Zainab, ex-chrétienne, États-Unis (partie 2 de 2)
Description: Zainab se trouve plus de choses en commun avec ses amies musulmanes qu’avec ses amies chrétiennes et décide d’en apprendre davantage sur l’islam.
- par Zainab
- Publié le 17 Dec 2012
- Dernière mise à jour le 18 Dec 2012
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D’une manière générale, je préférais avoir des amies chrétiennes plutôt que des amies non-chrétiennes, car nous avions plus d’affinités. Mais même là, je n’étais jamais vraiment proche d’elles, car nous n’avions pas les mêmes opinions sur la façon de vivre en harmonie avec Dieu et plus particulièrement sur le fait de sortir (ou non) avec des garçons, consommer de l’alcool, fréquenter les discothèques, etc. On me demandait sans cesse ce qui n’allait pas, avec moi, et on se moquait de moi lorsque je refusais des invitations à sortir dans les boîtes de nuit. Malgré moi, je finissais par me sentir coupable de ne pas être comme tout le monde.
Un jour, je fis la rencontre de musulmanes et je me sentis spontanément bien, avec elles, et mieux qu’avec quiconque auparavant. Comme moi, elles ne sortaient pas avec des garçons, ne juraient pas, ne buvaient pas, etc. Quel bonheur de rencontrer des personnes avec lesquelles je partageais tant de points de vue sur divers sujets. Je m’étonnais qu’il existe, en ce monde, des personnes aussi semblables à moi.
Comme c’était la deuxième fois que l’islam piquait ma curiosité, je décidai d’en apprendre plus sur cette religion. J’appelai donc une mosquée et demandai comment m’y rendre. Sur place, on me donna une traduction du Coran, dont je ne tardai pas à entamer la lecture. Petit à petit, mon intérêt pour le christianisme se transforma en intérêt pour l’islam, qui se mit à occuper de plus en plus de place dans mon esprit. Je cessai d’enseigner « Jésus notre sauveur » à l’école du dimanche et choisis de n’enseigner que la morale. Mais bientôt, je devins incapable de regarder les enfants dans les yeux, car je me sentais terriblement hypocrite, devant eux et leurs parents, qui attendaient de moi que je donne l’exemple en tant que chrétienne.
Au début, je ne parlai d’islam avec personne, car j’avais l’impression de trahir mes amis et la communauté chrétienne. Je n’en parlai même pas avec mes amies musulmanes, car je voulais éviter de subir une certaine pression de leur part. Avec le temps, je réalisai que je pensais de plus en plus comme une musulmane et non plus comme une chrétienne. Bien sûr, j’avais encore, au fond de moi, une base chrétienne solide, mais elle était chaque jour un peu plus ébranlée.
Un jour, une amie musulmane, à l’école, me demanda ce que j’aimais faire à l’extérieur de l’école. Je lui dis que l’activité que j’aimais le plus, c’était enseigner aux enfants à l’école du dimanche. Elle me demanda où j’enseignais et je lui dis que je n’enseignais nulle part. Elle me demanda pourquoi je n’enseignais pas si c’était là la chose que j’aimais le plus. C’est à ce moment que je réalisai à quel point j’avais changé, sans même m’en rendre compte ou à peine. Je savais que je ne retournerais jamais enseigner à l’école du dimanche, car je n’étais plus vraiment chrétienne. Peut-être étais-je musulmane?... Mes croyances, en tout cas, étaient clairement islamiques. Ce fut la chose la plus que je trouvai la plus difficile à admettre à moi-même; peut-être que je gardais espoir, tout au fond, de redevenir un jour chrétienne, ce qui aurait rendu les choses beaucoup plus faciles, pour moi. Alors je lui expliquai, lentement, en pesant sur mes mots, que je ne croyais plus au christianisme, paroles qui, en sortant difficilement de ma bouche, m’étonnèrent et m’attristèrent à la fois. Elle me demanda pourquoi, alors je lui expliquai que j’avais lu le Coran et que je croyais à ses versets, contrairement aux versets de la Bible, que je n’arrivais plus à accepter.
Elle me demanda si j’étais musulmane. Je répondis : « Je ne suis pas certaine de savoir ce qui définit quelqu’un comme musulman. » Elle me posa un certain nombre de questions sur mes convictions et me dit que j’étais bel et bien musulmane et qu’il ne me restait plus qu’à me convertir. Je lui demandai ce que je devais faire pour me convertir et elle me dit que je n’avais qu’à répéter ces mots (la shahada) après elle. C’est ce que je fis. Je vécus donc la mort de ma foi chrétienne et la naissance de mon islam en à peine quelques minutes. Ce moment sera pour toujours imprégné dans ma mémoire.
J’étais très excitée et j’avais du mal à croire à ce qui venait de se produire. Comme je voulais m’assurer de ne pas avoir pris cette décision sur un coup de tête, je pris rendez-vous avec quatre imams, que j’allai rencontrer. Je leur demandai de m’en apprendre davantage sur l’islam et sur la vie de musulman, et de me définir clairement ce qu’est un musulman. J’en arrivai à la conclusion que j’étais bel et bien musulmane, il n’y avait plus aucun doute à ce sujet.
Au cours du mois suivant, j’eus la constante impression d’avoir enfin trouvé ma place, en ce monde, d’être enfin rentrée chez moi. Ce que j’avais cherché toute ma vie, je l’avais enfin trouvé. Parfois, je me dis que j’ai toujours été musulmane, mais que Dieu, dans Sa sagesse, avait décidé de me faire naître dans une famille chrétienne, car cela me donne l’occasion, aujourd’hui, de Le servir d’un angle totalement différent des musulmans de naissance. J’ai encore à apprendre des musulmans et de l’islam, mais il y a plusieurs sphères où les musulmans ont beaucoup à apprendre de ceux qui ont été élevés en tant que chrétiens. Une fois convertie, le monde est devenu différent, à mes yeux, plus éclairé, plus coloré. Je sais que cela peut paraître ridicule, mais c’est ainsi que j’arrive à exprimer l’énorme changement positif que j’ai vécu; les choses n’avaient plus le même aspect, la même odeur, le même son, etc. J’étais devenue une nouvelle personne, tout simplement.
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