Apprendre à surmonter sa détresse, en islam (partie 5 de 5)
Description: Alors comment devons-nous surmonter notre détresse et notre chagrin?
- par J. Hashmi (© 2011 IslamReligion.com)
- Publié le 12 Dec 2011
- Dernière mise à jour le 12 Dec 2011
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Une question qui vient à l’esprit après cette discussion est la suivante : comment pouvons-nous arriver à surmonter notre chagrin et notre sentiment de désespoir quand une calamité nous frappe? Chaque personne aura à vivre une ou des périodes d’angoisse et de détresse, au cours de sa vie, et certaines personnes plus que d’autres. Les gens réagissent de diverses façons à ces situations; mais comment un croyant doit-il apprendre à surmonter sa détresse?
La première chose qu’un croyant doit comprendre et reconnaître, c’est que toute épreuve provient de Dieu. Le Coran dit :
« Dis-leur (ô Mohammed) : « Tout vient de Dieu. » (Coran 4:78)
Une fois que nous réalisons que tout vient de Dieu, nous devons aussi comprendre que Dieu est Très Aimant (al-Wadoud) et Bon (al-Barr). Il y a donc un bien dans chaque chose que Dieu décrète pour nous, même si nous ne le voyons pas immédiatement. Dieu dit :
« Mais il se peut que vous détestiez une chose alors qu’elle est bonne pour vous, et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle est mauvaise pour vous. Dieu sait, tandis que vous ne savez pas. » (Coran 2:216)
Hasan al-Basri, un grand érudit musulman, a dit :
« Ne nourrissez pas de ressentiment à l’égard des calamités qui vous frappent ou des désastres qui surviennent. Il se peut que votre salut se trouve dans une chose que vous n’aimez pas ou que votre perte se trouve dans une chose que vous aimez. »
Par exemple, si un homme est congédié, il se peut que ce soit pour trouver, par la suite, un meilleur emploi, qu’il n’aurait pas cherché s’il n’avait pas été congédié. L’un des bienfaits des calamités, dont nous pouvons être certains, est que Dieu pardonne les péchés de la personne qui les subit. Mous’ab ibn Sa’d ibn Malik a rapporté que son père a demandé :
« Ô messager de Dieu: qui sont les personnes les plus testées et éprouvées, en cette vie? » Le Prophète répondit : « Les prophètes et ceux qui leur ressemblent (i.e. qui craignent Dieu et qui sont pieux). Une personne est testée en fonction de sa piété et de sa foi. Si sa foi est forte, elle sera rudement éprouvée; et si sa foi est faible, elle sera testée en conséquence. Une personne sera éprouvée par toutes sortes de calamités, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de péchés à son actif. » (Ibn Hibban #2901)
Fadl ibn Sahl a dit :
« Il y a, dans les épreuves de la vie, une bénédiction que l’homme sage ne devrait pas ignorer; car l’épreuve efface les péchés, offre l’occasion de mériter une rétribution pour sa patience, rend moins négligent, rappelle à quel point la santé est une bénédiction, pousse au repentir et à donner en charité. »
Le croyant doit toujours se tourner vers Dieu quand il est éprouvé. De cette façon, l’épreuve qui le touche lui rappelle que l’objectif ultime de sa vie – et la raison pour laquelle il a été créé – est l’adoration de Dieu. Telle est la signification de notre existence. Dieu dit, dans le Coran:
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Coran 51:56)
Souvent, quand tout va bien dans sa vie, l’homme oublie d’adorer Dieu. Et ce n’est que lorsqu’une calamité le frappe qu’il se souvient de Lui et L’invoque. C’est ainsi qu’une calamité peut servir à rappeler à l’homme la raison pour laquelle il a été créé. Ibn Taymiyyah, un érudit musulman, a dit :
« Une calamité qui vous pousse à vous tourner vers Dieu est meilleure, pour vous, qu’un bienfait qui vous fait oublier Dieu. »
Imam as-Soufyan a dit:
« Ce qu’une personne déteste peut être meilleur, pour elle, que ce qu’elle aime; car ce qu’elle déteste la pousse à se tourner vers Dieu, tandis que ce qu’elle aime la rend insouciante. »
Par conséquent, chaque fois que nous sommes éprouvés, nous devrions nous montrer reconnaissants envers Dieu et dire alhamdoulillah (louanges à Dieu). Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit :
« Le croyant a une destinée étonnante ! Tout ce qui lui advient est bénéfique, et cela n’est réservé qu’à lui seul. En effet, lorsqu’un bien lui échoit, il remercie Dieu et ceci est un bien pour lui. Et s’il est victime d’un malheur, il se montre patient et cela est aussi un bien pour lui. » (Sahih Mouslim)
Quand Ibn Taymiyyah fut injustement emprisonné, il considéra sa situation comme une bénédiction rendue possible par ses ennemis, car il passa son temps d’emprisonnement dans l’adoration de Dieu. Il dit :
« Que peuvent bien me faire mes ennemis? Mon emprisonnement est une retraite religieuse (i.e. une occasion d’adorer Dieu), s’ils me tuent, ils feront de moi un martyr et s’ils m’expulsent de ma ville, ce sera pour moi une occasion de voyager. »
Le prophète Mohammed a dit :
« Si un musulman frappé d’une calamité dit ce que Dieu lui a enjoint de dire (i.e. « C’est à Dieu que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons. Ô Dieu, rétribue-moi pour cette affliction et remplace-la par quelque chose de meilleur. »), Dieu le récompensera par quelque chose de meilleur. » (Sahih Mouslim)
Nous devons garder à l’esprit que Dieu éprouve ceux qu’Il aime le plus. Le Prophète a dit :
« Les plus grandes récompenses viennent avec les plus grandes épreuves. Quand Dieu aime des gens, Il les teste. Quiconque accepte cela gagne Sa satisfaction. » (at-Tirmidhi)
Le Prophète a également dit:
« La voie vers le Paradis est pavée de difficultés. »
Les calamités et la détresse qui les accompagne servent, entre autres, à effacer nos péchés ici-bas, afin que nous ne soyons pas châtiés pour ces péchés dans l’au-delà. Le Prophète a dit :
« Les croyants et les croyantes continueront d’être éprouvés – par rapport à eux-mêmes, à leurs enfants et à leurs biens – jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur Seigneur sans aucun péché à leur actif. » (at-Tirmidhi)
Dieu ne nous envoie par des calamités pour nous détruire, ébranler notre volonté ou nous achever, mais plutôt pour tester notre patience et notre foi. Si jamais aucune épreuve ne l’atteignait, une personne deviendrait vite arrogante et insouciante et son cœur s’endurcirait, ce qui la conduirait tout droit en Enfer. Les épreuves sont donc une bénédiction de Dieu, un remède qu’Il nous envoie pour guérir notre cœur et pour que nous travaillions à faire disparaître ces défauts, en nous, qui risquent de nous mener à notre perte.
Quand nous sommes éprouvés, nous devons nous souvenir que Dieu nous récompensera pour cela, mais aussi nous montrer patients. Car la récompense ultime ne sera pas ici-bas, mais dans l’au-delà. Abou Soufyan perdit un œil, lors d’une bataille où il défendait les musulmans. Il demanda au Prophète de prier Dieu pour qu’il recouvre la vue dans son œil. Le Prophète lui demanda s’il préférait recouvrer la vue ici-bas ou dans l’au-delà et Abou Soufyan répondit qu’il préférait recevoir sa rétribution dans l’au-delà. L’histoire nous apprend qu’il finit par perdre la vue dans son autre œil également.
Dieu dit :
« Nous faisons descendre Notre miséricorde sur qui Nous voulons et ne faisons pas perdre aux hommes de bien la récompense [de leurs œuvres]. Et la récompense de l’au-delà est bien meilleure pour ceux qui croient et craignent (Dieu). » (Coran 12:56-57)
Le croyant ne doit jamais désespérer de la miséricorde de Dieu et croire que Dieu ne le sortira pas des mauvaises situations dans lesquelles il se retrouve. En fait, le nom de Satan, en arabe (Iblis) vient du mot-racine ablasa, qui signifie « désespoir ». Parfois, quand une calamité frappe une personne, elle a recours à l’alcool ou à des substances illicites pour oublier sa douleur. Mais le croyant ne sombre jamais dans le désespoir, car il se tourne vers Dieu et cherche refuge auprès de Lui. Dieu dit, dans le Coran :
« Par la clarté matinale! Et par la nuit quand elle couvre tout! Ton Seigneur ne t’a pas abandonné et ne te déteste pas. La vie dernière sera meilleure, pour toi, que la vie présente. Ton Seigneur t’accordera [Ses largesses] et alors, tu seras satisfait. » (Coran 93:1-5)