Anthony, ex-mormon, États-Unis

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Description: Le cheminement vers l’islam d’un mormon américain.

  • par Anthony
  • Publié le 31 Dec 2012
  • Dernière mise à jour le 31 Dec 2012
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Je débute mon histoire au nom d’Allah, le tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Un soir, il n’y a pas si longtemps de cela, je me surpris à remettre en question ma croyance en la pureté de la Bible et cette remise en question m’angoissa au plus haut point.  Je savais que Dieu était là, qu’Il avait révélé Sa religion à l’homme, mais je n’étais plus certain qu’il s’agissait du christianisme.  Pourquoi était-il si difficile de trouver la vérité?  Je priai et demandai à Dieu pourquoi Il avait révélé une écriture (la Bible) si c’était pour permettre qu’elle contienne autant d’imperfections et d’erreurs.  Mais je crois que mon Seigneur avait déjà répondu à cette question avant même que je ne la pose.

Environ deux ans avant ce fameux soir, quand j’avais seize ans, j’avais ressenti un profond besoin de religion dans ma vie, comme une soif que je n’arrivais pas à étancher.  Je croyais alors que ma religion, le mormonisme, me satisfaisait, ce qui, au fond, n’était pas le cas.  J’avais l’impression de recevoir un appel de Dieu et je décidai alors d’étudier les écritures de plus près.  Je mis de côté mon livre de mormon et je pris la Bible.  Je l’étudiai en m’efforçant de la voir avec un tout autre point de vue, car dans ma religion, on nous apprenait à interpréter la Bible d’une manière très spécifique et « officielle ».  J’étudiai donc la Bible, non pas comme une personne qui ne suit aucune religion, mais comme quelqu’un qui aurait voulu suivre les écritures le plus fidèlement possible.

Et fur et à mesure de ma lecture, je remarquai que Jésus n’avait, somme toute, enseigné qu’aux juifs, à personne d’autre qu’aux Enfants d’Israël.  En étudiant sa vie de plus près, je me rendis compte que cet homme ne suivait, en fait, aucune religion existant encore de nos jours.  Il suivait la loi de Dieu, telle qu’elle avait été révélée aux juifs du passé.  Tout cela me faisait remettre en question ma religion.  Je lus également, dans les Actes des Apôtres, que ceux-ci ne mangeaient pas de porc ni aucune nourriture qui avait été interdite par Dieu dans le passé.  Dans les autres livres, les disciples de Jésus suivaient toutes les lois et traditions que Dieu avait révélées dans le passé.  Ni les gens de ma religion ni les autres chrétiens que je connaissais ne suivaient cet exemple.

Je découvris, aussi, que toutes les églises chrétiennes fondent leur message sur les enseignements de Paul, dont les lettres contredisent de nombreuses paroles de Jésus.  Je compris, à ce moment, que je ne pouvais plus vraiment me fier à la religion que j’avais toujours suivie.

Je croyais en Dieu, en Jésus, en Moïse, en Noé et en tous les autres prophètes qui avaient prêché l’adoration exclusive de Dieu.  Mais y avait-il d’autres livres pour remplacer la Bible?  À ce moment-là, j’étais persuadé qu’il n’y en avait pas.

Puis, je me souvins de ce qu’un ancien ami musulman m’avait dit.  Il m’avait dit que les musulmans croient au Coran, à un Dieu unique et à tous les messagers de Dieu, incluant tous les prophètes juifs et chrétiens.  À cette époque, je possédais un petit livre qui expliquait l’islam de manière très succincte.  Malgré tout, j’y trouvai des informations utiles.  Je compris l’islam un peu mieux et mon intérêt pour cette religion s’éveilla davantage.

J’allai donc faire des recherches sur internet.  Je trouvai des sites islamiques présentant des arguments contre certaines croyances chrétiennes et j’étudiai sérieusement ces arguments.  Ils expliquaient comment la plupart des chrétiens ne suivaient pas leurs écritures autant qu’ils le devraient.  En fait, ces sites islamiques ne faisaient que confirmer ce que j’avais déjà découvert par moi-même.

Mon intérêt pour l’islam augmentait de jour en jour.  Je décidai d’emprunter un Coran à mon voisin.  Je le lus en quelques semaines et je crus chaque mot que j’y lus.  Mais j’avais de la difficulté à croire que la crucifixion était une histoire fausse.  J’avais été si endoctriné par la Bible et par ma religion qu’à ce moment précis, je n’étais pas encore tout à fait prêt à accepter toute la vérité.

Alors, un soir où j’avais totalement perdu confiance en la pureté de la Bible, je décidai de me pencher à nouveau sur l’islam.  Durant les deux années qui venaient de s’écouler, je savais, dans mon cœur, que l’islam était la vérité; mais je n’arrivais pas à me l’avouer à moi-même.  Diverses raisons personnelles expliquaient mon entêtement, des raisons semées dans mon cœur par le diable.  Ce soir-là, donc, je retournai sur internet afin de poursuivre ma quête spirituelle.  Je visitai plusieurs sites islamiques et je commandai des livrets d’information chez plusieurs d’entre eux.  Je lus des choses intéressantes au sujet du Coran et je me dis que c’était peut-être là la façon que Dieu avait choisie pour me guider.  Mais je n’en étais pas encore tout à fait sûr.

Quelques jours plus tard, un représentant de l’un des sites où j’avais commandé des livrets m’envoya un email.  Il me remercia de mon intérêt pour l’islam et me dit que je pouvais lui écrire en tout temps si j’avais des questions sur l’islam.

C’est ainsi que nous entamâmes un dialogue en ligne.  Il me transmit de nombreuses informations sur l’islam.  Puis, je lui posai une question qui me tenait à cœur : comment les musulmans arrivaient-ils à démontrer, à prouver aux chrétiens que la crucifixion de Jésus n’avait jamais eu lieu?  Il me proposa de nous rencontrer face à face pour pouvoir en discuter et j’acceptai.  Nous nous donnâmes rendez-vous dans une pizzeria du quartier où j’habitais.  Notre discussion me laissa sans voix.  En me quittant, il me donna une copie du Coran et un CD sur l’islam.  En arrivant chez moi, j’étais persuadé que l’islam était la véritable religion de Dieu, mais je refusais de me précipiter; je voulais l’étudier de manière encore plus approfondie.

Toutes mes lectures me menèrent à la même conclusion : l’islam était bel et bien la voie de Dieu.  Mais toutes sortes de craintes m’empêchaient de me convertir, car une telle conversion ne pouvait être prise à la légère.

Un jour, le frère que j’avais rencontré me proposa de me joindre à lui pour la prière du vendredi.  Le soir précédent, le jeudi soir, le diable frappa un grand coup; il savait que j’allais probablement prononcer la shahada (profession de foi musulmane), le lendemain, et me convertir à l’islam.  Toute la soirée et toute la nuit durant, il murmura des choses, dans mon cœur, tentant par tous les moyens de me faire changer d’avis, de me montrer que l’islam n’était pas la voie à suivre.  Je me retrouvai dans un tel état d’agitation que je ne dormis pas plus d’une heure, cette nuit-là.  Je priai Dieu, lus le Coran et priai encore.  Mais le diable me mit tant de choses dans la tête que je faillis prendre la décision de ne pas me convertir.

Environ une heure après que je me fus enfin endormi, ma mère vint me réveiller pour me dire que je devais m’occuper de mes jeunes frères et sœurs jusqu’à ce qu’elle revienne de l’hôpital.  Mon petit frère s’était blessé à un orteil et ma mère croyait qu’il était cassé.  Elle avait donc besoin de moi pour surveiller les enfants jusqu’à ce qu’elle revienne de sa visite chez le médecin avec mon frère et elle ne prévoyait pas revenir avant six heures le soir.

Je compris alors que je ne pourrais pas aller à la prière du vendredi, tel que prévu.  Le frère m’appela et me demanda si j’étais prêt.  Je lui expliquai la situation.  Il me dit qu’il trouvait cela dommage, car ce vendredi était le seul où il était libre et où il lui était donc possible de m’emmener avec lui.  Il me suggéra d’emmener les enfants avec moi, mais je me dis qu’ils ne comprendraient pas pourquoi je les emmenais à cet endroit et je refusai.  Je lui dis de me rappeler une demi-heure plus tard, que j’aurais peut-être trouvé une solution d’ici là, même si, au fond, j’en doutais.

Je parlai à ma mère et lui demandai s’il m’était possible de me libérer.  Elle trouva un peu d’argent supplémentaire pour emmener les enfants avec elle (par transport public), me libérant enfin.  Je remercie Dieu pour ce petit miracle, car cela changea ma vie du tout au tout.  Le frère musulman me confia, plus tard, qu’il avait demandé à Dieu de faire en sorte que je me présente à la mosquée, ce vendredi-là, tout en se disant que Dieu seul pouvait décider de faire de moi un musulman.

Lorsque je lui dis que je pouvais enfin y aller, il se montra évidemment très heureux.  Il vint me chercher peu de temps après.  En route, je commençai à me sentir physiquement malade; j’avais la nausée, je me sentais faible et j’avais le vertige, presque sur le point de m’effondrer.  Je compris que le diable, dans une ultime tentative pour m’éloigner de cette mosquée, essayait de me convaincre que j’étais trop malade pour y aller.  En réalité, ce n’étaient là que les effets de la nuit sans sommeil que je venais de passer.

Dans la voiture, je dis au frère que je me sentais sur le point de changer d’avis quant à ma conversion.  Il me dit que le choix me revenait, tout en me mettant en garde contre les suggestions du diable.  Pendant quelques instants, nous discutâmes des tactiques du diable pour éloigner les gens de la vérité.  Il m’expliqua que les gens sur le point de se convertir à l’islam étaient souvent très affectés par des pensées négatives suggérées par le diable.  Il me dit que les non-musulmans étaient rarement affectés par de telles pensées, car le diable n’a pas besoin de les éloigner de Dieu.  Il me dit également que la nuit précédente, tous les doutes qui m’avaient envahi provenaient du diable ; celui-ci était désespéré, sachant que j’avais l’intention de prononcer la shahada (profession de foi) le lendemain.

Nous entrâmes dans la mosquée et le frère m’apprit à faire mes ablutions (obligatoires avant chaque prière).  Après les ablutions, je me sentis comme une nouvelle personne et la nausée me quitta.  Je me sentais bien en ce lieu où Dieu était adoré.  Il me présenta à l’imam et lui dit que je voulais prononcer la shahada, ce jour-là, après la prière.  L’imam me sourit et me félicita en m’étreignant chaleureusement.  Un autre frère, qui avait entendu la conversation, me félicita de la même façon, en demandant à Dieu de me bénir.  C’étaient des gens très bien, des gens pieux, des gens à qui j’avais envie de ressembler.

Au cours du service religieux, l’imam fit un sermon sur les suggestions du diable dans le cœur des gens, sur ses tentatives pour les éloigner du droit chemin.  Je fus choqué de la coïncidence (mais en était-ce une?).  Le frère m’avait parlé de la même chose, dans la voiture, et voilà que l’imam abordait le sujet.  Je vis en cela un message que Dieu m’envoyait : Il me disait d’ignorer ces suggestions du diable.  Je me sentis si impatient de prononcer la shahada que lorsque vint le moment, après la prière, je me précipitai à l’avant.

Après avoir publiquement prononcé la profession de foi, je crois bien que chaque frère présent à la prière, ce jour-là, vint m’étreindre.  Ils étaient au moins quelques centaines, alors vous imaginez combien d’embrassades je reçus.  La plupart me dirent : « Que Dieu te bénisse, tu as fait le bon choix. »

Deux forces s’affrontaient, en moi, ce jour-là : Dieu et le diable.  Mais Dieu, il va sans dire, était le plus puissant et c’est à Lui que je me soumis en toute humilité.  Le frère me dit que le plus grand cadeau que Dieu puisse faire, à un être humain, en ce monde, c’est l’islam.  Je conserverai ce cadeau précieusement pour le reste de mes jours, si Dieu le veut (incha’Allah).  Il me dit également que c’était la première fois que l’imam réservait tout un sermon du vendredi pour parler des suggestions du diable.

Je prie pour que mon histoire puisse aider ceux qui doivent faire face au même combat intérieur contre le diable.  Mon expérience fut si intense que je peine à la décrire avec les mots justes.  J’espère que ceux qui me lisent arriveront à chasser le diable de leur esprit comme j’y suis arrivé, ce jour-là.

Que Dieu vous guide comme Il m’a guidé.

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