L’ancien royaume d’Israël (partie 6 de 6) : Roi et prophète
Description: Une armée avance et le roi Salomon rencontre la reine Bilqis.
- par Aisha Stacey (© 2013 IslamReligion.com)
- Publié le 29 Jul 2013
- Dernière mise à jour le 29 Jul 2013
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L’histoire du roi Salomon et de la reine de Saba clôt cette série d’articles sur l’ancien royaume d’Israël. Certaines personnes trouvent peut-être que les personnages et les histoires rapportées sur eux sont très similaires à ceux de la Bible. Mais le point de vue islamique diffère de manière fondamentale.
Salomon était à la fois un prophète et un roi. Sa mission, en tant que prophète de Dieu, consistait à transmettre le message de l’unicité de Dieu et à faire appliquer les lois de Dieu. Et, en tant que roi, il mena les enfants d’Israël dans leur période d’âge d’or.
Le royaume et l’armée de Salomon étaient sans égaux. Son armée était constituée de bataillons d’hommes, de troupes de djinns et même d’escadrons d’oiseaux. Car Salomon avait cette capacité de communiquer avec les oiseaux, de contrôler les djinns et de se faire respecter des hommes. Avec cette immense armée composée de centaines de milliers d’hommes, il se déplaçait à travers son empire.
La mosquée de Jérusalem
Les musulmans croient que la mosquée al-Aqsa (la mosquée sainte de Jérusalem) fut reconstruite ou agrandie par le roi Salomon. Selon les historiens musulmans, le prophète Jacob avait construit la mosquée al-Aqsa environ quarante ans après que son grand-père, le prophète Abraham, eût construit la Ka’bah, à la Mecque. L’islam rejette l’idée selon laquelle le roi Salomon aurait construit un temple sur le site de la mosquée al-Aqsa; et c’est là que se trouve l’une des principales différences entre la croyance musulmane et la croyance juive et qui est en partie à l’origine des malentendus que l’on connaît, de nos jours, en Terre Sainte. Bien que Salomon soit considéré comme un prophète dans les trois grandes religions monothéistes, de petites différences sur la nature du roi Salomon et sur son histoire ont créé, avec le temps, de grandes divisions.
Vers Saba
Après avoir consolidé son royaume, avec Jérusalem pour capitale, Salomon se mit en route, avec son armée, vers Saba (actuel Yémen). La pluie, dans cette région, était saisonnière; les gens avaient donc construit des digues et des réseaux d’irrigation, ce qui avait transformé la terre en vastes plaines florissantes. Après avoir entendu parler de cette verdure abondante, Salomon voulut le voir de ses yeux.
Les bataillons continuèrent d’avancer et arrivèrent dans une vallée habitée par de nombreuses fourmis. L’une d’elles aperçut l’immense armée qui approchait et cria : « Ô fourmis! Entrez dans vos demeures, sinon Salomon et ses armées vous piétineront sans s’en rendre compte! » (Coran 27:18) Salomon, qui comprenait le langage des fourmis, sourit; cela lui faisait plaisir de savoir que la fourmi avait l’assurance qu’il ne laisserait pas son armée écraser les insectes de manière intentionnelle. Il n’était pas un roi tyrannique, loin de là; il traitait toutes les créatures de Dieu avec le plus grand respect.
Après sa rencontre avec les fourmis, Salomon inspecta son armée et remarqua qu’un oiseau en particulier était absent. Il s’enquit des allées et venues de la huppe, oiseau capable de détecter les eaux souterraines. C’est alors qu’elle réapparut et qu’elle dit à Salomon :
« J’ai découvert des choses qui t’avaient échappé et je te rapporte de Saba des nouvelles au sujet desquelles il ne fait aucun doute. J’ai découvert que la personne qui les gouverne est une reine comblée de tous les biens, dont le trône est magnifique. Je les ai trouvés, elle et son peuple, adorant le soleil à la place de Dieu. Satan leur a embelli leurs actions et les a détournés du chemin (de vérité), de sorte qu’ils ne sont point guidés [vers la bonne voie], et qu’ils n’adorent point Dieu… » (Coran 27: 22-24)
La huppe adorait Dieu et Lui obéissait totalement. Elle expliqua à Salomon que bien que le trône de la reine Bilqis fût réellement magnifique, le Maître du Trône Suprême était Dieu. Alors Salomon dit à la huppe :
« Nous allons voir si tu dis la vérité ou bien si tu mens. Pars avec ma lettre que voici et jette-la-leur. Ensuite, tiens-toi à l’écart et attends de voir ce que sera leur réponse. » (Coran 27:27)
La huppe laissa tomber la lettre sur les cuisses de la reine et alla se cacher pour écouter l’échange qui suivrait entre cette dernière et ses conseillers.
« (Lorsqu’elle reçut la lettre), la reine dit : « Ô notables! Une noble missive m’a été lancée. Elle vient de Salomon et voici ce qu’elle dit : « Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Ne vous montrez pas hautains envers moi; mais venez plutôt vers moi en toute soumission. » Elle dit : « Ô notables! Conseillez-moi dans cette affaire; je ne déciderai rien sans que vous ne soyez présents (pour me conseiller). » Ils dirent : « Nous détenons une force et une puissance redoutables, mais le commandement vous appartient. Alors voyez vous-mêmes ce que vous souhaitez ordonner. » (Coran 27:27-33)
La reine Bilqis fit preuve de sagesse; car même si elle avait la possibilité et la capacité de déclarer une guerre, elle choisit plutôt d’envoyer des cadeaux au roi Salomon. Salomon lui renvoya ses cadeaux en lui expliquant que Dieu lui avait déjà donné tout ce dont il avait besoin. Il traita avec elle de manière respectueuse, mais lui fit tout de même savoir que si elle ne cessait d’adorer le soleil, il n’aurait d’autre choix que d’attaquer son royaume et d’en chasser son peuple. Là encore, Bilqis fit preuve de sagesse et de bon jugement.
Salomon et la reine de Saba
Plutôt que de s’offenser des propos de Salomon, Bilqis décida d’aller lui rendre visite et de voir de ses propres yeux les merveilles que ses envoyés lui avaient décrites. Tandis qu’elle voyageait en direction du royaume de Salomon, celui-ci ordonna à un djinn de lui apporter le trône de Bilqis, ce qu’il fit en quelques secondes. Lorsque Bilqis arriva à destination, le roi Salomon lui demanda si elle reconnaissait le trône devant elle. Avec sa sagesse et sa diplomatie habituelles, elle dit : « Il semble être exactement comme le mien. »
Après avoir observé les merveilles du royaume de Salomon, Bilqis comprit qu’elle était en présence d’un leader redoutable, mais plein de sagesse, et qu’il ne pouvait être autre qu’un prophète de Dieu. Elle abandonna immédiatement l’adoration du soleil et embrassa l’unicité de Dieu, tout en encourageant son peuple à faire de même. Les érudits musulmans soulignent que c’est la sagesse innée de Bilqis qui la conduisit vers la vérité.
La vie de Salomon sortait de l’ordinaire et sa mort fut à l’image de sa vie. Il mourut appuyé sur son bâton et demeura dans cette position. Les djinns qui travaillaient pour lui continuèrent de travailler, croyant qu’il les surveillait. Mais des termites vinrent ronger le bâton sur lequel il s’appuyait; c’est alors qu’il s’affaissa, révélant à tous qu’il était mort.
« Puis, quand Nous décrétâmes sa mort, les djinns ne s’en rendirent pas compte. Mais les termites rongèrent peu à peu le bâton sur lequel il s’appuyait. Alors il s’affaissa et c’est à ce moment-là que les djinns comprirent que s’ils avaient vraiment eu connaissance de l’invisible, ils ne seraient pas restés plus longtemps dans le supplice humiliant de la servitude. » (Coran 34:14)
L’histoire judéo-chrétienne décrit le roi Salomon comme un homme d’excès. Mais pour les musulmans, c’était un homme sage et noble. L’islam rejette totalement l’idée voulant que le prophète Salomon ait désobéi aux lois de Dieu ou qu’il ait adoré des idoles. Il était fils d’un prophète qui avait passé sa vie à s’efforcer de plaire à Dieu. Il consolida l’empire de son père, David, et mena les enfants d’Israël dans leur âge d’or. Il possédait de nombreux talents et sa vie fut parsemée de miracles et d’événements extraordinaires. Mais, en toute sagesse, il comprenait que sa véritable demeure était dans l’au-delà.
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