Versets trinitaires (partie 3 de 3): Alpha et Omega
Description: Une discussion sur les divers passages de la Bible qui prouvent, selon les chrétiens, la nature trinitaire de Dieu. Partie 3 : Qui sont Alpha et Omega? Dieu? Jésus? Ou les deux ?
- par IslamReligion.com
- Publié le 09 Jun 2008
- Dernière mise à jour le 09 Jun 2008
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Certaines personnes prétendent que puisque les mêmes noms – Alpha et Omega – sont utilisés à la fois pour Dieu et Jésus, cela prouve qu’ils ne forment en réalité qu’une seule et même entité. Ils prétendent également que ces expressions font référence au caractère éternel du Père et du Fils. Mais après analyse, on découvre que la vérité est loin d’être aussi claire.
Ésaïe 44:6 « Ainsi parle l'Éternel, le Roi d'Israël et son Rédempteur, le Seigneur des armées célestes : «Moi, je suis le premier et je suis le dernier, et en dehors de Moi, il n'y a pas de dieu. »
Apocalypse 1:8 «Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. »
Apocalypse 22:12-13 « Oui, dit Jésus (…), Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. »
Premièrement, l’Apocalypse est un livre auquel il est impossible de se fier. Les premiers chrétiens et les anciens de l’Église – Marcion de Sinope, Caïus de Rome, Denys d’Alexandrie, Amphiloque d’Iconium, Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem et le synode de Laodicea, en 360 – l’ont tous remis en question.[1] L’auteur de l’Apocalypse s’identifie comme « Jean », un inconnu qui n’a aucun lien avec l’apôtre Jean, car le style du livre est totalement différent de l’évangile selon Jean.[2] À part ce vague prénom, on ne sait rien de lui. Martin Luther a ouvertement critiqué l’Apocalypse. Dans sa préface, il écrit :
« En ce qui concerne ce livre de l’Apocalypse de Jean, je laisse chacun libre de ses opinions. Je voudrais que nul ne se sente obligé de se rallier à mon opinion ou à mon jugement. Je dis ce que je ressens. Je remarque qu’il manque plusieurs choses dans ce livre, ce qui me fait considérer qu’il n’est ni apostolique ni prophétique. (…) Plusieurs pères ont aussi rejeté ce livre depuis longtemps, déjà. (…) Cela me suffit comme raisons pour ne pas le tenir en haute estime; on n’y enseigne rien au sujet du Christ et on n’en parle pas. »[3]
Aujourd’hui encore, les érudits luthériens classent l’Apocalypse de Jean dans la catégorie des livres controversés.
Deuxièmement, Alpha et Omega sont les première et dernière lettres de l’alphabet grec. Les spécialistes de la Bible eux-mêmes ne sont pas certains de la signification exacte d’Alpha et d’Omega telles qu’utilisées dans le contexte de ces versets. Il va de soi qu’il ne s’agit pas d’une signification littérale. Lenski conclut : « Il est vain de chercher dans la littérature juive ou païenne la source des noms Alpha et Omega. Personne, et encore moins un être divin, n’y est appelé Alpha ou Omega ou, en hébreu, Aleph et Tau. »[4] Bien qu’il n’existe aucune source historique pour l’utilisation d’Alpha et d’Omega comme noms, Bullinger affirme qu’il s’agit « d’un hébraïsme, communément utilisé parmi les anciens commentateurs juifs pour désigner un tout, du début à la fin, comme dans la phrase : « Adam a violé la loi tout entière, de Aleph à Tau. » » Les plus grands érudits bibliques en ont conclu que cette utilisation fait référence au fait de commencer et de terminer une chose, ou à la totalité d’une chose.
Troisièmement, cette utilisation des noms Alpha et Omega constitue un malheureux exemple de la façon dont les hommes altèrent la Parole de Dieu. Cela démontre à quel point la doctrine sert aux hommes pour justifier de fausses croyances. La phrase « Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier » ne faisait même pas partie des manuscrits grecs originaux et on ne la trouve dans aucune traduction !
Footnotes:
[1] Bible Research, une ressource de l’internet par Michael D. Marlowe. (http://www.bible-researcher.com/canon5.html)
[2]A Critical and Exegetical Commentary on The Revelation of St. John par R. H. Charles. T. & T. Clark, 1920
[3] Luther’s Works, vol 35 (St. Louis: Concordia, 1963), pp. 395-399.
[4] R.C.H. Lenski, The Interpretation of St. John’s Revelation (Augsburg Pub. House, Minneapolis, MN 1963), p. 51.
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