à mort. La peur fit se contracter son cœur, mais Dieu le rassura.
L’histoire de Moïse (partie 6 de 12) : Une étonnante conversation
Description: L'histoire jusqu'ici.
- par Aisha Stacey (© 2010 IslamReligion.com)
- Publié le 18 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 17 Jun 2012
- imprimés: 1,951
- Lus: 491,989
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 2
Au cours d’une nuit, près du Mont Tour, Dieu conféra à Moïse sa mission prophétique. Et Son premier ordre à Moïse fut d’aller voir Pharaon :
« Rends-toi auprès de Pharaon, car il a transgressé toutes les limites. » (Coran 20:24)
Moïse avait fui l’Égypte car il craignait pour sa vie. Puis, il avait passé dix ans dans un pays qui n’était pas sous la juridiction de Pharaon. Maintenant, Dieu lui ordonnait d’aller affronter sa plus grande peur, de se rendre devant Pharaon, devant celui qui, Moïse en était sûr, allait le faire exécuter. Moïse ressentit à nouveau, tout au fond de lui, la peur qui ne l’avait pas quitté durant son long voyage de fuite à travers le désert. Il répondit à Dieu :
« Seigneur, dit Moïse, j’ai tué un des leurs et je crains qu’ils ne me tuent. » (Coran 28:33)
Moïse avait peur, mais il savait également que Dieu était parfaitement capable de le soutenir et de le protéger au cours de cette mission qui pouvait paraître, à prime abord, quasi impossible. Moïse pria Dieu, il L’implora de lui donner la force de passer au travers de cette épreuve et de la lui faciliter. Il demanda à Dieu de lui ouvrir le cœur et de lui accorder une belle éloquence et une grande confiance en lui-même. Il demanda également à être accompagné d’une personne fiable, son propre frère, Aaron, prophète comme lui.
Ce dialogue entre Dieu et Moïse est l’un des plus extraordinaires rapportés dans le Coran. Les paroles de Dieu sont transmises avec éloquence et clarté. Elles dépeignent un homme fort mais humble, fasciné par sa rencontre avec Dieu. De ces paroles, nous comprenons, nous ressentons que Dieu est Tout-Puissant et Omnipotent, mais aussi plein de miséricorde et d’amour envers Ses serviteurs.
« Moïse dit : « Seigneur! Fais que ma poitrine s’ouvre à Ta révélation et facilite ma mission. Débarrasse-moi de mon défaut d’élocution afin qu’ils comprennent mes paroles. Donne-moi un assistant, parmi les membres de ma famille et (que ce soit) Aaron, mon frère. Accrois par lui ma force! Associe-le à ma mission, afin que Nous puissions Te glorifier et T’invoquer encore plus, car Tu es Celui qui toujours nous observe. »
Dieu dit : « Ta demande est exaucée, ô Moïse. Et en vérité, Nous t’avons déjà favorisé, une première fois, lorsque Nous révélâmes à ta mère : « Mets-le dans un coffre, puis jette celui-ci dans la rivière afin qu’elle le rejette sur une autre rive; un ennemi à Moi et à lui le recueillera. » Je te faisais aimer de tous, par un effet de Ma bonté, afin que tu sois élevé selon Ma volonté.
Et voilà qu’un jour, ta sœur vint dire : « Puis-je vous indiquer une nourrice pour s’en occuper? » Ainsi Nous te rendîmes à ta mère afin que son œil se réjouisse et qu’elle ne s’afflige plus. Plus tard, tu tuas un individu et Nous te libérâmes des craintes qui t’oppressaient. Et Nous t’imposâmes plusieurs épreuves (difficiles). Puis tu demeuras plusieurs années durant parmi les habitants de Madyan. Et ensuite tu vins ici, ô Moïse, conformément à (Mon) décret. Je t’ai formé pour être à Mon service.
Partez, toi et ton frère, [tous deux appuyés de] Mes signes, et ne cessez pas de M’invoquer. Allez tous deux trouver Pharaon; il a certes transgressé (toutes les limites). Et parlez-lui gentiment; peut-être prêtera-t-il attention ou Me craindra-t-il. »
Ils dirent : « Notre Seigneur! Nous craignons qu’il ne s’emporte contre nous ou qu’il ne se livre à quelques excès. »
Il dit : « Ne craignez rien. Je suis avec vous; J’entends et Je vois tout. Allez le trouver et dites-lui : « Nous sommes tous deux des messagers de ton Seigneur. Laisse partir avec nous les enfants d’Israël et ne les tourmente plus. Nous t’apportons un signe de notre Seigneur. Et que la paix soit sur quiconque suit le droit chemin! Certes, il nous a été révélé que le châtiment frappera celui qui rejette la foi et s’en détourne. » (Coran 20:25-48)
Cette courte conversation changea, comme on pouvait s’y attendre, la vie de Moïse. Elle lui apprit des leçons sur lui-même, sur ce monde, sur la nature de l’homme et, par-dessus tout, sur la nature de Dieu. Jusqu’à ce jour, elle continue d’enseigner d’importantes leçons à l’humanité. Chaque jour, les paroles du Coran changent des vies. Et les leçons que l’on peut tirer de l’histoire de Moïse sont aussi pertinentes, de nos jours, qu’elles l’étaient à l’époque.
Cette histoire nous a appris, jusqu’ici, l’importance de se fier à Dieu. Elle nous a appris que même si l’être humain établit des plans et fait des projets, les plans de Dieu l’emportent sur n’importe quel triomphe, épreuve ou tribulation. L’histoire de Moïse nous a appris qu’on ne trouve de soulagement des tourments de ce monde que dans la conscience constante de Dieu et dans le fait d’être proche de Lui.
L’histoire de Moïse nous apprend que Dieu peut remplacer la faiblesse par la force et l’échec par la victoire. Et que Dieu soutient les vertueux en leur apportant un secours de sources qu’ils n’auraient jamais soupçonnées. Et maintenant que Dieu confère une mission prophétique à Moïse et à son frère Aaron, nous apprenons ce qu’est censée être la véritable fraternité et nous apprenons pourquoi le fait de s’entourer des bonnes personnes peut être une des clefs de l’accès au Paradis.
Moïse souhaitait que son frère l’accompagne dans cette mission risquée visant à confronter Pharaon parce que Aaron était fort et digne de confiance et surtout, parce qu’il était articulé et convaincant, dans son discours. Quand une personne se tient debout, avec son frère, et qu’ils sont unis par les mêmes convictions, par la même adoration de Dieu et par la vertu, ils sont inattaquables, même devant l’ennemi le plus redoutable.
Ibn Kathir rapporte que Moïse et Aaron se rendirent ensemble chez Pharaon et lui transmirent le message de Dieu. Moïse parla de Dieu à Pharaon, de Sa miséricorde et de Son Paradis, et de l’obligation, pour l’homme, de n’adorer que Dieu, de manière exclusive.
L’histoire de Moïse (partie 7 de 12) : Magie et illusions
Description: Par la permission de Dieu, Moïse l’emporte sur les magiciens.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 18 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 17 Jun 2012
- imprimés: 1,990
- Lus: 493,993
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Le Coran nous rapporte plusieurs échanges entre Moïse et Pharaon. L’un des plus détaillés se trouve dans la sourate 26, intitulée « Les poètes ». Moïse s’adresse poliment à Pharaon, il lui parle de Dieu, de Sa miséricorde et de Son Paradis, mais Pharaon réagit avec mépris et arrogance. Il rappelle à Moïse son crime passé et lui demande de se montrer reconnaissant d’avoir été élevé au palais, dans le luxe et l’abondance. Moïse s’excuse au sujet du crime, affirmant avoir tué un innocent à un moment où il était encore ignorant et fait remarquer qu’il n’a été élevé au palais que parce qu’il lui était impossible de vivre avec sa propre famille, à cause de la discrimination de Pharaon, qui ordonnait que l’on tue les nouveau-nés de sexe masculin.
« Je l’ai fait, dit Moïse, alors que j’étais encore du nombre des égarés. Et, vous craignant, je me suis enfui. Puis, mon Seigneur m’a donné la sagesse et m’a élu au nombre de Ses messagers. Est-ce là une faveur du passé [que tu me rappelles] avec reproche, alors que tu as asservi les enfants d’Israël? »
Qu’est-ce que ce Seigneur des mondes? », demanda Pharaon. « Le Seigneur des cieux et de la terre, dit Moïse, et de tout ce qui existe entre les deux. Si seulement vous pouviez en être convaincus! » (Pharaon) dit à ceux qui l’entouraient : « N’entendez-vous pas? » Moïse continua : « … Votre Seigneur et le Seigneur de vos ancêtres… ». Pharaon dit : « Certes, ce messager qui vous a été envoyé est un fou! »
(Moïse continua) : « … Le Seigneur de l’Orient et de l’Occident et de tout ce qui se trouve entre les deux. Si seulement vous compreniez! » « Si tu adoptes, dit (Pharaon), un autre dieu que moi, je te ferai prisonnier! » Moïse répondit : « Et même si je t’apportais une preuve évidente [et convaincante]? » Pharaon répliqua : « Apporte-la, si tu es du nombre des véridiques. » (Coran 26:20-31)
Pharaon commença par se moquer de Moïse, pour ensuite lui reprocher de se montrer ingrat et finalement le menacer. À cette époque, en Égypte, de nombreuses personnes pratiquaient la magie. Il existait même des écoles où l’on enseignait la magie et l’illusion. Pharaon fit donc une déduction erronée : il croyait que les signes que Moïse lui montrait, par la permission de Dieu, étaient en fait de la magie.
Quand Moïse jeta son bâton et que celui-ci se transforma en un serpent rampant au sol et lorsqu’il retira sa main de son vêtement et qu’elle se mit à briller, Pharaon en conclut que Moïse était versé dans la magie. Ibn Kathir rapporte que Pharaon garda Moïse et Aaron captifs pendant qu’il envoyait chercher les meilleurs magiciens d’Égypte. Il promit à ces derniers prestige et richesse en échange de leurs illusions. C’est alors qu’une sorte de compétition fut organisée entre Moïse et les magiciens.
Pharaon avait confiance en ses magiciens, convaincu qu’ils étaient imbattables. Il utilisait depuis longtemps leurs services pour influencer le cœur et l’esprit des gens du peuple et de son entourage; leurs trucs et leurs illusions l’aidaient à garder ses sujets sous sa domination. On laissa à Moïse le loisir de choisir le jour de la compétition et il choisit un jour de fête nationale. Il savait que les rues seraient alors pleines de gens, qui pourraient constater, de leurs propres yeux, le pouvoir et la toute-puissance de Dieu.
« Il (Pharaon) dit : « Es-tu venu avec ta magie pour nous chasser de notre pays, ô Moïse? Nous pouvons certainement produire une magie semblable. Fixe un rendez-vous entre nous, que nous observerons tous deux sans faute, dans un endroit convenant à chacun. » Alors Moïse dit : « Votre rendez-vous aura lieu le jour de la fête. Et que les gens se rassemblent dès le matin. » (Coran 20:57-59)
Moïse demanda aux magiciens de s’exécuter les premiers. Il a été rapporté qu’il y avait près de 70 magiciens attendant leur tour. Les magiciens jetèrent leurs bâtons et leurs cordes au nom de Pharaon et, sur le sol, se mirent à grouiller et à ramper des dizaines de serpents. La foule écarquilla les yeux de stupeur. Moïse dut ressentir de la crainte, mais il avait confiance en Dieu et en Sa protection. Dieu apporta la tranquillité dans son cœur et ordonna à Moïse de jeter son bâton.
Par la permission de Dieu, le bâton de Moïse se transforma en un gigantesque serpent qui avala prestement tous les autres serpents qui rampaient au sol. La foule se leva comme un seul homme, acclamant Moïse. Les magiciens demeurèrent bouche bée; ils étaient très versés dans leur art, mais ils savaient bien que leurs serpents n’étaient que des illusions. Ils comprirent vite que le serpent de Moïse était, lui, bien réel. C’est alors qu’ils tombèrent prosternés, attestant de leur croyance en Dieu, le Seigneur de Moïse et d’Aaron.
« [Voyant cela], les magiciens se jetèrent prosternés en s’écriant : « Nous croyons au Seigneur d’Aaron et de Moïse! » Pharaon dit : « Croyez-vous en lui avant que je ne vous y autorise? Ce doit être lui votre chef, qui vous a enseigné la magie! Je vous ferai sûrement couper mains et pieds opposés et je vous ferai crucifier aux troncs des palmiers; et vous saurez, avec certitude, qui de nous [peut infliger] le châtiment le plus sévère et le plus durable! » Ils dirent : « Nous ne pouvons plus, maintenant, te mettre au-dessus de ces preuves claires qui nous ont été présentées, ni au-dessus de Celui qui nous a créés. Décrète donc ce que tu veux décréter. Tes décrets ne toucheront que notre vie d’ici-bas. Certes, nous croyons en notre Seigneur, afin qu’Il nous pardonne nos péchés ainsi que la magie à laquelle tu nous as contraints. Dieu est meilleur et éternel. » (Coran 20:70-73)
Ce jour-là, ces magiciens s’étaient levés en tant que mécréants corrompus, que seuls l’argent et la reconnaissance intéressaient. Et, en l’espace de quelques heures à peine, ils étaient devenus croyants et s’étaient repentis, ayant reconnu la vérité, ayant vu de leurs propres yeux les signes de l’omnipotence de Dieu. Dieu est le Tout-Miséricordieux et Il pardonne à quiconque se tourne vers Lui sincèrement repentant.
Moïse et Aaron quittèrent les lieux. Les magiciens furent condamnés à mort, leurs corps exposés aux passants afin de servir de leçon. Pharaon retourna à son palais avec, au cœur, une rage grandissante. Il se querella avec ses ministres et ses conseillers. Il les renvoya, puis les fit appeler à nouveau. Il se tourna vers son premier ministre et lui demanda : « Suis-je un menteur, ô Haman? ». Pharaon avait érigé son royaume sur l’affirmation selon laquelle il était Dieu; qu’allait-il faire, maintenant que Moïse avait démontré qu’il n’existe pas d’autre dieu que le seul véritable Dieu?
« Alors Pharaon dit : « Ô Haman! Bâtis-moi une tour; peut-être atteindrai-je les voies, les voies des cieux, et [peut-être] apercevrai-je le Dieu de Moïse, bien que je considère celui-ci comme un menteur. » C’est ainsi que la mauvaise action de Pharaon lui parut enjolivée, et il fut détourné du droit chemin. Et son stratagème se solda par (sa propre) ruine. » (Coran 40:36-37)
L’histoire de Moïse (partie 8 de 12) : Signes du formidable pouvoir de Dieu
Description: L’Égypte subit les contrecoups de la défaite de Pharaon, mais ce dernier refuse de libérer les enfants d’Israël.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 25 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 25 Jun 2012
- imprimés: 1,977
- Lus: 492,345
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Pharaon était furieux. Tout son royaume avait été bâti sur l’oppression de son peuple, dont il gardait le cœur et l’esprit captifs grâce à ses magiciens. Toute l’Égypte, des ministres aux magiciens jusqu’aux esclaves et serviteurs, craignait la puissance et la colère de Pharaon. Et Moïse venait de mettre à jour une faiblesse, chez cet homme. Pharaon craignait que son royaume ne soit sur le point de s’effondrer et il était entouré de flagorneurs et de parasites qui le poussaient à démontrer davantage de tyrannie.
Les agents de Pharaon se mirent à faire circuler toutes sortes de rumeurs. Ils racontèrent que Moïse s’était entendu avec les magiciens pour que ceux-ci le laissent gagner. Puis, à cause de leur association avec Moïse, les enfants d’Israël devinrent les boucs émissaires. Ils vinrent se plaindre à Moïse des mauvais traitements qu’ils avaient subi par le passé et de ceux qu’ils subissaient à nouveau à cause de lui.
Pharaon ordonna encore plus de meurtres, de pillages et de viols. Il fit emprisonner quiconque parlait contre l’oppression et Moïse, malgré lui, demeurait impuissant. Comme il ne pouvait interférer, il conseilla à son peuple de se montrer patient. Tandis qu’il était confronté aux divers complots de Pharaon, son peuple se retournait petit à petit contre lui et l’un de ses membres était de connivence avec des personnes influentes du gouvernement égyptien.
Korah faisait partie des enfants d’Israël. Il jouissait de biens en abondance et d’un statut élevé, au sein de la société, tandis que la majorité des gens, autour de lui, étaient pauvres. Il n’éprouvait aucune gratitude, envers Dieu, pour les bienfaits qu’Il lui avait accordés et regardait les pauvres avec mépris. Lorsque Moïse lui rappela qu’il était de son devoir, en tant que croyant, de payer la taxe devant être redistribuée aux pauvres, il refusa de donner quoi que ce soit et raconta que Moïse avait inventé cette taxe dans le but de s’enrichir. La colère de Dieu s’abattit sur Korah; la terre s’entrouvrit et avala l’homme, qui disparut sans laisser de traces, comme s’il n’avait jamais existé.
« En vérité, Korah appartenait au peuple de Moïse, mais il était violent envers eux. Nous lui avions donné tant de trésors que le poids des seules clefs des coffres qui les renfermaient constituait un véritable fardeau pour toute une troupe d’hommes bien vigoureux. Son peuple lui dit : « Ne te réjouis point; car Dieu n’aime pas les arrogants. Et recherche, à travers les biens que Dieu t’a donnés, la demeure dernière, sans toutefois oublier ta part en cette vie. Et sois bon envers autrui comme Dieu l’a été envers toi, et ne cherche pas des [occasions de semer] la corruption sur terre; car Dieu n’aime point ceux qui sèment la corruption. » Il répliqua : « Je ne dois (tout cela) qu’à mon seul savoir. » Ne savait-il pas que Dieu avait détruit, avant lui, des générations d’hommes bien plus forts et bien plus riches que lui? Les coupables ne seront (même pas) interrogés sur leurs péchés. Puis il sortit devant son peuple dans tout son apparat. Ceux qui aimaient la vie présente dirent : « Ah! Si seulement nous possédions les mêmes choses que celles qui ont été données à Korah! Il est le maître d’une immense fortune. » Mais ceux qui avaient reçu le véritable savoir répliquèrent : « Malheur à vous! La récompense de Dieu est bien meilleure pour celui qui croit et fait le bien. Mais seuls ceux qui sont patients la recevront. » Puis soudain, Nous fîmes en sorte que la terre [s’entrouvre et] les engloutisse, lui et son palais. Il n’eut alors aucune armée pour le secourir contre Dieu et il fut incapable de se secourir lui-même. Et ceux qui, la veille, avaient souhaité être à sa place, se mirent à dire : « Ah! Il est vrai que Dieu augmente ou restreint la subsistance de qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et n’eut été Sa bonté envers nous, nous aurions été engloutis (nous aussi). Ah! Il est vrai que les mécréants ne réussissent jamais… ». (Coran 28: 76-82)
Pharaon convoqua Moïse au palais. Ibn Kathir rapporte que Pharaon souhaitait le faire mettre à mort et qu’il avait l’approbation de tous ses ministres, à l’exception d’un seul. Cet homme, qui faisait partie de la famille de Pharaon, était un croyant, mais avait gardé pour lui sa croyance en l’unicité de Dieu.
« Et un homme de la famille de Pharaon qui était croyant sans le déclarer ouvertement dit : « Allez-vous tuer un homme parce qu’il dit « Mon Seigneur est Dieu », alors qu’il vous a apporté des preuves claires émanant de votre Seigneur? S’il ment, il ne ment qu’à son détriment; et s’il dit la vérité, alors une partie de ce dont il vous menace vous frappera certainement. » (Coran 40:28)
Ce croyant s’exprima de manière fort éloquente; il mit en garde le peuple contre un désastre semblable à ceux qui avaient affligé d’autres peuples avant eux. Il leur rappela que Dieu avait envoyé Moïse avec des signes évidents, mais ses paroles tombèrent dans l’oreille de sourds. Pharaon et plusieurs de ses ministres menacèrent de le faire tuer, mais Dieu le protégea contre eux.
« Dieu préserva [ce croyant] du mal qu’ils avaient comploté contre lui, tandis qu’un terrible châtiment cerna les gens de Pharaon. » (Coran 40: 45)
Dieu ordonna à Moïse d’avertir Pharaon que lui et son peuple allaient subir un sévère châtiment si les enfants d’Israël n’étaient pas libérés; que si la torture, l’oppression et le harcèlement ne cessaient pas, la colère de Dieu descendrait sur eux. Pour toute réponse, Pharaon ordonna un grand rassemblement réunissant les Égyptiens et les enfants d’Israël. Devant eux, il leur dit qu’il était leur Seigneur et que Moïse n’était rien d’autre qu’un esclave sans pouvoir aucun. Les gens décidèrent en majorité de croire et d’obéir à Pharaon. C’est alors que les signes de la colère de Dieu commencèrent à se manifester.
L’Égypte fut d’abord affligée d’une grave sécheresse. Même les vallées du Nil, toujours vertes et luxuriantes, se mirent à se dessécher. Il n’y eut aucune récolte et le peuple s’en ressentit, mais Pharaon demeura arrogant. Dieu leur envoya alors un énorme déluge, qui dévasta le pays. Les gens, y compris les ministres de Pharaon, firent appel à Moïse.
« Ô Moïse ! Invoque pour nous ton Seigneur en vertu de l’engagement qui te lie à Lui ! Si tu éloignes de nous le fléau, nous croirons certainement en toi et laisserons partir les enfants d’Israël avec toi. » (Coran 7:134)
La terre se calma et les champs furent à nouveau cultivables, mais les enfants d’Israël demeuraient toujours opprimés. Dieu envoya alors sur l’Égypte des nuées de sauterelles qui dévorèrent tous les champs prêts à être récoltés. De nouveau, des gens se précipitèrent vers Moïse pour implorer son aide. Dieu fit disparaître les sauterelles, mais le sort des enfants d’Israël ne changea pas. Alors Il infesta de poux le peuple égyptien et fit suivre ce châtiment d’une invasion de grenouilles, qui terrorisèrent les gens jusque dans leurs maisons et dans leurs lits. Chaque fois qu’un châtiment de Dieu s’abattait sur eux, les gens imploraient Moïse de demander de l’aide à son Seigneur. Chaque fois, ils promirent de libérer les enfants d’Israël et chaque fois, ils manquèrent à leur promesse.
Puis, le dernier signe de la colère de Dieu apparut : l’eau du Nil se transforma en sang. Pour les enfants d’Israël, elle demeura pure et claire, mais pour tous les autres, elle apparaissait comme du sang rouge et épais. Mais même après cette série de fléaux, les enfants d’Israël étaient toujours aussi opprimés.
« Nous avons alors éprouvé le peuple de Pharaon par des années de famine et par une diminution de récoltes afin qu’il se rappelle. Et lorsqu’un bien leur parvenait, ils disaient : « Cela nous est dû. » Mais si un mal les frappait, ils l’attribuaient à des auspices funestes qu’ils associaient à Moïse et à ceux qui étaient avec lui. En vérité, ce qui leur arrivait ne provenait que de Dieu; mais la plupart d’entre eux ne comprenaient pas! Et ils disaient : « Quel que soit le signe que tu nous apportes pour nous ensorceler, nous ne croirons pas en toi. » Alors Nous leur avons envoyé l’inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang – toute une succession de signes explicites. Mais c’étaient des criminels empreints d’arrogance. Et quand le fléau les frappa, ils s’écrièrent : « Ô Moïse ! Invoque pour nous ton Seigneur en vertu de l’engagement qui te lie à Lui ! Si tu éloignes de nous le fléau, nous croirons certainement en toi et laisserons partir les enfants d’Israël avec toi. » Mais lorsque Nous eûmes éloigné d’eux le fléau jusqu’au terme fixé qu’ils devaient atteindre, ils violèrent leur engagement. Alors Nous les rétribuâmes en conséquence: Nous les noyâmes dans la mer pour avoir rejeté Nos révélations et n’y avoir point prêté attention. » (Coran 7: 130-136)
L’histoire de Moïse (partie 9 de 12) : « Nous les noyâmes dans la mer »
Description: Les enfants d’Israël prennent la fuite.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 25 Jun 2012
- Dernière mise à jour le 25 Jun 2012
- imprimés: 1,991
- Lus: 490,288
- Évalué par: 132
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Pharaon, de même que la majorité du peuple d’Égypte, s’obstinait à nier l’évidence et à ne pas croire à ces fléaux comme à des signes de la colère de Dieu. Plus d’une fois, ils firent appel à Moïse, puis firent des promesses qu’ils ne tinrent pas. Dieu retira alors Sa miséricorde et ordonna à Moïse de guider son peuple hors d’Égypte.
« Mais lorsque Nous eûmes éloigné d’eux le fléau jusqu’au terme fixé qu’ils devaient atteindre, ils violèrent leur engagement. Alors Nous les rétribuâmes en conséquence: Nous les noyâmes dans la mer pour avoir rejeté Nos révélations et n’y avoir point prêté attention. » (Coran 7: 135-136)
Les espions de Pharaon surent immédiatement que quelque chose de significatif se préparait et Pharaon convoqua en réunion ses plus proches conseillers. Ils décidèrent de lancer toutes leurs troupes armées à la poursuite des enfants d’Israël. Rassembler l’armée prit toute la nuit et les troupes ne quittèrent la ville qu’à l’aube.
L’armée de Pharaon s’avança dans le désert. En un rien de temps, les enfants d’Israël, regardant au loin, arrivèrent à distinguer la poussière que soulevait l’armée sur son passage. Presque au même moment, ceux qui se trouvaient à la tête du groupe atteignaient le rivage de la Mer Rouge.
Les enfants d’Israël se trouvèrent pris au piège. Devant eux, la Mer Rouge; derrière, l’armée de Pharaon. La peur et la panique les gagna et ils se tournèrent vers Moïse. Celui-ci fermait le groupe, à l’arrière, et voyait bien l’armée se rapprocher de plus en plus. Il se fraya un chemin à travers les gens, jusqu’au bord de la mer. Ce faisant, il tenta de les rassurer en leur rappelant de garder la foi et d’avoir confiance en Dieu et il les assura que Dieu ne les laisserait pas tomber.
Moïse, debout sur la rive de la Mer Morte, regarda vers l’horizon. Ibn Kathir rapporte que Josué se tourna vers Moïse et dit : « Devant nous se trouve une barrière infranchissable, la mer, et derrière nous, l’ennemi. Il ne fait aucun doute que nous ne pourrons éviter la mort! » Mais Moïse ne paniqua point : il se tint debout, en silence, et attendit un signe de Dieu, car il savait que Dieu ne manquait jamais à Sa promesse et qu’Il ne manquerait pas à celle qu’Il avait faite de libérer les enfants d’Israël.
À cet instant, alors que la panique s’emparait pour de bon des enfants d’Israël, Dieu dit à Moïse de frapper la mer avec son bâton. Moïse s’exécuta immédiatement. Un vent violent se mit à souffler, l’eau de la mer se mit à tourbillonner et, tout à coup, elle se sépara, créant un chemin entre deux murs d’eau. Et le fond de la mer s’assécha suffisamment pour que les gens puissent y marcher sans crainte.
Moïse guida les gens à travers le corridor qui scindait la mer en deux. Il attendit que la dernière personne se soit engagée dans le passage pour se retourner et voir l’armée de plus en plus proche. Il s’engagea à son tour. Comme le peloton de tête atteignait la rive opposée, la peur s’empara à nouveau des enfants d’Israël, qui implorèrent Moïse de refermer le passage. Mais Moïse refusa : Dieu était manifestement en train de mettre Son plan à exécution et il savait que son peuple serait sauvé, même si l’armée de Pharaon les suivait dans le passage pratiqué dans la mer.
« Et Nous fîmes traverser la mer aux enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hargne jusqu’à ce que, submergé par les flots, (Pharaon) s’exclame : « Je crois que nul ne doit être adoré en dehors de Celui en qui croient les enfants d’Israël, et je suis du nombre des musulmans! » [Dieu dit] : « Quoi? Maintenant? Alors que jusqu’ici tu étais rebelle et semais la corruption sur terre?! Nous allons aujourd’hui épargner ton corps afin que tu sois un signe pour ceux qui viendront après toi. Mais en vérité, beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes. » (Coran10:90-92)
Ibn Kathir décrit ainsi la mort de Pharaon : « Le rideau tomba sur la tyrannie de Pharaon et les vagues rejetèrent son corps sur la rive occidentale de la mer. Les Égyptiens le virent et comprirent aussitôt que le dieu qu’ils avaient adoré et auquel ils avaient obéi n’avait été, en fait, qu’un être humain incapable d’éloigner la mort de sa propre personne. » Quand Pharaon détenait le pouvoir, la richesse, la santé et la force, il refusait de reconnaître l’existence de Dieu; mais quand il vit la mort tout près de lui, il cria et supplia Dieu, le cœur et l’âme remplis de terreur. Si l’homme se souvient de Dieu dans les moments de tranquillité de sa vie, Dieu se souviendra de lui en temps de détresse.
Des décennies d’oppression avaient marqué de façon indélébile les enfants d’Israël. Des années d’humiliation et de peur constante en avaient fait des êtres ignorants et obstinés. La plupart avaient été privés de confort matériel toute leur vie durant et n’aspiraient qu’à un peu plus d’aise. Les enfants d’Israël croyaient en Dieu; ils venaient tout juste de voir, de leurs propres yeux, l’un des plus extraordinaires miracles, l’un des plus grands signes de la puissance de Dieu. Et pourtant, malgré tout cela, leur cœur convoitait une idole qu’ils avaient vue lors de leur fuite d’Égypte.
« Par la suite, Nous fîmes traverser la mer aux enfants d’Israël. Ils vinrent à passer auprès d’un peuple qui adorait des idoles. Ils dirent : « Ô Moïse ! Fabrique-nous une divinité semblable à leurs dieux. » Il répondit: « Vous êtes vraiment un peuple ignorant ! Le culte auquel ces gens s’adonnent est voué à la destruction; et leur adoration n’a aucune valeur. » Il (ajouta) : « Chercherais-je pour vous une autre divinité que Dieu, alors qu’Il vous a préférés à toutes les autres créatures? » Et (rappelez-vous) lorsque Nous vous avons sauvés du peuple de Pharaon, qui vous infligeait de terribles tourments, massacrant vos fils et épargnant vos femmes. C’était là une énorme épreuve de la part de votre Seigneur. » (Coran 7:138-141)
Dieu avait favorisé les enfants d’Israël. Ils avaient été guidés hors d’Égypte en toute sécurité et ils avaient été témoins de la noyade de leur plus cruel ennemi. Lorsqu’ils eurent besoin d’eau potable, Dieu ordonna à Moïse de frapper une pierre de son bâton, ce qui fit jaillir douze sources d’eau, pour chacune des douze tribus d’Israël, afin qu’il n’y ait aucune dispute entre elles. Dieu leur envoya également des nuages pour les protéger du soleil brûlant et, pour assouvir leur faim, Il leur fit descendre la manne céleste et les cailles. Malheureusement, en dépit de la générosité de Dieu, plusieurs d’entre eux se plaignirent et exigèrent la nourriture à laquelle ils étaient habitués, en Égypte, dont des oignons, de l’ail, des fèves et des lentilles.
Moïse sermonna son peuple et lui rappela qu’il venait tout juste de quitter une vie d’oppression et d’humiliation. Il lui demanda pourquoi il se plaignait, alors que Dieu lui octroyait les meilleures nourritures. Moïse dit : « « Voulez-vous échanger le meilleur pour le pire ? Descendez donc dans n’importe quelle ville ; vous y trouverez certainement ce que vous demandez ! » (Coran 2:61). Tandis que les enfants d’Israël poursuivaient leur chemin vers la terre promise, Dieu leur facilitait leur voyage. Mais c’était un peuple brisé, incapable de s’éloigner du péché et de la corruption.
L’histoire de Moïse (partie 10 de 12) : Les dix commandements
Description: Le prophète Moïse guide son peuple, les enfants d’Israël, hors d’Égypte.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 16 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 16 Jul 2012
- imprimés: 1,998
- Lus: 501,325
- Évalué par: 137
- Envoyés: 0
- Commentés: 0
Ils quittèrent à la nuit tombée, transportant avec eux leurs maigres possessions. Ils marchèrent à travers le désert, en direction de la Mer Rouge. Alors qu’ils atteignaient le rivage, ils aperçurent, au loin, l’armée de Pharaon qui tentait de les rattraper. Devant eux, la mer; derrière, leurs ennemis. Ils se sentirent pris au piège. Mais, par la permission de Dieu, Moïse frappa l’eau avec son bâton et la mer se divisa, formant un passage entre deux murs d’eau. Les enfants d’Israël s’engouffrèrent dans ce passage et, lorsque la dernière personne termina la traversée, l’eau repris sa position initiale. L’armée d’Égypte fut ainsi noyée, y compris le tyrannique Pharaon.
En tant que peuple, les enfants d’Israël avaient été opprimés et humiliés sur une très longue période. Des générations avaient vécu sous le joug de Pharaon. À la longue, ils étaient devenus rebelles et s’attendaient toujours au pire. Privés de tout comme ils l’avaient été, leur cœur tendait constamment vers les choses de ce monde. Leur sens de l’honneur et leur estime d’eux-mêmes avaient fini par s’épuiser. Au cours de leur voyage hors d’Égypte vers la terre promise, leurs faiblesses devinrent encore plus évidentes. D’une manière générale, ils étaient ingrats envers Dieu, en dépit du fait qu’Il assurait leur bien-être durant cette dure épreuve. Ils étaient incapables de se soumettre à Dieu et d’accepter Sa volonté.
À un certain moment, ils croisèrent un peuple qui adorait des idoles et leur désir de ressembler à ce peuple, qui leur apparaissait comme épanoui, se manifesta lorsqu’ils demandèrent à Moïse de leur permettre de posséder des idoles. Et cela, alors qu’ils venaient tout juste d’être témoins de miracles inouïs. Lorsque Dieu leur fournit, pour se nourrir, des aliments qu’ils ne connaissaient pas, ils se plaignirent, réclamant la nourriture à laquelle ils étaient habitués. Quand Moïse leur ordonna d’entrer dans une ville et de renverser les Cananéens, ils refusèrent, par peur, et désobéirent ainsi à Dieu. Ibn Kathir rapporte que Moïse ne trouva pas plus de deux hommes prêts à se battre.
« Il dit: « Seigneur! Je n’ai de pouvoir que sur moi-même et mon frère; juge donc entre nous et ce peuple de transgresseurs. » (Leur Seigneur) dit : « Pour cela, ce pays leur sera interdit pendant quarante ans, durant lesquels ils erreront sur la terre, confus. Ne te chagrine donc pas pour ce peuple de transgresseurs. » (Coran 5:25-26)
Les jours d’errance débutèrent. Durant cette période, chaque jour était semblable au précédent et les gens voyageaient sans destination précise. Puis, ils entrèrent dans le Sinaï, que Moïse reconnut comme le lieu où Dieu lui avait parlé tout juste avant qu’il ne rentre en Égypte. Cette fois, Dieu ordonna à Moïse de jeûner, comme moyen de purification, pour trente jours, auxquels Il ajouta dix jours. Lorsque son jeûne fut complété, Moïse fut à nouveau prêt à communiquer avec Dieu.
« Et Nous avons prescrit à Moïse trente nuits (de solitude), auxquelles Nous avons ajouté dix autres nuits, de sorte que le temps fixé par son Seigneur se termina au bout de quarante nuits. Et Moïse dit à son frère, (Aaron) : « Remplace-moi auprès de mon peuple. Agis convenablement et ne suis pas la voie de ceux qui sèment la corruption. » Et lorsque Moïse vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eût parlé, il dit : « Seigneur! Montre-Toi à moi pour que je puisse Te voir. » Dieu dit : « Tu ne Me verras pas, mais regarde la montagne; si elle demeure à sa place, alors tu Me verras. » Mais lorsque son Seigneur manifesta (Sa) gloire à la montagne, Il la pulvérisa et Moïse s’effondra, foudroyé. Lorsqu’il revint à lui, il dit : « Gloire à Toi! À Toi je me repens et je suis le premier des croyants. » Alors Dieu dit : « Ô Moïse! Je t’ai préféré à tous les hommes par Mes messages et par les paroles (que Je t’ai adressées). Prends donc ce que Je te donne et sois du nombre des reconnaissants. » (Coran 7:142-144)
Dieu donna à Moïse deux tablettes de pierre sur lesquelles étaient inscrits les dix commandements. Ces commandements forment la base de la loi juive, la Torah, et constituent des normes morales préconisées, de nos jours encore, par toutes les églises chrétiennes. Ibn Kathir et les premiers érudits de l’islam affirment que les dix commandements sont réitérés dans deux versets du Coran.
« Dis : « Venez, je vais vous réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui attribuez aucun associé, soyez bons envers vos parents et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté – Nous pourvoyons à vos besoins comme aux leurs – et ne vous approchez pas des choses indécentes, que ce soit ouvertement ou en secret. Et ne tuez pas la vie que Dieu a faite sacrée, sauf en toute justice. Voilà ce que Dieu vous recommande; peut-être comprendrez-vous. Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la meilleure manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité. Donnez le bon poids et la bonne mesure, en toute justice. » Nous n’imposons à aucune âme (une charge) supérieure à sa capacité. « Et si vous donnez votre parole, soyez équitables, même si cela va [à l’encontre de l’intérêt] d’un proche parent. Et respectez votre engagement envers Dieu. Voilà ce qu’Il vous recommande; peut-être vous rappellerez-vous. » (Coran 6:151-152)
Moïse s’était absenté (éloigné de son peuple) quarante jours durant. Son peuple, pendant ce temps, s’était montré impatient; les gens s’étaient comportés comme des enfants, agissant de manière impulsive et se plaignant de tout et de rien. Ibn Kathir décrit leur descente dans le péché impardonnable de l’idolâtrie :
« As-Samiri, un homme malveillant, suggéra au peuple de se trouver un nouveau guide car Moïse, à l’évidence, avait rompu sa promesse. Il leur dit : « Pour être bien guidés, vous avez besoin d’un dieu. Et je peux vous en trouver un. » Alors il recueillit tous leurs bijoux en or des gens et les fit fondre. Et, durant le moulage, il jeta, dans le mélange, une poignée de poussière, comme font les magiciens, pour impressionner les ignorants. Avec le métal fondu, il façonna un veau d’or. Et comme le veau était creux, à l’intérieur, il produisait un son étrange lorsque le vent soufflait dessus. »
Ils crurent avoir réussi à se créer un véritable dieu vivant. Le frère de Moïse, Aaron, avait craint de s’opposer à eux et à leur projet, mais quand il vit le veau et qu’il réalisa la gravité du péché qu’ils commettaient, il s’exprima ouvertement. Il rappela aux gens qu’ils ne devaient adorer que Dieu, exclusivement, et les mit en garde contre les conséquences fâcheuses de leurs actions et contre la colère de Moïse, à son retour, et celle de Dieu Lui-même. Ceux qui comprirent à quel point il avait raison se dissocièrent immédiatement des autres. Et quand Moïse revint vers son peuple et qu’il le vit chanter et danser autour du veau d’or, il devint absolument furieux.
L’histoire de Moïse (partie 11 de 12) : La mort de Moïse
Description: Dieu châtie les idolâtres et Moïse quitte ce monde.
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 23 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 29 Jul 2012
- imprimés: 2,004
- Lus: 523,073
- Évalué par: 133
- Envoyés: 0
- Commentés: 2
Moïse n’en croyait tout simplement pas ses yeux, même si Dieu venait tout juste de l’avertir qu’un sévère châtiment allait bientôt s’abattre sur son peuple pour avoir adoré le veau d’or. Le cœur de Moïse était rempli de honte et de colère. Son peuple, qui avait été témoin du pouvoir et de la grandeur de Dieu, se rebellait pourtant et ne semblait nullement craindre la colère de Dieu.
« Dieu dit : « Nous avons mis ton peuple à l’épreuve durant ton absence. Celui qui vient de Samarie les a égarés. » Moïse retourna donc vers son peuple, furieux et l’âme en peine. Il dit : « Ô mon peuple! Votre Seigneur ne vous a-t-Il pas fait une belle promesse? L’aurez-vous trouvée trop longue à s’accomplir? Ou avez-vous plutôt souhaité que la colère de votre Seigneur s’abatte sur vous, en rompant votre engagement envers moi? » (Coran 20:83-86)
Moïse se tourna vers son frère Aaron. Courroucé, il l’agrippa par la barbe et par la tête et le tira vers lui. En hurlant, il ordonna à son frère de lui expliquer pourquoi il avait fait fi des instructions qu’il lui avait données et pourquoi il avait laissé as-Samiri égarer les enfants d’Israël. Aaron expliqua que le peuple ne l’avait point écouté et avait même menacé de le tuer. Il supplia Moïse de ne point laisser les idolâtres introduire la division entre eux. Aaron n’était pas aussi fort et solide que son frère et il avait craint perdre tout contrôle sur les enfants d’Israël; c’est pourquoi il avait préféré attendre le retour de Moïse.
La promesse de Dieu se réalise toujours et Son châtiment s’abattit promptement. Moïse confronta as-Samiri et l’envoya en exil.
« Va-t’en! », dit Moïse. « Dans cette vie, tu auras à dire à tout le monde : « Ne me touchez pas! » Et il y aura pour toi, (dans l’autre vie), un rendez-vous que tu ne pourras manquer. Maintenant, regarde ta divinité que tu as adorée de façon assidue; nous la brûlerons certes et ensuite, nous disperserons ses cendres sur la mer. » (Coran 20:97)
Le châtiment qui s’abattit sur les idolâtres fut sévère.
« Et lorsque Moïse dit à son peuple : « Ô mon peuple ! Vous vous êtes fait du tort à vous-mêmes en choisissant le veau (pour idole). Revenez donc repentants vers votre Créateur et tuez les coupables parmi vous ; cela sera meilleur pour vous auprès de votre Créateur ». Puis, Il accepta votre repentir. Certes, c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux. » (Coran 2:54)
Dieu est le Très-Miséricordieux et Il pardonne beaucoup. Après que les enfants d’Israël se fussent débarrassés des idolâtres parmi eux, Dieu accepta leur repentir. Même après leur constante rébellion et leur entêtement, ils furent à nouveau favorisés par Dieu.
Puis, Moïse choisit 70 hommes parmi les plus pieux et les plus âgés des enfants d’Israël. Formant une délégation avec eux, il retourna au Mont Tour afin que tous puissent se repentir de leurs péchés. Sur place, alors que Moïse s’entretenait avec Dieu entouré d’un nuage à basse altitude, ils l’attendirent en retrait. Lorsque Moïse revint vers eux, plutôt que de se montrer repentants, les 70 hommes dirent à Moïse qu’ils ne croiraient pas vraiment en lui avant d’avoir vu Dieu de leurs propres yeux.
« Ô Moïse ! Nous ne croirons en toi que lorsque nous aurons vu Dieu clairement. » (Coran 2:55)
Alors la terre se mit à trembler, les 70 hommes furent frappés d’un éclair et tombèrent raides morts. Moïse demeura sans voix. Et il se demanda immédiatement ce qu’il allait bien pouvoir dire aux enfants d’Israël. Ces soixante-dix hommes étaient parmi les meilleurs d’entre eux et Moïse sentait maintenant qu’il n’y avait plus aucun espoir pour les enfants d’Israël. Il se tourna vers Dieu.
« Seigneur! Si Tu avais voulu, Tu nous aurais détruits depuis longtemps déjà, moi y compris. Vas-Tu nous détruire pour ce que des ignorants, parmi nous, ont fait? Ce n’est là qu’une épreuve de Ta part, par laquelle Tu égares qui Tu veux et guides qui Tu veux. Tu es notre Gardien (et Protecteur), alors pardonne-nous et sois miséricordieux envers nous, car il n’est point de pardon qui vaille le Tien. Et prescris le bien, pour nous, ici-bas comme dans l’au-delà. Certes, nous nous tournons vers Toi, (repentants). » Alors Dieu dit : « Je frappe de Mon châtiment qui Je veux, et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent la zakat et croient en Nos révélations. » (Coran 7:155-156)
Dieu est vraiment le Très-Miséricordieux et Sa miséricorde embrasse toute chose. Quand Moïse implora Dieu, Celui-ci ressuscita les soixante-dix hommes. Des années durant, les enfants d’Israël errèrent dans le désert. Moïse souffrit beaucoup à cause d’eux; il endura des mutineries, leur agressivité, leur ignorance et leur idolâtrie, et certains lui causèrent même du tort à un niveau beaucoup plus personnel. Il endura tout cela uniquement pour Dieu. Puis, le prophète Aaron finit par quitter ce monde, ce qui priva Moïse de son plus grand soutien. Malgré cela, il demeura patient et resta dans le désert sans jamais trouver la Terre Promise. C’est entouré des enfants d’Israël qu’il mourut, entouré de ces gens qui avaient refusé de voir des miracles accomplis tout juste devant leurs yeux. Et pourtant, Dieu, dans Sa miséricorde, leur avait accordé de nombreuses chances de se repentir.
Nous retrouvons, parmi les hadiths, le récit de la mort de Moïse tel que raconté par le prophète Mohammed :
« L’ange de la mort fut envoyé à Moïse. Lorsqu’il arriva près de lui, Moïse lui donna un coup de poing dans un œil. L’ange retourna vers Dieu et dit : « Tu m’as envoyé à un serviteur qui refuse de mourir. » Dieu répondit : « Retourne le voir et dis-lui de passer sa main sur le dos d’un bœuf; dis-lui que pour chaque poil qui restera dans sa main, une année supplémentaire lui sera accordée. » Apprenant cela, Moïse dit : « Ô Seigneur, qu’arrivera-t-il après cela? » Dieu lui dit : « Après, la mort. » Alors Moïse répondit : « Laisse-la venir maintenant! » Puis, Moïse demanda à Dieu de le faire mourir près de la Terre Sainte afin qu’il ne soit qu’à deux pas d’elle. »[1]
L’histoire de Moïse (partie 12 de 12) : Leçons à tirer de la vie de Moïse
Description: Faites confiance à Dieu!
- par Aisha Stacey (© 2012 IslamReligion.com)
- Publié le 23 Jul 2012
- Dernière mise à jour le 29 Jul 2012
- imprimés: 1,962
- Lus: 501,282
- Évalué par: 141
- Envoyés: 13
- Commentés: 10
La vie humaine est parsemée d’épreuves et de tribulations. Elle est aussi pleine de surprises. Se souvenir de Dieu et faire des efforts pour se conformer à Ses lois est une bouée de sauvetage pour l’être humain. Le Coran contient des histoires inspirantes sur les prophètes, de même que sur des femmes et des hommes pieux. L’histoire de Moïse revient dans plusieurs sourates et versets et cette histoire nous enseigne que Dieu est miséricordieux, digne de confiance et attentionné. Allah, le pardonneur, ne nous a pas laissés à nous-mêmes; il nous a envoyé des prophètes et un message pour nous guider.
« Dans leur histoire se trouve certes une leçon pour les gens doués d’intelligence. (Ce Coran) n’est point une histoire inventée, mais plutôt une confirmation des (Écritures) qui existaient avant lui, un exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour les gens qui croient. » (Coran 12: 111)
À travers cette série d’articles, nous avons pu constater la très grande force de caractère de Moïse et sa capacité à persévérer et à se montrer patient, même dans les circonstances les plus difficiles. Moïse a suivi les commandements de Dieu avec bravoure et détermination et, surtout, avec une grande sincérité. Peu importe ce que Moïse faisait, il le faisait dans le but de plaire à Dieu. Quand la détermination est conjuguée à la sincérité, chez une personne, celle-ci possède habituellement un caractère extraordinaire.
Durant les années au cours desquelles les enfants d’Israël errèrent dans le désert, incapables d’atteindre la Terre Promise, Moïse passa une partie de son temps avec Khidr, un homme qui, selon la majorité des érudits musulmans, était lui aussi prophète.
Ibn Kathir rapporte qu’un jour, quelqu’un demanda à Moïse : « Ô messager de Dieu, y a-t-il, sur terre, un homme plus savant que toi? », ce à quoi Moïse répondit : « Non! », croyant que puisque Dieu lui avait permis d’accomplir des miracles et lui avait donné la Torah, il devait certainement être l’homme le plus savant de son époque. Ce n’était pourtant pas le cas. Sa rencontre avec Khidr nous apprend que nul ne peut posséder toutes les connaissances accessibles et que même si nous nous croyons sages et instruits, le besoin et la nécessité d’acquérir de nouvelles connaissances ne cessent jamais. Lorsqu’on parla de Khidr à Moïse, celui-ci demanda à le rencontrer.
Dieu ordonna à Moïse de mettre un poisson vivant dans un seau et Il lui dit que lorsque le poisson disparaîtrait du seau (i.e. qu’il s’échapperait), il trouverait l’homme qu’il cherchait. Alors Moïse se mit en chemin, accompagné d’un jeune homme qui portait le seau avec le poisson. À un certain moment, ils arrivèrent au confluent de deux rivières et décidèrent de faire une halte; Moïse tomba presque immédiatement endormi. Tandis qu’il dormait, son compagnon vit le poisson sortir du seau et sauter dans l’eau. Pourtant, il oublia d’en informer Moïse lorsque celui-ci se réveilla.
Une fois reposés, ils poursuivirent leur chemin jusqu’à ce qu’ils soient éreintés et affamés. Moïse demanda à manger et c’est à ce moment que son compagnon se souvint du poisson qui était sorti du seau. Entendant cela, Moïse s’écria : « C’est exactement ce que nous attendions! » Ils reprirent rapidement le chemin en sens inverse, revenant sur leurs pas jusqu’au confluent des deux rivières.
Quand Moïse, donc, réalisa qu’il avait pris la mauvaise direction, il revint immédiatement sur ses pas. Il ne s’obstina pas par orgueil, dans le but de montrer qu’il avait raison; il reconnut son erreur et modifia son parcours. Dans cette vie, nous sommes nombreux à choisir une mauvaise voie, à un moment ou un autre, mais nous hésitons à le reconnaître ou sommes trop embarrassés pour nous retourner et prendre une autre voie. Il y a de grandes leçons à retenir de l’histoire de Moïse. Changer de voie n’est pas une défaite, mais plutôt une victoire.
Moïse, donc, finit par rencontrer Khidr. Il s’agissait d’une rencontre prévue pour apporter un certain savoir à Moïse. Cette histoire captivante relatant la rencontre entre Moïse et Khidr se trouve dans la sourate 18 du Coran, intitulée « La grotte ».
« Moïse lui dit: « Me permets-tu de te suivre? Tu pourras ainsi me transmettre une partie du savoir qu’on t’a enseigné. » L’autre répondit : « Tu ne pourras sûrement pas demeurer patient en ma compagnie. Comment pourrais-tu être patient en face de choses que tu ne peux comprendre? » Moïse dit : « Si Dieu le veut, tu me trouveras patient et je ne te désobéirai d’aucune façon. » « Si tu me suis, dit l’autre, ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en parlerai pas le premier. » Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme le saborda. Moïse dit : « Est-ce pour noyer ses occupants que tu l’as sabordé? Tu as certes commis une chose monstrueuse! » L’autre répondit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais demeurer patient en ma compagnie? » Moïse dit : « Ne me fais pas de reproches pour un oubli de ma part et ne m’impose pas de trop rudes épreuves. » Puis les deux poursuivirent leur chemin jusqu’à ce qu’ils rencontrent un jeune garçon. L’homme le tua. Alors Moïse lui dit : « Quoi! As-tu tué un être innocent qui n’a tué personne? Tu viens certainement de commettre une chose horrible! » L’autre lui dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais demeurer patient à mes côtés? » Moïse répondit : « Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne me garde plus en ta compagnie, et tu seras alors excusé de te séparer de moi. » Alors les deux reprirent leur chemin, jusqu’à ce qu’ils arrivent à un village habité. Ils demandèrent à manger à ses habitants, mais ceux-ci refusèrent de leur accorder l’hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur qui était sur le point de s’écrouler; l’homme entreprit de le redresser. Alors Moïse lui dit : « Si tu avais voulu, tu aurais bien pu réclamer un salaire pour cela. » « Ceci marque la séparation entre toi et moi », dit l’homme. « Maintenant, je vais t’apprendre l’interprétation de ce que tu n’as pu endurer avec patience. Pour ce qui est du bateau, il appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J’ai voulu l’endommager car il y avait un roi, [au pays], qui saisissait de force tout bateau (utilisable). Quant au garçon, ses parents étaient des croyants et nous craignions qu’il ne les afflige en se montrant rebelle avec eux et en refusant de croire. Nous voulions donc que leur Seigneur leur accorde en échange un autre enfant plus pur et plus affectueux. Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins du village, et il y avait dessous un trésor leur appartenant. Leur père était un homme vertueux et ton Seigneur a voulu que tous deux atteignent leur maturité et qu’ils sortent alors eux-mêmes leur trésor [de son emplacement], par une miséricorde de ton Seigneur. Je n’ai rien fait, d’ailleurs, de ma propre initiative. Voilà l’interprétation de ce que tu n’as pu endurer avec patience. » (Coran 18:66-82)
L’histoire de Moïse et de Khidr nous rappelle que Dieu est vraiment le plus Sage. La fragile vie humaine peut certes être parsemée de joies et de moments de pur bonheur, mais elle est aussi parsemée d’embûches, de tragédies et de calamités qui, à première vue, peuvent sembler insensées. En tant que croyants, nous devons croire et accepter que tout ce que décrète Dieu, c’est par Son absolue Sagesse.
Ajouter un commentaire